Des pionniers aux Îles Saint-Pierre et Miquelon
350 pages
Français

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Des pionniers aux Îles Saint-Pierre et Miquelon , livre ebook

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Description

Les Îles Saint-Pierre et Miquelon, derniers arpents de l'Empire français du Canada, miettes d'Acadie, abritent un petit peuple de France à la culture originale et attachante. Cet ouvrage nous raconte l'histoire de quelques-une des familles venues fonder cette société, l'Odyssée de femmes et d'hommes qui inlassablement, fuyant la misère ou cherchant l'aventure, franchirent l'océan, parcoururent les terres atlantiques puis choisirent cet âpre pays pour en faire leur havre de liberté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 285
EAN13 9782336281902
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Des pionniers aux Îles St-Pierre et Miquelon
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296054325
EAN : 9782296054325
Sommaire
Page de Copyright Page de titre PREMIERE PARTIE
1 - Julie marchait sur la grève, seule 2 - Eugesne tenait sa revanche 3 - Saint-Pierre en 1844 4 - François, un artisan 5 - Marie-Anne 6 - L’été n’avait pas été long 7 - Dans la petite église
DEUXIEME PARTIE
8 - Miquelon, l’île sœur 9 - Qui étaient-ils ? 10 - Premiers Acadiens à Miquelon Premier exode 11 - Comme une odyssée. Deuxième Exode 12 - Un temps de labeur 13 - Il était une fois l’Acadie 14 - En route pour la France Troisième exode 15 - La Chartreuse, un refuge 16 - Racontez-nous les corsaires ? 17 - Marguerite de l’Ile Madame 18 - Retour à Miquelon 19 - Des réfugiés au Havre 20 - Les pionniers 21 - La paix en 1814 22 - Une tragédie de plus 23 - Joachim, une fille du Roy 24 - Louise, une déportée 25 - Agathe, l’ancêtre Micmac 26 - Benjamin se souvient 27 - Miquelon en 1816
TROISIEME.PARTIE
28 - Miquelon en 1844 29 - Des îles sans arbres 30 - Les grands froids 31 - Des festivités princières 32 - Joseph, le conteur s’est tu 33 - Un naufrage sur les bancs 34 - Un jeune patron de pêche 35 - Célébrations 36 - Les larmes de Jeanne 37 - Investissements 38 - Un bel automne 39 - Courte visite 40 - Eugénie 41 - Brumes de Capelans 42 - Un nouvel avenir pour Jo 43 - Un gigantesque brasier 44 - Mariages de novembre 45 - Le temps passe 46 - Vers le grand large 47 - Malgré le poudrin 48 - Le murmure incessant des vagues 49 - Le bouquet de lilas 50 - Oh ! Combien de marins, combien de capitaines S’en sont partis joyeux vers des courses lointaines Et n’en sont jamais revenus 51 - Le port clavé
QUATRIEME PARTIE
52 - D’une île à l’autre 53 - François n’est plus 54 - De Subligny à Saint-Pierre 55 - L’Isle-aux-Chiens 56 - Du bonheur 57 - Une famille blessée 58 - La tache de naissance 59 - Le cimetière marin 60 - Saint-Pierre de Terre-Neuve 61 - L’année du crime 62 - Elisabeth s’en est allée 63 - L’exposition, 1890 64 - Julie... aussi ! 65 - Les filles du Pensionnat 66 - L’œuvre des Mers 67 - Le Patent Slip 68 - Un hiver blanc 69 - Tristesse et fin de siècle
CINQUIEME PARTIE
70 - L’année 1900 71 - Le Chahuteur 72 - L’Eglise brûle, l’Institution s’effondre 73 - L’Yquelonnaise 74 - Le temps des joies, le temps des deuils 75 - Jusqu’au duel 76 - Un collège 77 - Le goût du panache 78 - Clémentine 79 - L’insubmersible 80 - Bessie, une fille de la Côte 81 - Une longue traversée 82 - Le choix de Bessie 83 - Martial 84 - Une partie de blagues 85 - Avant l’orage 86 - 1914 87 - Un bel oiseau blanc s’était envolé 88 - Good 89 - Cent ans déjà 90 - Bessie et ses rêves
Epilogue Glossaire Bibliographie Remerciements
Des pionniers aux Îles Saint-Pierre et Miquelon

Jacqueline Nicole-Le Hors
D’une cale vermoulue du Patent Slip, au fond du Barachois entouré de hangars grisâtres à l’abandon, je suis partie de Saint-Pierre à bord d’un petit caboteur comme pour une excursion ! Loin de l’effervescence habituelle ce fut un départ presque en catimini, très tôt un matin d’octobre, le 6 je crois. La brume, particulièrement dense, enveloppait tout et les silhouettes de mes parents disparurent peu à peu comme dans un halo. J’ai gardé cette image, le regard de mon père noyé de larmes contenues et nos signes d’adieu... Ce moment d’intense émotion se dissipa vite parce que j’attendais impatiente ce départ comme un cadeau promis depuis longtemps. L’itinéraire compliqué me ferait emprunter bateau, voiture et train pour traverser Terre Neuve enfin l’avion pour traverser l’Atlantique. Je partais en France, je quittais mon île natale, ma famille et mes amis avec des projets, des rêves et beaucoup d’enthousiasme. C’était il y a cinquante ans.

Cet éloignement volontaire, difficile à vivre durant les premiers mois, allait provoquer au fil du temps une irrésistible cassure que je ressentirais un peu plus chaque fois que je repartais émue, toujours en larmes, après quelques semaines de vacances à Saint-Pierre.

Bien qu’ayant vécu avec bonheur les trois quart de ma vie en France, mon identité oscillerait toujours entre les deux continents.

Les Iles Saint-Pierre et Miquelon, ignorées du plus grand nombre, aux contours mal situés, plus perdues qu’elles ne le sont dans les brouillards de l’Atlantique Nord, loin de la France et déjà en Amérique, apportent aux autochtones leur particularisme. S’il n’est pas banal de naître à Saint-Pierre ou à Miquelon et de faire partie de cette minorité d’îliens enracinés sur ces rochers, les multiples interrogations soulevées par cette réalité m’ont conduite à rechercher à travers les générations successives les motivations de mes ancêtres qui s’y établirent.

En 1981, l’Etat Civil de Saint-Pierre en me livrant les premiers éléments de recherches sur mes ascendants les situait dans le temps et confirmait leur pays d’origine. Heureuse de mes trouvailles, et dans ma hâte de retrouver leurs traces en métropole, je croyais en emportant ces renseignements en avoir fini avec Saint-Pierre. Inconsciemment je voulais clore cette période Saint-Pierraise et la réduire en un simple épisode familial.
J’avais cru tourner la page, il n’en fut rien, bien au contraire ! Ma quête à travers les archives ne faisait que commencer et mon intérêt pour ces recherches ne fit que s’amplifier.
Mettant à profit le moindre déplacement, plus particulièrement en Normandie, du grenier de La Haye-Pesnel à la Salle des mariages d’Yquelon ou partageant l’unique table de Subligny, j’explorais attentivement les registres des Mairies d’un grand nombre de villages de la Manche, des plus petits aux plus importants. J’accumulais les données avec un plaisir grandissant. Quand vous tenez entre vos mains des documents que vos ancêtres ont eux mêmes paraphés à quelques centaines d’années de là, l’émotion remplace le plus souvent la curiosité. Et puis vous découvrez les paysages qui leur étaient familiers, les chemins qu’ils ont parcourus, l’église qu’ils ont fréquentée et vous cherchez leurs noms sur les stèles du cimetière. Alors vous ressentait votre appartenance à ce pays et leur village devient le vôtre !

Aux patronymes de mes parents s’ajoutait une filiation masquée par un changement de patronyme à chaque génération, un changement consenti par les femmes au mariage. L’étude de cette filiation allait me replonger au cœur de l’histoire des Iles Saint-Pierre et Miquelon.

Derrière les événements attestés par des mots et des dates qui font la trame d’une vie, il y a la dimension humaine. L’histoire de ces femmes et de ces hommes mériterait la plume d’un Victor Hugo, entre les Misérables et la Légende des siècles. Puisque que l’on ne survit que dans les mémoires, j’ai voulu à ma manière les sauver de l’oubli.
Au cours d’un siècle 1816-1916, depuis leur rétrocession et pour la première fois, les Iles Saint-Pierre et Miquelon inscriraient dans la durée leur réelle appartenance à la France. Sur cette large fresque se profilent deux îles et deux populations différentes qui n’avaient pas choisi d’y vivre pour les mêmes raisons.

En 1844, deux mariages allaient inaugurer l’installation à Saint- Pierre de mes premiers ascendants venus de Normandie.

Mes ancêtres à Miquelon furent parmi les pionniers qui investirent l’île dès 1816. A quelques années de là et une nouvelle génération, un des leurs nous raconte leur tragique épopée. L’île dénudée se peuple de leurs silhouettes. Les Vigneau et les Forest, les Briand et les Comeau sont là. Leurs parents Acadiens sont évoqués : Les d’Aigle et les Sire, les Arsenault, les Doucet, les Dugas et les Micmacs !

Au fil du temps et des générations ces hommes et ces femmes ont évolué dans l’espace réduit des îles. D’autres marins venus de Normandie débarquèrent à Saint-Pierre. Les Chartier et Lefèvre à leur tour s’y fixèrent et s’unirent à de jeunes insulaires. Marie-Caroline, l’enfant des Acadiens, abandonnera Miquelon pour Saint-Pierre. Elle se mariera avec Paul Nicole un autre normand venu de Subligny en pays avranchin.

Le XXe siècle à Saint-Pierre verra quelques nouv

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