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Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 24 |
EAN13 | 9782824710372 |
Langue | Français |
Extrait
HONORÉ DE BALZA C
U N DÉBU T D ANS LA
V I E
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
U N DÉBU T D ANS LA
V I E
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1037-2
BI BEBO OK
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.U N DÉBU T D ANS LA V I E
A LA U RE.
e le brillant et mo deste esprit qui m’a donné le sujet de
cee scène , en ait l’honneur !
SON F RÈRE.
fer , dans un av enir aujourd’hui p eu éloigné ,
doiv ent fair e disp araîtr e certaines industries, en mo difier quelquesL autr es, et surtout celles qui concer nent les différ ents mo des de
transp ort en usag e p our les envir ons de Paris. A ussi, bientôt les p er sonnes
et les choses qui sont les éléments de cee Scène lui donner ont-elles le
mérite d’un travail d’ar ché ologie . Nos ne v eux ne ser ont-ils p as enchantés
de connaîtr e le matériel so cial d’une ép o que qu’ils nommer ont le vieux
temps ? Ainsi les pior esques coucous qui stationnaient sur la place de la
Concorde en encombrant le Cour s-la-Reine , les coucous si florissants p
endant un siè cle , si nombr eux encor e en 1830, n’ e xistent plus ; et, p ar la plus
arayante solennité champêtr e , à p eine en ap er çoit-on un sur la r oute en
1842. En 1842, les lieux célèbr es p ar leur s sites et nommés Environs de
Paris , ne p ossé daient p as tous un ser vice de messag eries régulier . Né
anmoins les T ouchard pèr e et fils avaient conquis le monop ole du transp ort
1Un début dans la vie Chapitr e
p our les villes les plus p opuleuses, dans un ray on de quinze lieues ; et leur
entr eprise constituait un magnifique établissement situé r ue du Faub our g
Saint-D enis. Malgré leur ancienneté , malgré leur s efforts, leur s capitaux
et tous les avantag es d’une centralisation puissante , les messag eries T
ouchard tr ouvaient dans les coucous du Faub our g -Saint-D enis des
concurr ents p our les p oints situés à sept ou huit lieues à la r onde . La p assion du
Parisien p our la camp agne est telle , que des entr eprises lo cales luaient
aussi av e c avantag e contr e les Petites-Messag eries, nom donné à l’ entr
eprise des T ouchard p ar opp osition à celui des Grandes-Messag eries de la
r ue Montmartr e . A cee ép o que le succès des T ouchard stimula d ’ailleur s
les sp é culateur s. Pour les moindr es lo calités des envir ons de Paris, il
s’élevait alor s des entr eprises de v oitur es b elles, rapides et commo des, p artant
de Paris et y r e v enant à heur es fix es, qui, sur tous les p oints, et dans un
ray on de dix lieues, pr o duisir ent une concur r ence achar né e . Bau p our
le v o yag e de quatr e à six lieues, le coucou se rabait sur les p etites
distances, et vé cut encor e p endant quelques anné es. Enfin, il succomba dès
que les omnibus eur ent démontré la p ossibilité de fair e tenir dix-huit p
ersonnes sur une v oitur e traîné e p ar deux che vaux. A ujourd’hui le coucou,
si p ar hasard un de ces oise aux d’un v ol si p énible e xiste encor e dans les
mag asins de quelque dép e ceur de v oitur es, serait, p ar sa str uctur e et p ar
ses disp ositions, l’ objet de r e cher ches savantes, comp arables à celles de
Cuvier sur les animaux tr ouvés dans les plâtrièr es de Montmartr e .
Les p etites entr eprises, menacé es p ar les sp é culateur s qui luèr ent en
1822 contr e les T ouchard pèr e et fils, avaient ordinair ement un p oint
d’appui dans les sy mp athies des habitants du lieu qu’ elles desser vaient. Ainsi
l’ entr epr eneur , à la fois conducteur et pr opriétair e de la v oitur e , était un
aub er giste du p ay s dont les êtr es, les choses et les intérêts lui étaient
familier s. Il faisait les commissions av e c intellig ence , il ne demandait p as
autant p our ses p etits ser vices et obtenait p ar cela même plus que les
Messag eries- T ouchard. Il savait éluder la né cessité d’un p asse-deb out. A u
b esoin, il enfr eignait les ordonnances sur les v o yag eur s à pr endr e . Enfin
il p ossé dait l’affe ction des g ens du p euple . A ussi, quand une concur r ence
s’établissait, si le vieux messag er du p ay s p artag e ait av e c elle les jour s de
la semaine , quelques p er sonnes r etardaient-elles leur v o yag e p our le fair e
en comp agnie de l’ancien v oiturier , quoique son matériel et ses che vaux
2Un début dans la vie Chapitr e
fussent dans un état p eu rassurant.
Une des lignes que les T ouchard pèr e et fils essayèr ent de monop
oliser , qui leur fut le plus disputé e , et qu’ on dispute encor e aux T oulouse ,
leur s successeur s, est celle de Paris à Be aumont-sur-Oise , ligne
étonnamment fertile , car tr ois entr eprises l’ e xploitaient concur r emment en 1822.
Les Petites-Messag eries baissèr ent vainement leur s prix, multiplièr ent
vainement les heur es de dép art, constr uisir ent vainement d’ e x cellentes
v oilur es, la concur r ence subsista ; tant est pr o ductiv e une ligne sur
laquelle sont situé es de p etites villes comme Saint-D enis et Saint-Brice ,
des villag es comme Pier r efie , Gr oslay , Écouen, Poncelles, Moisselles,
Baillet, Monsoult, Mafflier s, Franconville , Pr esle , Nointel, Ner ville , etc.
Les Messag eries- T ouchard finir ent p ar étendr e le v o yag e de Paris à
Chambly . La concur r ence alla jusqu’à Chambly . A ujourd’hui les T oulouse v ont
jusqu’à Be auvais.
Sur cee r oute , celle d’ Angleter r e , il e xiste un chemin qui pr end à un
endr oit assez bien nommé La Cave , v u sa top ographie , et qui mène dans
une des plus délicieuses vallé es du bassin de l’Oise , à la p etite ville de
l’Isle- A dam, doublement célèbr e et comme b er ce au de la maison éteinte
de l’Isle- A dam, et comme ancienne résidence des Bourb on-Conti.
L’IsleA dam est une char mante p etite ville appuyé e de deux gr os villag es, celui
de Nog ent et celui de Par main, r emar quables tous deux p ar de
magnifiques car rièr es qui ont four ni les matériaux des plus b e aux é difices du
Paris mo der ne et de l’étrang er , car la base et les or nements des colonnes
du théâtr e de Br ux elles sont en pier r e de Nog ent. oique r emar quable
p ar d’admirables sites, p ar des châte aux célèbr es que des princes, des
moines ou de fameux dessinateur s ont bâtis, comme Cassan, Stor s, Le
V al, Nointel, Per san, etc., en 1822, ce p ay s é chapp ait à la concur r ence et
se tr ouvait desser vi p ar deux v oiturier s, d’accord p our l’ e xploiter . Cee
e x ception se fondait sur des raisons faciles à compr endr e . D e La Cav e ,
le p oint où commence , sur la r oute d’ Angleter r e , le chemin p avé dû à la
magnificence des princes de Conti, jusqu’à l’Isle- A dam, la distance est de
deux lieues ; et, nulle entr eprise ne p ouvait fair e un détour si
considérable , d’autant plus que l’Isle- A dam for mait alor s une imp asse . La r oute
qui y menait y finissait. D epuis quelques anné es un grand chemin a r elié
la vallé e de Montmor ency à la vallé e de l’Isle- A dam. D e Saint-D enis, il
3Un début dans la vie Chapitr e
p asse p ar Saint-Leu- T av erny , Mér u, l’Isle- A dam, et va jusqu’à Be aumont,
le long de l’Oise . Mais en 1822, la seule r oute qui conduisît à l’Isle- A dam
était celle des princes de Conti. Pier r otin et son collègue régnaient donc de
Paris à l’Isle- A dam, aimés p ar le p ay s entier . La voiture à Pierrotin et celle
de son camarade desser vaient Stor s, le V al, Par main, Champ agne , Mour s,
Prér olles, Nog ent