La place de l animal
336 pages
Français

La place de l'animal , livre ebook

336 pages
Français

Description

Quelle est la place de l'animal ? La distinction entre l'homme et l'animal exploite une frontière, qui délimite l'espace de l'un et de l'autre, en même temps qu'elle établit ou garantit leur identité respective et leur différence. Les transgressions de cette frontière suscitent des conflits. Doit-on rappeler, pour souligner l'importance de ces questions, que, s'interroger sur la (juste) place de l'animal, c'est en creux questionner celle de l'Homme, dans l'espace et parmi les espèces vivantes ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2002
Nombre de lectures 140
EAN13 9782296318670
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ean Remy a pris la direction de la revue en 1987, dans l’urgence (suite au décès subit du précédent directeur, Raymond Ledrut) et dans un EsJpaces et Sociétés qui s’est affirmée comme une revue scientifique exigeante contexte difficile de changement d’éditeur. Il a su imprimer sa marque à et comme une revue pluraliste, ouverte au débat entre points de vue divergents.
Au bout de seize ans, Jean a souhaité être déchargé d’une responsabilité fort prenante. À regret, le comité de rédaction a dû le remplacer, mais il a pu le faire après une réflexion approfondie. Il remercie tout d’abord Jean pour le travail qu’il a accompli pendant cette longue période. Il est très heureux que Jean continue à participer à ses réunions, manifestant ainsi son attachement à la revue.
C’est un comité de direction de trois personnes qui prend le relais :  Maurice Blanc : rédacteur en chef, présidence du comité de rédaction et suivi des tâches ;  Catherine Bidou : promotion du projet scientifique de la revue ;  Alain Bourdin : développement des relations institutionnelles.
Le nouveau comité de direction veut poursuivre dans la même voie de la rigueur et de l’ouverture, mais dans un environnement scientifique et institutionnel qui change vite. L’édition scientifique est en crise et toutes les revues sont fragiles. Pour survivre, Espaces et Sociétés doit élargir son audience en associant davantage ses lecteurs à la vie de la revue, mais aussi en renforçant les liens avec les organismes de recherche français et francophones, en trouvant des partenariats avec les organismes professionnels intéressés par l’existence d’un lieu de vrai débat scientifique sur l’espace, la ville, l’aménagement, l’environnement, etc.
Deux conditions sont indispensables pour réussir ce projet : la revue doit conforter son indépendance par la création d’une association et expliciter le projet scientifique à proposer aux partenaires potentiels. C’est ce qui explique la répartition des tâches au sein du comité de direction. Les lecteurs seront régulièrement informés de la mise en œuvre de ce projet éditorial.
Espaces et Sociétés
N°110111 N°34/2002
LA PLACE DE LANIMAL
publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique du Centre National du Livre
LHarmattan 57, rue de l’ÉcolePolytechnique 75005 Paris  FRANCE
LHarmattan Hongrie Hargita u. 3 1026 Budapest  HONGRIE
LHarmattan Italia Via Bava, 37 10214 Torino  ITALIE
© L’Harmattan, 2003 ISBN : 2747542351
o N 110111
Appel d’articles : Les Villes Nouvelles françaises ou les aléas de l’urbanisme volontariste, Sylvia OSTROWETSKY..................................................................................7 Sanslogis et autres : dénominations, représentations et réalités Maurice BLANC et Serge CLÉMENT..........................................................13 I. LA PLACE DE LANIMAL Présentation,JeanFrançois STASZAK..............................................................19 L’animal : une figure de la géographie contemporaine, Nathalie BLANC et Marianne COHEN......................................................25 Lanimal, le lieu, le spectacle Le contexte spatial de l’authenticité des animaux,Unna LASSITER................41 Interfaces bestiales : rôle et place des animaux dans l’imaginaire des mondes virtuels,Corinne BOUJOT et Antonio CASILLI........................................59 L’animal au zoo, enjeu de géographie politique. Le zoo de Mexico, de Moctezuma à l’écologie,Claire HANCOCK et JeanFrançois STASZAK........................87 LHomme, lAnimal et leurs territoires Polémique autour du projet de zonage, appliqué à la gestion des loups dans l’arc alpin français,Sophie BOBBÉ....................................................................111 Les conceptions de la juste place des animaux dans les Alpes françaises, Isabelle MAUZ............................................................................................129 Les controverses relatives à la démoustication de la Camargue : rapports à l’animal et au territoire,Cécilia CLAEYSMEKDADE............................147 Humains et goélands : interactions et conflits de proximité en Languedoc........ Roussillon,Christelle GRAMAGLIA..........................................................167 Urbains, oiseaux et habitats. Quelques effets de colocalisations, André SAUVAGE........................................................................................189 Que faire de lanimal ? Santé animale et sauvegarde de la faune sauvage. Déplacements de frontières, Philippe FRITSCH......................................................................................207 À qui appartient le ragondin ? Laurence ROUSSEL et Catherine MOUGENOT....................................225 II. HORS DOSSIER La question des urbanités dans les villes chinoises en période de réformes économiques,Liane MOZÈRE............................................................247 Le livre et l’édifice : la Bibliothèque Nationale de France, Donatien SENLY........................................................................................275 III. NOTES DE LECTURE............................................................................295 IV. RÉSUMÉS..................................................................................................309
Appel darticles
L es Villes Nouvelles françaises ou les aléas de lurbanis me volontariste
Lors de la publication du Schéma Directeur en 1965, tout comme son extension à tout le territoire français l’année suivante, les Villes Nouvelles furent très largement approuvées dans leur conception au point que, à l’époque, le journalLe Nouvel Observateur, s’était seulement demandé si l’État aurait les moyens financiers d’une telle opération.
En effet, au début des années 1960, Charles de Gaulle survole la banlieue parisienne en compagnie de Paul Delouvrier nommé délégué général de la Région. Il demande à ce dernier, en termes peu amènes, de remettre un peu d’ordre” dans ce capharnaüm. Ce dernier répond avec la ferme intention de s’opposer à deux choses : la croissance en tâches d’huile” qui accroît la concentricité parisienne et son engorgement d’une part, un mouvement large ment amorcé de relégation des populations les moins avantagées de la ban lieueest notamment, d’autre part.
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Face à l’exemple anglais qui, dès la fin de la guerre, avait opté pour des Villes Nouvelles complètes, avec obligation pour les entreprises de prévoir les logements de leurs ouvriers et employés et surtout plus éloignées de la capita le afin d’être plus autonomes, le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région de Paris d’abord, en occupant les grands plateaux tel celui de Trappes, faiblement construits des environs de la capitale, rejoignait peu ou prou l’urbanisme de colonisation, telle la construction en cinq ans de 1961 à 1965 au prix de sacrifices inouïs en hommes et en argent, de la capitale brésilienne. Cependant, en restant très proche par contre, de la capita le, il avait l’air, à l’inverse, de vouloir se cantonner plus modestement dans un urbanisme que je nommerai volontiers, en prolongation du projet de la Défen se, de restructuration”. Entre le trop proche et le trop lointain, le choix délibérément moderniste de Brasilia et la modestie” anglaise, les Villes Nouvelles françaises semblent ne s’être engagées dans le concept” étatique de Ville Nouvelle qu’à reculons.
De ce dernier point de vue, elles devaient, en effet, faire face à deux dangers opposés et conjugués tout à la fois : une forme urbaine qui se voulait polycentrique et polyfonctionnelle mais que l’ampleur de l’urbanisation ne pouvait plus satisfaire comme modèle de démocratie à la manière de la ville du Moyen Âge d’une part, un risque de trop forte ségrégation qui, même si les transports suivaient vaille que vaille, ne pouvait empêcher, à la longue, de valoir symboliquement comme relégation, d’autre part. Trop proches ou trop éloignées ? Trop conquérantes ou pas assez... ? Nos architectes et urbanistes d’État n’ontils pas trop cru que le mélange fonctionnel sans compter les divers modes de location ou d’accession à la propriété en plein centreville, allaient assurer un échange social, figureclef de la démocratie ? Du point de vue de la mobilité cette fois, n’ontils pas trop pensé que la technologie des transports... qu’il faut payer tant pour leur construction, leur entretien mais surtout leur uti lisation quotidienne, allait tout régler et que la vitesse suppléerait à la cohabi tation socialisée des villes anciennes et classiques ?
D’où une première série de questions générales :  Au niveau du fonctionnement de ces villes qui empiétaient forcément sur des terres communales, les lois successives qui ont jalonné leur mise en place, ontelles réussi à régler les rapports entre une politique dite de proximité sou vent trop dépendante des intérêts locaux immédiats d’un côté et une hauteur de décision à l’échelle régionale voire nationale de l’autre ?
Appel darticles
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 Du point de vue morphologique ensuite, peuton considérer, avec son ancien directeur technique de 1971 à 1975 que, du moins pour la Région Pari sienne, son ambition relevait essentiellement de la volonté utopique d’une technocratie triomphante et que le Plan d’Aménagement et d’Organisation Générale (le PADOG), reconnu en 1960, plus réaliste, aurait pu suffire à régler les problèmes de la Région Parisienne notamment ?
Une deuxième série de questions peuventêtre également être posées rela tives cette fois à la capacité technocratique ellemême, et donc au pouvoir qu’elle accompagne :
 Dans quelle mesure sontelles arrivées à penser, à prévoir, sinon une nouvelle urbanité du moins tenter, en l’adaptant, de préserver, ainsi qu’elle n’a cessé de le formuler, même si c’est en d’autres termes, cette société de passants” dont parlait E. Park dès le premier tiers du siècle, au sein d’un espace agrandi où la conurbation envahissante rompt l’antique division ville/campagne ?
 Malgré une accumulation de difficultés logiques dans un État démocra tique, presque quarante ans après, les Villes Nouvelles ontelles réussi à échapper, pour ce qui les concerne, ne seraitce que partiellement, aux diffi cultés que l’on nomme désormais pudiquement les problèmes de banlieue ?
À cet égard, encore qu’elles puissent être considérées comme la première promotion d’un urbanisme de masse moins centré sur la production que sur la consommation, les Villes Nouvelles ont pu constituer, dans leur tentative, ainsi que leurs initiateurs n’ont cessé de le dire, la première réaction, même maladroite, contre un urbanisme strictement industriel et contre les dangers d’une rationalité fonctionnaliste ignorante du passé culturel et des règles de différenciation sociale propres à toute société.
 Furentelles, enfin, ainsi qu’il fut dit à l’époque encore de la bouche même de Delouvrier, le délégué au District de la Région de Paris, un enjeu primor dial du maintien de l’intégration de la capitale française, qui risquait d’être décentrée par rapport à l’axe RhôneRhin, alors en pleine expansion, et le reste de l’Europe ?
Ce qui reste majeur concerne donc leur capacité à structurer et contrôler une expansion considérée comme informe et qui ne pouvait qu’engendrer progres sivement, tant du point de vue de la longueur des migrations alternantes”, que des équipements indispensables à la vie collective et surtout du point de vue
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d’une certaine intégration sociale, des problèmes insolubles, ceux que l’on voit surgir dans les banlieues dominées par la juxtaposition de petits pavillons fri leusement enserrés derrière leurs haies de troènes, le gigantisme des tours et des barres des grands ensembles, les grandes surfaces, le tout relié par les bre telles d’autoroute.
 La Ville Nouvelle”, comme concept, s’est voulue le portedrapeau d’un gouvernement qui a tenté d’allier une technocratie qui se voulait intelligente à la démocratie et à l’État. Même si elle n’a plus eu, avec le départ de de Gaul le, les moyens d’une grande politique, elle s’est retrouvée, de toutes façons, devant des contradictions liées à un changement économique et politique moins enthousiasmant qu’elle n’avait cru, travaillant par projection et voulant ignorer l’idée même de crise comme celle qui allait invalider pour longtemps son optimisme progressif et sans faille. Comme on sait, la crise de 1975  d’où la réforme du SDAURIF*  allait la frapper de plein fouet tant du point de vue des moyens, du niveau de vie que de la démographie.
Et pourtant, là encore, le poids de sa morphologie classique, n’atil pas, mieux qu’ailleurs en tous cas, en partie «sauvé les meubles» d’une sociabilité urbaine en crise au point qu’elle focalise tout le discours politique sur la sécurité ?
Que nous disent, à cet égard, les recherches menées auprès des aménageurs et urbanistes qui ont en charge ce qui se voulait des laboratoires” in vivo d’une vie nouvelle ? Que nous disent les enquêtes menées sur le terrain auprès des habitants et, si le terme est exact, sinon des citoyens de la proximité, du moins des citadins au sens plein du terme ? Que nous disent, enfin, les anima teurs et politiques de terrain ?
On peut étendre le raisonnement de plusieurs manières. D’une part, géographiquement, en considérant non seulement les villes de la Région de Paris et celles du territoire national telles Vitrolles, Villeneuve d’Asq, Le Vau dreuil – afin de tenter d’en expliquer l’abandon prématuré par exemple –, l’Isle d’Abeau, mais également, en contrepoint, extérieures au territoire natio nal, telles les Villes Nouvelles anglaises déjà citées mais aussi de type socia liste telle Nowa Uta – ne pas oublier que les Polonais trouvèrent dans le SDAURP* un moyen, sans aucun doute, de s’opposer sourdement à l’urba nisme plus strictement fonctionnaliste des soviétiques. Dans ce contexte mon dial, Brasília reste un contremodèle de choix
 Audelà des civilités de la proximité et de ce que nous avons nommé
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