Trésor d'antoniniani en Syrie. La Victoria Parthica de Valérien. Les émissions d'Aurélien à Antioche et Tripoli - article ; n°11 ; vol.6, pg 231-270

Pierre Bastien, Hélène Huvelin

Description

Revue numismatique - Année 1969 - Volume 6 - Numéro 11 - Pages 231-270
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: REVUE_NUMISMATIQUE
• Publié le: 01 janvier 1969
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
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Extrait

Pierre Bastien
Hélène Huvelin
Trésor d'antoniniani en Syrie. La Victoria Parthica de Valérien.
Les émissions d'Aurélien à Antioche et Tripoli
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 11, année 1969 pp. 231-270.
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Bastien Pierre, Huvelin Hélène. Trésor d'antoniniani en Syrie. La Victoria Parthica de Valérien. Les émissions d'Aurélien à
Antioche et Tripoli. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 11, année 1969 pp. 231-270.
doi : 10.3406/numi.1969.986
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1969_num_6_11_986Pierre BASTIEN et Hélène HUVELIN
TRÉSOR D'ANTONINIANI EN SYRIE
LA VICTORIA PARTHICA DE VaLÉRIEN
Les émissions d'Aurélien à Antioche et Tripoli
(PL XXII-XXXI)
La publication par Gl. Brenot et H. -G. Pflaum1, de deux trésors
découverts en Syrie et composés â'antoniniani émis à Cyzique,
Antioche et Tripoli (l'un de 136 exemplaires de Claude II à Dio-
clétien seul, l'autre de 701 exemplaires de Gallien seul à la dyarchie),
puis celle de R. A. G. Carson2 consacrée à la trouvaille d'Hamâ
(599 monnaies enfouies à la fin du règne de Valérien) ont récemment
attiré l'attention sur l'activité des ateliers orientaux et précisé le
classement de leurs émissions. Nous apporterons notre contribution
à ces recherches en analysant ici un petit trésor de 370 antoniniani
découvert en Syrie au cours de 1968. En dépit de son faible volume
ce trésor renferme quelques exemplaires inédits, notamment un
antoninianus de Valérien R/ VICTORIA PART, de l'atelier d'An-
tioche. D'autre part les 290 antoniniani frappés par Aurélien à
Antioche et Tripoli forment un ensemble qui permet de confirmer,
sous réserve de quelques modifications, les tableaux d'émissions
de Cl. Brenot et H.-G. Pflaum.
Ce nouveau dépôt syrien, dont le lieu exact de découverte n'a pu
nous être révélé, se compose d'exemplaires d'excellente conservat
ion. La thésaurisation commence avec le numéraire du règne
1. Cl. Brenot et H.-G. Pflaum, Les émissions orientales de la fin du IIIe s. après J.-C.
à la lumière de deux trésors découverts en Syrie, dans R.N., 1965, éd. en 1966, p. 134 à 205.
2. R. A. G. Carson, The Hamâ hoard and the Eastern Mints of Valerian and Gallienus,
dans Berytus, XVII, 1968, p. 123 à 142. 232 p. BASTIEN ET H. HUVELIN
conjoint, de Valérien et Gallien et se termine à la fin du règne
d'Aurélien. Un antoninianus de Numérien César retarde toutefois
l'enfouissement du trésor à une date postérieure à 283. La plupart
des monnaies proviennent de l'atelier d'Antioche (règne conjoint
de Valérien et Gallien : 6, de Gallien seul : 47, de Claude II : 14,
d'Aurélien : 243) ; les autres, du 2e atelier d'Orient de Valérien
(règne conjoint de Valérien et Gallien : 9, de Gallien seul : 3), de
l'atelier de Tripoli (règne d'Aurélien : 46, de Numérien César : 1) et
de de Cyzique (règne d'Aurélien : 1).
Le monnayage du règne conjoint de Valérien et Gallien
Nous classons les 6 exemplaires du monnayage de Valérien à
Antioche (cat. n08 1 à 6) d'après R. Gobi1, qui s'inspire d'A. Alfôldi2.
R. A. G. Carson3 a modifié la chronologie et l'ordonnance des émis
sions proposées par R. Gobi, mais sa reconstitution suscite au
moins une difficulté sur laquelle nous reviendrons.
Un antoninianus D/ IMP VALERIANVS AVG, buste radié à
droite avec cuirasse et paludamentum, vu de trois quarts en avant
R7 VICTORIA PART, Empereur debout à gauche tenant une
haste, recevant une couronne d'une Victoire debout à droite
(cat. n° 5) retient particulièrement l'attention.
P. H. Webb décrit le revers VICTORIA PART à Antioche
d'après des antoniniani de Gallien et de Valérien II4 mais l'ignore
pour Valérien5. A. Alfôldi aboutit aux mêmes constatations6 et
R. Gobi s'étonne de ne retrouver aucun revers VICTORIA GERMAN
et VICTORIA PART pour le premier Auguste7. R. A. G. Carson8
1 . R. Gobi, Der Aufbau der rômischen Mûnzpràgung in der Kaiserzeit, Vil, Valeria-
nus and Gallienus (253-260), dans Num. Zeitschr., Vienne, 1951, p. 35 à 37.
2. A. Alfôldi, Die Hauptereignisse der Jahre 253-261 n. Chr. im Orient im Spiegel der
Miinzprňgung, dans Studien zur Geschichte der Weltkrise des 3. Jahrhunderts nach
Christus, Darmstadt, 1967 (réimpression de l'article de Berytus, IV, 1, 1937, p. 41 à 68),
p. 124 à 128.
3. R. A. G. Carson, art. cil., p. 125 à 128.
n° 4.453, P. Valérien H. Webb, II, Roman p. 122, Imperial n° 54. Coinage (RIC), V, 1, Londres, 1927, Gallien, p. 104,
5. P. H. RIC, V, 1, op. cit., décrit p. 60, n° 291 un revers VICTORIA PAR-
THICA repris de H. Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'empire
romain, V, Paris, 1885, p. 321, n° 256, lequel le cite d'après Vaillent. Or cet exemplaire
ne comporte aucune description de la titulature ni du buste du droit. Son attribution
à Valérien I, aussi bien qu'à Antioche, ne semble donc pas fondée.
6. A. Alfôldi, art. cit., p. 125.
7. R. Gobi, art. cit., p. 36.
8. R. A. G. Carson, art. cit., p. 127 et 128. TRESOR D ANTONINIANI EN SYRIE 233
relève dans ses tableaux d'émissions composés d'après les trou
vailles d'Hamâ, de Gibraltar, de Doura, d'Antioche et d'Athènes,
1 revers VICTORIA GERMAN pour Gallien et 3 pour Valérien II,
9 PART pour Valérien II dans sa 4e émission ;
65 revers GERMAN pour Gallien et 1 pour Salonin,
1VICTORIA PART pour Gallien dans sa 5e émission. Il en
conclut que l'exemplaire à l'effigie de Gallien est un hybride de
Valérien II qui aurait, dans la 4e émission, le monopole des revers
VICTORIA PART1. Cette hypothèse ne semble pas devoir être rete
nue. Les revers Victoria Parthica de Gallien à Antioche sont rares
mais non exceptionnels et A. Alfôldi, par exemple, en reproduit
2 exemplaires2. Si l'on admet le classement de R. A. G. Carson, les
revers VICTORIA PART doivent apparaître à la fin de la 4e émis
sion (titulature P F AVG pour les Augustes) pour Valérien,
Gallien et Valérien II et leur frappe reprendre au cours de la
5e émission (titulature AVG pour les pour
Gallien et Salonin. Mais nous pensons plutôt, comme R. Gobi, que
ces revers, y compris ceux de Valérien II, appartiennent à une
émission commune. L'exemplaire de Valérien, qui nous est mainte
nant révélé, nous prouve que la Victoria Parthica s'est partagée
entre les 3 corégents.
A. Alfôldi3 classe les revers VICTORIA PART dans la lre partie
de sa 2e émission (mi-256 à fin 257), R. Gobi4 dans sa 5e émission,
qui commence le 1er janvier 257 et R. A. G. Carson5 dans sa 4e
(256-257) et sa 5e (à partir de 257) émissions. Il reste à préciser les
circonstances et la date de cette « victoire » sur les Parthes ou plus
exactement, comme le fait remarquer J. Gagé6, sur les Perses, dont
la dynastie Sassanide avait remplacé une trentaine d'années aupa
ravant celle des Arsacides. Le seul événement notable qui puisse
être retenu est la reprise par l'armée romaine de la ville d'Antioche,
occupée peu de temps par Sapor lors de sa première campagne de
Syrie. A. Alfôldi7, qui date ce succès de 253, est suivi par divers
1. R. A. G. Carson, art. cit., p. 128.
2. A. Alfôldi, art. cit., p. 127 et PI. 22, 18 et 19.
3. A. art. p. 125 à 127.
4. R. Gobi, art. cit., p. 36 et 37.
5. R. A. G. Carson, art. cit., p. 127 et 128.
6. J. Gagé, Comment Sapor a-t-il * triomphé » de Valérien ? dans Syria, t. XLII,
1965, p. 345.
7. A. Alfôldi, The Cambridge Ancient History, XII, chap. VI, The Crisis of the
Empire (A.D. 249-270), p. 170 (réimpression de 1965) et art. cit., p. 141 et 142.
8—1 234 p. BASTIEN ET H. HUVELIN
historiens comme A. R. Bellinger1, R. Gobi2, G. Downey3 et J. Gagé4
qui propose 253-254. C'est à cette chronologie que se rallie R. A.
G. Carson5 qui, comme R. Gobi, admet la réouverture de l'atelier
d'Antioche en 254, après l'occupation perse.
La publication des inscriptions de la Kaaba de Zoroastre6,
connues maintenant sous le nom de Res Geslae diui Sapor is, a
conduit d'autres auteurs à dater la chute d'Antioche de l'année 256,
comme l'avait autrefois suggéré M. Besnier7. C'est, en