La Nature et les Risques
191 pages
Français

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Description

Les enjeux de la nature aujourd’hui et demain : sciences de la vie, alimentation, agriculture, environnement et pollution, précautions et risques. L’Université de tous les savoirs : une approche contemporaine des différents domaines de la connaissance dans un esprit qui est à la fois celui du bilan encyclopédique et celui du questionnement d’avenir. Contributions, notamment, de Claude Fischler, Didier Houssin, Axel Kahn, Pierre Lascoumes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 février 2002
Nombre de lectures 7
EAN13 9782738169563
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’équipe de l’Université de tous les savoirs était composée de : Yves Michaud (conception et organisation), Gabriel Leroux (assistant à la conception et à l’organisation), Sébastien Gokalp (programmation et suivi éditorial), Audrey Techer (documentation et suivi éditorial), Juliette Roussel (rédaction et suivi éditorial), Agnès de Warenghien (communication et production audiovisuelle), Julie Navarro (gestion), Karim Badri Nasseri (logistique), Catherine Lawless (communication et études de la mission 2000 en France).
© O DILE J ACOB, F ÉVRIER 2002 15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6956-3
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Introduction *1

Qu’est-ce que l’ Université de tous les savoirs  ? Une série de trois cent soixante-six conférences sur les sciences, les techniques, les sociétés, les productions de l’esprit et les cultures, données chaque jour de l’année 2000 par les plus grands spécialistes à l’attention d’un large public. Il s’agissait de parcourir les différents domaines de la connaissance dans un esprit qui est à la fois celui du bilan encyclopédique et celui du questionnement d’avenir.
La programmation a suivi trois étapes. D’abord il fut demandé à l’ensemble de la communauté savante quels thèmes devaient être traités. Dans un second temps, des groupes de spécialistes m’ont aidé à faire le tri des très nombreuses propositions faites (1 700). Finalement, j’ai organisé les suggestions retenues en un ordre à la fois thématique et narratif s’étendant sur toute l’année 2000.
L’ensemble du cycle des conférences a été publié une première fois en six forts volumes qui suivent exactement son déroulement. L’édition de poche reprend maintenant pour l’essentiel cet ordre en accentuant l’ordre thématique aux dépens du cycle narratif. On y retrouve donc l’essentiel des modules mais parfois complétés par des conférences données sur un autre objet. La contrainte du déroulement annuel imposait une forte linéarité et ces regroupements réintroduisent un ordre hypertextuel et des croisements souhaités dès le départ. À l’intérieur de chacun des nouveaux volumes, les conférences sont présentées dans la chronologie où elles furent données, sans redistribution des sujets.
Chaque fois que c’était possible, j’avais en effet privilégié des approches transversales portant sur des thèmes ou des objets comme la vie, les territoires, la ville, l’État, la population humaine, la matière, les thérapies, la production de la richesse, etc.
L’ensemble de ces leçons présenté maintenant sous cette nouvelle forme constitue une approche contemporaine des savoirs, des techniques et des pratiques tournée vers les questions qui nous importent en ce début de XXI e  siècle. La réflexion est appelée par la rencontre de ces approches, leur dialectique, et même leurs contradictions.
Il faisait partie du concept de l’Université de tous les savoirs que son parcours soit régulièrement complété et redéfini en fonction du développement des recherches et des questions qui apparaissent. De nouvelles conférences de l’Université de tous les savoirs ont commencé en juillet 2001 et se poursuivent depuis octobre de la même année à un rythme hebdomadaire, tous les jeudis.
Elles feront l’objet de publications régulières et sont d’ores et déjà accessibles sur le site www.tous-les-savoirs.com qui est appelé à devenir le portail d’accès à cette connaissance en mouvement.
Yves Michaud

*1 . Le comité de choix de sujets pour les sciences était composé de : Jean Audouze (Palais de la découverte), Sébastien Balibar (École normale supérieure), Jean-Pierre Changeux (Collège de France), Alain Connes (Collège de France), Odile Eisenstein (Université Montpellier-II), Élisabeth Giacobino (École normale supérieure), Étienne Klein (CEA), Christian Minot (Université Paris-VI), Guy Ourisson (président de l’Académie des sciences). Pour les techniques et les technologies, le comité était composé de : Jean-Jacques Duby (École supérieure d’Électricité), Robert Ducluzeau (INRA), Jean-Claude Lehman (Saint-Gobain), Jacques Levy (École des mines de Paris), Joël Pijselman (EURODIF), Didier Roux (Rhône-Poulenc et CNRS). Pour les sciences humaines et sociales, le comité était composé de : Olivier Houdé (Université Paris-V), Françoise Héritier (Collège de France), Catherine Labrusse (Université Paris-I), Jean-Hervé Lorenzi (Université Paris-IX), Pascal Ory (Université Paris-I), Denise Pumain (Université Paris-I), François de Singly (Université Paris-V).
La biodiversité *1

par J EAN- C LAUDE M OUNOLOU

La biodiversité ne fait pas l’objet d’une discipline scientifique à proprement parler, elle est à un carrefour de rencontres entre les disciplines scientifiques, des sciences biologiques, des sciences physico-chimiques pour ce qui est de l’environnement, des sciences humaines et sociales.
Ce carrefour, nous sommes tous convaincus qu’il existe. La biodiversité, c’est la variété du monde vivant autour de nous : les arbres, ceux qui ont subi la tempête mais aussi ceux qui y ont résisté, c’est aussi les poissons qui vont se trouver prisonniers dans des mares quand les crues seront terminées, c’est aussi les microbes, les virus, c’est aussi les prions.
Cette biodiversité a des fonctions. D’abord, pour chacun de nous, c’est une ressource dans la vie quotidienne. Nous avons besoin de manger, de nous vêtir, de nous chauffer. C’est une ressource renouvelable, susceptible cependant d’épuisement, mais c’est aussi une ressource que l’homme a appris à renouveler et à enrichir. Bien entendu, c’est un champ d’activité et de profit pour la société, c’est un champ où la recherche trouve des objets à la hauteur de sa mission, où la conservation issue d’un projet de société trouve des moyens et des champs d’action, où la gestion va tâcher de faire l’usage que l’homme souhaite de ces ressources biologiques et va les administrer. La biodiversité, c’est enfin une image de nous-mêmes et des autres êtres vivants dans une vision éthique, avec des droits et une éducation.
La biodiversité telle que nous la vivons, nous, Parisiens, femmes et hommes de pays riches et développés, nous la vivons comme le symbole de la nature, dans la beauté et la diversité de son paysage. Lorsque nous nous sentons sentimentalement, viscéralement attachés à la biodiversité, nous commençons par penser à ça. Par contre, une mère de famille en pays tropical plutôt pauvre, quand elle pense à la biodiversité, pense à des choses beaucoup moins riches, peut-être tout aussi diverses pour le biologiste, avec lesquelles elle va nourrir sa famille : quelques petits piments, jaunes, verts, rouges, de plusieurs variétés, des pastèques, différents types d’arachides. La voilà la biodiversité. C’est celle aussi avec laquelle nous vivons. Et une bonne partie de l’humanité s’intéresse à la biodiversité parce qu’elle a besoin de vivre.
D’un point de vue plus scientifique, ce que je retrouve quand je lis les livres des gens compétents me donne le vertige : vertige du temps et vertige des nombres.
Si nous parlons en espèces, dans les recensements des systématiciens des années 1990, sont répertoriées un million six cent mille espèces mais le total estimé est probablement dix voire cent fois plus. Vertige devant l’inconnu.
Et là-dessus, on m’explique, sans me définir très clairement ce qu’est la domestication, qu’à peine quelques milliers de ces espèces sont de façon directe ou indirecte sous la tutelle de l’homme. Le reste, est-ce une richesse ? Est-ce un fardeau ? Faut-il aller en chercher d’autres, puisque nous en utilisons déjà si peu dans ce que nous connaissons ?
Le vertige s’accroît si je parle en termes de renouvellement. Les paléontologues, les biologistes de l’évolution nous enseignent que la demi-vie moyenne d’une espèce à la surface de la planète est de l’ordre du million d’années. À comparer aux trois et quelque milliards d’années que la vie a déjà vécu sur la Terre. Ce qui veut dire qu’il en est passé des espèces sur les sites sur lesquels nous vivons ! Combien sont nées ? Combien ont disparu ? Les nombres sont tellement grands. Je ne sais pas faire le calcul.
Et si je m’intéresse maintenant aux individus, vous trouverez que la vie moyenne d’un individu est, en général, de moins d’une année. Certes, il y a des micro-organismes qui vivent quelques dizaines de minutes ou quelques heures, des végétaux qui sont annuels, d’autres qui sont bisannuels, d’autres qui sont pérennes. Nous sommes parmi les espèces qui vivent relativement longuement. Les arbres encore plus. Et vous avez, bien entendu, senti les effets de la tempête dans cette vision. Les mêmes livres nous disent que tous ces individus sont génétiquement différents. Chacun de nous certes se reconnaît comme partie prenante d’une espèce, mais sait aussi qu’il est différent de son voisin, différent de son père, de sa mère, sait que ses enfants lui ressemblent sans être identiques à lui. C’est pour ça que j’ai le vertige des nombres, c’est aussi pour ça que j’ai le vertige du temps.
C’est donc clair : cette biodiversité bouge tout le temps. C’est ce que j’appelle un « système en devenir ».
Pourquoi alors vivons-nous une période de tension, d’inquiétude à propos de cette biodiversité ? Parce que le temps de cette biodiversité — mais je devrais dire « les temps », tous ceux q

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