Article de Positif de septembre 2007 sur le - Cinéma allemand au Réel
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Article de Positif de septembre 2007 sur le - Cinéma allemand au Réel

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Cinéma allemand au Réel
Au bord du chenal(Am Siel) de Peter Nestler
Le Cinéma du réel a organisé une importante rétrospective intitulée « Histoire(s) allemande(s) » (Centre Pompidou,Trois Luxembourg et MK2 Beaubourg, 918 mars 2007), consacrée à des fictions et documentaires allemands du début des années 60 à aujourd’hui. Vingtsix cinéastes, réunis au festival d’Oberhausen en 1962, ont signé un manifeste en faveur d’un renouveau du cinéma allemand, revendiquant une liberté« par rapport aux conventions de l’industrie, aux partenaires commerciaux, à la tutelle des groupes d’intérêt ».Cette rupture jette les bases du cinéma allemand moderne et se trouve à l’origine d’une génération de réalisateurs qui auront à cœur de maintenir une forte créativité et une certaine autonomie dans les modes de production de leurs œuvres, et ce jusqu’à nos jours. Trente cinéastes et cent films : cette programmation, menée par MariePierre DuhamelMuller et Bernard Eisenschitz, nous a fait (re)découvrir un territoire immense, convoquant nombre d’œuvres souvent remarquées ou primées, quelquefois distribuées, mais la plupart très peu vues. Se passant des ambassadeurs habituels, cette rétrospective nous a permis de plonger dans l’importante cinématographie du maître à penser Alexander Kluge, d’explorer le travail documentaire de Romuald Karmakar, de découvrir la beauté des premiers films de Peter Nestler. Nous avons aussi rencontré les œuvres de Harun Farocki, Helke Sander, Hartmut Bitomski ; l’utopiqueDescription d’une île (Beschreibung einer Insel), unique documentaire de Rudolf ome,L’Insurrection de Hambourg, octobre 1923. Témoignages souvenirs(Der Hamburger Aufstande 1923) de Klaus Wildenhan, le chefd’œuvreSi c’est ça le destin(Von wegen Schicksal) de Helga Reidemeister, le beau travail de Karen Jurschik, et bien sûr les
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L’Allemagne en automne, d’Alexander Kluge
films de réalisateurs de RDA comme Volker Koepp,omas Heise ou Jürgen Böttcher, pour ne citer qu’eux. L’identité allemande étant historiquement une question de culture et de langue plus que de nation et de territoire, la pluralité des œuvres, des cinéastes et des langages cinémato graphiques présents montre à quel point il est difficile, voire impossible, de définir une unité du cinéma allemand. Tous ces cinéastes réunis à Paris semblent n’avoir eu de cesse d’être dans un double mouvement visàvis de leur(s) pays natal(s) : comprendre (« prendre avec ») et prendre de la distance. Ils semblent s’êtredéterritorialiséspour rejoindre un autre territoire, celui du cinéma, du cinéma du réel le plus souvent, et créer leurs lieux de mémoire, seule façon peutêtre pour eux de ne pas étouffer, de continuer à vivre, penser et panser l’Histoire. Ils sont du côté de l’outlandishdont parle Herman Melville, cette langue du « grand ailleurs » qui ne se laisse pas contraindre par les lois du genre, et qui a surtout l’art de rendrecontede la complexité de l’être au monde à un spectateur pris pour ce qu’il est : un homme aux aguets. Penseur, écrivain, cinéaste, Alexander Kluge a signé, de 1960 à 1990, quinze courts et dixhuit longs métrages (dont cer tains sont collectifs). Il produit et réalise, depuis 1987, divers « programmes » pour les chaînes RTL et SAT 1,où il possède ses propres fenêtres de diffusion. Kluge est avant tout un maître de l’art du montage : superposition de plans, images d’archives, cartons, citations, mélanges de personnages réels et d’histoires fictives, désynchronisation de l’image et du son, noirs, silences, association de plans produisant un sens que doit s’approprier le spectateur. Partisan d’un cinéma qui mise sur « l’autonomie des événements » du film et sur les intervalles
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