Vers un  moindre poids de l Etat ? Une évaluation chiffrée des projets de l opposition - article ; n°1 ; vol.14, pg 5-58
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Vers un moindre poids de l'Etat ? Une évaluation chiffrée des projets de l'opposition - article ; n°1 ; vol.14, pg 5-58

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Revue de l'OFCE - Année 1986 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 5-58
This article surveys the économie platforms of the présent opposition parties and tries to estimate their macroeconomic impact. Thèse platforms put forward a tangible cutting down of the total tax revenue as percentage of GDP focussing on corporate taxes. At the same time, public expenditures would be eut in order to diminish the public déficit, or, at least, to stabilize it. Banks, insurance companies and industrial firms would be denationalized. Employment régulations would be revised, price and exchange controls entirely lifted. Nevertheless it will be difficult to further reduce public expenditures as they hâve already been much restrained. Social allowances will go on rising, in the absence of a painful reform of the présent social security System. The macroeconomic analysis of various tax cuts shows that the best measure to increase employment without excessively deteriorating the balance of pay-ments would be a réduction of the employers social contributions. In the opposite direction, increasing petrol tax would be the best way to improve the current account. It is difficult today to predict precisely the fiscal policy the opposition will implement if it becomes the majority in march 1986. So, three scénarios will be analysed. A policy focussing on public déficit réduction would induce a pronounced dépression, unemployment would rise higher. Financing cuts by the funds obtained through denationalization would boost économie activity, which is not sustainable without a really propitious international situation. Instead, thèse funds ought to be used to reduce the public debt. A balanced eut in public expenditures and taxes would essentially trans-fer spending from the public to the private sector. if the government lifted administrative controls on priées and lay-offs, it would increase the corporate sector profits which are already rising because of the stringency of wages policy. In the short run, the conséquences would be unfavorable to output and unemployment would increase. The macroeconomic conséquences estimated hère ignore possible modifications of économie behaviour induced by a new policy. However the « libéral bet » is based upon such modifications. But it seems to us that thèse will hâve, at best, marginal conséquences. Thus, to expect important results from such policy-induced behaviour of changes would be risky.
Cet article examine les programmes économiques de l'actuelle opposition et en évalue l'impact macroéconomique. Ces projets mettent tous en avant une réduction sensible des prélèvements obligatoires, priorité étant accordée à la réduction des charges des entreprises (taxe professionnelle et cotisations sociales des employeurs). Les allégements fiscaux au profit des ménages, limités, pourraient comporter la suppression de l'impôt sur les grandes fortunes, la diminution des taux marginaux élevés de l'impôt sur le revenu et des mesures pour favoriser l'épargne à risque. En contrepartie les dépenses publiques seraient réduites afin de diminuer le déficit ou tout au moins de le stabiliser. Les banques, les assurances et le secteur industriel concurrentiel seraient dénationalisés. La réglementation de l'emploi serait assouplie, les prix entièrement libérés et le contrôle des changes levé. Cependant des réductions sensibles sur le budget de l'Etat, déjà fortement comprimé, seront difficiles à mettre en œuvre et les prestations sociales poursuivront leur croissance que seule une délicate remise en cause de l'actuel système de protection pourrait enrayer. L'alourdissement de la dette publique semble inévitable ; elle resterait néanmoins supportable. L'analyse macroéconomique des diverses mesures d'allégements fiscaux envisagées montre que la plus efficace pour améliorer l'emploi sans trop nuire au solde extérieur serait la baisse des cotisations sociales des employeurs. En sens inverse, c'est la hausse de la taxe intérieure sur les produits pétroliers qui permettrait d'améliorer le solde extérieur sans trop nuire à l'emploi. Pour ne pas trop perturber les marchés financiers, les dénationalisations ne devraient être que progressives, ce qui risque de paralyser des entreprises laissées dans l'incertitude. Les fonds récoltés qui ne peuvent être assimilés des recettes courantes ne devraient servir alléger la dette publique. Il est difficile de qualifier actuellement orientation de la politique budgétaire que opposition mettra en oeuvre si elle devient majoritaire en mars 1986. Aussi trois scénarios sont-ils analysés. Une politique axée sur une forte réduction du déficit public aurait un impact nettement restrictif et le chômage serait fortement accru. Cette politique ne réussirait guère diminuer la croissance de la dette publique Elle améliorerait certes le solde extérieur mais la situation présente de endettement de la France ne la rend pas nécessaire Un financement partiel des allégements impôt par argent des dénationalisations aurait un fort effet expansionniste qui est concevable avec un environnement international très favorable. Une réduction équilibrée des recettes et des dépenses des administrations opérerait principalement un transfert de dépenses publiques sur des dépenses privées. Si on ajoutait la libération des prix et celle des licenciements, on accroîtrait les transferts au profit des entreprises que la rigueur de la politique salariale favorise déjà. Les impacts favorables une telle politi que ne se feraient sentir moyen terme court terme effet serait récessif et l'emploi diminuerait. Les conséquences macroéconomiques mesurées ici ne prennent pas en compte d'éventuelles modifications des comportements économiques que le «pari libéral» escompte une nouvelle politique. Mais il est raisonnable de penser que les effets de celles-ci seraient au mieux marginaux. Fonder sur eux les résultats attendus de la politique économique serait dangereux
54 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Sanvi Avouyi-Dovi
Monsieur Alain Gubian
Henri Sterdyniak
Vers un moindre poids de l'Etat ? Une évaluation chiffrée des
projets de l'opposition
In: Revue de l'OFCE. N°14, 1986. pp. 5-58.
Citer ce document / Cite this document :
Avouyi-Dovi Sanvi, Gubian Alain, Sterdyniak Henri. Vers un moindre poids de l'Etat ? Une évaluation chiffrée des projets de
l'opposition. In: Revue de l'OFCE. N°14, 1986. pp. 5-58.
doi : 10.3406/ofce.1986.1045
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1986_num_14_1_1045Résumé
Cet article examine les programmes économiques de l'actuelle opposition et en évalue l'impact
macroéconomique.
Ces projets mettent tous en avant une réduction sensible des prélèvements obligatoires, priorité étant
accordée à la réduction des charges des entreprises (taxe professionnelle et cotisations sociales des
employeurs). Les allégements fiscaux au profit des ménages, limités, pourraient comporter la
suppression de l'impôt sur les grandes fortunes, la diminution des taux marginaux élevés de l'impôt sur
le revenu et des mesures pour favoriser l'épargne à risque. En contrepartie les dépenses publiques
seraient réduites afin de diminuer le déficit ou tout au moins de le stabiliser. Les banques, les
assurances et le secteur industriel concurrentiel seraient dénationalisés. La réglementation de l'emploi
serait assouplie, les prix entièrement libérés et le contrôle des changes levé.
Cependant des réductions sensibles sur le budget de l'Etat, déjà fortement comprimé, seront difficiles à
mettre en œuvre et les prestations sociales poursuivront leur croissance que seule une délicate remise
en cause de l'actuel système de protection pourrait enrayer. L'alourdissement de la dette publique
semble inévitable ; elle resterait néanmoins supportable.
L'analyse macroéconomique des diverses mesures d'allégements fiscaux envisagées montre que la
plus efficace pour améliorer l'emploi sans trop nuire au solde extérieur serait la baisse des cotisations
sociales des employeurs. En sens inverse, c'est la hausse de la taxe intérieure sur les produits
pétroliers qui permettrait d'améliorer le solde extérieur sans trop nuire à l'emploi.
Pour ne pas trop perturber les marchés financiers, les dénationalisations ne devraient être que
progressives, ce qui risque de paralyser des entreprises laissées dans l'incertitude. Les fonds
récoltés qui ne peuvent être assimilés des recettes courantes ne devraient servir alléger la dette
publique. Il est difficile de qualifier actuellement orientation de la politique budgétaire que opposition
mettra en oeuvre si elle devient majoritaire en mars 1986. Aussi trois scénarios sont-ils analysés. Une
politique axée sur une forte réduction du déficit public aurait un impact nettement restrictif et le
chômage serait fortement accru. Cette politique ne réussirait guère diminuer la croissance de la dette
publique Elle améliorerait certes le solde extérieur mais la situation présente de endettement de la
France ne la rend pas nécessaire Un financement partiel des allégements impôt par argent des
dénationalisations aurait un fort effet expansionniste qui est concevable avec un environnement
international très favorable. Une réduction équilibrée des recettes et des dépenses des administrations
opérerait principalement un transfert de dépenses publiques sur des dépenses privées. Si on ajoutait la
libération des prix et celle des licenciements, on accroîtrait les transferts au profit des entreprises que la
rigueur de la politique salariale favorise déjà. Les impacts favorables une telle politi que ne se feraient
sentir moyen terme court terme effet serait récessif et l'emploi diminuerait. Les conséquences
macroéconomiques mesurées ici ne prennent pas en compte d'éventuelles modifications des
comportements économiques que le «pari libéral» escompte une nouvelle politique. Mais il est
raisonnable de penser que les effets de celles-ci seraient au mieux marginaux. Fonder sur eux les
résultats attendus de la politique économique serait dangereux
Abstract
This article surveys the économie platforms of the présent opposition parties and tries to estimate their
macroeconomic impact.
Thèse platforms put forward a tangible cutting down of the total tax revenue as percentage of GDP
focussing on corporate taxes. At the same time, public expenditures would be eut in order to diminish
the public déficit, or, at least, to stabilize it. Banks, insurance companies and industrial firms would be
denationalized. Employment régulations would be revised, price and exchange controls entirely lifted.
Nevertheless it will be difficult to further reduce public expenditures as they hâve already been much
restrained. Social allowances will go on rising, in the absence of a painful reform of the présent social
security System. The macroeconomic analysis of various tax cuts shows that the best measure to
increase employment without excessively deteriorating the balance of pay-ments would be a réduction
of the employers social contributions. In the opposite direction, increasing petrol tax would be the best
way to improve the current account.
It is difficult today to predict precisely the fiscal policy the opposition will implement if it becomes the
majority in march 1986. So, three scénarios will be analysed.A policy focussing on public déficit réduction would induce a pronounced dépression, unemployment
would rise higher. Financing cuts by the funds obtained through denationalization would boost
économie activity, which is not sustainable without a really propitious international situation. Instead,
thèse funds ought to be used to reduce the public debt.
A balanced eut in public expenditures and taxes would essentially trans-fer spending from the public to
the private sector. if the government lifted administrative controls on priées and lay-offs, it would
increase the corporate sector profits which are already rising because of the stringency of wages policy.
In the short run, the conséquences would be unfavorable to output and unemployment would increase.
The macroeconomic estimated hère ignore possible modifications of économie
behaviour induced by a new policy. However the « libéral bet » is based upon such modifications. But it
seems to us that thèse will hâve, at best, marginal conséquences. Thus, to expect important results
from such policy-induced behaviour of changes would be risky.un moindre poids de l'Etat ? Vers
Une évaluation chiffrée
des projets de l'opposition
Sanvi Avouyi-Dovi
Chargé d'études au département d'économétrie de l'OFCE
Alain Gubian
Chargé d'études au département des diagnostics de l'OFCE
Henri Sterdyniak
Adjoint au directeur du département d'économétrie de l'OFCE
Cet article examine les programmes économiques de
l'actuelle opposition et en évalue l'impact macroéconomique.
Ces projets mettent tous en avant une réduction sensible des
prélèvements obligatoires, priorité étant accordée à la réduction
des charges des entreprises (taxe professionnelle et cotisations
sociales des employeurs). Les allégements fiscaux au profit des
ménages, limités, pourraient comporter la suppression de l'impôt
sur les grandes fortunes, la diminution des taux marginaux
élevés de l'impôt sur le revenu et des mesures pour favoriser
l'épargne à risque. En contrepartie les dépenses publiques
seraient réduites afin de diminuer le déficit ou tout au moins de
le stabiliser. Les banques, les assurances et le secteur industriel
concurrentiel seraient dénationalisés. La réglementation de l'em
ploi serait assouplie, les prix entièrement libérés et le contrôle
des changes levé.
Cependant des réductions sensibles sur le budget de l'Etat,
déjà fortement comprimé, seront difficiles à mettre en œuvre et
les prestations sociales poursuivront leur croissance que seule
une délicate remise en cause de l'actuel système de protection
pourrait enrayer. L'alourdissement de la dette publique semble
inévitable ; elle resterait néanmoins supportable.
L'analyse macroéconomique des diverses mesures d'allég
ements fiscaux envisagées montre que la plus efficace pour amél
iorer l'emploi sans trop nuire au solde extérieur serait la baisse
des cotisations sociales des employeurs. En sens inverse, c'est
la hausse de la taxe intérieure sur les produits pétrolier

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