Grossesses fabuleuses et sexualités insolites (XVIe-XIXe siècles)
174 pages
Français

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Grossesses fabuleuses et sexualités insolites (XVIe-XIXe siècles) , livre ebook

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Description

Des femmes qui procréent la nuit même de leur mort, d'autres qui sont fécondées par des animalcules flottant dans l'air, des enfants de mère et de mère, des grossesses d'une durée de 12, 14, 18 mois... Certains y ont cru. Ces croyances ont laissé des traces. En l'espace de près d'un demi siècle passé dans les archives et les grimoires, un historien finit toujours par rencontrer certaines histoires que l'on croirait volontiers tirées du cru d'un auteur de fiction. La procréation et la sexualité embrasent tout particulièrement les imaginations. C'est pourquoi les histoires de grossesses fabuleuses et de sexualités insolites réunies dans ce livre, pour la plupart inédites, s'apparentent davantage au règne du fantastique ou de la science fiction qu'à la réalité. Et pourtant, authentifiées par des sources incontestables, elles ont bel et bien existé et restent porteuses d'une signification parfois troublante. A travers leur exubérance ne sont-elles pas devenues, avec le temps, le miroir de l'imaginaire et des mentalités de nos ancêtres ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 août 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9782414429769
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-42975-2

© Edilivre, 2020
Du même auteur
Du même auteur
ESSAIS

Le Mythe de la procréation à l'âge baroque Pauvert, 1977 Seuil, coll. « Points Histoire », 1981

Le Tribunal de l'impuissance Virilités et défaillances conjugales dans l'ancienne France , Seuil, coll. « L'Univers historique », 1979, Coll. « Points Histoire », 1984

Mythologie de la femme dans l'Ancienne France : XVIIe-XVIIIe siècle Seuil, 1983

La Longue Traque de la variole. Les pionniers de la médecine préventive Perrin, 1986

La Vie quotidienne du médecin parisien vers 1900 Hachette, coll. « La vie quotidienne », 1988, Hachette Littératures, 2003

La Variole, les Nobles et les Princes. La variole mortelle de Louis XV Complexe, 1989

Médecins et assassins à la Belle Epoque. La médicalisation du crime Seuil, 1989

Les Cellules folles. L'homme face au cancer de l'Antiquité à nos jours Plon, 1993

Pasteur Fayard, 1995

Le Monde du cinéma sous l'Occupation Stock, 1997
L'Homme et les microbes Fayard, 1999

Vivre à Paris pendant la Grande Guerre Fayard, 2002
Hachette Littératures, 2003

Un siècle de passions algériennes (1830-1962) Fayard 2009

Misogynes et féministes dans l'ancienne France XVIe-XIXe siècles André Versailles éditeur, 2012

L'Algérie de Pétain 1939-1942 Perrin, 2014

Femme détestée, femme célébrée du XVIe au XIXe siècle
Editions de Paris, 2019

ROMANS ET RÉCITS

Gabrielle Perreau femme adultère Grasset, 1981,
« Le Livre de Poche », 1984

La Veuve sanglante Grasset, 1985

L'Apprenti libertin Grasset, 1987

La Malle à Gouffé Denoël, 1988

La Rumeur de Rodez Albin Michel, 1991

Landru Plon, 1994

Marguerite Steinhel, ingénue criminelle ? Plon, 1996
Introduction
Jusqu’à la fin du XIX e siècle, la procréation reste le domaine des visionnaires romantiques et mystiques. Rêve et poésie s’y confondent en une sorte de féérie baroque d’où se dégage une beauté étrange et fascinante. Ce recueil d’histoires vraies ne se propose donc pas de retracer l’histoire des découvertes qui ont permis, il y a un seulement un siècle et demi, d’entrevoir la vérité en matière de procréation. Il s’attache au contraire à l’étude des fantasmes, des préjugés, des superstitions, des tabous et des histoires extraordinaires qui traversé les siècles dans une atmosphère de merveilleux.
Les problèmes qui retiennent l’attention des érudits et de la société relèvent ainsi d’un imaginaire pur. Quel est le terme de la gestation : 9 mois, 12 mois, 18 mois ? On s’interroge. Une femme peut-elle concevoir sans le secours d’un homme ? La réponse fait débat jusque dans l’enceinte des prétoires. L’imagination de la femme enceinte a-t-elle des répercutions sur l’évolution du fœtus ? On pense généralement que tel est le cas. On verra même un enfant venir au monde avec les stigmates du bonapartisme sous l’effet de l’imagination maternelle. Les aléas du quotidien se retrouvent dans la matrice : les grossesses gémellaires posent, par exemple, un épineux problème de cohabitation.
La procréation et son imaginaire se retrouvent jusque dans le libellé des thèses soutenues dans les écoles de médecine :
La découverte de l’œuf vivipare (on ne parle pas encore d’ovule), celle de l’animalcule (on ne parle pas plus de spermatozoïde) remontent à la fin du XVII e siècle. Pourtant, deux siècles s’écoulent avant que leur rôle respectif dans la génération, soit clairement établi. On va même jusqu’à douter de leurs facultés procréatrices. Aussi, jusqu’à la fin du XVII e siècle, la tentation est-elle grande d’en revenir, purement et simplement, sous une forme ou sous une autre, aux conceptions d’Hippocrate qui voyait dans le fœtus le fruit du mélange des semences mâle et femelle dans la matrice.
Car, jusqu’au XVII e siècle, tout est relativement clair. On se contente de formuler un certain nombre de réflexions sur les idées d’Hippocrate et d’Aristote. Paré, Dulaurens, Liébault et Venette, confortablement figés dans une « stupide vénération des Anciens » ( La Grande Encyclopédie ), se livrent, non sans verve il est vrai, à de curieuses exégèses sur les organes de la génération, sur la semence de l’homme et de la femme, sur la nature et l’origine des sexes, sur le rôle de la femme dans la génération, sur le coït. Les thèses soutenues devant la Faculté de médecine de Paris reflètent davantage les préoccupations du quotidien que la recherche de la vérité :
1554 Si le sommeil favorise plutôt la conception des mâles ? Réponse affirmative.
1576 Si le fœtus ressemble plus à la mère qu’au père ? Aff.
1584 Si la femme contribue comme l’homme à la génération ? Aff.
1603 Si la semence de la femme est prolifique ? Aff.
1617 Si les mâles sont le produit de la semence plus chaude ? Aff.
1631 Si les petites femmes sont plus fécondes que les grandes ? Aff.
1643 Si le dixième mois est le terme natal pour les héros ? Aff.
A la fin du XVII e siècle, le ton change avec les découvertes de De Graaf et de Leeuwenhœk. Révolutions oviste et animalculiste bousculent une foule de certitudes mais ne parviennent pas à dissiper les préjugés. Paradoxalement, le mystère de la génération s’en trouve épaissi. L’œuf de femme et le spermatozoïde, il est vrai, posent bien des problèmes. Grâce à l’œuf, la femme joue désormais un rôle prépondérant dans la reproduction de l’espèce. Voilà qui dérange plusieurs savants et philosophes qui ne lui ont jusqu’ici attribué qu’un rôle secondaire. Selon eux, elle n’aurait été qu’une « cause instrumentale et passive » de génération, n’assurant, en tout et pour tout, que l’hébergement du fœtus, lui offrant, en quelque sorte, le « gîte et le couvert ». D’ailleurs, est-il conforme à l’esprit de la Bible que la femme, à l’image de la poule, ponde des œufs ? Peut-on admettre d’autre part que, sur des millions de spermatozoïdes dardés par la verge contre les parois de la matrice, un seul survive pour former le fœtus ? Peut-on, sans rougir, avoir été conçu au prix d’un tel carnage ? L’homme, le plus fier des animaux, descendrait-il d’un vulgaire têtard, d’un vermisseau, au demeurant, fort laid ?
Surtout, une question dramatique se pose. Tous ne la formulent pas ouvertement, mais elle transparaît dans plusieurs ouvrages. Les secrets de la génération ne sont-ils pas de ceux que l’homme ne percera jamais ? N’est-il pas vain de se pencher sur un problème qui s’apparente, au fond, à celui de la mort ? La génération est-elle un secret de nature ? Tel est le libellé de la thèse soutenue en 1762 par Charles Salin. La réponse est affirmative. Le pessimisme de La Grande Encyclopédie , celui de Voltaire et de plusieurs auteurs est sur ce point le reflet d’un sentiment sans doute largement répandu.
Lorsqu’on découvre, vers la fin du XIX e siècle, que tout être provient de la fusion des noyaux respectifs de deux cellules mâle et femelle, prélude d’un phénomène grandiose de multiplication et de diversification cellulaire, la génération, en perdant un peu de son mystère, perd aussi beaucoup de son charme.
En amont de la génération, un même mystère, générateur lui aussi de fantasmes, plane sur la sexualité et les rapports sexuels. Comment expliquer la puissance ou l’impuissance masculine ? Freud n’existe pas encore et personne ne parle de complexe de castration. La diversité des formes de sexualité stimule l’imaginaire : chaque race a une sexualité qui lui est propre ; l’impuissant est-il victime d’un mauvais sort ? Comment s’explique la génération des hermaphrodites ? Qui sont les androgynes ? Autant de problèmes qui travaillent les esprits d’hier et trouvent leur épilogue dans le prétoire. Mais à la différence des problèmes de génération, le temps et les sciences ne leur ont pas toujours donné de réponse.
Chapitre I La femme qui procréa la nuit même de sa mort
Les accouchements post-mortem existent. On a vu des enfants s’extirper tout seul du ventre de leur mère supposée morte au cours d’un spasme pour se retrouver dans l'obscurité d’un cercueil en compagnie du cadavre de leur génitrice. Mais que des nouveau-nés soient issus d’une conception post-mortem relève, semble-t-il, de l’une de ces histoires fabuleuses qui hantent les vieux grimoires. Ce cas de figure a pourtant existé. Il a laissé des preuves incontestables.
Les accouchements de femmes mortes, suspendues au gibet de potence ou déjà enterrées s’inscrivent de façon sinistre dans les annales de l’obstétrique. En 1551, un inquisiteur espagnol ordonne la pendaison de deux époux. La femme est enceinte. Quatre heures après l’exécution, deux enfants s’échappent vivants de sa matrice et s’écrasent au pied du gibet. Les accouchements posthumes racontés par Gaspard à Reies sont aussi spectaculaires. Une madrilène de l’illustre famille de Lasso meurt après trois jours d’agonie. On l’enterre quoique enceinte et près du terme de la délivrance. Quelques mois plus tard on procède à l’ouverture du cercueil. L’assistance reste pétrifiée devant le spectacle qui s’offre à ses yeux : la défunte tenait dans son bras droit le cadavre d’un nouveau-né.
Pareilles tragédies eurent parfois une issue moins funeste, pour l’enfant du moins. La femme d’un certain Arevellos de Suesso meurt sur la fin de sa grossesse. Son mari, absent lors du décès, arrive quelques heures après l’inhumation. Perclus de chagrin, il veut revoir sa femme une dernière fois et en ordonne l’exhumation. A peine le cercueil est-il ouvert que se font entendre les cris d’un nouveau-né. L’homme soulève le suaire et aperçoit son fils à moitié dégagé de la matrice et faisant, dit-on, des efforts désespérés pour s’en extirper. Tiré indemne de sa prison, le peti

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