Cahiers Albert Cohen n°28
107 pages
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Cahiers Albert Cohen n°28 , livre ebook

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Description

En 1998, Les Cahiers Albert Cohen (n° 8) faisaient paraître un « numéro anniversaire » pour les trente ans de Belle du Seigneur. Pour saluer les cinquante ans du chef-d'oeuvre, ce numéro des Cahiers publie une série d'études sous l'intitulé « nouvelles approches ». Certaines complètent, prolongent et enrichissent des recherches entamées depuis longtemps sur des dimensions cardinales de l'oeuvre (la violence et le sacré, l'imaginaire sexuel, l'intertextualité, l'humour, l'ironie, le lexique de l'amour ou la poétique des incipit), d'autres explorent des thèmes inédits (l'ennui, la figure du pervers narcissique, la mimicry des études postcoloniales) ou risquent des hypothèses nouvelles (faut-il postuler un « narrateur » dans Belle du Seigneur ?). Contributions de Carole Auroy, Baptiste Bohet, Jérome Cabot, Valeria Dei, Marc Hersant, Antonia Maestrali, Anne-Marie Paillet, Alain Schaffner, Anaëlle Touboul, Joëlle Zagury...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 septembre 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782304048650
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cahiers Albert Cohen
n o 28
Belle du Seigneur , cinquante ans :
nouvelles approches
Éditions Le Manuscrit
Paris
ISBN 9782304048650
© Octobre 2020


Dans la même collection
Cahiers Albert Cohen n° 8, Lectures de Belle du Seigneur , 2008
Cahiers Albert Cohen n° 13, Visages d’Albert Cohen , 2013
Cahiers Albert Cohen n° 15, Ô vous frères humains , 2005
Cahiers Albert Cohen n° 16, Écriture et identité : Hommages à Norman David Thau , 2006
Cahiers Albert Cohen n° 17, Albert Cohen et la modernité littéraire , 2007
Cahiers Albert Cohen n° 18, Animal et animalité dans l’œuvre d’Albert Cohen , 2008
Cahiers Albert Cohen n° 19, Cohen « humorialiste » : Hommages à Judith Kauffmann , 2009
Cahiers Albert Cohen n° 20, La folie dans l’œuvre d’Albert Cohe n, 2010
Cahiers Albert Cohen n° 21, Figures de l’étranger , 2011
Cahiers Albert Cohen n° 22, Retour sur Mangeclous , 2012
Cahiers Albert Cohen n° 23, La géographie imaginaire d’Albert Cohen , 2013
Cahier Albert Cohen n° 24, Théâtralité d’Albert Cohen , 2015
Cahier Albert Cohen n° 25, Albert Cohen : la littérature à l’épreuve , 2016
Cahier Albert Cohen n° 26, La parole dans l’œuvre d’Albert Cohen , 2017
Cahier Albert Cohen n° 27, Albert Cohen, les arts et la création , 2018


Avant-propos
Philippe Zard, Alain Schaffner
Les ritu els sont ce qu’ils sont, les commémorations valent ce qu’elles valent. En 1998, Les Cahiers Albert Cohen (n o 8) faisaient paraître un « numéro anniversaire » pour les trente ans de Belle du Seigneur ; dix ans plus tard, en 2008, nous décidions de republier ce numéro historique chez notre nouvel éditeur, les éditions du Manuscrit, pour marquer cette fois les quarante ans du roman. Il était donc naturel que l’Atelier Albert Cohen choisît de célébrer le cinquantenaire du chef-d’œuvre par une nouvelle journée d’étude, dont nous sommes heureux de présenter aujourd’hui les Actes.
« Belle du Seigneur, nouvelles approches ». L’expression mériterait quelques nuances (sinon un point d’interrogation) car en réalité le panorama intellectuel présenté par ce volume d’études ne dépaysera pas outre mesure les lecteurs familiers de la critique cohénienne depuis trente ans. Pour l’essentiel, il s’agit bien de compléter, d’enrichir, de discuter les études et interprétations antérieures, dans la multiplicité de leurs cheminements et méthodes, tels que la collection des Cahiers, le colloque de Cerisy ( Albert Cohen dans son siècle ) et les très nombreux ouvrages de référence sur l’écrivain les avaient depuis longtemps engagés. Carole Auroy poursuit et renouvelle, à la lumière de Michel Serres et de René Girard, la lecture philosophique de l’œuvre de Cohen, pour y observer la manière dont s’y agence, selon un sens très romanesque de la complexité, les rapports entre tragique et pitié, violence et sacré ; Alain Schaffner apporte une nouvelle contribution à l’étude de l’intertextualité cohénienne en confrontant deux romans et leurs deux « belles » éponymes ( Belle de jour de Joseph Kessel et Belle du Seigneur ). Joëlle Zagury, dans son article sur l’imaginaire de la virilité, s’inscrit à sa manière dans les pas des études capitales d’Évelyne Lewy-Bertaut et de Nathalie Fix-Combes, qu’on n’avait pas encore l’habitude d’étiqueter « études de genres ». Les articles d’Anne-Marie Paillet – sur les jeux de l’humour et de l’ironie dans les séquences de « prières » – et de Jérôme Cabot sur la poétique des incipit sont de stimulants prolongements de leurs études antérieures sur les feuilletés énonciatifs et la polyphonie. Baptiste Bohet démontre à nouveau, par son étude de « l’amour en quantité », les apports de l’approche lexicométrique : par quels mots « le livre de l’Amour » désigne-t-il l’amour ?
Quelques notions ou théories sont mises à l’épreuve pour la première fois dans la critique cohénienne : Antonia Maestrali aborde la question toujours délicate de « l’ennui », moins comme thème que comme effet littéraire ; Anaëlle Touboul s’interroge ainsi – pour la réfuter – sur la pertinence de la catégorie très en vogue de « pervers narcissique » lorsqu’il s’agit de caractériser Solal. Valeria Dei mobilise la notion de « mimicry » (mimétisme), empruntée aux études postcoloniales, pour reconsidérer les thèmes de l’assimilation. Et Marc Hersant, appuyé sur Käte Hamburger, aventure de belles hypothèses sur l’absence de narrateur dans Belle du Seigneur, éclairant la tension entre « soliloque auctorial » et « foisonnement fictionnel ».
Si 2018 fut une année Belle du Seigneur , c’est aussi qu’elle fut marquée par la parution, dans la collection Quarto (Gallimard), d’une nouvelle édition en un volume de la tétralogie romanesque d’Albert Cohen 1 , initiative dont l’ambition était de faire apparaître pour la première fois l’univers fictionnel de l’écrivain dans son unité de conception… Belle du Seigneur y apparaît sous son vrai jour : non un roman jailli tout armé des années soixante, mais le dénouement d’une saga conçue – et largement écrite – dans les années trente. Arrachant le chef-d’œuvre à son splendide (mais illusoire) isolement, rendant au cycle romanesque le titre générique ( Solal et les Solal ) auquel l’écrivain n’avait renoncé qu’à contrecœur, cette édition fut aussi l’occasion de prendre en compte, dans l’appareil critique, trois décennies d’études cohéniennes, dont les Cahiers auront été le laboratoire privilégié. Elle représente en ce sens l’aboutissement d’un travail collectif.


1 Solal et les Solal : Solal, Mangeclous, Les Valeureux, Belle du Seigneur , édition présentée et annotée par Philippe ZARD, Quarto, Gallimard, 2018, 1664 p. Cette édition inclut les quatre romans d’Albert Cohen, un dossier illustré (« Albert Cohen. Vie et Œuvre » établi par Emmanuelle Garcia et Anne-Carine Jacoby) ainsi que deux textes en annexe : Combat de l’homme d’Albert Cohen (première réédition depuis 1942) et le témoignage d’Anne-Marie Boissonnas-Tillier : « A propos de la première version de Belle du Seigneur » (édité pour la première fois en 1992 par les Cahiers Albert Cohen ). Le volume comprend les textes suivants :
- une introduction générale : « Solal et les Solal : le roman introuvable » (p. 11-23),
- une présentation de Solal (p. 69-79),
- une présentation de Mangeclous (p. 339-349),
- une présentation des Valeureux (p. 657-665),
- une présentation de Belle du Seigneur (p. 873-885),
- une présentation de Combat de l’homme (p. 1617-1620).
Les textes sont accompagnés d’environ 1200 notes de bas de page.


Études


Le tragique et la pitié dans Belle du Seigneur
Carole Auroy
Université d’Angers, CIRPaLL (EA 7457)
L’invitation à tenter de « nouvelles approches » de Belle du Seigneur me pousse à poursuivre une réflexion entamée jadis, à l’occasion d’une autre date marquante pour les études cohéniennes, le colloque de Cerisy qui se donnait pour objet en 2003 de replacer l’écrivain dans son siècle 2 . Les travaux de René Girard m’avaient alors guidée pour montrer à l’œuvre chez Albert Cohen une vérité romanesque qui exhibe la logique mimétique des comportements humains – une vérité romanesque voilée, comme le veut sa modalité exploratoire, faite de lucidité sur les mécanismes révélés et d’une soumission résiduelle qui rend sensible leur puissance. Solal, était-il montré, demeure obscurément soumis à l’engrenage qui retourne en rivalité la fascination par l’autre, alors même qu’il adopte une posture romantique d’originalité. Il reste aujourd’hui à élargir la réflexion au-delà du désir mimétique qui circule entre les individus, pour considérer les analyses de Girard sur la gestion, par les communautés humaines, de la violence qu’ils induisent. En bonne logique girardienne, j’adopterai un médiateur pour l’accès à sa pensée, à savoir Michel Serres, et plus particulièreme

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