Une nouvelle station de l Age du Bronze au pied du Salève (Haute-Savoie) - article ; n°8 ; vol.49, pg 364-378
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Une nouvelle station de l'Age du Bronze au pied du Salève (Haute-Savoie) - article ; n°8 ; vol.49, pg 364-378

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1952 - Volume 49 - Numéro 8 - Pages 364-378
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Danilo Rigassi
Jean-Christian Spahni
Une nouvelle station de l'Age du Bronze au pied du Salève
(Haute-Savoie)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1952, tome 49, N. 8. pp. 364-378.
Citer ce document / Cite this document :
Rigassi Danilo, Spahni Jean-Christian. Une nouvelle station de l'Age du Bronze au pied du Salève (Haute-Savoie). In: Bulletin
de la Société préhistorique française. 1952, tome 49, N. 8. pp. 364-378.
doi : 10.3406/bspf.1952.5078
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1952_num_49_8_5078SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 364
Une nouvelle station de l'Age du Bronze au pied du Salève
(Haute-Savoie).
PAR
Danilo RIGASSI et Jean- Christian SPAHNI.
Au pied des immenses parois rocheuses qui forment la partie Sud du
Grand-Salève, au flanc des pentes rocailleuses, dominant la région Bossey-
Collonges-Le Coin, s'ouvrent plusieurs gravières. L'une de ces exploi
tations, située directement au-dessous de la Roche-Fendue, recèle un
foyer de la fin de l'âge du Bronze, qui a été fouillé de 1936 à 1939,
par E. Constantin et Ad. Jayet (Station du Coin, Carte au 1/20.000;
feuille Annemasse no. 5, coord.: 133.200/895.550). Toute la région a
d'ailleurs été largement habitée aux temps préhistoriques et protohis
toriques : camps fortifies du Plateau de l'Ours et du Chavardon; grottes
du Chavardon, de la Table, de la Mule, du Šablon, de l'Ours et du Seillon;
monuments mégalithiques de la Saisiaz. Il a également été cité la grotte
de la Balme (coord. : 133.150/897.700; alt. env. 900 mètres). Mais les
deux tranchées que nous y avons faites, en été 1950, l'une sur le seuil
et l'autre à 2 mètres de l'entrée, poursuivies jusqu'au sol rocheux,
sont demeurées sans résultat. Le terrain a été bouleversé sur toute son
épaisseur. C'est le sort subi par la plupart des gisements du Salève, qui
ont été saccagés par des fouilleurs amateurs. De toutes ces fouilles, il
reste un matériel assez riche mais dénué de toute valeur scientifique.
Par bonheur, on effectue depuis quelques années des travaux mieux
conduits, ceux notamment de Jayet et collaborateurs.
Les 3 gravières qui s'ouvrent au lieudit Les Sources (commune de
Collonges-sous-Salève), au-dessus de la route Collonges-La Croisette,
n'avaient pourtant pas encore attiré l'attention des préhistoriens.
En montant depuis Collonges, on remarque une première exploitation
qui s'ouvre de plein-pied, à gauche de la route Croisette
(coord. : 133.550/895.450; alt. 645 mètres). Cette gravière, propriété de
M. Descombes, montre au pied de sa paroi haute de 10 mètres, deux
minces couches cinéritiques : la première, située à 0in60 du sol de la
carrière, est un lit assez irrégulier de charbon de bois, de 0'"01 à 0m10
d'épaisseur; la deuxième, un peu plus constante, est une couche argi
leuse, grise, avec rares débris de charbon de bois, à 2 mètres du sol
et épaisse de 0"'05 à 0m10. Malgré de patientes recherches, nous n'avons
rien découvert dans ces deux couches — nous verrons plus loin quelle
peut être leur origine.
Un peu plus haut, sur la route, s'ouvre une seconde et très petite
exploitation, qui n'excède pas 2 à 3 mètres de hauteur. Si nous la signa
lons, c'est parce que M. Astié, propriétaire, a bien voulu remettre
quelques pièces de monnaie que ses ouvriers y ont récolté en avril 1950.
M. Roehrich, du Cabinet de Numismatique, du Musée d'Art et d'Histoire
de Genève, a examiné cette trouvaille et déterminé, non sans réserve
vu leur mauvais état de conservation, les pièces recueillies. Il s'agit de :
1 pièce représentant Faustine. 1 — — - Claude.
1 — — Néron.
1 — petite, représentant Carosius (?).
1 — où l'on voit un trépied et les lettres S. G.
1 — indéterminable.
Il faut monter encore un peu plus haut pour arriver à la grande
gravière, qui renferme le foyer de l'âge du Bronze, déouvert par l'un
de nous en septembre 1948. Les recherches, dans cette station, furent
entreprises avec l'aide de MM. P. Calame, B. Clerc, E. Roos et P. Courtois.
A tous ces fidèles collaborateurs nous tenons à exprimer notre gratitude
sincère; nous n'oublierons pas non plus de mentionner le nom de
M. Astié, propriétaire de l'exploitation, pour la bienveillance qu'il nous
a témoignée. PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 365 SOCIÉTÉ
La gravière, distante de moins de 300 mètres de la station du Com,
a la forme d'une ellipse allongée de l'Ouest-Sud-Ouest à l'Est-Nord-Est.
Son grand axe mesure une centaine de mètres, son petit une cinquantaine
de mètres. C'est à l'Est que le talus atteint sa plus grande hauteur,
ayant environ 50 mètres en verticale. Géologiquement, la carrière se
divise en deux zones : toute la partie Ouest est taillée dans un immense
cône d'éboulis calcaires entassés au pied de la paroi du Balcon, alors
que la partie Est exploite les alluvions du petit torrent temporaire qui
descend de la gorge de la Mule. Le passage de l'une à l'autre zone est
progressif. On conçoit que, dans la partie où se trouve la couche archéo
logique, c'est-à-dire dans celle des éboulis, il soit presque impossible
d'établir une stratigraphie étant donné que les passages latéraux sont
innombrables. Il nous a toutefois été possible de situer la couche archéo-
Fig. 1. — Station des Sources, à Collonges-sous-Salève.
Vue du talus de la gravière avec la couche archéologique.
logique par rapport à deux accidents géologiques. Tout d'abord, grâce
à un énorme éboulement ancien qui occupe la région comprise entré
les stations du Coin et des Sources, recouvert à la carrière des Sources
par une grande quantité d'éboulis. Cet éboulement considérable — cer
tains blocs dépassent 10 mètres de côté — est antérieur à l'âge du Bronze
car les couches archéologiques s'appuient aux blocs rocheux. A la station
des Sources, il est représenté par une série de blocs aux dimensions
inaccoutumées; nous en avons noté 3, qui nous permettront de décrire
plus facilement la couche archéologique (voir 'Fig. 2, blocs I, II et III).
L'autre phénomène particulier est un glissement d'une grosse portion
de couches sidérolithiques, éocènes, et de molasse oligocène, qui appar
tiennent au flanc renversé du pli déjeté qu'est le Salève. On en retrouve
les traces dans la gravière des Sources sous forme d'une couche très
constante, qui comprend presque uniquement des débris molassiques
mêlés de sables siliceux éocènes et de calcaires. Mais il s'agit ici d'un
accident postérieur à l'habitation du site. Cette couche offre un réel
intérêt géologique. En effet, la molasse est actuellement cachée par les
éboulis dans la région qui domine les Sources; mais nous sommes en
mesure d'affirmer qu'elle y affleurait encore à l'âge du Bronze. D'autre
part, nous avons relevé, sur quelques échantillons des stries et des
surfaces polies qui prouvent que la roche a été mise à mal par les
poussées tectoniques. Disons en passant qu'il existe aussi une couche
à délits molassiques à la station du Coin; mais là, elle est stratigraphi- SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 366
quement inférieure à l'âge du Bronze. Constantin et Jayet pensent qu'au
Coin on se trouve en présence de glaciaire local (1).
Pour conclure, nous pouvons situer la période d'habitation des Sources
entre un éboulement de la paroi calcaire, antérieur au Bronze, et un
glissement des couches sidérolithiques et molassiques qui affleuraient
au pied de la paroi calcaire, postérieur à l'âge du Bronze.
Intéressons-nous maintenant à la nature de la couche archéologique.
Selon les renseignements fournis par M. Astié, elle est apparue très
brusquement sur toute la longueur du talus, au courant de l'année 1947.
Ce fait, joint aux observations notées durant trois années de fouilles,
nous incite à considérer un village étroit et allongé perpendiculairement
à la pente. Dans la partie Est de la gravière, on voit en quelques points
une mince

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