Vente de médicaments à la sauvette à l Ouest-Cameroun
88 pages
Français

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Vente de médicaments à la sauvette à l'Ouest-Cameroun , livre ebook

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Description

Le marché des médicaments repose à l'Ouest-Cameroun sur un système de relations. Ce marché est animé par des déviants apparents qui sont les acteurs visibles. Mais il existe un second groupe de déviants clandestins constitué d'agents véreux des secteurs sanitaires publics, des structures pharmaceutiques et du personnel de la sécurité publique. Les pouvoirs publics déploient des moyens non négligeables pour combattre ce fléau. Mais il résiste puisque la lutte est orientée seulement vers les déviants apparents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 137
EAN13 9782296689305
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vente de médicaments à la sauvette
à l’Ouest-Cameroun
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10603-1
EAN : 9782296106031

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jean-Emet Nodem


Vente de médicaments à la sauvette
à l’Ouest-Cameroun


Préface de Jean Mfoulou


L’Harmattan
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions


Alexei JONES, L’institutionnalisation de la participation de la société civile dans les politiques de développement, 2009.
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Laurier Yvon NGOMBE, Le Droit d’auteur en Afrique, 2009.
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A
Nanga Bernard
et
Tchoudjang Pouémi
PRÉFACE
Cet ouvrage de Nodem présente plusieurs analyses. Nous allons nous attarder sur les deux principales qui portent sur la description des aspects perceptibles de la vente de médicaments à la sauvette à l’Ouest-Cameroun et la reconstitution du système social obscur qui les sous-tend. La vente de médicaments à la sauvette n’est plus une surprise pour les Camerounais. Les activités frauduleuses sont devenues normales pour eux.
L’auteur de ce travail explique ce phénomène à travers l’examen de l’étendue de ses racines dans les profondeurs de notre tissu social. Ces racines ne se laissent pas voir {1} ou mieux se dissimulent derrière la carapace d’une grande probité morale. En fait, pernicieuses, elles sont constituées des acteurs sociaux dont les rôles originels sont justement orientés vers la lutte contre ces types de fléaux.
La corruption sévit dans plusieurs secteurs économiques du Cameroun. Mais dans le cas d’espèce, elle gangrène un domaine directement lié à la vie. C’est pourquoi les vendeurs de médicaments, déviants apparents ainsi que leurs complices de l’ombre, déviants clandestins, mettent tous la vie des clients-patients en danger. Ce travail montre que bien des Camerounais sont ainsi passés de vie à trépas.
Les déviants apparents et les déviants clandestins ne respectent ni la vie, ni la loi. Le symbole de miroir utilisé par Nodem nous amène à scruter ces comportements dans la société globale. Les dénonciations et les arrestations des grands commis de l’Etat en qui une partie de la "nation’’ faisait confiance, indiquent la généralisation et le caractère nocif de ces types d’acteurs sociaux agissant à visage couvert. Tout comme les vendeurs de médicaments, ils s’enrichissent en pillant les ressources destinées au développement du pays et particulièrement celles devant servir à l’insertion des jeunes sans emploi.
La multiplication des délinquants économiques et l’hémorragie financière qui s’ensuit entraînent entre autres, la recrudescence du grand banditisme ainsi que l’aventure des jeunes {2} vers des pays dits développés. Les jeunes meurent au cours de ces entreprises à grands risques à l’instar des patients qui rendent l’âme après la consommation de la nivaquine périmée à la place de l’antibiotique, produit acheté aux marchés clandestins.
Les vendeurs de médicaments à la sauvette, présentés dans cet ouvrage, usurpent les rôles de médecins et de pharmaciens. Ces faits perceptibles ne constituent cependant pas l’essentiel de ce travail. Cette appropriation frauduleuse des rôles s’inscrit dans le schéma de la culture de l’approximation déjà vulgaire au Cameroun. Les cas sont légion et vont de la légèreté dans la formation des jeunes à nos routes qui abritent des nids de poules juste après une réception des travaux effectués. Les nids de poules sont également à l’origine de moult accidents qui endeuillent des milliers de familles au Cameroun. Derrière ces pleurs se cachent des déviants clandestins qui se sont bien enrichis ; on a coutume de dire au Cameroun, en pareille situation, qu’ils se sont sucrés .
Les déviants clandestins constituent un système nébuleux dont les rôles sociaux primordiaux sont des indicateurs de rectitude morale. Comment imaginer qu’un délégué médical tienne le même langage devant les médecins et les vendeurs clandestins des médicaments ? A la vérité, le délégué médical, dans ce contexte, a plus confiance aux vendeurs à la sauvette, car il leur laisse souvent ses échantillons médicaux à vil prix. Il n’ignore pas qu’ils n’exercent pas dans leur domaine et ne seront pas en mesure de les conserver comme il se doit.
L’économie du Cameroun chemine à genoux à cause de la généralisation des déviants clandestins . On les retrouve dans tous les secteurs y compris ceux qui sont considérés comme stratégiques pour l’Etat. Finalement, on assiste à l’émergence d’une société sans foi ni loi. L’être humain n’y est plus une valeur sacrée, la loi y est perçue comme un message publicitaire, sans contrainte absolue.
La majorité du personnel de la santé publique se lance dans la conquête des gains. Cela transforme nos services de soins publics en un enfer redoutable. On est en droit de se demander si on peut encore se soigner sans crainte au Cameroun. L’auteur de cet ouvrage nous démontre que les pauvres paysans illettrés sont à la merci de ce genre de déviation. En réalité, toutes les couches sociales concernées sont celles qui sont financièrement incapables de se soigner dans les pays dits développés en cas de maladies graves.
La présence des déviants apparents et des déviants clandestins n’explique pas seule l’extension de cette activité dangereuse. La cacophonie au sein de l’équipe gouvernementale favorise aussi son expansion. Les services du ministère de la Santé publique focalisent leur attention sur les déviants apparents , simples usurpateurs de rôles en matière de santé. Le concept de déviant clandestin permet de découvrir d’autres structures étatiques normalement interpellées par cette lutte.
Ainsi, les différentes mairies qui cautionnent la présence des déviants apparents en leur vendant l’ impôt libératoire ne sont pas sous la compétence du ministère de la Santé publique. Il en est de même du sort des nombreux jeunes impliqués dans cette activité. Le ministère en charge de la Jeunesse est alors partie prenante dans cette réflexion en vue de son éventuelle reconversion professionnelle. Cette dernière ne peut être séparée de la lutte contre ce fléau.
L’inexistence d’une synergie capable de mobiliser toutes les structures de l’Etat dont le personnel se retrouve dans le système dit clandestin favorise l’émergence des vendeurs des médicaments à la sauvette. L’analyse approfondie des blocages à l’origine de difficiles collaborations entre les diverses structures est d’une imp

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