Centrafrique
184 pages
Français

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Description

Cet ouvrage a pour objectif de dire au peuple centrafricain, comment ceux qu'il considère comme des grands hommes d'Etat, ont fait glisser petit à petit la République Centrafricaine dans le chaos.



En 1979, Ph. MAKOUNDJI était en terminale à Bangui. Comme nombre des jeunes de sa génération, a pris part au mouvement qui a fait chuter l’empereur Bokassa. Depuis le virus de la vie publique ne l'a pas quitté.



Rentré au pays après ses études en 1987, il s'impliquera avec détermination dans la vie politique du pays en intégrant en 1991 le MDI-PS, parti politique au sein duquel il a participé à la lutte qui a abouti à l’alternance de 1993 permettant à Ange F. Patassé de succéder à André Kolingba.



Il appelle ses compatriotes à prendre conscience de leurs parts de responsabilité dans le désordre qui s’est installé et qui a déstabilisé le pays en sachant que, la RCA n’est pas isolée dans le monde et de ce fait, est soumise aux influences du monde extérieur y compris celles de l’ancienne puissance coloniale. Ils ne sauront donner une orientation positive à leurs vies, s’ils continuent de se cantonner dans une attitude juvénile d’éternels dépendants et victimes de conspirations extérieures.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414451609
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-45159-3

© Edilivre, 2020
Dédicace
Ce livre est dédié à feu Jacques Paulin Régner, un homme qui a su donner un sens au mot intégrité et patriotisme, valeurs en voie de disparition en Centrafrique.
Que Philippe Manga, de son lieu de repos éternel, trouve en ces quelques lignes, mon admiration pour son patriotisme et sa fidélité dans le combat pour ce pays qui n’a jamais su accorder considération aux citoyens honnêtes.
Et que Marie Tékimba, épouse Makoundji sans laquelle je n’aurai jamais existé, trouve ici l’objet d’une fierté méritée dans son repos éternel.

Philippe MAKOUNDJI
Premier voyage
Il était deux heures du matin ce jour de 24 septembre 2004 quand la voix nasillarde du commandant de bord du vol AFRIQHYA N° Z 22 arracha certains passagers à leur sommeil, d’autres à leurs réflexions, pour nous annoncer l’imminence de notre atterrissage à l’aéroport international de N’Djamena. Les bourdonnements d’oreille et les petits malaises qui précédaient les préparations à l’atterrissage rendaient notre descente assez inconfortable. Pendant ces périodes, les passagers se demandent toujours intérieurement si tout se passera bien. Ils font des efforts pour ne pas faire apparaître leurs inquiétudes, mais aucun passager n’est indifférent à cela.
La ville s’étalait sous nos pieds avec de nombreuses zones non illuminées. La silhouette de la ville se faisait de plus en plus précise au fur et à mesure que l’avion s’approchait du sol. Enfin, la piste d’atterrissage s’annonça très clairement à cause des bornes lumineuses de balisage. Une première secousse nous confirma le premier contact des roues du train d’atterrissage avec le sol, l’appareil rebondit légèrement et opéra un second contact. Cette fois-ci, c’était le bon, car l’aéronef s’accrocha au sol et commença à rouler en produisant un bruit assourdissant à cause du freinage aérodynamique. On sentait les efforts qu’opérait le pilote pour que l’avion puisse s’arrêter correctement. Finalement, tout se passa très bien à la grande détente des passagers. L’avion roula doucement, effectua un léger tournant puis roula encore et opéra un pivot à trois quarts avant de s’immobiliser.
« The captain and all the team of the flight AFRIQHYA N° Z 22 hope that you have had a good journey. We wish you a nice time in N’Djamena and hope you’ll be next time on our flight. » La traduction en français, dans un accent arabe très prononcé, nous faisait comprendre ce que nous n’avions pas très bien saisi quand il nous avait été dit en anglais : «  Make sure, you have not forgotten something in the aircraft » et nous eûmes droit à une autre traduction.
Les portes furent déverrouillées et à peine ouvertes qu’une bouffée d’air chaud vint remplacer l’air pressurisé qui entretenait notre confort pendant le vol. Nous étions bien à N’Djamena. L’escalier mobile était bien en place, et la descente des passagers commença. La navette qui devait se charger de nous amener au point de formalité de débarquement était bien perceptible. Le reste n’était plus qu’un problème de patience. La charmante hôtesse qui s’était occupée de nous pendant le vol se tenait à la porte et souriait aux passagers débarquant. J’étais certain que plus d’un passager débarquant souhaitait en son for intérieur vivre ce sourire en intimité avec elle dans une chambre d’hôtel. Mais on n’a pas toujours ce que l’on désire. On se contenta de ce sourire, c’était déjà ça.
Il était près de trois heures du matin et la nuit n’avait pas réussi à faire chuter la température ambiante. On se demandait comment cela pouvait être en plein jour. Mais cette question est absurde pour ceux qui connaissent N’Djamena. On doit faire avec cette température, surtout en cette période de l’année. C’est à prendre ou à laisser.
Les formalités de police terminées, je m’orientai vers celles de la douane en me demandant si ceux qui devaient venir me chercher n’avaient pas abdiqué. Mais très vite, mes inquiétudes se dissipèrent, car ma sœur était perceptible et connaissant les possibles tracas qu’un passager de mon genre pouvait avoir dans ces formalités, elle utilisa ses relations qui étaient loin d’être négligeables en ces lieux et les résultats n’ont pas attendu.
– C’est le grand (sous-entendu grand frère) qui est en France dont je te parlais très souvent, qui vient me rendre visite, annonça ma petite sœur à l’agent.
– Enchanté, répliqua ce dernier avec un large sourire suivi d’une sincère poignée de main.
– Soyez le bienvenu !
– Merci beaucoup ! lui répondis-je.
Ma valise à peine ouverte était déjà refermée. Les relations, ça sert énormément en Afrique. Et ce n’est pas moi qui allais m’en plaindre surtout après ce long et fatiguant voyage avec son transit très pesant de Tripoli, la capitale du pays du guide éclairé Kadhafi.
Dans ce pays, toute personne étrangère a toujours l’impression qu’à chaque seconde, quelque chose de déplaisant genre arrestation non justifiée peut lui arriver.
Le problème est qu’avec une arrivée si tardive à N’Djamena, j’avais réussi à empêcher ceux qui devaient m’attendre de bénéficier du sommeil réparateur de la nuit. Mais le « grand » n’arrivait pas tous les soirs, d’autant plus que notre dernière rencontre datait de janvier 2000 à Bangui en Centrafrique. La nuit blanche déboucha sur le bonheur d’une retrouvaille familiale. La voiture qu’elle avait réussi à réquisitionner, de qui je l’ignorais, roulait déjà vers sa demeure où m’attendait une autre émotion.
Ma mère que je n’avais plus vue depuis plus de six ans n’avait fermé les yeux une seule seconde, attendant de prendre dans les bras son vieux bébé de 49 ans.
C’est fou ce que les mamans sont terribles. Vous avez beau avoir grandi, fondé une famille, même vieilli, elle s’en tape. Tant qu’elle continue à vivre, elle vous regarde comme le jour où elle vous allaitait la première fois. Cette situation est parfois énervante. On a l’impression d’être la propriété à vie d’une personne, fût-elle votre maman.
J’ai eu la même impression dans l’émission télévisée de Michel Drucker « Vivement dimanche » où l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin était l’invité ce dimanche. Comme à l’accoutumée, plusieurs personnes étaient soit conviées, soit interrogées par téléphone pour des témoignages à propos de l’invité. Sa mère fut l’une des personnes qui avait été interrogée. Sa réponse était très sincère et pleine de tendresse. Sans faire de grand effort, elle montrait clairement qu’il s’agissait de son Jean-Pierre à elle. Combien de Jean-Pierre y a-t-il en France et dans le monde ? Mais celui-là, c’était le sien, que le président de la République a installé à Matignon pour que les Français le malmènent. Oui, les mamans sont terriblement possessives et la mienne n’a pas dérogé à la règle.
Ma mère était à la porte à quatre heures du matin pour m’accueillir quand elle entendit la voiture s’arrêter. Elle était là, non moins fière que ma petite sœur, peut-être même un peu hautaine sur les bords, mais c’était son droit. Son fils qu’elle n’avait pas vu depuis un bon bout de temps était là devant elle. Elle qui croyait ne plus le revoir, étant parti de nouveau à l’étranger. Elle me serra très fort dans ses bras. Je lui accordais volontiers ce droit. Moi-même j’avais toujours eu peur, toutes les fois que je recevais un courrier ou un appel de ma petite sœur, je craignais qu’elle m’annonce une mauvaise nouvelle du genre : maman ou papa est très malade, ou dépêche-toi, sinon tu ne la (le) reverras plus ou même pire. Mais ce matin-là, je rendis grâce à Dieu d’avoir permis cette retrouvaille après tant d’années de séparation.
Une chambre était prête à me recevoir pour me reposer, mais j’étais très agité, suffisamment tendu et fatigué pour apprécier un vrai repos. Selon mes habitudes, je savais que mon bon sommeil serait au prochain coucher du soleil si la chaleur de N’Djamena voulait bien me ménager. Mais la chaleur de N’Djamena, c’est la chaleur de N’Djamena, on fait avec.
Dès ma sortie de chambre, on m’annonça que l’eau était prête pour la douche et que je pouvais la prendre quand je voulais. Je fis un geste affirmatif de tête qui se transforma en une commande.
– Oncle, (dans un accent très tchadien) c’est prêt.
– Merci, j’y vais.
La notion de salle de douche n’avait pas évolué depuis. Un petit coin constitué de quatre murs quand même couverts, avec un sol partiellement cimenté qui trahissait l’existence jusqu’à très récemment de latrines sûrement tombées en désuétude pour ce qu’on pouvait bien deviner. Le seau fut disposé dans un coin, me laissant assez d’espace pour mes mouvements. C’était pareil il y avait une quarantaine d’années quand maman a arrêté de s’occuper de ma douche parce qu’un garçon qui a franchi le cap de la circoncision n’est plus un enfant. C’est un presque adulte et considéré comme tel. Il doit s’occuper tout seul de sa douche, les règles sont ainsi établies.
Alors je prenais mon seau d’eau et disparaissais dans le petit coin comme tous les adultes et ressortais une fois le récipient vide.
Ma douche finie, je m’installai sur la chaise qui était placée à dessein auprès de la natte où était assise ma mère. J’autorisai un de mes neveux à regarder dans ma valise et à me ramener mon trousseau de toilette. Il s’exécuta immédiatement et je retirai ma brosse à dents, mon raseur et tout ce qui devait aller avec. Point n’était besoin que je demande de l’eau, car je reçus un grand gobelet d’eau potable pour me brosser les dents. Puis je demandai un miroir pour me raser.
Sitôt demandé, sitôt reçu. Un miroir assez grand fut installé sur une chaise en face de moi. Ma toilette s’acheva pa

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