Un tournant dans l histoire technique de la sidérurgie : la création de l Irsid. Compétition et collaboration entre l Etat et l industrie - article ; n°1 ; vol.8, pg 119-140
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Un tournant dans l'histoire technique de la sidérurgie : la création de l'Irsid. Compétition et collaboration entre l'Etat et l'industrie - article ; n°1 ; vol.8, pg 119-140

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Histoire, économie et société - Année 1989 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 119-140
Abstract There were no profesionnal center of technological researches in the French steel industry before World War two. This central laboratory («l'Irsid : Institut de la recherche sidérurgique») was imagined by Jean Rist in 1943 and created by Henri Malcor in 1946. This is a business initiative. Mining enginers from National School of Mining, those specializing in high grade steel in particular, played a major part in the creation. But the action of the steel trade organisation during the war («Comité d'organisation») was also encouraged by the state rival actions : by the Center of National Scientific Research, then the National School of Mining. A law of 1943 helped to create the «Irsid» and a tax regulation of 1945 gave it regular resources. The Monnet Plan also backed up the new Institute. L'Irsid will change the attitudes toward technical secret, the conditions of innovation in the French steel industry. It will also help to increase the influence of mining engineers into the profession.
Résumé En 1940, la sidérurgie française ne dispose pas d'un laboratoire de recherches techniques commun à la profession. Ce laboratoire, l'Irsid (Institut de la recherche sidérurgique) est conçu en 1943 par Jean Rist et créé en 1946 par Henri Malcor. C'est une initiative de la profession. Les ingénieurs du corps des Mines, ceux de la sidérurgie fine en particulier, ont joué un rôle décisif dans la création de l'Irsid. L'action du Comité d'organisation de la sidérurgie a aussi été suscitée par les entreprises gouvernementales concurrentes : CNRS (1939) et Centre de recherches de l'Ecole des Mines (1940). Elle a bénéficié du soutien de l'Etat : loi de 1943 sur les centres de recherche technique, encouragements du Plan Monnet et taxe parafiscale de 1945. L'Irsid créé, il transforme la relation au secret technique dans la profession, modifie les conditions de l'innovation sidérurgique et contribue à renforcer le rôle des ingénieurs du corps des Mines dans la branche.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Philippe Mioche
Un tournant dans l'histoire technique de la sidérurgie : la
création de l'Irsid. Compétition et collaboration entre l'Etat et
l'industrie
In: Histoire, économie et société. 1989, 8e année, n°1. pp. 119-140.
Résumé En 1940, la sidérurgie française ne dispose pas d'un laboratoire de recherches techniques commun à la profession. Ce
laboratoire, l'Irsid (Institut de la recherche sidérurgique) est conçu en 1943 par Jean Rist et créé en 1946 par Henri Malcor. C'est
une initiative de la profession. Les ingénieurs du corps des Mines, ceux de la sidérurgie fine en particulier, ont joué un rôle décisif
dans la création de l'Irsid. L'action du Comité d'organisation de la sidérurgie a aussi été suscitée par les entreprises
gouvernementales concurrentes : CNRS (1939) et Centre de recherches de l'Ecole des Mines (1940). Elle a bénéficié du soutien
de l'Etat : loi de 1943 sur les centres de recherche technique, encouragements du Plan Monnet et taxe parafiscale de 1945.
L'Irsid créé, il transforme la relation au secret technique dans la profession, modifie les conditions de l'innovation sidérurgique et
contribue à renforcer le rôle des ingénieurs du corps des Mines dans la branche.
Abstract There were no profesionnal center of technological researches in the French steel industry before World War two. This
central laboratory («l'Irsid : Institut de la recherche sidérurgique») was imagined by Jean Rist in 1943 and created by Henri
Malcor in 1946. This is a business initiative. Mining enginers from National School of Mining, those specializing in high grade
steel in particular, played a major part in the creation. But the action of the steel trade organisation during the war («Comité
d'organisation») was also encouraged by the state rival actions : by the Center of National Scientific Research, then the National
School of Mining. A law of 1943 helped to create the «Irsid» and a tax regulation of 1945 gave it regular resources. The Monnet
Plan also backed up the new Institute. L'Irsid will change the attitudes toward technical secret, the conditions of innovation in the
French steel industry. It will also help to increase the influence of mining engineers into the profession.
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Mioche Philippe. Un tournant dans l'histoire technique de la sidérurgie : la création de l'Irsid. Compétition et collaboration entre
l'Etat et l'industrie. In: Histoire, économie et société. 1989, 8e année, n°1. pp. 119-140.
doi : 10.3406/hes.1989.1549
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1989_num_8_1_1549UN TOURNANT DANS L'HISTOIRE TECHNIQUE DE LA
SIDERURGIE : LA CREATION DE L'IRSID.
Compétition et collaboration entre l'Etat et l'industrie.
par Philippe MIOCHE
Résumé
En 1940, la sidérurgie française ne dispose pas d'un laboratoire de recherches techniques commun à la
profession. Ce laboratoire, l'Irsid (Institut de la recherche sidérurgique) est conçu en 1943 par Jean Rist et
créé en 1946 par Henri Malcor. C'est une initiative de la profession. Les ingénieurs du corps des Mines, ceux
de la sidérurgie fine en particulier, ont joué un rôle décisif dans la création de l'Irsid. L'action du Comité
d'organisation de la sidérurgie a aussi été suscitée par les entreprises gouvernementales concurrentes : CNRS
(1939) et Centre de recherches de l'Ecole des Mines (1940). Elle a bénéficié du soutien de l'Etat : loi de 1943
sur les centres de recherche technique, encouragements du Plan Monnet et taxe parafiscale de 1945.
L'Irsid créé, il transforme la relation au secret technique dans la profession, modifie les conditions de
l'innovation sidérurgique et contribue à renforcer le rôle des ingénieurs du corps des Mines dans la branche.
Abstract
There were no profesionnal center of technological researches in the French steel industry before
World War two. This central laboratory («l'Irsid : Institut de la recherche sidérurgique») was imagined by
Jean Rist in 1943 and created by Henri Malcor in 1946. This is a business initiative. Mining enginers from
National School of Mining, those specializing in high grade steel in particular, played a major part in the
creation. But the action of the steel trade organisation during the war («Comité d'organisation») was also
encouraged by the state rival actions : by the Center of National Scientific Research, then the National
School of Mining. A law of 1943 helped to create the «Irsid» and a tax regulation of 1945 gave it regular
resources. The Monnet Plan also backed up the new Institute.
L'Irsid will change the attitudes toward technical secret, the conditions of innovation in the French
steel industry. It will also help to increase the influence of mining engineers into the profession.
Des laboratoires de recherche technique, communs à l'ensemble de la profession,
existent dès avant la seconde guerre mondiale dans les grands pays sidérurgiques
comme l'Allemagne et le Royaume Uni ; la France a connu un blocage dans ce do
maine1. Avant la création de l'Irsid, la recherche technique dans la sidérurgie est pour
l'essentiel le fait des laboratoires d'entreprises, principalement celles de la sidérurgie
1 Une étude comparative de la genèse et de la chronologie des instituts de recherche sidérurgique dans le
monde serait fort utile. 20 HISTOIRE ECONOMIE ET SOCIETE 1
fine. Certains de ces laboratoires ont un passé prestigieux et quelques uns font preuve
de vitalité dans l'entre deux guerres2.
Faut-il voir dans ce retard une attitude plus timorée des sidérurgistes français à
l'égard de la recherche technique, un amour excessif du secret technique ? Faut-il
plutôt établir un lien entre cette apparente indifférence au progrès et la très
grande surcapacité de production par rapport au marché intérieur née du recouvrement
de la Lorraine sidérurgique en 19193 ; puis l'influence de la crise de l'entre deux
guerres qui se traduit par un gel quasi total des investissements ? Il faut bien constater
que la sidérurgie lourde, à la différence notable de la sidérurgie fine se préoccupait
plus d'augmenter ses tonnages de production que du progrès technique.
Quoi qu'il en soit des causes de ce blocage, le processus conduisant à la création et
la mise en place de l'Irsid (Institut de recherches de la sidérurgie), s'opère de 1939 à
1948, et il introduit une innovation majeure dans la profession. A terme, l'Irsid va
modifier en profondeur les conditions de la recherche technique professionnelle ; les
relations entre la recherche publique et celle des laboratoires d'usines ; les relations
techniques entre les entreprises elles mêmes. Si l'Irsid n'est pas le seul lieu de r
echerche et d'innovation sidérurgique, il occupe une place centrale dans l'histoire tech
nique de la branche depuis la Libération.
Qui, des pouvoirs publics, de l'organisation professionnelle, des entreprises, est à
l'initiative de la création de l'Irsid ? A quels besoins de recherche correspond- elle chez
les uns et les autres ? Quels sont les promoteurs de l'entreprise ? Que représentent- ils
dans la profession ? sont les obstacles rencontrés lors de la création de l'Irsid et
comment les interpréter ? Quelle est la signification de cette innovation - l'Irsid - dans
l'histoire économique et sociale de la branche ?
2 L'inventaire et l'histoire détaillée des laboratoires d'usine que B. Gille appelait de ses vœux n'existe pas
encore (Histoire des techniques, Gallimard, 1978, p. 786). Une enquête a été entreprise en 1943 par le Mi
nistère de la Production industrielle mais nous n'en avons pas retrouvé les résultats.
En 1878, les premiers aciers au chrome sont mis au point dans les laboratoires des Etablissements Holtzer
à Unieux. En 1911, la fabrication des alliages Fer Nickel et, en 1917, celle des superalliages pour turbines à
gaz (ATG) sont mises au point par Pierre Chevenard à Imphy grâce en particulier au développement des mé
thodes d'analyse thermophysiques différentielles originales où l'échantillon est comparé à un alliage de
référence nickel chrome (baros) ou nickel chrome tungstème (pyros). G. Charpy a mis au point la recherche
sur la resilience (résistance à la rupture par choc) à Montluçon pendant la premiere guerre mondiale. A la
suite des travaux de Léon Guillet et Albert Portevin sur les aciers inoxydables, à l'Ecole Centrale, et de
Georges Chaudron, Professeur à l'Universit

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