Un portrait d Agrippine la jeune trouvé en Narbonnaise, à Nègrepelisse (Tarn) - article ; n°1 ; vol.22, pg 381-390
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Un portrait d'Agrippine la jeune trouvé en Narbonnaise, à Nègrepelisse (Tarn) - article ; n°1 ; vol.22, pg 381-390

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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1989 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 381-390
Ce portrait féminin en marbre du musée Saint-Raymond de Toulouse provenant de Nègrepelisse (Tarn-et-Garonne) est l'unique effigie d'identification certaine d'Agrippine la Jeune, découverte à ce jour en Narbonnaise. La jeune femme porte une coiffure caractéristique des années cinquante de notre ère. Le portrait appartient d'après l'agencement capillaire aux effigies du type dit d'Ancône et pourrait être postérieur au mariage avec l'empereur Claude. L'identification de la tête colossale de Saint-Bertrand-de-Comminges et de celle de Cavaillon reste en revanche hypothétique en raison de leur mauvais état de conservation et de divergences iconographiques avec les images reconnues.
This female marble portrait in the Saint- Raymond museum in Toulouse, and coming from Nègrepelisse (Tarn-et-Garonne) is the sole genuine effigy of Agrippina the Younger discovered up to now. The young lady's hairstyle is a typical example of the fashion circa the middle of the 1st century A.D. According to the arrangement of the hair, the portrait is in keeping with the Ancône type and could be dated back to the period following the wedding with Emperor Claudius. On the other hand, the identification of the huge head of Saint-Bertrand-de-Comminges and of the head of Cavaillon remains hypothetical because they are very poorly preserved, and show iconographie differences with the commonly acknowledged images.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 90
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nadine Dumont
Un portrait d'Agrippine la jeune trouvé en Narbonnaise, à
Nègrepelisse (Tarn)
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 22, 1989. pp. 381-390.
Résumé
Ce portrait féminin en marbre du musée Saint-Raymond de Toulouse provenant de Nègrepelisse (Tarn-et-Garonne) est l'unique
effigie d'identification certaine d'Agrippine la Jeune, découverte à ce jour en Narbonnaise. La jeune femme porte une coiffure
caractéristique des années cinquante de notre ère. Le portrait appartient d'après l'agencement capillaire aux effigies du type dit
d'Ancône et pourrait être postérieur au mariage avec l'empereur Claude. L'identification de la tête colossale de Saint-Bertrand-
de-Comminges et de celle de Cavaillon reste en revanche hypothétique en raison de leur mauvais état de conservation et de
divergences iconographiques avec les images reconnues.
Abstract
This female marble portrait in the Saint- Raymond museum in Toulouse, and coming from Nègrepelisse (Tarn-et-Garonne) is the
sole genuine effigy of Agrippina the Younger discovered up to now. The young lady's hairstyle is a typical example of the fashion
circa the middle of the 1st century A.D. According to the arrangement of the hair, the portrait is in keeping with the Ancône type
and could be dated back to the period following the wedding with Emperor Claudius. On the other hand, the identification of the
huge head of Saint-Bertrand-de-Comminges and of the head of Cavaillon remains hypothetical because they are very poorly
preserved, and show iconographie differences with the commonly acknowledged images.
Citer ce document / Cite this document :
Dumont Nadine. Un portrait d'Agrippine la jeune trouvé en Narbonnaise, à Nègrepelisse (Tarn). In: Revue archéologique de
Narbonnaise, Tome 22, 1989. pp. 381-390.
doi : 10.3406/ran.1989.1350
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1989_num_22_1_1350:
a
UN PORTRAIT D'AGRIPPINE LA JEUNE
TROUVÉ EN NARBONNAISE,
À NÈGREPELISSE (TARN-ET-GARONNE)*
Nadine DUMONT
Ce portrait féminin en marbre blanc, de grandeur naturelle (1), découvert fortuitement à
Nègrepelisse, antique Nigrum Palatium, et aujourd'hui conservé au Musée Saint-Raymond de
Toulouse (2), est pratiquement inédit. L'effigie, en dépit des diverses mutilations qui déparent le visage
(disparition presque totale du nez, lèvres endommagées, menton ébréché), est une uvre remarquable
d'un grand intérêt iconographique (fig. 1 à 3).
La tête semble légèrement tournée vers la droite. Le visage est rond, les joues sont pleines et le front est bombé.
L'arcade sourcilière surplombe l'il sans l'assombrir. Le sourcil, en léger relief, n'est indiqué par aucun trait gravé. L'il,
bien ouvert et peu enfoncé dans son orbite, est bordé d'une paupière supérieure ourlée qui déborde légèrement sur une
paupière inférieure fine et à peine incurvée. Le globe oculaire, en forme d'amande, est large et lisse. La bouche, petite
et charnue, est marquée d'un mince filet interlabial. La lèvre supérieure semble fine. L'oreille, collée au crâne, est bien
dessinée : le lobe est large, l'hélix forme un épais bourrelet, le canal auditif est profondément creusé. Vu de profil, le visage
se caractérise par le renflement de l'arcade sourcilière, la rondeur de la joue et la proéminence de la mâchoire.
La chevelure est divisée par une raie médiane en deux bandeaux lisses encadrés par cinq rangs de boucles épaisses,
disposées en coques serrées profondément creusées au trépan. Cette calotte de bouclettes « en nid d'abeilles » laisse les
oreilles entièrement à découvert. Chaque rangée se compose de cinq boucles en spirale. Chaque spirale est enroulée de
manière à ce que son extrémité pointe vers l'avant. Une première série de bouclettes descend le long des tempes jusqu'au
devant des oreilles tandis que les deux suivantes viennent buter contre l'hélix. Le reste de la calotte crânienne est coiffé
vers l'arrière en longues mèches régulières et parallèles. Deux bandeaux latéraux, roulés derrière les oreilles,les rejoignent
pour former sur la nuque un catogan tressé (aujourd'hui en partie disparu). De part et d'autre du cou, deux longues mèches
verticales roulées en spirale s'échappent des bandeaux. Des évidements, à intervalle régulier, accentuent les enroulements
des anglaises.
* J'adresse toute ma reconnaissance à M. C. Bourgeois pour m'avoir signalé l'existence de ce portrait inédit, ainsi qu'à M.
J.-P. Mariaud de Serres, expert, pour m'avoir permis de l'étudier avant sa mise en vente. Je tiens également à exprimer toute ma gratitude
à M. F. Salviat pour avoir accueilli favorablement ce premier travail et suscité sa parution. Que soient aussi vivement remerciés M. D.
Cazes, Conservateur du Musée Saint-Raymond de Toulouse, ainsi que mon directeur de maîtrise, à l'Université Paris-Sorbonne, M. le
Professeur M. Leglay.
(1) H. totale 32 cm environ; H. du visage : 17 cm; L. : 14 cm.
(2) Cette tête féminine, signalée par M. Labrousse (Gallia XXXVIII, 2, 1980, p. 505, fig. 32) aurait été découverte, selon M. G. Fau,
Président de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, vers 1969 à Nègrepelisse, au bourg rue du Temple, lors de la démolition d'une
grange. En revanche, selon Maître Lombrail (neveu de M. Fau), qui l'a mise en vente en 1982, elle aurait été mise au jour, il y a une
trentaine d'années, dans la cave de M Bès, lors de l'installation d'une cuve à mazout. Quoi qu'il en soit, la provenance exacte de cette
effigie reste impossible à établir car cette sculpture semble avoir servi de remploi dans la fondation d'un mur. Acheté par la Galerie Serres
en 1982 (Vente de Maître Lombrail, 14 mars 1982, Catalogue de l'Hôtel des ventes d'Enghien-les-Bains, n° 636), ce portrait a été tout
récemment acquis par le Musée Saint-Raymond de Toulouse (vente de Messieurs Laurin, Roudillon, Gilloux, Buffetaud, Tailleur, 20 mai
1987, Catalogue de vente de l'Hôtel Drouot, n°393; D. Cazes, Revue du Louvre 1, 1988, p. 59).
Revue Archéologique de Narbonnaise, 22, 1989, p. 381-390. 382 N. DUMONT
Fig. 1. Agrippine de Nègrepelisse. Tête en marbre. 34,5 cm. Toulouse, musée Saint-Raymond. Face
(Cliché Chéné, C.N.R.S.). D' AGRIPPINE LA JEUNE 383 PORTRAIT
Fig. 2. Agrippine la Jeune de Nègrepelisse. Toulouse, musée Saint-Raymond. Profil
(Cliché Chéné, C.N.R.S.). 384 N. DUMONT
t*
Fig. 3. Agrippine la Jeune de Nègrepelisse. Toulouse, musée Saint-Raymond. Revers
(Cliché Chéné, C.N.R.S.). PORTRAIT D' AGRIPPINE LA JEUNE 385
Comme l'indique la forme tronconique du cou, la tête était destinée à être insérée dans un buste
ou dans le corps d'une statue. D'après le style et la coiffure, cette sculpture peut être datée du milieu
du premier siècle de notre ère. Le personnage représenté est très probablement un membre de la
famille d' Agrippine julio-claudienne l'Aînée, sur et de tout Caligula, particulièrement mère de Néron Agrippine et épouse la Jeune de Claude. (15-59), L'impératrice fille de Germanicus porte, en et
effet, sur les monnaies de Claude (3), cette coiffure à la mode vers les années 46-51 de notre ère,
caractérisée par une multiplication des bouclettes du bandeau et par la présence de part et d'autre
du cou de longues anglaises.
Tout récemment P. Zanker(4), se fondant sur les études antérieures de S. Fuchs et W. Trillmich (5),
a proposé de regrouper les portraits d' Agrippine la Jeune en quatre séries principales, dont la
succession chronologique reste cependant mal déterminée :
Type I dit de Naples/Parme
Type II dit de Mailand ( + variante dite de Florence) III dit d'Ancône
Type IV dit de Stuttgart
Ce classement typologique repose principalement sur l'agencement capillaire particulier à
chacun des types ainsi que sur l'influence exercée par l'image de tel ou tel empereur (Caligula ou
Néron) sur celle d' Agrippine.
La première série de portraits, contituée par l'effigie du Musée de Naples et par celle du Musée
de Parme provenant du groupe dynastique de Velleia(6), présente de fortes ressemblances physio-
nomiques avec Caligula. La création de cette série se situe entre le règne de ce dernier (37-41) et
l'

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