Bourgogne/Franche-Comté : soeurs ou rivales ?
167 pages
Français

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Bourgogne/Franche-Comté : soeurs ou rivales ? , livre ebook

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Description

Comtois et Bourguignons se connaissent mal et une méfiance réciproque subsiste, malgré des rapprochements récents. Cet ouvrage analyse leurs relations depuis l'Antiquité jusqu'aux récentes propositions de la commission Balladur censées les fusionner. Il montre comment aurait pu se cristalliser une grande région du Centre-Est. Mais l'histoire en a décidé autrement. Ce livre vient à un moment où la réforme administrative, notamment celle des régions, redevient d'actualité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 78
EAN13 9782336275642
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des Figures
Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7 Figure 8 Figure 9 Figure 10 Figure 11 Figure 12 Figure 13 Figure 14 Figure 15 Figure 16 Figure 17 Figure 18 Figure 19 Figure 20 Figure 21 Figure 22 Figure 23 Figure 24 Figure 25 Figure 26 Figure 27 Figure 28 Figure 29 Figure 30 Figure 31 Figure 32 Figure 33
Sommaire
Table des Figures Collaborateurs : Page de Copyright Page de titre Historiques - dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland Deux régions pour un seul territoire ? De désunions en réunions (I er siècle avant J.C. / 1330) Les deux unions et l’autonomie comtoise (1330-1678) Des provinces aux départements et les débuts du régionalisme (1678-1880) Régionalisme et projets de régionalisation (1880-1947) La régionalisation en marche : Bourgogne et Franche-Comté s’ignorent (1947-1990) Deux régions différentes mais en voie de convergence De la méconnaissance à la reconnaissance (1990-2009) Bourgogne/Franche-Comté : fusion ou effusions ? Bibliographie
Collaborateurs :
Patrick Mille : Réalisation des cartes et mise en pages
Claire Francart : Relecture du texte
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanl@wanadoo.fr
9782296112582
Bourgogne/Franche-Comté : soeurs ou rivales ?

Robert Chapuis
Historiques
dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland
La collection “Historiques” a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d’étude et des périodes historiques.
Elle comprend deux séries : la première s’intitulant “travaux” est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l’accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la seconde, intitulée “Sources”, a pour objectif d’éditer des témoignages de contemporains relatifs à des événements d’ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l’historien.
Série travaux
Pascale PELLERIN, Les philosophes des Lumières dans la France des années noires : Voltaire, Montesquieu, Rousseau et Diderot, 1940-1944, 2009 .
Didier CHAUVET, Georg Elsner et l’attentat du 8 novembre 1939 contre Hitler , 2009.
Ayant longtemps enseigné la géographie, aussi bien à l’Université de Franche-Comté qu’à l’Université de Bourgogne, j’aime à dire que j’ai désormais la « double régionalité ». D’autant que j’ai écrit aussi bien sur la Franche-Comté ( Atlas de Franche-Comté , Les ruraux du Doubs dans les années 1970-1980 et récemment, La Haute Vallée de la Loue (2006), Vers des campagnes citadines : . le Doubs (1975-2005) (2007), que sur la Bourgogne: L’agglomération dijonnaise (1988) ; Dijon (1989, 2004), ; Mâcon (2005); Chalon-sur-Saône (2005) ; Auxerre (2005) ; Nevers (2005) ; Côte-d’Or (1995, 1997); Bourgogne (1985, 1987, 1988, 1994, 1996, 2001, 2004).
Au cours de ces nombreuses années, j’ai eu souvent l’occasion de constater, alors que leurs deux régions sont voisines et que, apparemment, aucun obstacle géographique notable ne les sépare, combien Bourguignons et Comtois se méconnaissent et combien perdure une méfiance réciproque. La curiosité m’a poussé à connaître les raisons de cette situation. Mes recherches ont montré que le sujet n’avait guère intéressé les historiens, aussi bien comtois que bourguignons. Il m’a fallu alors rassembler la documentation historique existante, très éparse, et contacter, pour la partie contemporaine, des personnes et des organismes susceptibles de m’éclairer sur la question. Une première synthèse de ces recherches a été présentée à l’Université pour Tous de Bourgogne en 2006-2007, puis à l’Université Ouverte de Franche-Comté, en 2007-2008. Ces conférences ayant, je crois, intéressé mes auditeurs, j’ai pensé en faire profiter un public plus large, sous la forme plus élaborée d’un livre.
Tout au long de leur histoire, les deux régions et leurs deux capitales se sont toujours jalousées, souvent querellées, parfois combattues, et finalement rarement entendues, alors qu’elles sont voisines et que bien des traits de leur configuration géographique devraient les pousser à s’entendre, sinon à s’unir. Or il se trouve que le nouveau millénaire a vu leurs relations se dégeler, à la fois au niveau politique, universitaire et économique. Le moment semble donc venu de mieux comprendre les raisons de cette longue bouderie, d’analyser les facteurs de ce réchauffement et, pourquoi pas, d’apporter une pierre à la réconciliation.
Plus précisément, la question qui se pose est donc de comprendre pourquoi la Bourgogne et la Franche-Comté, qui se sont « formées autour d’une convergence privilégiée d’itinéraires, dans un des plus anciens carrefours de l’Europe » [17] , qui ont vécu à plusieurs reprises sous les mêmes princes et qui ont porté le même nom (la Franche-Comté s’est longtemps appelée « Comté de Bourgogne ») n’ont finalement pas formé une seule entité, notamment dans les années soixante, lorsqu’elles se sont constituées en deux régions administratives différentes, alors que la plupart des projets de découpage de la France penchaient vers la formation d’une seule grande région du Centre-Est ?
La réponse n’apparaît ni simple, ni évidente car interviennent à la fois la géographie (au sens de « faits géographiques ») et l’histoire (au sens de « événements du passé »). Comme l’explique le géographe Jean-Christophe Victor (l’auteur du Dessous des cartes , sur Arte), « la géographie exerce une contrainte sur les hommes et leurs activités, et réciproquement. Tout événement se trouve influencé par le lieu où il se déroule, et influence à son tour l’action individuelle ou collective (…). Tout le problème étant évidemment de soupeser, dans la mesure où c’est possible, le poids de la géographie et celle de l’histoire ! ».
Ainsi, avant d’envisager l’histoire de leurs relations, je m’intéresserai à la géographie des deux régions, géographie entendue ici au sens de « l’organisation physique du territoire », de façon à en mieux soupeser les contraintes et les atouts.
Deux régions pour un seul territoire ?
Les territoires bourguignons et comtois dont il sera question dans cet ouvrage correspondent aux limites actuelles des deux régions. Je ne prendrai pas en compte les changements de limites que les deux provinces ont historiquement connus : j’en rappelle seulement ici les principaux traits.
La Bourgogne actuelle diffère sensiblement du duché du même nom, devenu province après son annexion à la France en 1478. Par rapport à l’ancienne province, en simplifiant beaucoup, elle s’est agrandie de la Nièvre (ex-Nivernais, incorporé à la région un peu malgré lui, sa préférence allant à son intégration à une région Centre) et du nord de l’Yonne (région de Sens), mais elle a perdu le département de l’Ain, rattaché à la région Rhône-Alpes.
La Franche-Comté actuelle, dont les limites historiques ont relativement peu varié, s’est tout de même augmenté du Pays de Montbéliard, annexé militairement en 1793, et du Territoire de Belfort : traditionnellement rattaché à l’Alsace, celui-ci s’est trouvé finalement incorporé au département du Doubs après 1871, l’héroïque résistance de Denfert-Rochereau et le fait que l’on y parlait français lui ayant permis d’échapper à son intégration dans l’Empire allemand.
La Bourgogne et la Franche-Comté sont organisées autour d’un couloir de plaines, parcouru par la Saône et le cours inférieur du Doubs, qui relie le sud et le nord de l’Europe et se trouve encadré par des hauteurs qui le bordent à l’est et à l’ouest ( fig. 1 ).

Un couloir et deux rivières
Le couloir de plaine qui forme le cœur des deux régions prolonge vers le nord celui de la vallée du Rhône et ouvre un passage entre la Méditerranée et l’Europe occidentale, centrale, orientale et scandinave. Mais, alors que les plaines de la vallée du Rhône forment un sillon étroit et barré de défilés et que les passages vers l’est ou l’ouest, entre Massif central et Alpes, sont peu nombreux (vallée de l’Isère) ou difficiles (dépression de Saint-Etienne), ce sillon se dilate au nord de Lyon en une plaine large d’une centaine de kilomètres, car l’arc jurassien oblique vers le nord-est. A l’exception de la Dombes, rattachée à Rhône-Alpes, c’est autour de cette ample dépression, encadrée de reliefs généralement moins élevés et plus ouverts que les Al

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