Trouvaille de Plounévez-Lochrist - article ; n°6 ; vol.6, pg 177-195
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Description

Revue numismatique - Année 1964 - Volume 6 - Numéro 6 - Pages 177-195
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Émile Guibourg
Françoise Dumas
Trouvaille de Plounévez-Lochrist
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 6, année 1964 pp. 177-195.
Citer ce document / Cite this document :
Guibourg Émile, Dumas Françoise. Trouvaille de Plounévez-Lochrist. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 6, année 1964
pp. 177-195.
doi : 10.3406/numi.1964.1102
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1964_num_6_6_1102Emile GUIBOURG et Françoise DUMAS
TROUVAILLE DE PLOUNÉVEZ-LOCHRIST
(PI. XII 1-Х VI.)
Aux environs de Pâques 1960, un cantonnier, en arasant un talus au bord
de la route de Tromboz, à 500 m de la route de Plounévez-Lochrist à Plouné-
vez-Plouescat, eut la curiosité de regarder le contenu d'un petit pot de terre
déjà vu par plusieurs personnes. Averti par M. Guillou, professeur à Lan-
derneau, M. Guibourg acquit les monnaies qui formaient le contenu du pot,
II en dressa un inventaire détaillé qu'il confia, en même temps que le trésor,
au Cabinet des Médailles pour étude complémentaire.
Ce trésor de 280 pièces est composé presque exclusivement de monnaies
de billon des xnie et xive siècles, sauf un demi-gros de Jean IV, duc de Bre
tagne et un autre du roi d'Angleterre Edouard III pour l'Aquitaine. Les
pièces bretonnes y sont en forte majorité (185), suivies de pièces frappées
par les ducs de Bretagne en tant que vicomtes de Limoges (63). Viennent
ensuite 14 monnaies royales françaises de Philippe IV à Jean le Bon,
6 deniers d'Orange, 5 de Saint-Paul-Trois-Châteaux, 2 pièces d'Aquitaine,
1 denier de Bourgogne, de Lyon, de Namur, de Portugal et de Vaud. La
composition de cette trouvaille ne présente pas d'anomalies. Les quelques
trésors de la même époque découverts en Bretagne comprennent, en gros,
des pièces de origine 2.
Il est plus difficile de comparer la répartition des monnaies car on la con
naît mal. Les inventaires de certains trésors sont incomplets, d'autres
n'indiquent pas le nombre des pièces. Dans celui que nous étudions ici les
monnaies bretonnes sont en grosse majorité, ce qui est normal. Parmi elles,
il y a deux fois plus de pièces de Jean de Montfort que de son rival pour la
1. Arr. Morlaix, c. Plouescat (Finistère).
2. Trésor de Locmariaquer (Morbihan). 400 pièces de France, Bertagne, Limoges, Anjou et
Angleterre, enfoui vers 1340. Fonssagrives ; Bull. Soc. polymafique du Morbihan., 1920, LXII
p. 25-27, 36.
Trésor de Riec-sur-Belon (Finistère). 611 pièces de France, Bretagne, Limoges, Bourgogne,
Vermandois. Knfoui vers 1340. Dr Macé, Courrier numismatique, t. II, 1925-1926, p. 53-63, 94.
Trésor d'Arradon (Morbihan). 8 pièces de France, Bretagne. Enfoui entre 1345 et 1364.
L. Chaufïier, Rev. num., nouv. série, t. XIV, p. 194-198.
Trésor de Lambezellec (Finistère). Pièces de France, Enfoui entre 1355 et 1364.
Ibid., p. 198, 210-213.
Trésor de Vannes (Morbihan). 23 pièces examinées de France, Bretagne. Enfoui entre 1360 et
1364. J. Hermerel, Ann. Soc, /r. Num., t. VII, 1883, p. 229, 236.
Trésor de Saint-Ouen-en-Belin (Sarthe). Env. 3500 pièces de France, Bretagne, Aquitaine,
Vaud, Hainaut, Bar, Verdun. Hucher, Rev. num., 2e série, t. VI, 1847, p. 326-335.
Revue Numismatique. 1 96 i. 12 .
178 TRÉSORS
possession du duché de Bretagne, Charles de Blois. Cela est peut-être dû à
la position de Plounévez-Lochrist dans une région où l'emportaient les par
tisans de Jean IV. Les autres pièces sont peu nombreuses et se confondent
facilement avec les monnaies bretonnes dont elles ont l'aspect et le module.
Plusieurs d'entre elles sont, de même que les bretonnes, des imitations de
monnaies royales : deniers d'Eudes de Bourgogne, de Louis de Vaud, de
Guillaume de Namur.
Par contre, un trésor composé uniquement, ou peu s'en faut, de doubles et
de deniers est peu courant. Nous nous trouvons sans doute devant une
thésaurisation faite indistinctement à partir du numéraire en circulation.
La date d'enfouissement de cet ensemble est difficile à établir précisément.
Les pièces les plus récentes, datées avec certitude, sont des monnaies bre
tonnes de 1353 [cat. 73-79, 139] et une pièce de Namur de l'extrême fin de
1354 ou de 1355 [cat. 278]. L'enfouissement ne peut donc être antérieur à
1355, ce qui ne signifie pas qu'il soit de cette année-là. Les monnaies bre
tonnes se datent grâce à leurs prototypes royaux dans la mesure où ceux-ci
sont datés ou même connus, ce qui n'est pas toujours le cas. Comme nous
le verrons plus loin, certaines pièces de ce trésor auraient été frappées vers
1359-1360 plutôt que quatre ou cinq ans auparavant \ Après la défaite de
Charles de Blois, en 1364, Jean IV fit des monnaies de type tout à fait diffé
rent que l'on retrouve dans les trésors enfouis postérieurement à 1364, à
l'exclusion, le plus souvent, des pièces de son rival 2. Ce trésor a donc été
caché approximativement entre 1359-1360 et 1364. C'est encore l'époque
de la lutte entre les deux prétendants au duché de Bretagne : Charles de Blois,
époux de Jeanne de Penthièvre, soutenu par les Français et Jean de Mont-
fort allié à l'Angleterre. Les troubles de cette période expliquent cet enfouis
sement sans qu'il soit nécessaire de chercher un événement plus précis
Philippe VI.
Un certain nombre de pièces méritent de retenir l'attention.
Parmi les pièces royales, nous étudierons d'abord un denier tournois de
Philippe VI qui est inédit [cat. 13]. C'est une pièce au type du châtel tour
nois et à la croix longue. Seul le PHI LIPPVS de latitulature est apparent ;
au revers, on lit TVRONVS. Il nous semble, bien qu'on n'en ait pas la cer
titude puisque le mot REX n'est pas visible, qu'on peut éliminer l'hypo
thèse d'une frappe seigneuriale. Le seul Philippe susceptible d'avoir frappé
ce denier serait Philippe III de Namur (1336-1337). On ne connaît de lui que
de rares pièces à légende MONETA NAMVRC, comme la pièce de son
successeur Guillaume qui fait partie de ce trésor, et non pas TVRONVS
CIVIS. Ce serait, de toute façon, la copie d'une pièce royale inconnue et
qu'il faudrait dater.
Son type, châtel tournois et croix latine, l'apparente aux monnaies de
Philippe VI. La pièce est le produit d'une 2e (ou 3e) émission. C'est ce qu'on
1. Cf. infra, p. 181, 182.
2. Trésor de Kerezon (Finistère). 152 pièces dont 7 monnaies royales en or ; enfoui entre 1373
et 1385. P. de Courcy, Rev. num., 2e série, t. VI, 1847, p. 35-40.
Trésor de Saint-Pol-de-Léon (Finistère). Pièces de France, Bretagne, Tours, Flandre, Ecosse,
Angleterre. Enfoui entre 1365 et 1370. Ibid., p. 38-42. 179 TRÉSORS
peut déduire de la présence de besants dans les 1er et 4e cantons de la croix
au droit, de part et d'autre du châtel au revers.
Quelle est sa date ? Une émission de deniers tournois a été ordonnée le
6 septembre 1329. Selon M. Lafaurie, la fabrication en aurait peut-être com
mencé en septembre 1330 mais, plus probablement, n'aurait pas eu lieu car
on se serait contenté de deniers tournois de Philippe IV (L. 281). En réalité,
cette fabrication a bien été faite ; elle a même été faite immédiatement. Le
14 décembre 1329, des lettres patentes sur le cours des parisis d'or et d'argent
spécifiaient : la bonne monnoye aura droit cours c'est à sçavoir... les petits tour
nois bons que nous faisons ouvrer maintenant pour un denier tournois x. Ces
petits deniers tournois sont mentionnés dans les mêmes termes en mars 2 puis
en septembre 1330 3. Nous ignorons le type adopté pour cette frappe. Cepen
dant, Le Blanc signale une obole au châtel tournois entouré de la légende
OBOLVS CIVIS et à la croix pattée avec la titulature PHILLIPPVS
REX (L. 285). A cette obole correspond, nous le supposons, un denier au
châtel tournois, à la croix latine et à la légende TVRONVS CIVIS, frappé
dès 1329.
Une seconde émission, celle dont nous connaissons un exemplaire aujourd
'hui, aurait eu lieu en 1333. En mars 1333, le roi ordonna à tous les
laïques de porter aux Monnaies le tiers de leur vaisselle pour fabriquer des
petits tournois, des petits parisis et des mailles 4. Cette mesure aurait amené
la frappe des deniers parisis (L. 276 b) déjà connus et de deniers tournois.
Un denier p

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