Une procession isiaque. Bas-relief de Florence (pl.I-III) - article ; n°1 ; vol.38, pg 279-283
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1920 - Volume 38 - Numéro 1 - Pages 279-283
5 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1920
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Jean Colin
Une procession isiaque. Bas-relief de Florence (pl.I-III)
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 38, 1920. pp. 279-283.
Citer ce document / Cite this document :
Colin Jean. Une procession isiaque. Bas-relief de Florence (pl.I-III). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 38, 1920. pp.
279-283.
doi : 10.3406/mefr.1920.7158
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1920_num_38_1_7158ψ. , ν
UNE PROCESSION ISIAQUE
BAS-RELIEF DE FLORENCE
(PI. I-III)
On voyait encore exposé, il y a peu de temps, à· Florence, dans
la Galerie des Offices, un bas-relief en granit, de forme circulaire
-*- de 1 m. de diamètre — où l'on a voulu imiter le style égyptien,
sans avoir réussi à en atteindre la netteté de contour et sans avoir
V«: #bu triompher de la dureté du granit dans lequel le relief est taillé *.
Six personnages sculptés sur le pourtour, de profil, et les épaules
de face, sont groupés deux à deux, l'un tourné vers Pautrè. Il y
en avait huit autrefois, mais les deuxfderniers ont disparu dans
la coupure dont nous^/rlerons bientôt. \>'où provient ce curieux
bas-relief ? A qtrtrfïe date et comment est-iKvenu aux Offices? Ce
morceau est d'autant plus énigmatiqufe que sok état eivil est des
plus écourtés. Les inventaires des Offices dont il\Oorte le n° 402
n'indiquent pas le lieu où il fut trouvé. On sait syulement qu'il
entra dans les collections florentines avant 1825, puisqu'il figure
sur un registre manuscrit recopié en cette année; on pense qu'il
fut sans doute rapporté d'Egypte antérieurement à cette date.
Il nous paraît intéressant de faire sortir cette œuvre de l'obscur
ité cfans laquelle on l'a tenue jusqu'ici, à tort ou à raison. Le style
' Λ
1 Je suis très reconnaissant à M. Isidore Lévy d'avoir bien voulu atti
rer mon attention sur ce monument ; je remercie également le Dr. F. Rossi,
dee Offices, -qui m'en a gracieusement fait faire des photographies. Le
bas-relief va être transporté au Musée archéologique.
• 280 UNE PROCESSION ISIAQUE
laisse voir clairement qu'il ne fut jamais sculpté par un artiste
égyptien. Il permet, si on se fonde, en outre, sur le sujet et les
dimensione, d'en établir avec certitude la provenance. Nous n'avons
qu'à le rapprocher des deux colonnes, chacune d'une seule pièce,
à bases sculptées, conservées à Rome, dans la cour du Musée du
Capitole; notre base a été coupée du fût tandis que les colonnes
du Capitole sont eücore entières; comme celles-ci il provient de
risieion et Sarapieion du Champ de Mars à Borne. De nombreus
es autres sculptures furent trouvées à l'emplacement de cet im
portant monument sur lequel nous réviendrons dans un prochain
mémoire. Lès principaux fragments sont conservés au Vatican (Nil) ',
au Louvre (Tibre) 2, au Musée Baracco 3, au Musée Archéologique
de Florence % au Musée des Thermes, enfin au Capitole 5.
Les trois bases qui nous occupent, Capitole et Florence, repré
sentent quatre groupes de deux personnages .. - affrontés. Mais · ■la base *
de Florence n'est plus entièrement ronde; un de ses pans a été
scié suivant la corde du cercle 6. Par suite un des groupes a dis
paru et c'est seulement six personnages qu'il nous reste à étudier.
Nous avons ici la représentation d'une Procession Isiaque. Nos
personnages sont complètement différents de ceux des bases du Ca
pitole et même beaucoup plus intéressants. Nous ne reproduirons^
pas plus loin les morceaux de Rome, car ils seront donnés prochai
nement dans le Catalogue préparé par Mrs Strong et l'Ecole An-
1 W. Heibig., Führer durch d. Sammìvmgen in Bom. 3tte Aufl., 1912,
I, S. 25-26. .
1 Etude décisive dans J. Carcopino, Virgile et les Origines d'Ostie,
1919, p. 708 sq., pi. XVII.
3 Collection Baracco, pi. VII et VII a.
4 L. A. Milani, 11 R. Museo Archeol. di Firenze, I, p. 113, etc.
8 Stuart Jones, pi. 92 ... Cf. bibliogr. ap. Lanciani, Ruins and Excav
ations of Ancient Rome, 1897, p. 504.
6 Nos personnages devaient être, comme ceux du Capitole, montée
sur des escabeaux ; mais la partie inférieure de la base de. Florence a
été également coupée. » UNE PROCESSION ISIAQUE 281
glaise. En attendant on se rapportera au Catalogue de Stuart Jo
nes (pi. 92).
Le premier groupe (ici pi. I), en partant de la gauche de
puis la coupure, est formé de deux Isiaques imberbes, vêtus d'une
longue robe de lin tombant jusque sur les chevilles. Celui de gau
che, les bras nus. tient dans les mains deux fleurs de lotus qu'il
présente avec le geste rituel, élevé à hauteur de son. menton, à
Γ « idole » portée par le personnage suivant. Celui-ci est vêtu comme
le premier, mais, en outre, une sorte de large voile lui couvre les
épaules et les bras ainsi que les mains. A travers le voile, qui
lui tombe — on le voit distinctement — de l'extrémité des mains, il
porte, autant qu'on peut en juger, une petite statuette ailée (?)
et accroupie. C'est un prêtre d'Isis. Il faut le rapprocher d'une
peinture de Pompei, d'une statue du Capitole (Stuart Jones, pi. 86)
et d'un petit bronze de la collection Fouquet publié et commenté
par M. Paul Perdrizet (Bronzes Fouquet, pi. XXII, n° 82). Le
geste des mains voilées est rituel (voir A. Dieterich, IIe. Congrès
de l'Histoire des Religions à Bale, p. 322-323 ; y ajouter les textes
de Cicéron, Sénèq'ue, Eschine, Plutarque, etc cités par Garrucci,
Storia dell'Arte crisi., I, p. 146 sq.). De même les personnages dès
bases du Capitole portent des vases canopes à travers un voile. Dans
un groupe correspondant du Capitole, un Isiaque, semblable à notre
personnage de gauche, présente des fleurs de lotus à un prêtre qui
tient à pleines mains une crosse portant le simulacre d'un dieu.
On peut, je crois, les rapprocher d'autres scènes égyptiennes ana
logues, par exemple, au temple de Philae : adorant offrant à Isis
des fleurs de lotus, ap. G. Bénédite,'I, pi. V, Β ι. Ici notre prêtre
tient une petite statuette dont il est malaisé de distinguer tous les
détails. Il semble cependant qu'elle soit accroupie, ailée et que sa
tête soit surmontée de cornes. Faut-il y reconnaître Isis? (cf. Isis
1 G. Benedite, in Mém. de la Mission permanente du Caire, XIII, 1
(1895). 282 UNE PROCESSION I8IAQUE
ailée: G. Benedite, ibid., pi. XXIV, Vili ; Wilkinson, III, p. 107,
n° 523, p. 229, pi. LII. Isis accroupie: Wilkinson, III, pi. XXVI, etc.).
Quelques personnes y. verront peut-être d'autres détails l.
Le second groupe (pi. II) représente deux musiciens, vêtus comme
les personnages précédents d'une longue robe de lin sans manches.
L'un joue Ûe la harpe, l'autre tient de la main droite un tambourin ;
de la main gauche il frappe dessus.
Le troisième groupe (pi. III) est plus intéressant. Le person
nage de gauche, prêtre ou initié aux mystères d'Isis, tient dans la
main gauche une longue branche, sorte de palme mystique. De l'autre
main il porte le sistre. On peut le comparer à un personnage sem
blable du Livre des Morts, éd. Naville (Aeg. Todteribuch d. XVIII.
b. XXV. Dyn. her. v. Ed. Naville, Kapit. 183, Taf. CCIX; ibid., Kap
it. 15, B. II, Taf. XIX), qui représente un adorant tenant les mêmes
emblèmes. Le personnage qui fait pendant porte à pleines mains une
hampe surmontée d'une vache ou d'un taureau, simulacre de la
déesse ou du dieu (Hathor ou Apis ; cf. Fête de la Gerbe, ap. Wil
kinson, III, pi. LX, n° 13) ou, moins vraisemblablement, taureau
sur pavois rappelant la victime animale (cf.· Rite de la Re
naissance, in Aeg. Todtenbuch, h. v. Naville, Kapit. CLXVIII, a,
Taf. CLXXXVII (sic) = A. Moret, My st. égypt, fig/ 19).
La scène suivante a disparu dans la coupure intentionnelle dont
nous avons parlé. Peut-être était-elle très endommagée, ce qui pour
tant nous étonnerait, étant donné la bonne conservation des grou
'|£V pes subsistants ; ou bien représentait-elle une scène jugée indési
rable et supprimée lors de la découverte, il y a deux ou trois
siècles. Par suite la signification de l'ensemble du bas-relief, qui
se rapporte vraisemblablement à un épisode des Mystères d'Isis,
nous échappe. '
A quelle époque fut découvert ce ba

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