Algérie 1956
157 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

157 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ils sont mineurs de fond, sidérurgistes, agriculteurs, employés, instituteurs, ingénieurs, fonctionnaires; ils ont vingt-quatre ans, la plupart mariés, pères de famille et demeurent tous dans le Nord de la France. En avril 1956 ils ont été mobilisés. Une mission sans doute claire dans l'esprit des chefs mais bien vague pour ceux qui ne connaissent ni le pays ni les habitants. Ils vont s'engager sans réserve dans la "pacification", apprendre à connaître le pays, à concilier ses habitants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2009
Nombre de lectures 170
EAN13 9782296672000
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ALGÉRIE 1956

Des « Chtis » en Oranie
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.l ibrairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-08058-4
EAN : 9782296080584

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Hervé TRNKA


ALGÉRIE 1956

Des « Chtis » en Oranie
Rue des Ecoles

Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large.
La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc.


Déjà parus

Lucien TAUPENOT, Un médecin d’hier se souvient. Hippocrate en Bourgogne , 2009.
Farid MEBARKI, Etre maghrébin et policier. La police, de l’intérieur , 2009.
Gilbert-Claude TOUSSAINT, Revenir pour revivre ! Algérie 1957 , 2009.
Pauline ABBADIE DOUCE, Graines de rencontres , 2009.
Marie GUICHARD, Un cancer pour deux , 2008.
Yves RANTY, Aurore MACHEMY, Le triomphe de la santé. Tout malade est un bien portant qui s’ignore , 2008.
Jacques FRANCK, Le vieux communiste. Parcours du militant , 2008.
Ayissi LE DUC, Art de la danse et spiritualité , 2008.
Joseph BONNET, Le Chemin de Compostelle. Témoignage , 2008.
Paule Louise DASSAN, Le boulier solitaire , 2008.
Pierre JENOUDET, De la lumière aux ténèbres. Lieutenant en Indochine, 1951-1954 , 2008.
Bernadette LEDOUX-BRODSKY, Ici et ailleurs. Parisienne dans le Maryland , 2008.
Magui Chazalmartin, Journal d’une institutrice débutante , 2008.
Claude LE BORGNE, Dites voir, Seigneur ..., 2008.
Sylvette DUPUY, Souvenirs à ranger , 2008.
Jacques RAYNAUD, Parfums de jeunesse , 2007
A mes compagnons de combat qui sont restés mes camarades,
A Michel, Julien, Jean, Jean-Claude, André, Gérard qui sont devenus mes amis,
A mon épouse Monique et à mon fils Renaud qui m’attendaient…
A Thibaut qui en fut la conclusion.
AVANT PROPOS
Au début 1956 le gouvernement a décidé pour faire face à l’expansion de la rébellion dans les départements algériens de rappeler sous les drapeaux une classe de réservistes, soit à peu près 300 000 hommes.
Un geste important puisque pour la première fois depuis 1944 il était fait appel à la conscription pour assurer la défense du territoire national.
J’ai fait partie de ce rappel et durant une année j’ai assuré comme lieutenant chef de section puis comme commandant de compagnie la mission de « maintien de l’ordre et de pacification sur le territoire algérien ».
Tout au long de cette période j’ai tenu des carnets dans lesquels je consignais les tâches quotidiennes de mon unité, les problèmes auxquels nous devions faire face et les réflexions que m’inspirait notre action.

Cette mobilisation ne visait pas seulement à adapter les effectifs au développement de l’activité des rebelles. Elle avait aussi une signification politique. Elle démontrait la volonté du gouvernement de trouver une solution à la révolte dans le cadre national. Certes, répondre aux revendications à l’origine de celle-ci mais sans céder à la violence. Une démarche dont l’appel à la Nation en armes était le garant.

Dans le cours d’un conflit qui durera huit ans, ce moment de la mobilisation de tous les Français, qui ne s’étendra que sur quelques mois, présente un caractère très particulier. Un caractère particulier par le nature des troupes engagées, par la mission spécifique qui leur a été confiée (on ne parle pas de guerre mais de pacification) et par les résultats obtenus.

Sans doute, la tentative a été trop limitée dans sa durée et ses résultats n’ont pas influencé durablement le cours de ce qui est devenu une guerre.

Ce récit, tiré de mes carnets, n’est qu’un témoignage sur cette période particulière du conflit et « surtout » une marque de reconnaissance à tous ceux qui en furent les acteurs. J’ai volontairement modifié les noms de ceux à qui je n’ai pas pu le soumettre.

Comme d’autres l’ont dit plus tard « Non, je ne regrette rien…! »
Ire PARTIE LE RAPPEL
LA MOBILISATION 4 JUIN 1956

Ce matin, la 13 e Division légère d’Infanterie embarque sur les quais du camp de Sissone, direction l’Algérie et, plus précisément, le département d’ORAN.
Constituée de deux régiments d’infanterie, d’un régiment de cavalerie, d’un régiment d’artillerie, d’un groupe de transport, d’une escadrille d’observation et de divers éléments organiques, sa caractéristique est d’être entièrement formée de réservistes mobilisés depuis le mois de mai précédent.
Lieutenant d’infanterie, j’y appartiens au poste modeste de chef de la section du courrier de l’état-major.
Il y a un mois, j’étais un civil tranquillement installé dans un quotidien sans histoire ; je suis aujourd’hui, un officier d’une unité qui vient de se préparer au combat. Une différence notable !
Le changement a été une surprise.
La guerre d’Indochine, les débuts de la rébellion algérienne ont fait appel à l’armée professionnelle et au contingent. Aujourd’hui, c’est autre chose. On demande à des citoyens de quitter leur profession, leur famille pour, à nouveau, combattre. Certes, ils ont, en mémoire, les récits des anciens sur ce que furent les mobilisations de 1914 et de 1940. Et ils vérifient ce qu’on leur a dit, qu’il est possible en quelques semaines de passer de la pagaille civile à l’ordre militaire, d’une cohue d’individus à des formations opérationnelles.
Et finalement, la transformation s’accomplit, sous nos yeux, sans difficultés majeures. L’organisation programmée s’impose rapidement, et, tout aussi rapidement, les mobilisés, dont je suis, retrouvent les réflexes du soldat.

Certes, la soudaineté du rappel, alors que l’opinion n’accorde pas une attention particulière à ce qui apparaît, encore, comme une révolte sans lendemain, a provoqué des réactions parfois vives chez ceux qui en sont l’objet. Mais, il faut bien dire, qu’à la 13 e DLI, elles se calment rapidement et l’unité se constitue sans grandes difficultés. La presse, la radio et la télévision ont tendance à grossir quelques incidents un peu violents. Le 4 juin, jour du départ, tout est rentré dans l’ordre et les péripéties parfois cocasses, du passage du civil au militaire sont oubliées. L’unité constituée est prête à l’action, sinon parfaitement rôdée à sa conduite.
De ces semaines de mise en place, je conserve des souvenirs qui mêlent la rigueur du rappel, l’apparent désordre du départ et des situations parfois amusantes.
L’Etat Major de la 13 e DLI
Je dois, sans doute, mon affectation à l’état-major de la 13 e au fait que je suis en cours d’obtention de la qualité d’ORSEM {1} . Tous les autres officiers de réserve de l’état-major sont, déjà, brevetés dans cette spécialité.
Néanmoins, nous avons le sentiment d’être des amateurs parmi les professionnels qui nous entourent. Et pourtant, cet état-major a été formé à la hâte en prélevant les officiers d’active dans des corps de troupes ou des services de la 1 re Région militaire.
Ils ont constitué, immédiatement, autour du général désigné et de son adjoint, une équipe homogène qui travaille sans à-coup. La plupart des officiers supérieurs sont brevetés d’état-major et tous possèdent une longue expérience qui, commencée dès avant 1940, s’est poursuivie dans les combats de la Libération puis dans ceux d’Indochine. La guerre est une seconde nature pour eux.

L’accueil des réservistes est sympathique mais on nous prévient qu’il faudra rapidement s’adapter au rythme de fonctionnement de l’ensemble. Notre inexpérience n’est pas une excuse. En soi le challenge vaut la peine d’être relevé… comme dans toute profession !

L’équipe soudée que nous intégrons comprend cependant quantité d’individualités qui contribuent chacun à l’esprit de l’unité dans le travail.
Le général

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents