Un nouvel hymne à Apollon (pl. XII-XIIbis) - article ; n°1 ; vol.18, pg 345-362
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1894 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 345-362
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1894
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Weil
Un nouvel hymne à Apollon (pl. XII-XIIbis)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 18, 1894. pp. 345-362.
Citer ce document / Cite this document :
Weil Henri. Un nouvel hymne à Apollon (pl. XII-XIIbis). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 18, 1894. pp. 345-
362.
doi : 10.3406/bch.1894.3704
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1894_num_18_1_3704UN NOUVEL HYMNE A APOLLON
Le présent hymne provient, comme celui de l'an passé, du
Trésor des Athéniens. Il est gravé en deux colonnes sur une
plaque de marbre, haute de 0™·61 et large déplus de 0™-80.
La première colonne compte 28 lignes, dont les commenc
ements sont, à quelques exceptions près, bien conservés. Il
est vrai que l'angle gauche supérieur de la pierre s'est dé
taché, mais cette lacune est heureusement comblée par le
fragment triangulaire publié aux pages 580 et 606 du vo
lume précédent. La plupart des neuf fragments qui forment
la seconde colonne ou qui s'y rattachent étaient aussi connus
dès l'année dernière; ils ont repris leur sens et leur prix grâce
au patient et intelligent travail de MM. Homolie et Bourguet,
qui ont rapproché ces débris épars et remis chacun à sa place (1 ).
Cependant les 14 lignes supérieures de la seconde colonne, qui
contenaient la fin de l'hymne, sont en bien plus mauvais état
que celles de la première colonne. Ces dernières ont même
profité de l'assemblage des morceaux de la seconde colonne.
C'est que les lettres conservées à la gauche du blanc qui sé
parait les deux colonnes fournissent la fin d'un certain nombre
des lignes de la première colonne.
La publication du présent article a éprouvé un retard dont
je me félicite, car cette circonstance me permet de profiter d'un
intéressant travail sur les Hymnes Delphiques que l'auteur,
M. Otto Crusius, a bien voulu m'envoyer. Si les fragments 9
et 10 {Bull., IS&jf, p. 606) sont entrés dans notre mosaïque,
on le doit à ce savant. Il a compris que ces deux se
tenaient (2). 11 ne pouvait deviner la place qu'ils avaient OC-
il) Comptes Rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1894,
p. 352.
(2) Me Delphischen Hymnen, Supplément au Phïlologus LUI (1894), p. 78.
PULL. DE CORRESP. HELLÉNIQUE, XVI1T, ' 23 346 UN NOUVEL HYMNE A APOLLON
cupée dans l'hymne; tandis que pour nous il était évident de
prime abord qu'il fallait les insérer vers la fin des lignes 14-
16, où ils donnent un texte assez voisin de mes conjectures.
Avons-nous bien fait de placer le menu fragment 5 vers la N
fîn^des lignes 1 et 2 de la première colonne? 11 touchait ce
rtainement au bord supérieur de la pierre ; mais il se peut
qu'il ait fait. partie de la seconde colonne.
Le nombre des lettres n'est pas le même dans toutes les
lignes. Dans les seize premières lignes, il varie de 37 à 40 ou
41 ; il monte même à 43 dans la ligne 15, qui est extrême
ment prolongée vers la droite. À partir de la ligne 17, l'écri
ture est un peu plus serrée: on compte plusieurs fois 43, 44
et jusqu'à 45 lettres par ligne. Tandis que plus haut le lapi-
cide avait marqué les grandes divisions par des alinéas, il se
contente maintenant de les indiquer par un tiret.
En, somme, cet hymne est si bien conservé que l'on peut
dire que nous le connaissons en entier ; les détails qui restent
obscurs sont peu nombreux. De l'invocation des Muses, qui
forme l'exorde obligé, le poète passe immédiatement au récit
de la naissance d'Apollon. Quand le dieu paraît à la lumière,
toute la nature est en fête. Aussitôt le divin enfant se rend
en Attique. C'est là qu'une voix mystérieuse le salue d'avance
de ce nom de Péan qu'il va mériter par sa victoire sur le
dragon ; c'est de là qu'est partie la grande théorie, composée
de citoyens d'Athènes et d'artistes dionysiaques, qui vient
l'honorer à la présente fête. Après cette digression, nous sui
vons le dieu à Delphes. Au moment où il va poser de sa ' "
propre main les fondements de son temple, il aperçoit l'hor
rible dragon qui garde le trépied fatidique. Un combat s'en
gage, et le monstre expire sous les traits de l'archer divin.
Après avoir ainsi conquis son sanctuaire, Apollon ne cesse
de le défendre. De même qu'il triompha du dragon légen
daire, il fit périr dans une tourmente de neige la horde bar
bare de Galates sacrilèges venus pour piller le saint lieu.
L'hymne se termine par une prière adressée à Phébus, à Ar-
témis et à Latone. Le poète implore leur protection pour la NOUVEL HYMNE A APOLLON 347 UN
ville et le peuple de Palias, pour les habitants de Delphes,
pour les artistes exécutants, et enfin, sur un ton plus emphat
ique, pour l'empire du glorieux peuple romain. Nous sui
vons ici le programme peu varié de ces compositions off
icielles . Pour louer le dieu, le poète rappelle les traits les
'
plus saillants de sa légende, augmentée d'un fait historique
devenu légendaire à son tour. Gomme il parle au nom d'A
thènes, il donne de préférence la version attique des mythes
auxquels il touche, et il mêle à ces récits des détails actuels
relatifs à la fête et aux pèlerins. Pour ce point, comme pour
le reste, il ne fait que se conformer aux traditions de la poés
ie lyrique des Grecs. Évidemment tous ces hymnes sont plus
ou moins coulés dans le même moule ; aussi la bonne conser
vation du second n'est-elle pas sans jeter du jour sur le pre
mier. Nous y reviendrons plus bas.
Après ce que je viens de dire, il est presque inutile d'a
jouter que le présent morceau date de l'époque où la Grèce
était définitivement tombée au pouvoir des Romains. C'est la
date que j'avais déjà assignée au fragment de la prière pu
blié à la page 581 du volume XVII. Aujourd'hui le nom des
Romains, qui s'y lit en toutes lettres, ne laisse plus aucun
doute à ce sujet. La composition de l'hymne doit être placée
vers la fin du deuxième siècle avant notre ère.. La mention
de la défaite des Gaulois peut suggérer l'idée que l'hymne
fut chanté à la fête des Σωτήρια, instituée pour perpétuer le
souvenir de cette défaite. Cependant cette conjecture est moins
indiquée pour cet hymne que pour l'autre, dans lequel la
partie mythique se réduit au combat contre le dragon, le pen
dant de la déroute infligée aux Gaulois. Encore faut-il dire
que, dans l'ancien hymne, comme dans le nouveau, il n'est
pas fait la moindre allusion à Ζευς Σωτήρ. Comment expli
quer cette omission dans une solennité où l'on rendait des
actions de grâce à ce dieu aussi bien qu'à Apollon? (1) Les
(1) C'est pour cette raison que M. Crusius, l. c, p. 64, croit les hymnes
destinés à la fête des Théoxénies. 34g m nouvel mmm a
chanteurs et lea musiciens qui exécutaient l'hyiflfle apparte
naient au synode des artistes dramatiques et lyriques établis
à Athènes» et ofl peut se tenir assuré que l'auteur de l'hymne
était membre de la même association. Beaucoup de docu·*
ment» epigraph iques prouvent que les synodes dionysiaques
avaient des poètes à eux ; et qui donc aurait fait figurer les
artistes dans son œuvre à deux reprises et avec tant de
sympathie, si ce fl'est un sociétaire qui parlait de ses c
amarades ?
Le rhythme du poème est péonique, comme dans le pre
mier hymne, auquel nous renvoyons le lecteur. La fin des
couplets est marquée deux fois par un alinéa, deux fois par
un trait de iéparation. Une fois, à la ligne 24, elle se révèle
par la syllabe indifférente sans être indiquée par aucun signe.
Nous avons donc au moins six péricopes, non antistrophiques,
dans l'intérieur desquelles les cola se suivent sans interrupt
ion. Voilà pour le corps de l'hymne; la prière, qui en forme
l'épilogue, est en glyconiens, ainsi qu'on le verra plus bas.
Comme dans l'hymne de l'an dernier, on voit quelquefois
deux notes, non seulement au dessus de voyelles longues,
mais aussi de voyelles brèves suivies de consonnes qui ar
rêtent la voix: nouvelle preuve d'un fait qu'on n'avait pas
encore constaté : le chant allongeait les voyelles nat

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