Un pharmacien militaire injustement oublié : Lodibert (1772-1840) - article ; n°224 ; vol.63, pg 311-319
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Un pharmacien militaire injustement oublié : Lodibert (1772-1840) - article ; n°224 ; vol.63, pg 311-319

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Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1975 - Volume 63 - Numéro 224 - Pages 311-319
An unjustly forgotten military pharmacist : Lodibert (1772-1840).
Lodibert, a military chemist during the Revolution and the Empire, served with the army of the North and lived for a long time in the Netherlands. He participated in the war on Germany and Russia, serving with the Great Army, and was fortunate to be able to come back alive from this experience.
His two theses written for the Doctorate in Medicine in Leyden and in Paris, and his broad knowledge, allowed him to end his career as Professor at the Val-de-Grâce, the military hospital in Paris.
Although held in high esteem by his contemporaries, he seems nowadays unjustly forgotten.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Nauroy
Un pharmacien militaire injustement oublié : Lodibert (1772-
1840)
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 63e année, N. 224, 1975. pp. 311-319.
Abstract
An unjustly forgotten military pharmacist : Lodibert (1772-1840).
Lodibert, a military chemist during the Revolution and the Empire, served with the army of the North and lived for a long time in
the Netherlands. He participated in the war on Germany and Russia, serving with the Great Army, and was fortunate to be able to
come back alive from this experience.
His two theses written for the Doctorate in Medicine in Leyden and in Paris, and his broad knowledge, allowed him to end his
career as Professor at the Val-de-Grâce, the military hospital in Paris.
Although held in high esteem by his contemporaries, he seems nowadays unjustly forgotten.
Citer ce document / Cite this document :
Nauroy Jacques. Un pharmacien militaire injustement oublié : Lodibert (1772-1840). In: Revue d'histoire de la pharmacie, 63e
année, N. 224, 1975. pp. 311-319.
doi : 10.3406/pharm.1975.7397
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1975_num_63_224_7397UN PHARMACIEN MILITAIRE INJUSTEMENT OUBLIÉ :
LODIBERT (1772-1840) *
Lobidert rapporte étude. dans Je était sa l'ai Notice certes même sur déjà cité Laubert, connu dans divers de parue moi écrits, en avant 1834 à cause dans que de j'entreprenne le Journal l'anecdote de pharcette qu'il
macie. La voici, résumée. Pendant l'occupation de Moscou, un problème se
posa pour la transformation en monnaie de masses d'or et d'argent. Il fallait
créer en quelque sorte un hôtel des monnaies. L'intendant général Daru, cons
ulté, manifestait quelque embarras. « N'avons-nous pas le pharmacien en
chef ? lui dit Napoléon ; je le charge de tout ». Et l'opération fut menée à bien
par Laubert à l'entière satisfaction du souverain. Que faut-il en retenir, en ce
qui nous concerne ? Assurément pas cet amas de métaux précieux, butin de
guerre ; ni même la polyvalence attestée des pharmaciens ; mais la confiance
totale manifestée par Napoléon dans le savoir et les capacités des pharmaciens
militaires. Ceci doit être souligné, car l'administration de Napoléon, sous le
Consulat et l'Empire, n'a pas du tout été favorable au Service de Santé mili
taire, par suite, semble-t-il, de l'incrédulité de l'Empereur envers la médecine.
Est-il besoin de rappeler que, durant toute cette période de notre histoire,
le Service de Santé a été assez malmené ? Ainsi :
Le Conseil de Santé, formé de médecins, de chirurgiens et de pharmac
iens, en nombre égal, assurait jusque-là la direction effective du Service de
Santé. Il n'est plus alors qu'un organisme à voix consultative.
Les hôpitaux d'instruction servant à former les officiers de santé sont
supprimés. Il est fait alors appel à des réquisitions individuelles fréquentes,
suivies de licenciements souvent abusifs.
* Ce travail a été rendu possible grâce à l'obligeance de M. le Colonel Bouvery (C.R.),
qui a mis à notre disposition d'importants documents concernant son ancêtre, le pharmacien
militaire Lodibert
revue d'histoire de la pharmacie, XXII, n° 224, mars 1975. 312 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
Les officiers de santé n'ont pas droit au port de l'épaulette, symbole
même de l'état d'officier. Et ils en souffrent !
Et surtout, le décret du 30 novembre 1811 consacre la subordination
totale du Service de Santé à l'Intendance. Et, bien naturellement, l'Intendance
songe d'abord à satisfaire ses propres obligations. Ainsi, comme le relate le
Docteur Alain Gérard dans une étude documentée sur Napoléon I" et le Ser
vice de Santé militaire, les hôpitaux militaires figurent au huitième rang des
douze dépenses principales prévues pour la Troupe, après les souliers, et juste
avant le harnachement !
Aussi, en commençant le dépouillement des archives et documents en ma
possession concernant Lodibert, j'éprouvais pour lui un sentiment de sympat
hie et de reconnaissance, d'avoir mis ainsi en évidence pour la postérité et
grâce à l'anecdote rapportée, le rôle de chimistes dévolu aux pharmaciens
militaires bien avant qu'ils ne deviennent officiellement des «
chimistes ».
Et, dans le dossier qui m'avait été confié, je fis ample moisson de rensei
gnements, tant sur la vie privée de Lodibert romanesque, il n'hésita pas à
enlever une jeune Hollandaise de la meilleure société, fille du Recteur magnif
ique et professeur de théologie à l'Université de Leyde, Suzanne Marie Riet-
veld pour en faire sa femme que sur sa carrière militaire.
Et c'est naturellement de cette dernière que je vais vous entretenir.
A
Lodibert est né à Crest, dans la Drôme, dix-sept ans, jour pour jour, avant
la prise de la Bastille, c'est-à-dire le 14 juillet 1772.
Il fit ses études scolaires et son apprentissage de pharmacie à Lyon, avant
de gagner Paris.
Dans la capitale, il travaille d'abord dans l'officine d'un certain Seguin,
puis chez Lagrange 1; auquel il sert de préparateur pour son cours public de
1. Il s'agirait de Bouillon-Lagrange -qui, reçu maître en pharmacie le 2 août 1787,
achète alors l'officine de son beau-frère Sureau, rue Saint-Martin, là-même où est adressée
la lettre de nomination de Lodibert. Ainsi que M. le Doyen Dillemann l'a indiqué dans son
Historique des Facultés de pharmacie et de leurs chaires magistrales, Bouillon-Lagrange, ayant
étudié la chimie avec Fourcroy et Berthollet, est élu en 1796 professeur de chimie au
Collège de Pharmacie, devenu bientôt Ecole gratuite de pharmacie, puis, en 1803, Ecole de
pharmacie. Il est le premier titulaire de la chaire de chimie, où il précède Bussy. H enseigne
aussi la chimie à l'Ecole polytechnique. Et c'est là qu'il est remarqué par Napoléon, qui
l'attache comme pharmacien à la Maison de l'Empereur. Bouillon-Lagrange fait diverses
campagnes militaires. Puis il est reçu docteur en médecine à Strasbourg en 1805. Il est
alors nommé médecin de l'Impératrice Joséphine et le reste même après 1» répudiation de
celle-ci en 1809. J.-A.-B. LODIBERT (1772-1840)
Cf. p. 311
HOPITAUX MILITAIRES
ARMEE DU NORD.
ORDRE DE SERVICE.
I jE Citoyen ^_J<0él&6/spf _ attaché au service
des Hôpitaux ambulans à la suite de^t Armée % en qualité de
se rendra sans perte de temps à - /l'&frau/CtsJ
CUtfjL
V rions et requérons les Autorités civiles et militaires, attendu
qu'il s'agit du service de la République , de laisser librement pas
ser ledit Citoyen ^^^/^ég.^- ¦ & M prêter aide
et assistance.
Fait à S-CL. s£*<y^ J à' / <L^'s/Cf^7t<)vr* 2 y >??'
*^
de la Réptiûliquc française. tan t&
des Hôpitaux
de l'Armée du Nord.
' / ///fyry/fV/^ J
:>
V
enjoignant à Lodibert, Bruxelles pharmacien (5 Ordre messidor de de lre an service classe IV, 23 à juin l'armée 1796) du Nord, de gagner PI T.V PHARMACIEN MILITAIRE LODIBERT 313 LE
chimie. Il est remarqué alors par Parmentier, pharmacien-inspecteur, membre
du Conseil de Santé. Et c'est lui qui l'engage à embrasser la carrière de phar
macien militaire. Il a ainsi juste vingt ans lorsqu'en 1792 (l'an I de la Républiq
ue), il rejoint l'Armée du Nord, en qualité d'élève en pharmacie (appelé aussi
pharmacien de 3* classe). Sur sa lettre de nomination, il est curieux de constat
er la disproportion qui existe entre les appointements (cent livres par mois),
et les frais de voyage de Paris à Valenciennes (cent cinquante livres), soit un
mois et demi de solde pour faire ce trajet !
Physiquement, Lodibert est un homme de taille moyenne. Son signalement
officiel nous est connu : « Taille d'un mètre 660 millimètres, front assez découv
ert et légèrement cicatrisé, yeux bruns, cicatrice entre la tempe et l'il du
côté gauche. Nez grand, bouche moyenne, lentille à la lèvre supérieure du côté
droit, menton arrondi, visage ovale plein, cheveux, sourcils et barbe d'un brun
foncé ». Ces précisions et ce luxe de détails peuvent surprendre à notre épo
que, où sur les documents d'identité la mention « signe particulier : néant

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