30 ans de bitume
272 pages
Français

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Description

30 années passées en tenue sur la voie publique, tel est le parcours de l'auteur. L'adolescent qui débarque en 1957 des Charentes en banlieue parisienne avec ses parents est paumé. Il s'habitue à sa nouvelle vie et devient ouvrier du bâtiment. Mai 68 arrive. Il abandonne le bâtiment pour devenir gardien de la paix. Comment peut-on devenir flic dans ce contexte alors que rien, au départ, ne vous y prédispose ? Une vie de tous les jours racontée sans fioritures.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 274
EAN13 9782336257235
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rue des Ecoles
Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large.
La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc.

Déjà parus
Denis PAGOT, Souvenirs d’un marin de la V e République, 2009.
Jean-Louis ORAIN, Des champs de blé noir à l’action humanitaire internationale (1936-1986), 2009.
Jo ANGER-WELLER, Les Retrouvés. Récit, 2009.
Jean-Claude TRABUC, Comme un jeune arbre qu’on déracine, 2009.
Fernand WEBER, Malbrough s’en va-t-en guerre, 2009.
Hervé TRNKA, Algérie 1956. Des Chtis en Oranie, 2009.
Lucien TAUPENOT, Un médecin d’hier se souvient. Hippocrate en Bourgogne, 2009.
Farid MEBARKI, Etre maghrébin et policier. La police, de l’intérieur, 2009.
Gilbert-Claude TOUSSAINT, Revenir pour revivre ! Algérie 1957, 2009.
Pauline ABBADIE DOUCE, Graines de rencontres, 2009.
Marie GUICHARD, Un cancer pour deux, 2008.
Yves RANTY, Aurore MACHEMY, Le triomphe de la santé. Tout malade est un bien portant qui s’ignore, 2008.
Jacques FRANCK, Le vieux communiste. Parcours du militant, 2008.
Ayissi LE DUC, Art de la danse et spiritualité, 2008.
Joseph BONNET, Le Chemin de Compostelle. Témoignage, 2008.
30 ans de bitume
ou Le parcours d'un homme dans la police

Gérard Gatineau
@ L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1 @wanadoo.fr
9782296099463
EAN : 9782296099463
Sommaire
Rue des Ecoles Page de titre Page de Copyright Introduction PARTIE 1 - JEUNESSE
Chapitre 1 - Grandir en Charente Chapitre 2 - Une adolescence à Aubervilliers Chapitre 3 - 1963-1964, le service militaire Chapitre 4 - Intégrer la police nationale
PARTIE 2 - 15 ANS DE CARRIÈRE À PARIS XVIII e
Chapitre 1 - Gardien de la paix stagiaire (1969-1970) Chapitre 2 - Gardien de la paix en tenue Chapitre 3 - Faits divers Chapitre 4 - Affaires médiatiques Chapitre 5 - Vivre « police » Chapitre 6 - Syndicalisme
PARTIE 3 - 15 ANS DE CARRIÈRE À SAINT-BRIEUC
Chapitre 1 - Un nouveau métier Chapitre 2 - Interventions Chapitre 4 - Notre institution
Conclusion Annexes
Introduction
«La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée ».
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen , 26 août 1789, article 12.

Dès mon entrée dans la police, le 2 novembre 1968, j’ai envisagé de raconter ma vie de flic au quotidien, de raconter ce que vit un policier dans son existence de tous les jours, sans frontières, dénué de tout romantisme. Je voulais aussi démontrer qu’un homme, progressiste dans ses idées, pouvait faire ce métier que le monde ouvrier perçoit comme ultraréactionnaire voire fascisant.
Pour ce faire, je me suis mis à archiver toutes mes interventions, à conserver des articles de presse, des notes de service, sans vraiment savoir si je pourrais aller au bout de ma pensée. Après 30 ans en tenue sur la voie publique et 10 ans de réflexions, je me suis enfin décidé à réaliser mon projet de base.
A travers ce livre, je n’ai voulu narrer que du vécu, rien que des affaires où j’ai été directement impliqué, pour que le lecteur comprenne bien ce qu’est la vie d’un flic au quotidien, en ayant comme modèle, dans un milieu particulièrement hostile à tout ce qui touche de près ou de loin aux idées novatrices, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Mes interventions, ma façon d’agir, mon discours se sont inspirés de cet article et j’ai toujours tenté de véhiculer ce principe fondamental auprès de mes collègues. 30 ans parsemés d’embûches, de chausse-trappes, de vrais-faux procès d’intention, de dénis de justice m’ont apporté la preuve que cette institution est bien la chasse gardée du pouvoir et encore plus ostensiblement quand il est situé à droite de l’échiquier politique.
De tout temps, le flic a été ressenti par le peuple comme un individu à part. Il représente le bras répressif du pouvoir et du grand capital, le pourfendeur de la démocratie, le matraqueur du manifestant.
Issu d’une famille ouvrière et prolétaire, luttant en tant que salarié du privé contre ce que l’on appelle les forces réactionnaires, entrer dans la police peut paraître à l’opposé même de mes convictions. Mais intégrer la police nationale me permettait de voir de l’intérieur, de comprendre et de lutter contre les méthodes employées, avec détermination. Je voulais aussi démontrer à tous qu’un gardien de la paix est avant tout un homme, un citoyen ordinaire, pouvant être à gauche à tendance marxiste et faire un boulot apparemment aux antipodes de ses idées.
Dans tous les pays du monde, quel que soit le régime politique en place, il existe une police. La question est alors de savoir quel rôle le gouvernement fait jouer au policier. La question politique est ouverte. Dans notre chère République française, l’image du policier est ternie par le rôle répressif qu’on lui fait jouer. Et pourtant, le flic est présenté comme une sorte de mythe. Son image, telle qu’elle est présentée, en fait un être à part. Dès l’école de police, le conditionnement et le lavage de cerveau, effectués par des « enseignants » uniquement des policiers triés sur le volet, se chargent de vous mettre en condition pour l’avenir. Combien ont laissé à la porte de l’école leurs propres convictions pour intégrer le moule administratif complètement orienté en faisant pour un grand nombre de simples consciences asservies ? Je n’ai jamais adhéré à ces méthodes. Mon positionnement s’est toujours déterminé en fonction de mes propres convictions et non en fonction de celles du gradé. Cela a parfois entraîné quelques problèmes et conflits.
Démolir aux yeux de l’Administration l’image du mythe du policier pour en faire un citoyen ordinaire n’a pas été du goût de tout le monde, y compris de certains policiers de base. Comment faire comprendre par exemple que la mort d’un policier en service n’est rien d’autre qu’un accident de travail au même titre que le couvreur qui se tue en tombant d’un toit ? L’un aura les honneurs des médias, voire des décorations à titre posthume, l’autre n’aura que l’indifférence générale, à la limite un entrefilet dans la presse locale. Pourtant, ce sont deux hommes égaux en droits et en devoirs qui ont perdu la vie. La peine des familles devant ce deuil sera identique. Mais notre société a toujours eu besoin de mythes pour s’identifier.
Je le répète, un flic est un homme, un citoyen, qui travaille pour faire vivre sa famille. Le flic est un citoyen qui vote, a une femme et des enfants, des soucis, des états d’âme, des faiblesses, comme tout à chacun. Mais il est investi d’une mission extraordinaire qui le dote de pouvoirs spéciaux dont il ne doit en aucune circonstance abuser ! C’est ce qui le rend mythique.
Je vais m’efforcer, à travers la narration de ces 30 ans de carrière, de vous faire vivre tout cela, tout en étant parfaitement convaincu que cette vision des choses ne recueillera pas l’assentissement de tous. Mais il est parfois judicieux d’avoir une autre version que la version officielle, édulcorée bien souvent, de tout ce qui pourrait faire un peu d’ombre et aller à l’encontre de ses orientations...
PARTIE 1
JEUNESSE
Chapitre 1
Grandir en Charente

Tonnay-Charente
Je suis né le 2 octobre 1943 à Tonnay-Charente, petit port de la Charente-Maritime au cœur de l’Aunis, dans la région Poitou-Charentes. La ville doit en partie sa réputation à la présence d’Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan, longtemps surnommée la demoiselle de Tonnay-Charente, maîtresse de Louis XIV, qui vécut au château de Tonnay-Charente.
Tonnay-Charente se situe sur les bords de la Charente, à une quinzaine de kilomètres de son embouchure. La ville abrite l’un des plus vieux ponts suspendus d’Europe. Ce pont fut construit en 1842 sur les plans de Louis Dor, ingénieur en chef du département. L’idée avait été évoquée dès 1831 alors que les Charentais se lassaient d’utiliser le bac pour rejoindre l’autre rive du fleuve. Le choix se porta sur un pont suspendu afin de permettre aux trois-mâts transportant le cognac de remonter la Charente jusqu’à Angoulême. En 1935, le pont subit une rénovation complète de sa partie métallique. En 2004, il fut fermé entièrement pour rénovation complète des haubans, du tablier et de la maçonnerie. Jusqu’en août 2004, on pouvait

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