Trésor constantinien trouvé en France - article ; n°8 ; vol.6, pg 266-305
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Description

Revue numismatique - Année 1966 - Volume 6 - Numéro 8 - Pages 266-305
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Lafaurie
Trésor constantinien trouvé en France
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 8, année 1966 pp. 266-305.
Citer ce document / Cite this document :
Lafaurie Jean. Trésor constantinien trouvé en France. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 8, année 1966 pp. 266-305.
doi : 10.3406/numi.1966.1118
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1966_num_6_8_1118Jean LAFAURIE
TRÉSOR CONSTANTINIEN TROUVÉ EN FRANGE
(PL XXVIII-XXXVI)
Un petit trésor de monnaies d'époque constantinienne a été
confié au Cabinet des Médailles par M. Serge Boutin qui ne saurait
être trop remercié de son amabilité1.
Composé de 587 folles, ce trésor était conservé, enfermé dans
un sac, dans une collection privée dont les héritiers se sont dessaisis.
Malheureusement aucun document ne permet d'en préciser l'origine
qui se situe probablement dans le Nord de la France.
L'uniformité de la patine des pièces, qui étaient très oxydées,
l'homogénéité de sa composition, permettent de penser que le
trésor n'a pas été trié avant qu'il soit déposé au Cabinet des
Médailles et que cet ensemble constitue vraisemblablement l'inté
gralité de la trouvaille.
Bien que modeste, ce trésor un document important
pour l'étude de la circulation monétaire au début du ive siècle et
celle de l'évolution pondérale des premières monnaies constanti-
niennes.
Malgré l'absence à peu près complète de pièces datées, les
monnaies du début du ive siècle peuvent être assez facilement
classées dans leur ordre chronologique grâce aux parallélismes
des règnes des Empereurs et Césars qui se succèdent jusqu'à la
conquête de l'ensemble de l'Empire par Constantin. Ces avène
ments, ces disparitions, quelques alliances et guerres permettent
de constituer des périodes chronologiques dans lesquelles s'i
ntègrent les émissions des divers ateliers monétaires. Ce partage
1. Ce trésor déposé au Cabinet des Médailles au mois d'octobre 1966 a été rendu
à son propriétaire quelques semaines plus tard. Le Cabinet des Médailles a acquis
un exemplaire de chacun des numéros du catalogue. Ce sont les pièces reproduites
sur les planches. TRESOR CONSTANTINIEN TROUVE EN FRANCE 267
chronologique des monnaies dans ces diverses périodes permet de
constater leur évolution pondérale dont il convient de préciser
les termes.
Il a paru logique de présenter le catalogue de ce trésor d'après
les origines géographiques des fabrications des monnaies, dans
l'ordre chronologique des émissions, plutôt que d'user de la
méthode, couramment employée, consistant à dresser des listes
de monnaies soit, par noms d'empereurs, soit par ateliers monét
aires. Cette méthode a l'avantage de clarifier les lacunes et les
apports du trésor, d'établir des ensembles chronologiques cohérents
et compréhensibles même pour les non spécialistes de la numis
matique, de donner des classements facilement contrôlables.
C'est la méthode qu'a préconisée 0. Voetter et dont l'abandon
a fait stagner les études chronologiques à leur niveau du milieu
du xixe siècle.
La combinaison des jalons chronologiques fournis par les
monnaies : nom des Augustes et des Césars, types des revers,
marques d'ateliers, d'émissions, métrologie, permet d'établir la
suite des émissions ou des séries dans des cadres chronologiques
successifs suffisamment rigides et souples à la fois, permettant de
résoudre de nombreux problèmes et de mettre en évidence ceux
dont la solution reste à trouver.
Les monnaies les plus anciennes du trésor sont des folles aux
noms de Maxence et de Constantin Auguste frappés postérieur
ement au 27 octobre 306 et au 25 décembre 307. Les monnaies les
plus récentes sont des folles de poids très réduit aux noms de
Constantin et de Licinius donc frappés avant la première guerre
qui opposa les deux tenants de l'Empire et se termina par l'accord
qui aboutit à la nomination des Césars le 1er mars 317.
Ce laps de temps peut être divisé en cinq périodes :
Période A : pour l'Italie : 28 octobre 306-28 octobre 3121. Le
1. La date du 28 octobre 312 a été combattue récemment par Patrick Bruun,
Studies in Constantinian Chronology, N.N.M. 146, New York, 1961, p. 3-9. Le compte
rendu de cet ouvrage par André Chastagnol, RN, 1962, p. 323-326 a fait justice de cette
hypothétique modification de la date de la bataille du pont Milvius et dans le
volume VII du RIC qui vient de paraître, P. Bruun revient à la date exacte : 28 octobre
312. Le classement chronologique des monnaies de Maxence ne pourra être établi
définitivement qu'après la publication par A. Jeločnik du trésor à Centur (Yougoslavie, 268 JEAN LAFAURIE
trésor ne conserve que deux monnaies de Maxence frappées à Pavie
(Ticinum) et Aquilée. Ces frappées sur le pied de 48
à la livre (6 scrupules, 6,72 g) sont antérieures à la conquête du
Nord de l'Italie par Constantin au cours de l'été 312 mais ne
sauraient, en l'état actuel des recherches, être datées de manière
plus précise.
La Gaule et la Bretagne ont fourni trois folles au nom de
Constantin Auguste, postérieurs au 25 décembre 307 *, un, de Trêves
frappé sur le pied de 41 à la livre (7 scrupules, 7,86 g) au début
de l'année 308, les deux autres de Londres, frappés sur le pied de
6 scrupules (48 à la livre, 6,72 g), au cours de l'année 308.
Période В : les monnaies de cette période frappées dans les états
de Constantin ne portent que le nom du jeune empereur qui,
après la conférence de Carnuntum (11 novembre 308) au cours
de laquelle Licinius a été choisi comme nouvel Auguste par Galère,
Maximien Hercule et Dioclétien, s'isole du reste de l'Empire et
ne frappe plus monnaie aux noms des co-régents2. Cette période
prend fin au moment de la mort de Galère, début mai 311, quand
une entente, dirigée surtout contre Maxence, va s'instaurer entre
Constantin, Licinius et Maximin Daïa. Les monnaies frappées
uniquement au nom de Constantin sont taillées à 72 à la livre
(4 scrupules : 4,48 g).
Période С : cette période s'étend de mai 311 au milieu de l'année
312, c'est-à-dire de la mort de Galère jusqu'au début de la campagne
d'Italie. La plupart des trésors trouvés en Occident n'ont fourni
pour cette période, que des monnaies frappées, aux noms de
Constantin, Licinius et Maximin Daïa, par les ateliers de Londres
et de Trêves. Ce sont ces deux ateliers qui ont fourni le numéraire
destiné au financement de cette campagne. Les folles sont frappés
sur le pied de 72 à la livre (4 scrupules, 4,48 g).
Période D : cette période est celle au cours de laquelle Constantin
conquiert l'Italie, Rome (28 octobre 312). Les monnaies frappées
Istrie) enfoui au début de 312. Les poids moyens des folles de Maxence établis par
Cathy E. King, The Maxentian Mints, N.C. 1959, p. 75-77 varient entre 6,18 et 6,45 g
pour des groupes de 82 et 111 exemplaires, ce qui montre une taille de 48 à la livre
qui s'est maintenue jusqu'à la fin du règne.
1. Pour la date de l'élévation de Constantin au rang d'Auguste, cf. Jean Lafaurie,
Dies imperii Constantini Augusti: 25 décembre 307, Essai sur quelques problèmes de
chronologie Constantinienne, dans Mélanges... André Piganiol, Paris, 1966, p. 795-806
et Remarques sur les dates de quelques inscriptions du début du ive siècle, CRAI,
janvier-juin 1965, p. 192-210.
2. Jean-Pierre Callu, Genio populi romani. B.E.P.H.E., 314, Paris, 1960, p. 83-84. CONSTANTINIEN TROUVE EN FRANCE 269 TRESOR
dans les ateliers italiens portent les noms de Constantin, Licinius,
Maximin Daïa. Constantin séjourne en Italie jusqu'au mois de
mars ou avril 313. A ce moment un conflit oppose Licinius à Daïa. Ce dernier est battu à Tzirallum le 30 avril 313,
il s'enfuit et mourra, sans doute en août. C'est au moment de cette
guerre que cesse le monnayage au nom de Maximin Daïa dans
les ateliers de Constantin et de Licinius. Les émissions qui ne
comportent que les noms de Constantin et de Licinius ouvrent
la période suivante. Constantin, dès

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