Capitalisme et anticapitalisme
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Capitalisme et anticapitalisme , livre ebook

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Description

Tout le monde, à gauche, se gargarise du grand Satan qu’est le capitalisme, tout le monde à droite se bat les flancs avec le « libéralisme ». Il va être temps de rétablir « le sens des mots ». La critique marxiste, en tant qu’école de pensée, conserve une part de pertinence, tout comme ses trois rivales en économie politique, les « libéraux », les sociaux-démocrates et les chrétiens sociaux. En un positionnement froid du regard, il s’agit de cerner ce qu’est au juste le capitalisme en lui-même pour déterminer les possibilités qui s’ouvrent à notre désir de justice et éliminer les impasses dans lesquelles nous enferme le parti pris.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 octobre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414476954
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-47694-7

© Edilivre, 2020
Vous commencez tous à me faire ch… avec le capitalisme !
Diogène
Si j’avais le pouvoir, je commencerais par rétablir le sens des mots.
Confucius
Prologue
« Où as-tu appris l’économie ? » – En fait, je n’ai pas appris l’économie, stricto sensu , telle qu’on l’enseigne au lycée et à la fac, avec toute sa technicité et ses notions absconses qui échappent non seulement au grand public mais à des Grands comme De Gaulle ou Mitterrand. Pourtant, ce sont eux les Grands. Il n’y a évidemment pas à mépriser les soutiers des sciences économiques (parce que c’est eux qui bossent, pas les Grands) mais il faut reconnaître que leur expertise n’est pas toujours d’un grand secours aux Princes qui nous gouvernent. L’économie est une science encore moins exacte que la médecine ou la météo et ses docteurs se pressent en vain au chevet de la société. Des oasis de savoir pointu dans un désert d’incertitude. Par rapport au commun (dont moi), juste « quelques lacunes dans leur ignorance », comme dit le professeur Jacquard à propos des scientifiques en général, lui le premier.
Aussi bien, ce que j’ai appris, ce n’est pas exactement l’économie mais l’économie politique. Science aussi « spéculative » (hou !) qu’on voudra mais sans laquelle l’économie n’est qu’une science sans conscience. La conscience, ici, étant simplement la conscience citoyenne, alias celle du Prince, seule juge du bien pour la Cité. Les économistes ne sont que des experts auprès de ce tribunal. Du mien, entre autres, comme il devrait être celui de tous.
Le citoyen-Prince n’a donc pas de complexe à avoir. Pour délibérer du juste, il n’a pas besoin d’une peau d’âne délivrée par la Faculté. Mais il a besoin d’avoir appris la marche générale des affaires. Un double panorama, en réalité, celui, objectif, de l’économie-monde (avec sa macro-physique et sa microphysique), et celui, intellectuel, des systèmes de pensée concurrents qui s’essaient à en donner une vue cavalière. Si on veut, le citoyen-Prince est un juge qui, évidemment, a besoin de connaître les lois mais qui a encore plus besoin de conduire ses pensées par ordre et, pour cela, d’avoir une vue d’ensemble le rendant capable de ne pas se laisser promener par le verbiage des spécialistes. La technicité est chose respectable, et appréciable, mais il est vital, pour la démocratie du moins, qu’elle n’impose pas à tous l’art pour l’art d’une académie hors d’atteinte. Bref, l’économie proprement dite doit être surplombée par l’économie politique.
Après d’autres, j’ai recensé (on le verra) quatre économies politiques savantes (auxquelles il faut ajouter deux « gangstérismes » économico-politiques, l’ultra libéral et le lénino-stalinien, ainsi que la singulière « économie politique » des autres fascismes, pure et simple économie de guerre en vue de la prédation, comme celle des narcos ). La question que peut alors se poser le lecteur est de savoir à laquelle des quatre écoles de pensée je m’apparente. En effet, si je n’en suggère pas une cinquième – et si je prétends faire des lois ! – il faut bien que je penche vers l’une ou vers l’autre.
Le plus fort, c’est que c’est seulement maintenant que je me pose la question, un peu comme si, jusqu’ici, j’avais secrètement refusé de m’avouer « où » se situait ma pensée profonde.
Eh bien, ce n’est plus un secret. Si on additionne ma citation (inventée) de Diogène, plus loin (« je ne suis pas anticapitaliste, je suis a-capitaliste »), mon hérédité politique métisse (« fils naturel de Proudhon et de la démocratie chrétienne » évoluant naturellement en « chouan rouge »), mon indifférence profonde aux winners et ma morale aristocratique (pléonasme) qui ne saurait sacraliser les besoins ( a fortiori quand ils sont artificiels), le résultat est sans appel : ma pensée rejoint assez nettement celle des « chrétiens sociaux ». Evidemment, je figure un drôle de chrétien moi qui suis devenu définitivement agnostique il y a très longtemps. Et un drôle de « social » moi qu’insupportent les « revendications », ou plutôt les criailleries des esprits revendicatifs, réclameurs, resquilleurs.
Où ai-je commencé, donc, à apprendre « l’économie » ? Chez Marx, c’est-à-dire dans les sphères militantes cégéto-communistes des années 70. Grâce à des stages de différents niveaux. En sortant du stage « moyen », je tombai sur un camarade chevronné qui me dit : « Avec ça, maintenant, tu vas pouvoir contrer efficacement ton patron ». A vrai dire, je doutais déjà que la « théorie », que j’avais pourtant absorbée avec gourmandise, ait une quelconque application directe sur le plancher des vaches, à savoir les revendications que je portais en réunion des délégués du personnel. Il me manquait sans doute cette radieuse foi du charbonnier – pensée magique, en fait – qui passe sans transition de l’infiniment grand à l’infiniment petit.
Il me manquait surtout cette malhonnêteté ingénue qui persuade les simples que l’orthodoxie est consubstantielle à la vérité. Que dis-je, à la réalité ! Si on préfère, le ver philosophique était déjà dans le fruit de mon héroïsme militant.
J’ai sous-titré le présent livre : critique positiviste logique . C’est plusieurs années après le « stage moyen » que j’ai découvert l’existence de ce courant philosophique. Avec le recul, je m’aperçois que telle était bien ma pente cartésienne, en soulignant toutefois que, comme pour « chrétiens-sociaux », c’est une tendance et non pas un système dogmatique, clos.
En première approche, disons que le courant positiviste logique se distingue par une spécialité, l’analyse en eux-mêmes des énoncés. Un seul exemple : quand j’entends – maintenant – l’expression « la bourgeoisie capitaliste », mon réflexe positiviste logique est de saisir immédiatement en quoi le dit entre en contradiction avec le veut dire , en quoi le mot bourgeoisie et le mot capitaliste s’affaiblissent mutuellement alors qu’ils sont censés se donner de la force. Comment cela ? Simplement parce qu’ en elle-même , l’expression « bourgeoisie capitaliste » suggère qu’il y a, à côté, une bourgeoisie non capitaliste et que, en sens inverse, l’ensemble « les capitalistes » englobe une fraction de non-bourgeois. Ceci, donc, à l’encontre du veut dire , la désignation (à la vindicte générale !) d’une entité unique, LE capitalisme, qui serait un genre d’« état-nation » sociologique, coïncidence absolue de « l’état » capitaliste et de la « nation » bourgeoise. Ce qui est loin d’être le cas mais que, bien sûr, la propagande d’extrême gauche cherche à accréditer en rapprochant les deux notions, chacune stigmatisant l’autre. Succès assuré, à vrai dire, d’une expression pétante. Mais obscurité finale dès qu’on l’examine de près. Clarté, exactitude, voilà ce que rejette le discours partisan. Voilà ce que, moi, je poursuis.
C’est dire – et j’espère que cela transparaitra dans les 140 pages qui suivent – qu’en toute exactitude je ne brûle pas ce que j’avais adoré, Marx. Pas plus que, dans l’autre sens, je n’adore ce que j’avais brûlé. Et que ce serait un contresens de me faire dire que je renvoie dos à dos le marxisme et le « libéralisme ». Ma critique « positiviste logique » s’adresse tout autant aux deux autres écoles de pensée (chrétiens sociaux et sociaux-démocrates), et cela parce qu’elle est essentiellement une critique , au vrai sens du mot : non pas une réfutation mais l’application d’un criterium dans un corps (de doctrine, ici) dont la teneur est finalement indécise. Pour voir si c’est du lard ou du cochon.
Je n’adresse donc pas à la Pensée unique marxisante une critique « libérale », j’adresse à l’économie politique marxienne (et à plus forte raison aux mythologies révolutionnaires), tout comme à ses trois rivales , une critique épistémologique : analyse « interne » de leurs énoncés. En somme, je dis à chacune : écoute ce que tu dis.
Mais cela, qui me poserait en magistrat de la logique pure, voire de la grammaire pure, ne m’installe pas souverainement libre de toute attache. Mon « positivisme logique » est catégorique, certes, mais c’est parce qu’il est sincère, et il l’est pour la seule raison qu’il participe d’une sincérité générale, qu’on peut appeler bonnement amour de l’humanité. Dont il n’est que le bras « méthodique ». Qu’est-ce que les « chrétiens-sociaux » viennent faire ici, alors ? Spécialement ici ? Ils n’ont pas, en effet, le monopole de l’humanisme.
Non bien sûr, mais, hormis le fait qu’ils sont mon terreau idéologique d’origine, il y a qu’à l’usage, au terme de décennies de réflexion, force m’est d’admettre que leur « économie politique » représente la plus équilibrée qui me paraisse, le ton le plus juste à adopter face à l’injustice « capitaliste » du monde. Le traitement le plus approprié à lui opposer. Et, accessoirement, ils sont les seuls qui ont un embryon de prise en compte du fait nouveau que représente le chômage de masse, les seuls pour qui le chômage n’a pas une place toute trouvée d’avance (une tombe, en fait), dans la théorie.
Au demeurant, s’il y a une chose dont je me réjouis, c’est que, justement, les hasards de l’existence m’ont tenu éloigné de cette famille de pensée qui était naturellement la mienne. En clair, je n’ai jamais été militant que de sa concurrence, la CGT marxiste. Si donc mon « positivisme logique » m’a fait sortir de la pensée marxiste, c’est parce qu’il n’est qu’un des attributs de la probité intellectuelle. Boussole indéfectible, elle m’interdit tout autant d’exterminer la pensée de Marx que de tomber à genoux devant quelque autre économie politique savante, même pas celle vers laquelle je penche. Par rapport aux marx istes

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