Séminaire Russie-Chine : enjeux des coopérations militaires et du ...
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Séminaire Russie-Chine : enjeux des coopérations militaires et du ...

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Langue Français

Extrait









Séminaire
Russie-Chine : enjeux des coopérations
militaires et du partenariat énergétique

Organisé par Isabelle Facon
(24 janvier 2005)

avec le soutien de la Délégation aux Affaires Stratégiques












Fondation pour la Recherche Stratégique • 27, rue Damesme • 75013 PARIS
Tél. : 01 43 13 77 77 • fax : 01 43 13 77 78 • http ://www.frstrategie.org
Siret 394 095 533 00045 • TVA FR74 394 095 533 • Code APE 732Z
Fondation reconnue d'utilité publique – Décret du 26 février 1993

SOMMAIRE



Synthèse .....................................................................................................................................5
Summary..11
Transcription des débats du séminaire.................................................................................17
Table ronde 1 - Perceptions russes de la Chine :
ambivalences et contradictions .......................................................................................17
Table ronde 2 - Relations militaires et ventes d’armement :
conséquences pour les équilibres régionaux ...................................................................31
Table ronde 3 - Enjeux énergétiques : contraintes et opportunités .................................47
Annexes....................................................................................................................................63
Annexe 1 - Présentations des intervenants du séminaire....................................................65
Annexe 2 - Biographies ........................................................................................................113

3
Fondation pour la Recherche Stratégique

*SYNTHESE

Parmi les questions qui se posent sur l’avenir des équilibres stratégiques
internationaux figure le possible rôle structurant du « partenariat stratégique » sino-
russe. A bien des égards, ce rôle paraît appelé à demeurer limité, en dépit du
caractère spectaculaire du rapprochement intervenu entre les deux nations depuis la fin
des années 1980 (culminant en juillet 2001 avec la signature du Traité de bon
voisinage, d’amitié et de coopération, seul document bilatéral de cette envergure,
note A. Loukine, à avoir été signé par la Chine) et de l’effort notable qu’elles ont
produit pour coordonner leurs positions sur un certain nombre de dossiers
internationaux.
La Chine dans les perceptions populaires
et politiques russes
Depuis la réconciliation entre Moscou et Pékin à la fin de la Guerre froide (visite de
M. Gorbatchev en Chine de mai 1989), les visions qu’ont les Russes de leur grand
voisin oriental se situent globalement, tant au niveau populaire qu’au niveau
politique, hors de perceptions ou de sentiments négatifs (la situation étant bien sûr
quelque peu différente dans les régions russes frontalières de la Chine). Dans les
sondages d’opinion, la Chine apparaît rarement comme un pays hostile à la Russie ;
si l’on y trouve la perception que la Chine est un pays plus développé que la Russie,
les Russes, qui relèvent aussi que les produits chinois – très présents sur le marché
russe – sont généralement de qualité médiocre, ne sont pas très nombreux à en tirer la
conclusion que la Chine peut constituer un modèle pour la Russie (A. Loukine).
Au sein des élites dirigeantes, la tendance « sinophobe » ne représente pas davantage
la tendance dominante (A. Loukine). Même le risque d’une « expansion
démographique » – c’est-à-dire l’intention éventuelle des Chinois de repeupler les
eterritoires passés du contrôle de la Chine à celui de la Russie à la fin du XIX siècle –
ne paraît pas mobiliser excessivement les esprits à Moscou, ne serait-ce que parce
que le régime aux frontières a été considérablement renforcé au milieu des années
1990 et que Pékin elle-même ne semble pas encline à mener une telle politique
(A. Loukine). Dans le pire des cas, considèrent les stratèges russes, si une menace
territoriale chinoise devait se matérialiser, la Russie conserve un avantage stratégique –
en effet les forces chinoises auraient alors, d’une manière ou d’une autre, à traverser
des régions faiblement peuplées, ce qui donnerait aux responsables russes la
possibilité d’avoir recours aux armes nucléaires tactiques (A. Goltz).


* Synthèse réalisée à partir des contributions orales et écrites des cinq intervenants.
5
Fondation pour la Recherche Stratégique SEMINAIRE « RUSSIE – CHINE : ENJEUX DES COOPERATIONS MILITAIRES ET DU PARTENARIAT ENERGETIQUE »
COMPTE RENDU

La Chine comme variable dans une politique
étrangère russe encore occidentalo-centrée
Les autorités russes sont motivées, dans leur politique chinoise, par les avantages
évidents que présente une coopération solide avec la Chine, qu’il s’agisse de
politique internationale (similarité de vues sur la structure de l’ordre mondial, thème
de la multipolarité, etc.) ou d’économie (industrie de défense, énergie). Mais la
volonté de partenariat, pour être réelle, a ses limites. Certains s’interrogent sur la
question de savoir si la Chine peut constituer un modèle pour la Russie, notamment
en termes de développement économique. Certes, il est intéressant de relever l’intérêt
porté par le président Poutine à l’établissement de zones dites de développement
économique prioritaire telles qu’il a pu les observer en Chine et dans d’autres pays
asiatiques. Toutefois, l’idée que la Chine peut constituer un modèle à suivre semble
rester relativement marginale au sein d’une société politique russe qui demeure
occidentalo-centrée (A. Loukine). Cet « occidentalo-centrisme » a empêché la
tendance « sinophile » de s’affirmer au sein des élites russes (A. Loukine). Conjugué
à la retenue dont la Chine elle-même fait preuve dans ses rapports avec la Russie, il
constitue un facteur clef pour expliquer que la relation bilatérale n’est pas devenue – et
ne devrait pas devenir, dans l’avenir prévisible – une relation d’alliance (A. Loukine,
A. Goltz). La politique que chacun des deux pays mène envers l’autre est largement
déterminée par les objectifs qu’ils poursuivent respectivement dans leurs relations avec
des pays tiers. Les deux parties se plaisent à vanter l’importance de leur « partenariat
stratégique » lorsque leurs relations respectives avec l’Occident – principalement les
États-Unis – connaissent des difficultés (A. Loukine). C’est d’ailleurs au travers de
cette grille de lecture que beaucoup d’observateurs étrangers ont analysé les rapports
selon lesquels les premières manœuvres bilatérales russo-chinoises, qui auront lieu
en 2005, mettront en œuvre des bombardiers stratégiques et des sous-marins
(A. Goltz).
La vision que les deux pays ont de leur partenariat – une vision fonctionnelle,
instrumentale, et donc ambiguë – rend hautement improbable la perspective de voir
la Chine et la Russie, anciennes sœurs ennemies, établir une véritable alliance
politique et militaire. Pékin a résisté, tout au long des années 1990, à la volonté de
Moscou, frustrée par le tour défavorable pris par ses relations avec la communauté
euro-atlantique, de valoriser, dans les documents communs, les notions de
coopération et de coordination stratégiques. Les dirigeants chinois ont été en cela
motivés par la crainte qu’une union étroite avec la Russie ne mine les relations de
leur pays avec ses partenaires économiques majeurs, dont les États-Unis, en les
effrayant (A. Goltz). De même, Moscou, dont les relations avec Washington se sont
nettement améliorées suite aux attentats du 11 septembre 2001, ne se montre plus si
fiable dans la coordination stratégique avec Pékin. C’est en tout cas ainsi que les
dirigeants chinois ont interprété la décision de Moscou de ne pas s’opposer, à
l’automne 2001, au déploiement de troupes américaines dans plusieurs républiques
d’Asie centrale ex-soviétique en vue de l’opération Enduring Freedom, ou le choix
des autorités russes de réagir avec calme à la décision de l’administration Bush de
dénoncer unilatéralement le traité ABM en décembre 2001 (A. Goltz). Ces limites
manifestes dans le part

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