Un Ifugao face à la guerre - article ; n°1 ; vol.3, pg 29-53
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Description

Archipel - Année 1972 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 29-53
II. (1) Rosario Lorrin-Bona de Santos presents the text, the translation and commentary of a ballad collected in 1968 in a village in the Ifugao country (center of the island of Luçon). It recounts the lament of a montagnard who had joined the guerrillas during the anti-Japanese resistance (1942-45), and who found himself brusquely confronted with the demanding brutalities of the Second World War. Interesting from the point of view of language and meter, this ballad is also a sociological document.
1. Rosario-Lorrin-Bona de Santos menjampaikan teks, terdjemahan dan komentar sebuah ballade jang dikumpulkan tahun 1968 disebuah desa di daerah Ifugao (ditengah pulau Luzon). Teks tersebut mentjeri- terakan keluhan2 seorang orang gungung jang telah ditarik ke hutan pada waktu djaman pertahanan anti-Djepang (1942-1945) dan jang tiba2 berhadapan dengan kekedjaman perang dunia ke II. Dari sudut bahasa dan metrik ballade tersebut sangat menarik dan djuga sekaligus merupakan dokumen sosiologi.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Rosario Lorrin-Bona De Santos
Un Ifugao face à la guerre
In: Archipel. Volume 3, 1972. pp. 29-53.
Abstract
II.(1) Rosario Lorrin-Bona de Santos presents the text, the translation and commentary of a ballad collected in 1968 in a village in
the Ifugao country (center of the island of Luçon). It recounts the lament of a montagnard who had joined the guerrillas during the
anti-Japanese resistance (1942-45), and who found himself brusquely confronted with the demanding brutalities of the Second
World War. Interesting from the point of view of language and meter, this ballad is also a sociological document.
ringkasan
1. Rosario-Lorrin-Bona de Santos menjampaikan teks, terdjemahan dan komentar sebuah ballade jang dikumpulkan tahun 1968
disebuah desa di daerah Ifugao (ditengah pulau Luzon). Teks tersebut mentjeri- terakan keluhan2 seorang orang gungung jang
telah ditarik ke hutan pada waktu djaman pertahanan anti-Djepang (1942-1945) dan jang tiba2 berhadapan dengan kekedjaman
perang dunia ke II. Dari sudut bahasa dan metrik ballade tersebut sangat menarik dan djuga sekaligus merupakan dokumen
sosiologi.
Citer ce document / Cite this document :
Lorrin-Bona De Santos Rosario. Un Ifugao face à la guerre. In: Archipel. Volume 3, 1972. pp. 29-53.
doi : 10.3406/arch.1972.984
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1972_num_3_1_984UN IFUGAO FACE A LA GUERRE
par ROSARIO LORRlN-BONA DE SANTOS
II existe aux Philippines cinquante-trois groupes ethniques tradition
nels, groupes peu touchés par la culture occidentale ou, comme la Comm
ission of National Integration préfère les appeler, "minorités nationales".
La définition que cette commission en donne est la suivante : les minorités
nationales, de nationalité philippine, sont des groupes encore ethnique-
ment et psychologiquement différents (bien que très peu) des civilisations
communes de l'Asie du Sud-Est. Ces minorités ne sont pas régies entièr
ement par les lois européo-américaines (*) des Philippines, mais par la cou
tume locale. Ce sont pourrait-on dire, celles qui ont le plus résisté aux
influences extérieures sans pour autant rester entièrement intactes (Church
and Community, 1967). Elles comptent trois millions d'habitants (soit 8°/0
de la population des Philippines) éparpillés dans différents endroits du pays.
Les seuls "Montagnards" de l'île de Luçon sont au nombre de deux cent
soixante quinze mille. Parmi eux se trouvent les Ifugaos, qui forment peut-
être la minorité nationale la plus nombreuse des Philippines. Ils sont en
viron cent mille. Les Ifugaos ont retenu l'attention de beaucoup d'auteurs.
Signalons simplement ici ceux qui les ont étudiés de façon plus ou moins
l) Les lois du pays auxquelles ils se sont soumis entrent en conflit avec leurs
coutumes comme par exemple la vengeance qui est encore pratiquée mais que
la loi interdit et considère comme un crime de meurtre. 30
approfondie, parmi lesquels Ray Barton, Otley Beyer, Harold Guklin,
Fred Eggan, Felix Keesing, Francis Lambrecht et Juan Villaverde (2).
Leur territoire se trouve à l'est de la Cordillère Centrale, dans l'île de
Luçon, et couvre deux mille cinq cents kilomètres carrés. Ces gens cultivent le
riz en terrasses le long des versants des montagnes. Leurs maisons sur pilotis
se groupent en petits hameaux (3) sur des collines qui dominent ces cultures.
Pour les Ifugaos, la famille est d'une importance primordiale. Elle
comprend tous les parents du côté paternel aussi bien que du côté maternel
jusqu'au troisième degré ascendant ou descendant. La parenté est bilatérale
et générationnelle. Les relations de consanguinité sont plus importantes
que les relations d'alliance au point qu'un individu se sent plus proche de
ses enfants que de son épouse.
La société ifugao se divise en trois classes: les riches (kadangyan),
les pauvres (nawotwot), et ceux du millieu (tumok). Le fondement essentiel
de la richesse est la possession des champs de riz. Les pauvres sont ceux
qui n'ont pas assez de riz à manger et doivent se contenter de patates
douces. Les tumok ont assez de riz pour vivre toute l'année mais pas
davantage; les riches au contraire en ont en surplus. Bien que la situation
ait changé aujourd'hui en raison des contacts avec l'extérieur, les kadang
yan continuent à maintenir leur statut et ils commencent en outre à s'occu
per du petit commerce et à remplir dans leurs villages les postes gouver
nementaux importants.
Malgré des divisions sociales, un Ifugao doit, s'il le peut, aider ses
parents moins fortunés que lui en cas de besoin, famine, maladie, décès, ou
mariage. Comme ces événements importants de la vie ifugao requièrent
des rites et des sacrifices, l'aide est, en général, donnée sous forme d'an
imaux (cochons et poulets).
Les règles d'héritage étaient autrefois les suivantes: à son mariage,
l'aîné des enfants (fille ou garçon) recevait les biens du plus riche des
2) Quant à la littérature orale, des échantillons en ont été recueilis par Barton, Beyer
Amado Daguio, Lambrecht et Villaverde. J'en ai moi-même enregistré quel
ques échantillons sur une trentaine de cassettes, et la thèse que je suis en train
de rédiger analyse une longue chanson appellee Alim appartenant au réper
toire lié aux fêtes de prestige. Il est peut-être intéressant de remarquer que
tous ces auteurs à l'exception de Lambrecht (missionnaire belge) et Villaverde
(missionnaire espagnol) étaient des Américains.
•) Un hameau peut avoir de 8 à 40 maisons. 31
parents. Le deuxième enfant obtenait pour sa part les biens de l'autre
parent ; le troisième et les suivants ne recevaient rien du tout. La propriété
des biens aquis pendant le mariage revenait à l'aîné. Une fois que tous
les enfants sont mariés les parents ne possèdent plus rien et c'est aux
enfants de s'occuper d'eux. En général le père devient le prêtre familial
ce qui lui donne la possibilité d'obtenir des dons supplémentaires.
Le divorce ifugao avait les justifications suivantes : ennuis avec les beaux-
parents ; désaccord sur la propriété exigée par le mariage ; mauvais augure ;
stérilité; impuissance sexuelle; manque ou surplus d'attachement; traits
indésirables du caractère d'un des conjoints; incompatibilité; paresse, etc. .
En cas de divorce, c'est d'abord l'intérêt des enfants qui était consi
déré. Tous les biens des deux parents (excepté les biens personnels) leur
étaient assignés. S'il n'y avait pas d'enfants, chaque époux reprenait la part
de propriété qu'il avait apportée dans le contrat de mariage. Tous les biens
acquis pendant le mariage étaient répartis équitablement.
L'organisation sociale des Ifugaos ne sanctionnait pas les actes cr
iminels. C'était à la personne offensée de pousuivre l'offenseur à travers
Un entremetteur. Mais en cas d'homicide c'était un des membres de la
famille de la victime qui était chargé de la vengeance.
Les enfants à partir de 4 et 7 ans dormaient dans un dortoir de
célibataires appelé agamang. (4) Uagamang des garçons contenait seulement
des garçons, mais celui des filles était mixte puisque les filles d'un certain
âge y recevaient leurs amants. Cette institution était une forme de mariage
à l'essai. (5)
Avant l'introduction du christianisme, les Ifugaos étaient des animistes.
Ils avaient déifié tout: les héros-ancêtres; les corps célestes; l'environnement
naturel, social, rituel, et technologique, les émotions, les afflictions, etc. .
Ils avaient 40 familles de dieux. Ils n'avaient pas le concept d'un dieu
suprême ni de mythes de création.
Aujourd'hui, quelques aspects de la vie ifugao ont changé. Dans le
cadre traditionnel de leur vie sont apparues des modifications dues à l'im
pact de la colonisation et à d'autres influences extérieures.
4) Les riches (kadangyari) n'avaient pas cette liberté. Les parents soucieux de bien
marier leurs enfants, arrangeaient le mariage quand ceux-ci étaient encore très
jeunes. Les fiancés habitaient à tour de rôle chez leurs futurs beaux parents.
•) Uagamang était essentiellement un moyen de garder le tabou de l'inceste. 32
Prenons, par exemple, les règles d'héritage. Sous l'administration amér
icaine (1898-1946), la propriété des biens les plus importants (terres,
bijoux de famille), auparavant indivisible (6), devint pri

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