Une peinture romaine oubliée : le paysage du nymphée découvert au Palais Barberini en 1627 - article ; n°2 ; vol.105, pg 747-777
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Une peinture romaine oubliée : le paysage du nymphée découvert au Palais Barberini en 1627 - article ; n°2 ; vol.105, pg 747-777

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1993 - Volume 105 - Numéro 2 - Pages 747-777
Henri Lavagne, Une peinture romaine oubliée : le paysage du nymphée découvert au palais Barberini en 1627, p. 747-777. Dans les travaux d'aménagement du palais Sforza à Rome acheté par les Barberini, on mit au jour en 1627 une fresque romaine appartenant à la série des peintures de type sacro-idylliques (représentation de rochers, grottes, marais, cascades, troupeaux, petits temples, herôon, tholos). L'enquête topographique fait apparaître que la pièce où se trouvait la fresque occupait une construction en liaison avec un hippodrome (ou un xyste) appartenant aux jardins de Salluste. Elle fut englobée dans l'aile sud nouvellement construite du palais Barberini. Examen des copies de la fresque au XVIIe siècle pour Cassiano dal Pozzo, influences sur l'œuvre de Lorrain, Poussin et Rubens. Datation proposée pour la fresque par comparaison avec les peintures de troisième style à Pompéi : verso 10-1 avant J.-C.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 443
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Lavagne
Une peinture romaine oubliée : le paysage du nymphée
découvert au Palais Barberini en 1627
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 105, N°2. 1993. pp. 747-777.
Résumé
Henri Lavagne, Une peinture romaine oubliée : le paysage du nymphée découvert au palais Barberini en 1627, p. 747-777.
Dans les travaux d'aménagement du palais Sforza à Rome acheté par les Barberini, on mit au jour en 1627 une fresque romaine
appartenant à la série des peintures de type sacro-idylliques (représentation de rochers, grottes, marais, cascades, troupeaux,
petits temples, herôon, tholos). L'enquête topographique fait apparaître que la pièce où se trouvait la fresque occupait une
construction en liaison avec un hippodrome (ou un xyste) appartenant aux jardins de Salluste. Elle fut englobée dans l'aile sud
nouvellement construite du palais Barberini. Examen des copies de la fresque au XVIIe siècle pour Cassiano dal Pozzo,
influences sur l'œuvre de Lorrain, Poussin et Rubens. Datation proposée pour la fresque par comparaison avec les peintures de
troisième style à Pompéi : verso 10-1 avant J.-C.
Citer ce document / Cite this document :
Lavagne Henri. Une peinture romaine oubliée : le paysage du nymphée découvert au Palais Barberini en 1627. In: Mélanges de
l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 105, N°2. 1993. pp. 747-777.
doi : 10.3406/mefr.1993.1818
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1993_num_105_2_1818HENRI LAVAGNE
UNE PEINTURE ROMAINE OUBLIÉE :
LE PAYSAGE DU NYMPHÉE DÉCOUVERT
AU PALAIS BARBERINI EN 1627
Nous présentons ici une étude sur une fresque antique, découverte à
Rome au XVIIe siècle, qui connut une grande célébrité dans les milieux de
l'Europe savante et inspira des peintres renommés, avant d'être totalement
oubliée par les spécialistes de la peinture romaine1. C'est seulement ces
dernières années que les historiens de l'art2 qui ont entrepris la publication
du «Museo Cartaceo» de Cassiano dal Pozzo, et particulièrement Helen
Whitehouse3, ont attiré l'attention sur les copies de cette œuvre aujourd'hui
1 Elle ne figure ni dans A. Maiuri, La peinture romaine, Paris, 1953, ni dans
M. Borda, La pittura romana, Milan, 1958, ni dans A. Barbet, La peinture murale
romaine et les styles décoratifs pompéiens, Paris, 1985. On la trouve cependant ment
ionné par J. Wilpert dans Rend. Pont. Accad. Romana, III, 1923-1924, p. 78, η. 57.
Elle est citée par F. Muthmann dans son livre Mutter und Quelle, Mayence, 1975,
p. 33 et fig. 5 mais il la donne comme provenant du palais Barberini à Castelgandol-
fo; erreur reprise par W. Letzner, Römische Brunnen und Nymphaea in der westli
chen Reichshälfte (Charybdis, 2), Münster-Hambourg, 1990, p. 17, n. 78. Nous en
avions nous-même brièvement signalé l'intérêt dans Operosa antra, recherches sur la
grotte à Rome, de Sylla à Hadrien (BEFAR, 272, Rome, 1988 p. 341-342), en proposant
une datation trop basse, sur laquelle nous revenons dans la présente étude.
2 1. Jenkins, Cassiano dal Pozzo's Museo Cartaceo : new discoveries in the British
Museum, dans Nouvelles de la République des Lettres, 1987, 2, p. 29-41. Également,
A. Nicolo-F. Solinas, Cassiano dal Pozzo, appunti per una cronologia di documenti e
Rubens' s self-portrait in focus, Canberra, disegni, 1612-1630, ibid., p. 59-109. D. Jaffé,
1988, p. 39, et du même auteur, The Barberini circle, some exchanges between Peiresc,
Rubens and their contemporaries, dans Journal of the history of collections , I, 2, 1989,
p. 131-133, 137-138, 140-141. H. Me Burney, The later of Cassiano dal Pozzo's
Museo Cartaceo, dans The Burlington Magazine, CXXXI, 1989, p. 549-553. N. Tur
ner, The drawings of P. Testa after the antique in Cassiano dal Pozzo's Paper Museum,
dans Quaderni Puteani, 3, 1992, p. 138 et fig. 9. Hetty Joyce, Grasping at shadows :
ancient paintings in Renaissance and Baroque Rome, dans Art Bulletin, LXXXIV, 2,
1992, p. 219-246. Pour le projet de publication du Museo Cartaceo, voir l'éditorial de
F. Haskell et J. Montagu, dans Burlington Magazine, CXXX, 1989, p. 523.
3 Conservateur à l'Ashmolean Museum d'Oxford, que nous remercions très vive-
MEFRA - 105 - 1993 - 2, p. 747-777 HENRI LAVAGNE 748
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1 - Paysage Barberini. Aquarelle attribuée à P. da Cortona ou à son atelier.
Windsor, Royal Library.
disparue. Nous l'analyserons à partir d'une aquarelle anonyme4 (fig. 1) qui
figure parmi les documents réunis par Cassiano dal Pozzo pour illustrer
son «Musée de papier», cet immense recueil iconographique conservé dans
les collections royales du château de Windsor.
L'aquarelle, généralement connue sous le nom de «paysage Barberin
i», reproduit un sujet qu'il est aisé d'identifier : c'est un paysage tradition
nel de la peinture romaine, du type «sacro-idyllique», pour reprendre la
ment pour l'aide qu'elle a apportée à notre recherche. Sa contribution à l'analyse des
documents concernant les peintures et les mosaïques contenus dans le Museo Carta
ceo est capitale. Voir notamment, Copies of roman paintings and mosaics in the Paper
Museum, their value as archaeological evidence, dans Quaderni Puteani, 2, 1992,
p. 105-121. On lui doit aussi plusieurs notices du Catalogue de l'exposition The Paper
Museum of Cassiano dal Pozzo, 14 mai - 30 août 1993, Londres, Quaderni Puteani, 4,
1993, notamment la notice du «paysage Barberini», n° 68, p. 113.
4 Windsor Royal Library, n° 19226 (359 χ 480 mm). Une copie existe à la Biblio
thèque de l'Université de Glasgow (C. Pace, P. Santi Bartoli drawings, dans PBSR,
49, 1975, n° 83, p. 147). PEINTURE ROMAINE OUBLIÉE 749 UNE
terminologie adoptée depuis les travaux de Rostovtzeff5. L'image est
composée de cinq plans successifs, mais dont l'étagement n'est pas tou
jours agencé selon les lois habituelles de la perspective. La masse la plus
importante est formée par une grotte dont les quartiers de rocs sont traités
dans les bruns et les noirs et se détachent sur un fond de paysage mi-
aquatique mi-terrestre. Sur les côtés s'abritent, au premier plan, deux
constructions placées symétriquement par rapport à un étang où poussent
des plantes d'eau. À gauche, un temple à toit plat, à deux colonnes in antis,
dont l'architrave est ornée de deux vases, s'ouvre en façade par un escalier;
sur la dernière marche, une chèvre blanche s'apprête à descendre pour re
joindre un autre animal qui boit au bord de l'eau. En arrière, en partie ca
ché par la paroi du petit sanctuaire, s'élève un bétyle couronné de fleurs,
dont le fût est entouré de bandelettes, de guirlandes et d'autres epithemata
difficiles à identifier. Une végétation d'arbres au feuillage léger recouvre de
sa verdure une partie des flancs de la grotte. À droite, dans une anfractuosi-
té plus sombre, un réservoir d'eau circulaire est alimenté par des cascades
s'écoulant de la partie supérieure des rochers et il distribue à son tour l'eau
qu'il reçoit par une série d'ouvertures étroites et de forme cintrée. Deux
autres chèvres paissent sur la terre ferme au premier plan.
Cette grotte principale est surmontée d'une large dalle de pierre, sup
portant elle-même un arc rocheux dont la trouée laisse entrevoir le bleu du
ciel à l'horizon. En examinant plus attentivement la grotte, on s'aperçoit
qu'elle n'est, en fait, qu'un grand arc rocheux qui ne se prolonge pas à l'i
ntérieur, comme on l'attendrait, par une caverne ténébreuse. Au contraire,
elle dégage en arrière une anfractuosité de couleur claire, dont la luminosit
é ne s'explique que si elle est à ciel ouvert. Sur la paroi de droite de ce s
econd plan coulent trois cascatelles formant au pied des rochers une autre
étendue d'eau bordée d'ajoncs. Au sommet d'un épaulement de gros blocs
de pierre formant un contrefort à droite est figuré un édifice circulaire der
rière lequel se dresse une colonne coiffée d'un vase. Un troisième plan, plus
en arrière, porte une construction rectangulaire, du type temple à toit plat,
mais sommairement esquissé. Devant est placé un groupe statuaire sur un
socle. Malgré leur petite taille, on distingue deux personnages enlacés, dont
l'un est cornu, ithyphallique et a un pedum (donc un satyre), l'autre étant

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