Laïmèche Ali
113 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

113 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'auteur raconte l'odyssée d'un militant nationaliste algérien au coeur d'une révolution en gestation. Il fut parmi le noyau de combattants à l'origine des maquis en Algérie, et ce, près d'une décennie avant le déclenchement de la lutte armée ayant permis la libération du pays de l'occupation française. A travers ce personnage devenu une légende, cet ouvrage soulève avec quelle présence d'esprit, ce héros épouse la clandestinité, et comment il tire de la praxis une stratégie révolutionnaire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 178
EAN13 9782296678699
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Laïmèche Ali

L’Irréductible Révolutionnaire
Mohand Amara et Kamal Ahmane


Laïmèche Ali

L’Irréductible Révolutionnaire


Préface de Younès Adli


L’Harmattan
© L’H ARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09149-8
EAN : 9782296091498

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
« Il faut souvent montrer à l’ennemi que les
jeunes Algériens sont prêts à continuer la longue
chaîne des martyrs nationalistes. »
Cet ouvrage est dédié à tous les héros et antihéros, connus ou anonymes, de la révolution algérienne, à tous les militants des droits de l’Homme et à tous les martyrs du combat pour la démocratie et la justice, notamment ceux tombés en Kabylie durant les événements du Printemps noir.


Nos remerciements vont :


À tous ceux qui ont contribué, par leurs témoignages, leur soutien direct ou indirect, à la réalisation de cet opuscule, notamment les personnes nous ayant procuré certaines photos qui y sont insérées, en l’occurrence MM. Ali Hadj Naceur [Photo n o 2], Ahmed Boudiaf [Photos n os 4,5, 6] et Saïd Akili [Photos n os 3, 7].
PRÉFACE
On a dit de la révolution d’un peuple qu’elle était le reflet de ses aspirations. Quand une révolution est portée par des hommes aux convictions chevillées, elle devient le miroir de sa conscience.
Tels étaient Laïmèche Ali et ses compagnons du Mouvement national, telle était la révolution algérienne, née d’une longue chaîne de résistance dont ceux-ci constituaient les maillons médians. Des maillons par où cette chaîne pouvait pourtant se briser et peut-être ne point pouvoir se reconstituer. C’est dire combien les hommes de sa trempe ont fait gagner de temps et d’intelligence au combat libérateur.
Tous les acteurs du Mouvement national, il est vrai, n’ont pas eu le souci de la synthèse et de la projection ; et beaucoup même ont participé qui n’avaient rien soupçonné de la trajectoire et du génie du mouvement. Il fallait en effet réfléchir au comment se débarrasser d’un conquérant sans céder de sa personnalité profonde qui s’en trouvait menacée par une identité doctrinale qui tentait de prendre racine depuis des siècles dans leurs montagnes. Ces montagnes ont vu naître de jeunes révolutionnaires endurcis, dont faisait partie Laïmèche Ali, qui, au lieu de subir les influences exercées par les idées orientales puis occidentales, avaient la préoccupation de leur identité propre et de la constance de leur résistance. Lesquels érudits, au lieu de poursuivre des études qui leur ouvraient des horizons plus cléments, parce que doués, avaient choisi, au contraire, de se sacrifier pour un pays qui, s’il ne se débarrassait pas du colonisateur, ne les rendrait pas plus heureux. Telle était leur conviction. Ainsi, voulaient-ils rythmer la révolution, après en avoir fait une option inévitable dans une Algérie qui tentait régulièrement des issues salvatrices face à un conquérant têtu.
Mais, malheureusement pour ces jeunes, malheureusement pour leur Algérie profonde, il n’y avait pas que des acteurs du même souci identitaire, de la même trajectoire révolutionnaire. Il leur arriva même d’être combattus, et certains y laissèrent leurs vies. Il faut reconnaître que les conditions dans lesquelles ces hommes se sont formés, donnent aujourd’hui un sens véritable à leur legs. Elles donnent une particulière valeur à leur combat. Ces hommes étaient des politiques avant les politiques, et cette avance sur leur temps ne leur procurait pas que des satisfactions.
En majorité, ces hommes et ces femmes étaient pourtant issus d’un milieu de vaillants paysans. Et Laïmèche Ali était parmi eux jusqu’à son dernier souffle de vie, alors qu’il était transporté d’urgence d’Agouni oumellah, sur la rive du Sébaou, vers le village d’Aït-Zellal (à Terha Iheddouchen), en passant par Thantart de Thizra. À Tizi-Rached, Thizra, Agouni oumellah, un peu partout où il se déplaçait pour les impératifs de la cause nationale, le jeune Ali avait eu le temps de semer à sa façon des paroles patriotiques, des mots d’espoir dans sa langue maternelle. Et il n’était pas facile de le faire comme il avait procédé, car le brillant lycéen qu’il était, excellait dans la propagande par le chant. Les scouts dans lesquels il s’était investi, se chargeaient déjà de les propager avec des idées émancipatrices.
Le sens de cet ouvrage qu’il m’est donné de préfacer, non sans en ressentir de l’émotion pour ce devancier parti à la fleur de l’âge, est surtout dans le courage de ses auteurs qui ont pris le risque d’une publication, la première du genre, sur un homme vaste avec le peu de matière dont nous disposons sur lui, à ce jour. Au delà de leur courage, force est de reconnaître leur mérite d’avoir ouvert des pistes de recherche sur un révolutionnaire qu’il nous faut découvrir, et que le pays se doit d’anoblir.
Dans l’Algérie contemporaine perturbée, le ressourcement à notre histoire authentique contribue à cette richesse d’esprit qui pave les chemins de la confiance.


Younès Adli
AVANT-PROPOS
Les commémorations et les hommages sont devenus un rituel que l’on enrichit chaque année. Parfois même, on attend l’agonie et la mort dans l’indifférence de quelqu’un pour ensuite l’ensevelir sous des tonnes de reconnaissances et de témoignages posthumes accommodés à la sauce du jour, bien sûr !
Pas d’année qui passe sans que l’on convoque nos chers martyrs pour des parties de cache-cache… qui se déroulent souvent en pleine « nuit américaine » ou dans un brouillard fantasmagorique et hallucinogène. Révisionnisme oblige ! Mais au bout de tout cela, au-delà du fait de se les rappeler : quelle est la finalité de cette « exhumation » ? et surtout : quel est son bénéfice ? !
L’évocation d’un être exceptionnel ne peut être opportune et intéressante que par les enseignements qu’elle apporte. Et, sous ce rapport, l’histoire ne doit pas se limiter seulement au simple exposé des faits, mais doit en plus développer un apport et une utilité pour l’avenir : telle est la justification de sa propre raison d’être. En outre, ainsi que le soulignait à juste titre l’illustre écrivain algérien Mouloud Mammeri : « La vie d’un écrivain compte peu, finalement. C’est son œuvre qui est importante. L’essentiel, c’est non l’événement, mais l’aventure intérieure . » C’est pour ces raisons, du reste, que nous avons choisi, en nous glissant dans le passé, d’en faire une lecture perspective et de nous appesantir surtout sur les faits édifiants de notre héros ; cela, sans pour autant omettre les détails et les à-côtés, qui font partie de la trame de sa vie et à même d’assouvir la curiosité inhérente à l’imaginaire de tout un chacun. Un pari qui, cependant, semble bien périlleux.
Difficile de parler sur des morts, comme le dit Arthur Koestler : « Leur silence entêté nous engourdit ; on a perdu la course avant le départ, on ne pourra jamais les saisir tels qu’ils furent. » (in Le yogi et le commissaire, p. 59). Et, quant à décortiquer un mythe, difficile et compliqué, il l’est davantage : « Un mythe peut grandir et nous attirer, un mythe peut nous obliger à répondre, comme un diapason à la vibration d’une corde tendue, et cependant nous pouvons ne pas savoir pourquoi : nous sentons le symbole sans l’avoir déchiffré. », dixit Arthur Koestler (in Le yogi et le commissaire, p. 61).
Le présent ouvrage que nous proposons à notre cher lecteur, avec l’humble espoir d’enrichir sa connaissance et sa vision, est le produit d’un long processus d’investigations, d’enquêtes et de recoupements que nous avons menés sur le terrain déliquescent et combien glissant d’une Histoire fuyante, amnésique et souvent perfide.
Au terme de cette délicate mission que nous avons voulu accomplir du mieux possible, en dépit d’innombrables difficultés, nous sommes arrivés à substantiellement toucher au but recherché : rassembler le maximum d’él

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents