Connaissance du matin
276 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Connaissance du matin , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
276 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le présent ouvrage approfondit le thème de la « création » déjà exploré dans un premier livre édité en 2003. Concept théologique à l’origine, la création devient aussi le projet récurrent de générations d’artistes appliqués à une mimesis du monde, et qui en offrent finalement la meilleure illustration pratique. Philosophiquement et comparativement, c’est l’exposé d’un platonisme traditionnel enrichi des intuitions de penseurs actuels, la création devenue simplement poésie. Il s’agit donc d’une nouvelle exploration de concepts grecs visant à rejoindre un existentialisme capable de métamorphoser nos vies en rapprochant des points de vue contemporains d’autres points de vue très anciens, jusqu’à l’Antiquité, en les comparant sans les opposer ni les confronter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414245581
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-24556-7

© Edilivre, 2019
Avant-propos
Les textes qui suivent en reprennent de plus anciens, publiés en 2003 à Nancy dans mon petit livre La création (1) , un ouvrage dont je tenterai de ressaisir ici tout le propos, enrichi des résultats de l’enquête que j’ai poursuivie dans mon blog Jeudemeure qui paraît dans les pages du journal Le Monde depuis 2007. On verra d’ailleurs que cet enrichissement, fruit de quinze années de recherches, a notoirement augmenté le volume de la bibliographie correspondant aux citations ajoutées. Néanmoins, je souhaite à la fois préserver une unité de propos autour du thème de la création et l’illustrer par une plus grande diversité d’approche, autant dans la variété des concepts que dans la contradiction ou la convergence des idées. J’ai donc recherché un rassemblement le plus cohérent possible, et un équilibre, avec le souci d’éviter tout autant l’irresponsabilité du syncrétisme hâtif que les lourdeurs de l’érudition. J’ai voulu aussi, ce qui me paraissait amusant et néanmoins instructif, chacun en jugera librement, rapprocher des points de vue contemporains, d’auteurs très en vue, d’autres points de vue très anciens ; les comparer sans les opposer ni surtout les confronter : ceux d’une modernité audacieuse et ceux d’une tradition qui ne l’était pas moins ! C’est tenter, par la même occasion, de donner l’idée de ce que pourrait être une vraie culture… et la recherche sans limitation d’une pure vérité. Au départ, mais en se situant bien dans l’angle du regard philosophique (ou pour mieux dire gnoséologique), je prends appui des hypothèses de Jean Scot Erigène qui exposa dans un livre immense : le Periphyseon , sa croyance en une véritable épopée de la création où l’homme jouerait lui-même un rôle de créateur intermédiaire, au péril du péché et de la perte, pour donner plus d’éclat à la création. (2) L’autre idée-force, mais qui rejoint bien la première dans une compréhension contemporaine du platonisme ancien, c’est une réflexion sur le thème de la poésie, c’est-à-dire une nouvelle exploration des concepts grecs qui en dessinent les premières inspirations à l’heure même de la naissance d’une pensée rationnelle. (3) L’hésitation demeure toujours entre une définition de la poésie comme ‘fabrication’, qui favoriserait le concept d’imitation et de reproduction où excelle l’artisan, ou comme pure ‘création’ à partir d’une inspiration essentielle qui serait l’apanage du seul vrai poète. C’est ainsi qu’en suivant un grand nombre d’observations du point de vue historique, dans le domaine de la philosophie ou de l’art, mon travail prend parfois des allures de livre d’histoire. Au contraire pourtant, mon but est de révéler l’existence de semences vivantes – une gnose par conséquent – qui vivifient à la fois la pensée et l’art s’appliquant dans leurs domaines respectifs et suivant leurs évolutions propres, à nous révéler à nous-mêmes, notre condition, notre destination de ‘créateur-créé’. C’est un prolongement de ce platonisme qui s’est trouvé critiqué dès ses origines par l’école d’Aristote comme par les Stoïciens et les Epicuriens. Mais c’est aussi toute l’intuition si profonde de Stephen Jourdain qui déclarait avoir été ‘éveillé’ très jeune en trouvant subitement accès à cette ‘première création’ où les modèles se révèlent sous les habits mêmes de tous objets existenciés destinés à exhausser la beauté et la richesse de la manifestation qui implique à la fois spectacle (du monde) et spectateur (‘moi’ très précisément). Mes conclusions, ou simples bilans d’ailleurs, lorsque le point de vue se clarifie tout à fait, se répètent souvent dans les petits chapitres qui se suivent : retour aux mêmes références, répétition de formules identiques qui deviennent dans ces conditions les noyaux durs de l’exposé, comme des mantras . En avertissant cependant : il n’y a ni fermeture conclusive ni même démonstration, la ‘question’ correctement posée (disons : du ‘qui suis-je ?’) et la ‘culture’ correctement orientée conduisant à des convictions d’un autre ordre. Car on ne voit pas les ‘modèles’ avec les yeux de ce corps physique mais on les éprouve à un degré de conscience augmentée, longtemps appelé l’âme, qui nous élève bien au-dessus du concept kantien, le noumène de raison pure ou l’âme de raison pratique, retenus à titre d’hypothèse, vers une expérience poétique où ‘anges’ et ‘fées’ comme disait mon ami Stephen Jourdain sont de meilleurs guides de vie que les catégories rigides d’un entendement asservi à l’exclusive leçon de l’objectivité des ‘choses’. Au-delà ou en-deçà de la raison si l’on s’en tient à sa définition strictement intellectuelle, et dans une épreuve personnelle dont peu de mots ont jamais su traduire l’éclat : une ‘splendeur’ et une humilité puisque rien ne change non plus quand tout a été changé, métamorphosé de cette façon. Il y aura fallu beaucoup de discernement, et l’incroyable courage de répudier tout arrêté définitif de nature idéologique, une longue route à parcourir, avec sincérité et opiniâtreté. Une voie que j’invite chacun à parcourir à mes côtés, mais d’un pas vif, dans la dimension d’un libre-essai, en compagnie de grands esprits dont les témoignages rassemblés m’ont paru capables de provoquer de nouvelles évidences dépassant le justement célèbre cogito cartésien.
Notes (et indications bibliographiques)
(1) Raymond Oillet : La création , Réflexions pour une vie poétique (Editions 379, Nancy 2003)
(2) Jean Scot Erigène : Periphyseon, De la division de la nature ; 5 volumes (PUF 2000-2009)
Recommandé : Jean Trouillard : Jean Scot Erigène, Etudes (Hermann, 2014)
Avital Wohlmann : L’homme, le monde sensible et le péché dans la Philosophie de Jean Scot Erigène (Vrin 1987)
(3) Lambros Couloubaritsis : Histoire de la philosophie ancienne et médiévale (Grasset 1998)
Recommandé : Marc Richir : L’expérience du penser, Phénoménologie, philosophie, Mythologie (Millon 1998)
I La création un mouvement et un repos
La question du ‘créer’
Aux premières pages de La création que je viens de rappeler, je me posais naïvement cette question, mais inspiré d’une fausse naïveté peut-être : … comment l’art, les productions d’art, que ce soit celles d’un passé antique, ou plus récent et cependant méconnu, et notamment celles qui nous sont contemporaines, peuvent-elles entraîner tant de curiosité, tant d’intérêt, et tant de passion, en précisant, avec une connotation plus large : politique ? Sur ce point, je faisais allusion aux écrits de Philippe Sollers et Pascal Quignard, mais je n’y reviens plus. Je proposais à l’origine de ma réflexion une admiration éprouvée pour deux tableaux de Mark Tobey exposés à la Fondation Beyeler de Bâle : White Journey et Oncoming White … Deux tableaux qui offraient une image chère à Tobey, souvent reproduite par lui : celle d’une surface blanchâtre ou de couleur neutre, craquelée, qui, telle une coquille d’œuf, semble évoquer l’éclosion imminente d’une nouvelle vie, d’un commencement. Interprétation métaphysique donc, vision et épreuve plus originale du réel que je propose encore aujourd’hui par une démarche analogue. Mais quel sens donner au fait que la question de départ s’originait à la vue de tableaux manifestement non-figuratifs, même si mon interprétation les rapproche d’une telle intention artistique – y reconnaître l’œuf des origines, du commencement –, alors qu’aujourd’hui je m’enthousiasme à la vue d’ouvrages ouvertement réalistes, mais pour invoquer un invisible de nature ? C’est que l’épreuve est la même : épreuve du réel et de soi-même dans la contemplation artistique où l’invu se délivre, un peu du moins, assez pour délivrer mon propre secret de connaissance, délivrer l’unité de ce ‘deux’, de cette mise en présence aussi étroitement expérimentable dans une figure abstraite que dans la plus concrète représentation. Mais à condition… et là se trouve toute la difficulté, c’est-à-dire que ne s’y trouve aucun critère ‘objectif’ d’authenticité, de vérité, de réalisation comme je vais essayer de le dire dans les pages qui suivent. L’art n’est en rien la tentative qui consisterait à imiter tel ou tel aspect d’une réalité extérieure afin de me distraire de cet ennui quotidien qui nous guette à la répétition du même. Par contre il tente de découvrir un autre rayonnement, parfois même une autre apparence, de cette réalité qui a perdu tout attrait de réalité véritablement rayonnante, propre à stimuler une impression heureuse, de surcroît de vie en fait. Raison pour laquelle c’est la même question qui s’est trouvée posée à partir de tableaux vus dernièrement au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles cette fois, des ‘natures mortes’ espagnoles : bodegones … comme cela s’est appelé au temps de leur création au 17 ème siècle. Je pourrais m’en tenir là en posant cette question : pourquoi appeler ‘nature morte’ une peinture qui évoque si intensément la vie, qu’on dit bien en anglais stilllife  ? Interrogation immense en vérité, qui appelle une réflexion philosophique inspirée d’une méditation approfondie de l’art, de l’esthétique, qui pourrait s’originer dans l’étude des arts les plus anciens, qu’on verrait se poursuivre de nos jours, une question portant finalement sur notre destin, le sens qu’on peut lui donner, et qui se réaliserait à titre individuel, ‘pour moi’, ou pas, comme le nihilisme contemporain le suggère. Il se trouve que ces ‘natures mortes’ vues à Bruxelles sont presque toutes autant de manifestations éclatantes de cette réalité mal ou si peu perçue qui nous invite pourtant chaque fois, je devrais dire à chaque instant, à prendre possession de nous-même, de notre identité et du s

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents