Une martyre près des Principia  - article ; n°2 ; vol.98, pg 643-664
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1986 - Volume 98 - Numéro 2 - Pages 643-664
Maurice Lenoir, Une martyre près des principia. À propos du camp et de la basilique d'Ala miliaria, p. 643-664. Le site d'Ala miliaria, découvert et fouillé très partiellement à la fin du XIXe siècle, est surtout connu par la basilique construite, selon l'interprétation couramment admise, au début de Ve siècle par les tenants de l'hérésie donatiste auprès du tombeau de leur martyre Robba et d'ecclésiastiques de la même confession. L'identification dans les vestiges d'Ala miliaria d'un camp militaire régulier, castra, probablement plusieurs fois remanié, l'examen critique de ce monument tel qu'il a été décrit par St. Gsell et sa comparaison avec des bâtiments militaires bien connus -camp de Dionysias, principia de Thamusida, de Drobeta, de Drah Souid-Est -, montrent que la basilique donatiste n'a pas été construite entièrement ex novo. Elle prend, dans sa situation et dans son ordonnance (v. au verso) architecturale, la suite d'un bâtiment plus ancien qui doit être identifié à des principia tardifs. Ceux-ci signalent une importante modification dans l'ordonnance générale du camp, que l'on peut dater du troisième quart du IIIe siècle après J.-C. On propose en conclusion une histoire d'Ala miliaria, de sa fondation comme camp de la nova praetentura sévérienne jusqu'à l'abandon de la ville, postérieur à 484.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Maurice Lenoir
Une martyre près des Principia
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 98, N°2. 1986. pp. 643-664.
Résumé
Maurice Lenoir, Une martyre près des principia. À propos du camp et de la basilique d'Ala miliaria, p. 643-664.
Le site d'Ala miliaria, découvert et fouillé très partiellement à la fin du XIXe siècle, est surtout connu par la basilique construite,
selon l'interprétation couramment admise, au début de Ve siècle par les tenants de l'hérésie donatiste auprès du tombeau de leur
martyre Robba et d'ecclésiastiques de la même confession. L'identification dans les vestiges d'Ala miliaria d'un camp militaire
régulier, castra, probablement plusieurs fois remanié, l'examen critique de ce monument tel qu'il a été décrit par St. Gsell et sa
comparaison avec des bâtiments militaires bien connus -camp de Dionysias, principia de Thamusida, de Drobeta, de Drah Souid-
Est -, montrent que la basilique donatiste n'a pas été construite entièrement ex novo. Elle prend, dans sa situation et dans son
ordonnance
(v. au verso) architecturale, la suite d'un bâtiment plus ancien qui doit être identifié à des principia tardifs. Ceux-ci signalent une
importante modification dans l'ordonnance générale du camp, que l'on peut dater du troisième quart du IIIe siècle après J.-C.
On propose en conclusion une histoire d'Ala miliaria, de sa fondation comme camp de la nova praetentura sévérienne jusqu'à
l'abandon de la ville, postérieur à 484.
Citer ce document / Cite this document :
Lenoir Maurice. Une martyre près des Principia . In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 98, N°2. 1986. pp.
643-664.
doi : 10.3406/mefr.1986.1517
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1986_num_98_2_1517MAURICE LENOIR
UNE MARTYRE PRÈS DES PRINCIPIA
À PROPOS DU CAMP ET DE LA BASILIQUE O'ALA MILIARIA
Le site de Benian, à l'ouest de la Maurétanie Césarienne, a été décrit
pour la première fois par R. de La Blanchère, en 1883, à l'occasion d'une
mission d'« exploration archéologique» de la province d'Oran1. Diverses
découvertes épigraphiques furent, par la suite, effectuées par les érudits
locaux ou des visiteurs de passage ; elles permirent l'identification des rui
nes à la localité d'Ala miliaria, connue auparavant par la liste des évêques
de 484 2. En 1899, au nom du Comité de l'Association historique pour
l'étude de l'Afrique du Nord, St. Gsell confiait à M. Rouziès, instituteur à
Tizi, auparavant inventeur sur le site de quelques inscriptions, la direc
tion d'une campagne de fouilles qu'il visita personnellement3. Le compte
* Ouvrages cités en abrégé :
R. de La Blanchère, Voyage d'étude dans une partie de la Maurétanie Césarienne,
dans Archives des missions, III, 10, 1883, p. 1-130 (sur Ala miliaria : p. 66-68 et
pi. V) ; cité La Blanchère, Voyage.
St. Gsell, Les fouilles de Benian (Ala miliaria), Paris, 1899; cité Gsell, Fouilles.
St. Les monuments antiques de l'Algérie, tomes I et II, Paris, 1901 ; cité
Gsell, Monuments, I et Monuments, II.
1 La Blanchère, Voyage. Quatre inscriptions provenant de Benian figurent au
vol. I, 2 du CIL VIII (1881): n° 9740-9743. Elles avaient été publiées par Ledere
dans Rev. Afr. 1, 1857, p. 477 qui écrit alors : «II y a des ruines romaines à Benian,
comme ce nom même l'indique, ... ».
2 Inscriptions publiées dans le Supplément 3 au CIL VIII (1904) sous les
n° 21568-21574. Les articles originaux de Demaeght ou Cagnat (références au CIL)
apportent peu sur le site lui-même par rapport à la description de La Blanchère.
On citera néanmoins, L. Demaeght, Inscriptions inédites de Maurétanie Césarienne,
dans BSGAO, 17, 1897, p. 406-409.
L'évêque Mensius occupe le 33e rang dans la liste de la province de Maurétanie
Césarienne : MENSIUS 1, dans A. Mandouze, Prosopographie chrétienne du Bas-
Empire. 1. Afrique (303-533), Paris, 1982, p. 747.
3 Gsell, Fouilles. Évoquons, pour la petite histoire, les conditions particulières
dans lesquelles se déroula la campagne. Le «brave maître d'école», M. Rouziès,
MEFRA - 98 - 1986 - 2, p. 643-664. MAURICE LENOIR 644
rendu de ces fouilles demeure notre seule source d'informations sur le
site, qui n'a depuis fait l'objet d'aucune recherche systématique4.
La principale découverte de la campagne de 1899 fut celle d'une basi
lique chrétienne, construite, selon Gsell, au début du Ve siècle par des
adeptes de l'hérésie donatiste, auprès de tombeaux d'ecclésiastiques de la
même confession. L'examen critique de ce monument amène à s'interro
ger sur sa nature exacte, et sur ses relations avec le camp militaire, castra,
qui l'a précédé. Nous voudrions proposer ici, à partir de cet examen crit
ique, quelques certitudes et quelques hypothèses sur l'histoire du site d'Ala
miliaria.
Ala miliaria, camp ou ville?
R. de La Blanchère, premier archéologue à visiter le site, le décrit
comme une «ville»5. Gsell, probablement influencé par les nombreuses
découvertes civiles effectuées, hésite à y reconnaître un établissement
militaire ; dans Fouilles, il emploie dans la même page (p. 8) l'expression
ambiguë : «place forte», et le mot «ville», et écrit (p. 6) : «la ville romaine
dont nous avons étudié les vestiges avait donc une origine toute militaire»
(c'est qui soulignons). La reconnaissance de Γ« de
la «ville» lui est manifestement suggérée plus par le nom de celle-ci et la
découverte sur le site d'inscriptions de soldats, eques ou uexillarius, que
par l'identification d'un camp. Dans Monuments I, Ala miliaria est bien
classé parmi les «constructions militaires et ouvrages de défense», mais
l'hésitation demeure entre le civil et le militaire : «ces camps perma
nents» ne sont-ils pas plutôt des «citadelles de la frontière»6? La confu
sion est nette, en tout cas, quand Gsell écrit7 : «A Benian, comme à Besse-
vécut «pendant plus de quinze jours (dans) le caveau d'un évêque, éventré». Ce
n'est qu'après l'arrivée sur le terrain de Gsell «ému d'un tel excès de misère», que
l'administrateur de la commune voisine fournit « une tente ... et des litières de
paille ».
4 Les notices successives de Gsell dans Monuments, I et Monuments, II et dans
l'Atlas archéologique de l'Algérie, Alger-Paris, 1911, f°32, 93 sont des résumés de sa
publication de fouilles, dont dépend également R. Cagnat, L'armée romaine d'Afri
que2, Paris, 1912, p. 657. Postérieurement aux fouilles de Gsell, quelques inscrip
tions furent découvertes sur le site {AE 1902, 4; 1936, 63, 64); là encore, les publi
cations ne donnent pas de renseignements, sinon négatifs (voir infra, η. 40), sur le
site.
5 La Blanchère, Voyage, p. 67.
6 Gsell, Monuments, I, p. 88.
7ibidem. UNE MARTYRE PRÈS DES PRINCIPIA 645
riani et en bien d'autres lieux, des habitations s'élevèrent près du camp et
formèrent une ville, qui, au Ve siècle, avait des évêques » ; la remarque est
juste, à ceci près que les ouailles des évêques connus de Gsell habitent
certainement, comme nous le montrerons, à la fois près du camp et dans
le camp, abandonné. Preuve de ces incertitudes, la notice de l'Atlas évite
de caractériser les vestiges : «ce lieu a tiré son nom de l'Ala miliaria,
corps de troupes qui l'occupa», . . . «enceinte carrée», en refusant le mot
« camp », appliqué sans hésitation à Lucu / Timziouine et à Cohors Breuco-
rum / Henchir Souik8.
Cagnat, enfin, y voit bien un «poste... très régulièrement établi»,
mais recopiant peut-être La Blanchère, écrit : «l'enceinte de la ville . . .»9.
Ce que nous savons désormais de l'architecture militaire et de l'his
toire des divers camps, invite à distinguer, dans les ruines d'Ala miliaria,
deux grandes phases : une phase «militaire», qui voit la construction d'un
grand camp rectangulaire, en dur; une phase «civile», où les bâtiments
existants, abandonnés par la troupe, sont r&

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