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‎"Il y a dans cette société, dans la régulation de la jouissance par le discours social quelque chose de proprement autistique... enfermant en soi, dont ce discours promeut la jouissance... "

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Langue Français

Extrait

Société et Autisme
Daniel Demey
Mise au point Aux détracteurs
Il y a dans cette société, dans la régulation de la jouissance par le discours social quelque chose de proprement autistique... enfermant en soi, dont ce discours promeut la jouissance... C'est celui qui veut donner droit à toute les identités, sur base des reconnaissances minoritaires dont on doit avoir le droit et le devoir pour finir de s'en revendiquer ou d'en avoir une ! Le discours social dominant pousse à « être ça ! », fortement, scientifiquement, narcissiquement. C'est autistique. Et le propos d'une intervenante dans le groupe me fait penser directement à cela.
Je trouve cela assez « extra-ordinaire » de dire « je suis autiste ... et merci de me l'avoir appris ! » Mais est-ce à prendre au pied de la lettre ? Quel est le danger pour soi et pour les autres, ce genre de passage à une autre position qu'incertaine, quel est le danger pour soi et pour les autres ce passage à ce mode de persuasion « je suis cela » !
Cela ressemble plutôt à autre chose qu'à une petite vérité. Cela ressemble à une satisfaction d'être épinglé dans la définition de l'Autre. Cela peut-être « les bons comportementalistes », cela pourrait aussi être les « mauvais psychanalystes, tendance coachs... » auxquels à juste titre alors on peut bien , si c'est ce que l'on est venu chercher, être reconnaissant(e) d'avoir trouvé pour soi la réponse, d' avoir enfin apporté quelque chose là où tant d'autres « n'apportent rien »... les charlatans.
Mais on peut se demander ce qu'apportent ceux qui prétendent avoir réponse. Une définition de soi-même pour n'avoir plus à avoir affronter la souffrance d'être « personne, une personne ? ». Une assurance face à la difficulté parfois très douloureuse, extrême, de ne pas savoir qui on est ? Ou encore de n'être que ça ? Ou même « rien », en prise « directe » avec la question de son narcissisme, de ce qui nous a mal constitué en un « moi » habitable, vivable avec les autres? Question dont on sait qu'elle peut être cruelle et inquiétante. Question depuis l'origine des temps.
L'autisme actuel de la société, c'est bien d'éluder cette question en mettant en place des entités sociales de distribution identitaires, se soutenant de la technique, des sciences et du droit, allouant aux uns et aux autres des noms d'emprunt qui au malaise vont venir répondre, comme boucher le manque et l'angoisse que suscite cette question identitaire
en soi-même, qui met face à son ignorance, découvre la question de son désir, provoque de l'angoisse.
Mais c'est là aussi que les eaux se séparent, pourrait-on dire devant la question de la responsabilité civilisationnelle, politique. Il faut savoir ce qu'on l'on veut. Le premier point de divergence est de savoir si on se revendique encore ou non d'une responsabilité. Soit on la boucle, et on se tient pour un « irresponsable » « un fou » « un idiot », et cela peut être un choix, soit on discute et on dispute aussi cette « responsabilité » en mettant en jeu sa parole, dans le jeu et dans l'enjeu de la raison.
L'autre point de bifurcation, si on a suivit la première branche de la responsabilité, c'est qu'il y a ceux et celles qui ne veulent rien savoir de leur désir face au trou et au néant, qui s'établissent socialement dans ce que Lacan désigne « l'ignorance crasse » et l'établissent en systèmes et constructions sociales envahissantes, polluantes, qui dans ce bouchon d'un « nom d'emprunt », d'une identité « salvatrice » que la discours sert ou qu'ils ont choisi, vont proférer hystériquement cette identité en forme de revendication sociale pour soi et pour les autres. Car en même temps, ce nom d'emprunt semble les autoriser à tout et n'importe quoi, comme si c'était un sauf-conduit pour tout dire, tout faire entendre, tout faire savoir et valoir dans une imprécation violente et fanatique. On peut y reconnaître les fanatismes des religions, comme les fanatismes politiques jusqu'à ces fanatismes de « l'identité révélée». La dangerosité, la pollution dans cette structuration, c'est qu'une fois adoubé et « reconnu » par l'Autre de leur souhait- Autre d'Amour et d'engluement -ces êtres au départ fragiles – comme tant d'autres, ce n'est pas un péché- ont appris l'endurcissement à ce faire valoir narcissique qu'ils ont trouvé au grand marché de l'Autre. Et leur propos, s'autorisant de cet épinglage où ils sont et deviennent pour eux « ça », n'a plus de prise au débat et à la raison. Or dans la société et dans le discours social, ils occupent une grande place. Ils sont des porte-paroles de ce discours.
Il est assez « extra-ordinaire » au premier abord, d'être confronté à ce genre d'auto-épinglage, « je suis autiste » ; cela met mal à l'aise, car on se demande quand même si on peut parler ouvertement, ou si l'on doit se tenir sur la réserve ; qu'est ce qu'on peut en faire « politiquement » dans un débat, de ce genre d'aveu ?
Soit, il s'agit d'une hystérie et alors, on le tient pour ce que c'est... quelque chose qui est en souffrance de ne pas dire ce qu'il y a à dire, qui cache et dissimule dans le masque de la réponse, dans ce qui est dit, le désarroi devant une question non travaillée, qui n'a pas fini de chercher son point de malentendu. Une hystérie de « souffrance » mais néanmoins chiante et dangereuse socialement pour ce dans quoi elle s'inscrit : la Vérité de l'Autre, un intégrisme. Une parole que le jeu de la discussion sur un tel forum doit « arrêter » par la raison, impitoyablement.
Soit, il s'agit d'autre chose... c'est pour ça alors qu'il faudrait s'entendre sur l'utilisation du mot « autisme » et le laisser à ceci, minimalement comme le propose P.Valas « Le terme d’autisme, même si personne ne sait ce qu’il signifie, devrait être réservé pour -nos amis les enfants en difficultés (souligné)- avec « le malentendu fondateur de l’identité du sujet ».
Aussi à cette personne, je dirais que même si c'est son habitude de prendre les choses
au pied de la lettre, et si pour elle, c'est un symptôme du diagnostic, mais donc de l'imaginaire dans lequel elle dit se reconnaître, qu'à tout le moins, alors, sachant cela, elle prenne ses responsabilités. Peut-on se dire et se prétendre autiste et en même temps prétendre intervenir avec raison sur la scène du discours social et politique concernant l'autisme? Si on est prisonnier de son propre discours et qu'on s'en revendique, comment pourrait-on proposer quelque chose qui aille dans l'ouverture du discours des autres ? A part d'être pris dans une identification, ce que l'on ne peut ni empêcher ni refuser, qui parfois est salutaire et éthiquement, politiquement très honnorable, car effectivement, c'est une façon de reconnaître l'autre, de faire advenir ce qu'il y en lui en nous, dire « je suis autiste » ne veut rien dire. Je serais plus enclin à dire « nous sommes tous autistes », pour justement, reconnaître les fermetures des discours qui sont et qui opèrent en nous. La haine de la psychanalyse est une haine de soi dont on n'a pas encore su faire le tour pour la ramener à quelque chose de l'amour de sa condition. C'est différent de la haine qu'on peut éprouver à juste titre parfois, vis à vis de "psychanalystes", dans de mauvaises rencontres que l'on a pu faire dans ce milieu. Le psychanalyste répond bien, nous dit C.Soler, c'est sa charge de répondre, mais de l'impossible, ce qui fonde son éthique du réel... qu'on pourrait dire du malentendu. Mais ce malentendu, il y en aurait pour le corrompre jusqu'à le faire taire... et cela soi-disant pour défendre les autistes. Là, il y a une énorme contradiction qui détruit toute intention bonne de bien faire. Le point de départ minimal est de partir de cette éthique du réel, de l'impossible qui dit, de garder le trou, le malentendu, afin non d'y répondre par une prétention au savoir dans une affirmation identitaire illusoire rejetant l'autre, comme par exemple le fait ce discours de folie, autistique, « identifié » difâmant la psychanalyse, mais d'y répondre en l'interrogeant, ce trou, le faisant parler. o
Christian Dubuis SantiniDe sa jouissance, le sujet est toujours responsable.
Luc Wilquin
"Il y a dans cette société, dans la régulation de la jouissance par le discours social quelque chose de proprement autistique... enfermant en soi, dont ce discours promeut la jouissance... "
Je trouve insultant de définir l'autisme comme ...Afficher la suite
Dominique PhilippartBren, voyons! c'est bien connu, les sociétés autistes.Mais les vrais vous y avez pensé? De nouveau un étalage de suffisance!
Christian Dubuis SantiniLa sortie possible du malentendu constitutif serait à l'instar de Lacan de considérer l'Autre comme lieu, un lieu non-géographique, mais un lieu topologique. Comment éviter de refaire le chemin depuis Saussure et Jakobson d'une part, et Freud et Lacan d'autre part, si l'on ne veut pas se trouver piégé dans le discours scientifique qui n'est que le bras armé du discours de l'Université, dans sa pleine inscription capitaliste?
Luc WilquinLa science pure n'a rien à voir avec une idéologie, qu'elle soit capitaliste, communiste, fasciste ou autre. La confusion est assez totale de votre part
Christian Dubuis SantiniIl n'y a pas de science pure. Il y a un discours.
Luc WilquinLa science => observation => expérimentation => théorie, théorie que l'on peut remettre en question, point
Christian Dubuis SantiniSi vous le dites, c'est que c'est valable pour vous.
Christian Dubuis SantiniC'est que vous y trouvez un bénéfice
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