Trésor monétaire de Murabba ât - article ; n°1 ; vol.6, pg 11-26
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Trésor monétaire de Murabba'ât - article ; n°1 ; vol.6, pg 11-26

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Description

Revue numismatique - Année 1958 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 11-26
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. T. Milik
Henri Seyrig
Trésor monétaire de Murabba'ât
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 1, année 1958 pp. 11-26.
Citer ce document / Cite this document :
Milik J. T., Seyrig Henri. Trésor monétaire de Murabba'ât. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 1, année 1958 pp. 11-26.
doi : 10.3406/numi.1958.887
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1958_num_6_1_887J. T. MILIK et Henri SEYRIG
TRÉSOR MONÉTAIRE DE MURABBA'ÂT
Planches I-III.
Ce trésor est apparu sur le marché de Jérusalem en 1952, et a
aussitôt attiré l'attention de M. G. Lankester Harding, directeur des
Antiquités, qui a procédé à un recensement des exemplaires qui
passaient par ses mains, et qui a acquis pour le musée d'Amman
une part notable de celles-ci. Nous tenons à le remercier de l'aide
qu'il nous a donnée pour l'étude du trésor.
D'après des renseignements dignes de foi, le trésor a été décou
vert au wâdi Murabba'ât, situé à 25 km au sud de Jérusalem.
C'est une gorge profonde, longue de 2 km, dont le torrent naît
près de Bethléem et s'appelle successivement Ta'âmirah, Mašaš,
Murabba'ât et, sur ses deux derniers kilomètres (avant son embouc
hure dans la mer Morte), Daragah. Rappelons que le wâdi Murabb
a'ât possède des grottes avec traces d'occupation sporadique à
partir de l'époque chalcolithique, et qu'on y a retrouvé des documents
en peau et en papyrus, dont la plupart avaient été cachés pendant
la Seconde Révolte Juive, 132-135 ap. J.-C.
Les monnaies décrites ci-après comprennent 119 deniers naba-
téens, 51 deniers romains, 14 tétradrachmes provinciaux d'An-
tioche et 43 monnaies provinciales de Césarée de Cappadoce
(5 tridrachmes, 5 didrachmes, 33 drachmes). Les deniers nabatéens,
et les monnaies romaines et jusqu'à Domitien, portent
des traces notables de circulation, mais les pièces de Trajan sont
en général excellemment conservées. Les monnaies décrites ne cons
tituent qu'une partie du trésor. Les deniers, notamment, étaient
beaucoup plus nombreux, et quelque deux cents d'entre eux, vus
chez des antiquaires, n'ont pu être étudiés.
[Les monnaies nabatéennes sont décrites et discutées ci-après par
M. Vabbé J. T. Milik, les monnaies romaines le sont par M. Henri
Seyrig.] •
12 J. T. MILIK ET H. SliYBIG
* * *
I. MONNAIES NABATÉENNES *
Les monnaies nabatéennes ne constituent qu'un quart, à peu
près, du trésor. J'ai pu étudier 120 de ces pièces, qui appartiennent
à des institutions scientifiques et à des collections particulières '.
D'autres pièces me sont restées inaccessibles : on peut estimer
qu'au total, le nombre de ces monnaies montait à 150 au moins.
C'est la première fois qu'une série aussi riche est offerte à l'étude,
et, vu la connaissance insuffisante où l'on est encore de la numis
matique de la Nabatène, c'est là ce qui fait l'importance du trésor 3.
Les pièces nabatéennes du trésor ont été frappées par Arétas IV,
Maliku II et Rabbel II, ce qui confirme l'ordre de succession de
ces rois, récemment remis en question *.
Les deniers ď Arétas IV et Shuqailat I portent au revers, jus
qu'à l'an 28 de ce roi, le buste de la reine 5 ; à partir de l'an 30,
ils y portent les bustes géminés du roi et de la reine e. Dans notre
trésor, toutes les pièces au nom d'Arétas IV sont de ce dernier
type. Bien que la plus ancienne, parmi celles dont la date est enti
èrement lisible, ne remonte qu'à l'an 30 (notre n° 2), nous avons
restitué sur une autre (n° 1) la date de l'an 29, qui semble justifiée
par les traces de la légende. Cette pièce, en outre, montre le roi
ceint d'un diadème à plusieurs brins, qui semble absent des émis
sions ultérieures 7. Notons un autre détail, qui permet de dater
1. Je remercie M. l'abbé J. Starcky, qui a bien voulu préparer les photographies des pièces
ainsi que les tables paléographiques.
2. La plupart des pièces ont été acquises par le Palestine Archaeological Museum, l'École
biblique et archéologique française, et le département des antiquités de Jordanie. Nous remer
cions les autorités qui nous les ont rendues accessibles.
3. Sur la numismatique nabatéenne, voir : R. Dussaud, Num. des rois de Nabatène (dans le
Journal asiatique, 10e série, III, 1904, p. 189-238) ; Rev. numismatique, 1905, p. 170-176 ; Flo-
rilegium Vogué, 1909, p. 209-213 ; G. F. Hill, British Museum Catal., Arabia, 1922, p. xvn-
xxii, 6-12. Aucun denier n'a été trouvé à Djerash : cf. A. R. Bellinger, Coins from Jerash, p. 37 s.
4. R. Dussaud, La pénétration des Arabes en Syrie avant l'Islam, 1955, p. 54, qui donne la
succession suivante : Arétas IV, — 9 à + 40 ; Obodas IV, 40 à 60 ; Maliku II, 60 à 77 ; Rabbel
11, 77 à 106 ; Maliku III, 106 à 120 environ.
5. An 26 (le 6 est gauchement gravé) : Dussaud, n° 39 = Hill, n° 12. — An 27 (le 7 est cer
tain ; noter la ligature) : Dussaud, n° 40 = ЦШ, n° 13. — An 28 : Dussaud, n° 41.
6. An 30 : notre n° 2 ; n° 43 (où il lit 40) = Hill, n° 7 (où il lit 20). — An 31 : notre
n» 5. — An 32 : notre n° 6. — An 34 : Dussaud, n° 42 (où il lit 30) = Hill, n» 8 (où il lit 24). —
An 41 : notre n° 9. — An 44 : notre n° 10. — An 46 : Dussaud, n° 45. — An 47 : notre n° 11-
12. — An 48 : notre n° 13 ; Dussaud, n° 46.
7. On croit bien le distinguer, en revanche, sur un denier du Musée britannique (Hill, n° 8),
où nous lisons « an 34 » au lieu de 24 proposé par Hill ; peut-être aussi n° 7, où Hill lit « an 20 »,
Dussaud « an 40 » et nous-même « an 30 ». Ce diadème semble avoir été porté au haut du front,
et n'avoir pas exclu le port de la couronne de laurier. MONÉTAIRE DE MURABBA'aT 13 TRÉSOR
approximativement les pièces à bustes géminés : à partir de l'an 40
ou 41, le mot NBTW est déplacé à droite des bustes, et la date
seule figure à gauche. Ce changement entraîne la simplification de
la coiffure de la reine, qui y perd l'étoile de son diadème (voir les
nos 15 et 16).
Les pièces à l'effigie de Maliku II г et de sa femme Shuqailat II
sont datées des années 3 à 11, 15 à 17, 20, 22 et 23 2. L'absence
de dates ultérieures, allant jusqu'à l'an 30, est surprenante, mais
s'accorde avec un silence analogue des inscriptions. Celles-ci ne
connaissent que l'an 24 3, et probablement l'an 25 *. On croit
remarquer, sur nos monnaies, une certaine évolution dans le tra
itement du nœud de la couronne sur la nuque. Au début, on n'a que
le nœud, et les rubans semblent manquer. Plus tard ils sont fa
iblement marqués, courts et droits. Vers la fin, ils sont mieux indi
qués, longs et incurvés. La chevelure aussi semble devenir plus
abondante, avec une ondulation plus marquée et des sillons
profonds. L'effigie de Maliku ressemble souvent à celle de Rabbel ;
cependant la chevelure est traitée d'autre façon : celle de Maliku
est figurée par deux stries longitudinales, coupées en leur тДдеи
par deux stries transversales, tandis que celle de Rabbel n'a que
des stries transversales.
Le principal intérêt du trésor, cependant, réside dans la belle
série de onze deniers inédits à l'effigie du jeune Rabbel II et de sa
mère Shuqailat II (nos 49-59). On ne connaissait jusqu'ici que des
monnaies de bronze avec ces bustes géminés 5. Nous avons mainte
nant un témoignage irrécusable de cette régence pour quatre ans,
et sans doute même pour cinq ans, puisque le n° 58 montre Rabbel
en cheveux longs, au lieu de la chevelure courte et nouée que lui
donnent les pièces des années 1 à 4. Notons, sans y insister, que
ces cinq années de la régence de Shuqailat coïncident avec les dates
des inscriptions funéraires de Hegra, qui ne dépassent pas l'an 5
de Rabbel H. On pourrait supposer qu'après la mort ou l'éloigne-
1. La lecture n'est pas MLKW, mais MNKW. Elle vaut également pour toutes les ins
criptions et pour le papyrus nabatéen du désert de Juda, comme Га vérifié M. Starcky (Rev.
ЫЫ„ LXI, 1954, p.

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