Le citoyocène, un nouveau futur
68 pages
Français

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Le citoyocène, un nouveau futur , livre ebook

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Description




Débats intergénérationnels sur l'avenir de notre société




Ils étaient quatre, comme les mousquetaires. Françoise, Jean, Julie et Kevin, dont les prénoms trahissent les âges, ne se sont pas affrontés à fleurets mouchetés mais ne manquaient pourtant pas de panache. D’autant plus que le combat en valait la peine, réunissant boomers et millenials, afin d’acter une rupture générationnelle ou d’imaginer un futur commun.


Une nouvelle fois, il apparaît que le dialogue, comme la prise en compte de l’altérité, génère des solutions nouvelles. D’où ressurgit cette vieille idée du civisme dont on avait oublié qu’elle était particulièrement inclusive, et dont on mesure, face à une quadruple complexité du monde actuel : environnementale, économique, sociale et générationnelle, qu’elle peut guider une nouvelle phase de l’humanité.


Le citoyocène succédant à l’anthropocène dans une nouvelle rencontre entre un consommateur frugal et un citoyen gourmand.






Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381538099
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN : 9782381538099
 
L’œuvre présente sur le fichier que vous venez d’acquérir est protégée par le droit d’auteur. Toute copie ou utilisation autre que personnelle constituera une contrefaçon et sera susceptible d’entraîner des poursuites civiles et pénales.
 
 
 
Le citoyocène, un nouveau futur
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité

Pierre Tabarin
Le citoyocène, un nouveau futur

 
 
La vraie générosité envers l’avenir
consiste à tout donner au présent.
Albert Camus
 
La rencontre
Ils avaient été sélectionnés dans le cadre d’un grand concours organisé par un collectif de presse qui souhaitait permettre à deux générations de s’exprimer longuement. Ce collectif original regroupait un grand quotidien national, Le Figaro , un grand quotidien régional, La Dépêche du Midi , un magazine féminin, Marie Claire , une chaîne de télévision, LCI , et Brut comme média internet. Ces divers médias avaient en effet pris au mot l’engagement du président de la République qui, lors d’un discours post-pandémie de la covid-19, avait déclaré : « C’est un enjeu national que de réconcilier les diverses générations. La République française c’est la solidarité intergénérationnelle, c’est la fraternité. Aussi devons-nous tous œuvrer à réduire les fractures. La France a besoin de tous ses enfants. » C’est ainsi qu’à l’occasion de la fête des grands-mères qui eut lieu deux semaines après ce discours, divers rédacteurs se rendirent compte que leurs éditoriaux du jour avaient un point commun : les boomers et les millenials. Ce qui leur donna l’idée de se rencontrer et d’imaginer un concours qu’ils avaient appelé Boomer 1-Millenial 1.
Leur idée était de faire appel, d’une part, à tous les jeunes de 25 à 38 ans, ceux que l’on nomme les millenials, et d’autre part, à ceux que l’on qualifie de boomers c’est-à-dire nés après-guerre, ayant entre 60 et 65 ans, et qui sont en fait en tout début de retraite. À tous ceux qui voulaient participer au concours, il était demandé d’adresser, sur le thème de la relation intergénérationnelle, un texte d’une page et une vidéo de deux minutes afin d’exprimer leur point de vue. Puis un jury constitué des rédacteurs en chef des cinq médias concernés décidera de sélectionner quatre contributions : deux millenials et deux boomers, à chaque fois un homme et une femme. Et pour que le concours fût attractif, il était prévu que les lauréats bénéficieraient d’un séjour de quinze jours (tous frais payés naturellement) : la première semaine dans un très bel établissement de Deauville, et la seconde dans un non moins bel établissement à Marseille. Les organisateurs ayant souhaité les dépayser en dehors de leurs régions de résidence soit dans une petite ville renommée puis dans une grande métropole, l’une au nord, l’autre au sud. La première toute en réserve normande et la seconde forte de son exubérance méditerranéenne. À charge pour eux d’établir un rapport de leurs échanges, qui serait édité et constituerait la base d’un reportage vidéo que LCI prévoyait de diffuser, puisqu’il leur était demandé un travail de synthèse issu de plusieurs heures de rencontres quotidiennes.
Ce n’était ni une compétition du style Koh Lanta ni une émission de téléréalité. C’était une volonté très sincère d’aller plus avant, en complément de toutes les études sociologiques ou marketing sur le sujet. Et ce, en mettant en situation de dialogue des personnes directement concernées, ne se connaissant pas, mais sensibles au thème proposé car ayant déjà une expression formalisée sur celui-ci. C’est ainsi que Kevin, Élodie, Jean et Françoise firent connaissance et se mirent au travail. Ils commencèrent par échanger leur fiche de présentation que les organisateurs avaient rédigée, puis ils profitèrent de la température toujours très clémente de ce mois de septembre à Deauville pour définir leur plan de travail.
 
Françoise, née le 12 octobre 1960 à Metz, allait prendre sa retraite de cadre dans quelques semaines, après une carrière bien remplie dans l’industrie où elle occupa diverses fonctions de production et de gestion. Ingénieure de formation, elle en avait la rigueur, le goût pour la rationalité et la confiance en la science. Elle n’avait jamais quitté sa Lorraine natale, où elle avait vécu tous les drames de la désindustrialisation régionale, mais tout en restant confiante en l’avenir, convaincue que la destruction créatrice chère à Schumpeter était inévitable. Mère de deux enfants et grand-mère de trois petits-enfants, elle avait toujours été une citoyenne active, ne manquant jamais une élection, fidèle à des valeurs traditionnelles. C’est ainsi qu’au premier tour de la présidentielle de 2017, elle avait voté Fillon, puis Macron au second tour. Son mari, professeur de sciences économiques à la Faculté, était comme elle passionné par la vie politico-économique, mais penchait plus à gauche, lecteur régulier d’ Alternatives Économiques . Leurs enfants ayant acquis ainsi, assez rapidement une culture comparative quant aux avantages et inconvénients de l’ordo-libéralisme des voisins allemands ou de la planification étatique. Sa note qui séduisit les jurés et qui l’amena à Deauville était donc très claire.
« Boomers et millenials c’est du marketing ! Cela n’a aucune réalité spécifique car l’histoire nous a enseigné qu’il y avait toujours des écarts entre générations. Écarts dus à l’évolution de la technologie car les mœurs suivent celle-ci et la loi suit les mœurs. Écarts dus à l’évolution des idées, soit du fait des progrès de la science, soit sous l’influence de militants qui, sous couvert d’une nouvelle cause, recyclent les vieilles idées concernant le besoin d’un homme nouveau. En outre, bien des textes anciens témoignent que ce qui paraît comme des phénomènes nouveaux n’est que l’expression de ce qu’ont toujours été les préoccupations des humains. Moi, je crois aux grands textes, relisant régulièrement L’Iliade et l’Odyssée , convaincue qu’Homère nous avait déjà tout décrit des passions humaines, de la lâcheté et du courage. Ce qui n’altère en rien mon intérêt pour Stendhal et Balzac. La comédie humaine étant pour moi la condition humaine.
Cessons de survaloriser ce débat, car chaque génération apporte son lot de réussites et d’échecs puis de ce qui apparaît, une ou deux générations plus tard, comme des erreurs. La complexité du monde a, sans doute, toujours existé et rien ne prouve qu’elle était moindre ou plus facile à vivre au temps de Cro-Magnon qu’aujourd’hui. La complexité du monde, la difficulté de vivre n’est pas une notion absolue, mais une situation relative tant par rapport à un collectif que par rapport à une personne. Vivre en tribu, sans habitat confortable, à la merci du climat et des animaux féroces était sans doute pire que la vie collective actuelle. Mais il se peut aussi que certains, à cette époque, aient eu une vie plus agréable que d’autres, comme ce fut le cas à toutes les époques et l’est encore.
Aussi cessons de tout chercher à catégoriser, et finalement à vouloir toujours trouver des bons et des méchants. En particulier parce que Pascal nous a enseigné que “qui veut faire l’ange fait la bête.”
Pour moi Boomer 1-Millenial 1, cela n’a aucun sens et c’est parce que je veux dénoncer cette imposture que je participe au concours. Pour, si je suis qualifiée pour la phase finale, de l’intérieur mettre un coup d’arrêt à ce débat, sans âge, sans fin, sans intérêt. »
Ainsi Françoise était-elle d’un caractère tranché, d’une volonté sans faille, forte d’une longue expérience des situations difficiles. En outre, sa position de femme, dans un métier essentiellement masculin, lui avait montré que l’on s’impose, non pas en se comportant en victime, mais en convainquant par la rationalité du propos tenu et sa cohérence opérationnelle. L’idéologie, très peu pour elle, m

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