A la rencontre du passé
146 pages
Français

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A la rencontre du passé , livre ebook

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Description

L'auteur évoque sa carrière de journaliste, qui débuta en 1946, et conte l'histoire de sa famille qui, en 1873, quitta l'Alsace pour fonder en Algérie un nouveau Strasbourg. Il poursuit son récit, depuis sa ville natale Djidjelli jusqu'à Brazzaville sur les bords du fleuve Congo, puis à Alger. Ce récit rend ainsi hommage aux pionniers de la présence française en Algérie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2008
Nombre de lectures 185
EAN13 9782296919914
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A la rencontre du passé

112 ans de présence française en Algérie
© L’Harmattan, 2008,
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-05438-7
EAN : 9782296054387

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Maurice BLOCH



A la rencontre du passé

112 ans de présence française en Algérie

Préface de Lucien NEUWIRTH




L’H ARMATTAN
A mes petits-enfants
P RÉFACE
Non ! Ce remarquable récit de Maurice Bloch n’est pas une simple rencontre avec le passé.
C’est au contraire pour nous tous, Français, un souvenir d’événements qui pour beaucoup d’entre nous restent comme une cicatrice qui sera toujours sensible.
Dès le départ, on est pris par un récit historique qui nous amène à une prise de conscience de ce que fut dans la vérité de chaque jour, l’histoire de l’Algérie depuis 1873 .
Comme un historien honnête, mais aussi un conteur fidèle, Maurice BLOCH sait nous faire entrer dans ce récit, tout naturellement, ainsi que ses ancêtres le firent lorsqu’ils débarquèrent en 1873 pour entrer dans notre Histoire.
Seul un descendant direct de ces hommes pouvait nous faire ressentir aussi bien, ce que furent leurs sentiments et leurs actions au seul service de la France.
Et croyez-moi, c’est un beau récit, bien écrit, qu’il faut lire, il en restera quelque chose, j’en suis certain.
Bonne lecture !


LUCIEN NEUWIRTH
Membre Honoraire du Parlement
Ancien Député, ancien Sénateur
Membre Honoraire du Conseil de l’Europe
Président d’honneur du Conseil Général de la Loire
Observez la trajectoire d’une boule de pétanque. Sa vitesse diminue à mesure que celle-ci se rapproche de la cible installée par les joueurs et la boule termine sa course lentement, très lentement, pour finalement s’immobiliser près du but.

Dans l’existence par contre c’est tout le contraire. Selon l’âge le temps semble ne pas se mesurer à la même aune. A la rentrée de septembre l’écolier certes est heureux de retrouver ses copains, mais il rêve déjà aux prochaines vacances d’été, en juillet, dans neuf mois… une éternité. Dieu que c’est long… mais "Quand il sera grand enfin il pourra’‘… et les jours, les semaines, les mois, les années passent.
Il est devenu grand. Le voilà pris dans le tourbillon de la vie active, la bousculade d’une existence exigeante, faite d’époques très différentes plus ou moins difficiles, heureuses ou malheureuses. Très souvent les journées lui paraissent trop courtes. Il n’a pas le temps et dans ce théâtre d’ombres et de lumières les jours, les semaines, les mois, les années passent.
Ses tempes ont grisonné. Il a pris sa retraite. Il n’a plus les soucis du devenir, plus de contraintes ; il peut enfin profiter du temps qui passe. et il passe très vite, trop vite.
L’été s’achève à peine que déjà Noël est là. On le voit plus souvent dans les salles d’attente des médecins que dans celles où l’on donne des spectacles, plus chez le pharmacien que chez l’épicier. Il éprouve le besoin de conter à ses petits-enfants l’histoire de la famille et si son propos commence presque toujours par ces mots "de mon temps’‘ c’est moins pour donner conseil que pour revivre une époque lointaine, car le vieil homme sait qu’il est venu le temps d’aller à la rencontre du passé.
Nous y verrons mon arrière-grand-père quittant son Alsace en 1873 pour l’Algérie, une terre inconnue où il fonda avec 21 familles alsaciennes un nouveau Strasbourg. Vous y découvrirez combien la vie était rude pour ces pionniers soumis à une autorité militaire exigeante.
Nous poursuivrons notre voyage en regardant s’épanouir Djidjelli la rebelle qui ne fut occupée que 9 ans après le débarquement des troupes françaises en Algérie.
Je vous conduirai sur les bords du fleuve Congo dans la moiteur de l’Afrique équatoriale, peuplée d’indigènes aux coutumes extraordinaires, de blancs au comportement extravagant. Avec Mamie, votre grand-mère, nous reviendrons à Alger où je vous dirai ce que fut pour Radio Alger la nuit du 13 mai 1958. Nous étions 3, Lucien NEUWIRTH, Roland GODIVEAU, rédacteur en chef, et moi. Dieu ayant rappelé Godiveau nous ne sommes plus que deux et le temps semble venu de révéler ce qui s’est vraiment passé cette nuit-là, puis les jours suivants.
Enfin je vous livrerai les derniers propos du Président Ferhat Abbas qui nous reçu quelques jours avant notre départ d’Alger 112 ans après l’arrivée de mon arrière-grand-père sur cette terre à laquelle nous restons attachés.
Après la guerre de 1870 l’Alsace et la Lorraine étaient devenues provinces allemandes. Pour mon arrière-grand-père ceci était intolérable. Michel, c’était son prénom, ne pouvait admettre cette présence permanente de troupes allemandes dont l’allure lui paraissait moqueuse, ni ces fanfares qui parcouraient les rues de Frohmuhl où il exerçait le métier de tailleur d’habits, sous prétexte d’y mettre un peu d’animation, ni ces banderoles tendues devant les édifices publics proclamant les mérites de l’aide fraternelle apportée par les Allemands aux Alsaciens. Michel ressentait cela comme autant de provocations. Il se sentait humilié chaque fois qu’il lui fallait faire la file devant les bureaux de l’occupant pour obtenir une autorisation quelconque ou un bon de nourriture. Et puis tout allait mal. Si ses oncles et ses cousins, agriculteurs, parvenaient à surmonter la crise, il en était tout autrement pour lui. Les commandes se faisaient de plus en plus rares au magasin, le métier de tailleur d’habits ne permettait plus de nourrir correctement la famille.
C’est pourquoi, en ce début de l’année 1873, mon arrière-grand-père était triste et désespéré d’autant plus désespéré que le délai de deux ans donné aux Alsaciens pour opter pour la France allait bientôt expirer. Passé ce délai ils deviendraient obligatoirement des Allemands. Il ne lui restait donc que quelques mois pour résoudre son problème. Afin de conserver la nationalité française il lui faudrait quitter l’Alsace, quitter le pays pour aller où ? Certes, il avait lu dans La Gazette de France et Le Constitutionnel cet appel de l’Archevêque d’ALGER, Monseigneur LAVIGERIE, ancien évêque de NANCY, invitant les Alsaciens à venir s’installer en ALGÉRIE où 100.000 hectares de bonnes terres les attendaient.
Mais l’Algérie c’était où ?
Certainement très loin, quelque part de l’autre côté de la Méditerranée. Et puis il ne connaissait rien au travail de la terre, ce n’était pas son métier ; et puis il avait entendu dire que les futurs colons devaient, à leur départ, disposer d’un capital de 5.000 Francs ; et puis quelles seraient les réactions de Barbara son épouse et du père s’il proposait cette solution ; et puis il y avait les 6 enfants et Eugène n’avait que quatre ans.
Michel hésitait, mais chaque jour le rapprochait du délai fatal.
Certes, il pouvait, sans souscrire d’engagement, aller au moins se renseigner. Il partit donc pour Nancy où siégeait la commission chargée d’enregistrer les demandes d’option pour la France et les engagements de départ pour l’Algérie. Là on lui dit qu’il devrait prendre d’urgence une décision. En effet, non seulement le délai d’option pour la France était fixé au 30 septembre, mais encore on lui annonça qu’un lot de terres séquestrées à la suite de la révolte des Arabes en 1871 allait être attribué aux futurs colons avant la fin de l’année. Les Alsaciens qui feraient acte de candidature bénéficieraient, en raison de leur situation exceptionnelle, d’une priorité d’attribution et surtout on n’exigerait pas d’eux qu’ils disposent à leur départ du capital minimum de 5.000 Francs. Quant au travail de la terre, et bien, il l’apprendrait sur place.
De retour à Fröhmuhl Michel fit part de son projet à Barbara qui refusa tout net tant cette idée l’épouvantait. Elle faisait de l’Algérie et de l’Afrique un étrange amalgame. Ses nuits étaient peuplées d’effroyable

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