Lettres d Ani Sara aux enfants du Togo
191 pages
Français

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Lettres d'Ani Sara aux enfants du Togo , livre ebook

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191 pages
Français

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Description

Après plusieurs rencontres et séjours au Togo, un jour les jeunes de Kara commencent à écrire avec Ani sara "la Blanche", comme ils la nomment, en français, leurs espérances et leurs attentes. C'est la relation de cet échange qu'elle nous livre là à travers ces lettres qui explorent l'interculturalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2008
Nombre de lectures 318
EAN13 9782336264394
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Page de Copyright Page de titre Etudes Africaines - Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Dedicace Préface Je ne sais pas dire les histoires... - 12 octobre Le noyau de mon étrangeté - 13 octobre L’indulgence des fils - 14 octobre Je ne comprends plus - 15 octobre Blanche, que viens-tu faire chez nous ? - 16 octobre Votre richesse à vous je la connais - 18 octobre Manger dans la même assiette - 20 octobre Je te distingue comme tu m’as distinguée - 24 octobre Nos regards que l’on ferme - 28 octobre Trop de viande ne gâte pas la sauce - 31 octobre Le monde a besoin de vous - 2 novembre Que nous manque-t-il ? - 5 novembre Dessiner sur le sol avec nos mains nues - 7 novembre Une vie adaptée, comme on dit - 10 novembre Langue maternelle - 13 novembre Vous m’avez offert ce que vous êtes - 15 novembre L’échange est toujours un risque - 4 janvier Se resserrer dans cette chambre - 10 janvier La trace de mes pas - 11 janvier Nous sommes tous ces grands sorciers - 17 janvier Le Génie de l’eau - 18 janvier Ecrire pour dire qu’on aime - 22 janvier Sans vous, j’aurais abandonné - 23 janvier Sans fraternité, rien ne change - 25 janvier Trop avoir est ne plus désirer - 29 janvier Je devais le faire - 31 janvier Nos routes ne se rejoignent pas - 28 avril Entre deux eaux J’attends la pluie - 27 septembre J’ai tout inventé - 12 octobre Envie d’entendre ta voix - 30 octobre La lettre de Wassiou - 7 Novembre Remerciements
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole potytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296062863
EAN : 9782296062863
Lettres aux enfants du Togo d'Ani Sara "la Blanche "

Dominique Dieterlé
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Mamadou KOULIBALY, Leadership et développement africain; les défis, les modèles et les principes, 2008 .
Sylvie BREDELOUP, Brigitte BERTONCELLO, Jérôme LOMBARD (éds), Abidjan, Dakar : des villes à vendre ? La privatisation made in Africa des services urbains, 2008 .
Gansa NDOMBASI, Le cinéma du Congo démocratique. Petitesse d’un géant , 2008.
René MANIRAKIZA, Population et développement au Burundi , 2008.
Appolinaire NGOLONGOLO, L’immigration est-elle une menace pour la Franche  ?, 2008.
Lydie Akibodé POGNON, Valeurs du travail et processus psychologiques de l’absentéisme. Revue de la question et perspectives africaines , 2008.
C. DILI PALAI, K. DINA TAÏWE (dir.), Culture et identité au Nord Cameroun , 2008.
Graham CONNAH, Afrique oubliée. Une introduction à l’archéologie du continent , 2008.
Ghislaine N. H. SATHOUD, L’Art de la maternité chez les Lumbu du Congo. Musonfi , 2008.
Seyni MOUMOUNI, Vie et œuvre du Cheik Uthmân Dan Fodio (1754-1817). De l’islam au soufisme , 2008.
Boubacar BA, Agriculture et sécurité alimentaire au Sénégal , 2008.
Pierre KAMDEM, Le Mouvement associatif de la diaspora camerounaise. Enjeux et perspectives , 2008.
C. DILI PALAI, D. PARE (sous la dir.), Littératures et déchirures , 2008.
Pour Gildes et Gaël
« L’éducation est la pratique de la liberté »
Paolo Freire
Préface
Par Paul Taylor

Ce court texte d’une trentaine de ‘ Lettres ’ s’adresse initialement aux jeunes que Dominique Dieterlé a rencontrés quand, comédienne et metteuse en scène, elle travaillait avec son association Aïxos au Togo en animant des ateliers d’écriture et des activités théâtrales. C’est un écrit qui allie des expressions de bonheur à des bonheurs d’expression, mais il n’était pas facile à faire éditer. Ce n’est ni un récit de fiction, ni un texte discursif ou scolaire, ni un journal de route ou un récit linéaire d’expérience. Un texte, disons, joyeusement inclassable mais que le lecteur doit explorer lui-même afin de savoir pourquoi. Explorer, comme voyager, comme découvrir, comme rencontrer. Oui, c’est peut-être cela, un écrit d’une rencontre, simplement et authentiquement humaine.

Le lecteur y trouvera la beauté que ces mots laissent entendre, et sera envoûté par les descriptions d’un pays que l’on reconnaît par ses couleurs, ses odeurs, ses sons, sa richesse culturelle ainsi que par sa pauvreté sociale et économique toujours ex-coloniale. Un texte intimement poétique, mais sans complaisance, qui est sensiblement la mise en mots du regard d’une femme. Un texte qui, se distançant des regards et des discours touristiques, s’écrit de l’intérieur d’une expérience partagée, passionnément et humblement, malgré toutes les différences d’âge, de sexe, d’origine, de couleur, de langue et d’appartenance culturelle.

Dans la confiance de cette rencontre vécue, Dominique Dieterlé partage ses réflexions avec des jeunes Togolais. Elle est, sans vouloir l’être, l’Ani Sara, la femme blanche. D’antan ce mot se référait aux colonisateurs qui, s’ils n’étaient pas militaires, étaient pour la plupart, médecins ou missionnaires. Dans plusieurs langues africaines, est appelé « Anisara », un Nazaréen, autrement dit, un chrétien, un disciple du prophète de Nazareth.

Dans ce livre, et dépourvu de ce sens religieux, l’Ani Sara connote les carrefours de familiarité et d’étrangeté où se construit cette rencontre ; entre une femme, blanche, française, et des jeunes adultes, noirs, togolais ; entre une langue coloniale récemment adoptée et des langues maternelles millénaires ; entre un pays riche et celui qui est censé être « en voie de développement » ; entre un monde forgé par les nouvelles technologies, la science et l’individualisme, et un autre monde plutôt communautaire, marqué par l’oralité, la tradition, et la sagesse.

À travers ces Lettres aux jeunes Togolais, on découvre un pays d’Afrique aussi étrange que reconnaissable. À travers la finesse de ses observations, la sagesse de ses réflexions, la tristesse et la joie qu’elles respirent, le lecteur est invité à partager cette rencontre comme aventure humaine.
Dans un deuxième temps, et au-delà de cette rencontre togolaise, Dominique Dieterlé parle à nous tous parce qu’elle témoigne, au travers d’expériences personnelles particulières, des conditions dans lesquelles nos autres rencontres interculturelles peuvent être réalisables. On s’aperçoit que, même si une telle rencontre semble totalement insolite, et malgré d’éventuelles souffrances, elle n’a besoin que de désir, de joie de vivre, pour avoir lieu. Peut-être toute rencontre humaine est interculturelle ?

Le voyage est souvent un apprentissage, comme un quelconque apprentissage peut être aussi un dépaysement. Les questions au coeur de ces Lettres ont leur place dans tout échange pédagogique visant la sensibilisation à l’interculturel.

Elles dépaysent, tout doucement. Je vous assure, chers lecteurs : ce n’est pas une histoire que l’on raconte...
Paul Taylor Centre de Recherche en Education , Apprentissages et Formations — Rennes 2
Je ne sais pas dire les histoires...
12 octobre
Je ne sais pas dire les histoires et je ne sais pas les écouter.
Je n’ai pas vécu cette part d’enfance.
Je ne suis pas même certaine de les aimer. Ces histoires inventées pour des enfants qui les écouteraient bien sagement, le soir à la chandelle.
Parce que mes histoires furent très vite les livres, que j’ai toujours su lire, ou presque. Seule, bien entendu.
Il m’en revient une pourtant, de très loin, que mon arrière-grand-père racontait quelquefois.
Le soir, au coin d’une fenêtre, la lumière est triste, il rentre de son travail — lequel ? - qu’il exerce encore à quatre-vingt ans passés. On a juste fini de manger la soupe de la grand-mère. C’est un jeudi.
Dans ce récit la matière de l’histoire a sans doute moins d’importance — si je l’avais lue, je l’aurais trouvée sans intérêt - que la parole d’un homme vieux qui se penche sur une enfant issue de lui.
D’autres fois, je l’ai entendu dire des fables, ou des ritournelles parlées en langue d’oc, le « patois auvergnat » comme on disait alors.
Incompréhensibles aux enfants. Par un fait exprès. Et ponctuées de rires d’adultes.
C’étaient la voix et les sons qui comptaient. Et même encore mieux que cela : l’adresse. Je te parle, je te raconte, je te fais rire, je te fais peur. Je te dis et tu ente

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