Joffre, le miraculé de la Marne
282 pages
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Joffre, le miraculé de la Marne , livre ebook

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Description

Cet essai n’est pas une énième relation de la Bataille de la Marne, son but est de chercher à expliquer comment les « Affaires » politiques religieuses de la troisième République ont permis de faire accéder à la tête de l’Armée française une poignée de généraux adeptes de l’offensive à outrance, baïonnette au canon. Soutenue par une presse muselée et aux ordres, cette théorie suicidaire entraînera la mort de 300 000 hommes en quelques semaines. Joffre remis en selle par le miracle de la Marne, continuera à faire massacrer la fleur de la jeunesse, tout en étant quasiment déifié. Des photos inédites, d’objets insolites, et de très nombreuses anecdotes peu connues, permettent de mieux appréhender ce phénomène difficilement compréhensible de nos jours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juillet 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414522538
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0127€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52254-5

© Edilivre, 2021
Joffre, le miraculé de la Marne
Le travail des historiens est soumis à de nombreux aléas, nouvelles sources, changements politiques, ou phénomènes de mode dus à une autre vision du monde, ce que Marcel Proust nommait : le kaléidoscope de la société. La narration de l’action de Joseph Joffre durant la Grande Guerre n’y échappe pas. Pendant 20 ans il aura été adulé puis oublié et enfin très critiqué, quasiment traité d’assassin. La bataille de la Marne garde toujours son aura miraculeuse, mais on découvre que ce sont les erreurs meurtrières du chef qui ont permis aux Allemands de s’approcher si près de Paris. Cet épisode mythique, ce miracle, qui a occulté les insuffisances du général et l’a propulsé au firmament de la gloire, permet de dire qu’il a été lui même un miraculé de l’histoire.
Au début de tout, il y eut Sarajevo. Pas de chance l’Archiduc n’était pas anti Serbe.


Archives personnelles.
Un communiste barbu, le Sarde Antonio Gramsci, habitué des prisons Mussoliniennes, affirmait que le groupe qui possédait une supériorité culturelle, dans un pays démocratique, pouvait imposer sa doxa, toute fausse qu’elle fut, et disposer d’un monopole idéologique. Cela a été constaté en France dans les années d’après-guerre avec les staliniens, maoïstes, castristes, et autres khmers rouges, portés aux nues par une minorité active. Pour le général Joffre les médias, aux ordres, ont créé un mythe. Il leur sera difficile de se déjuger bien que les milieux dits informés aient été, assez rapidement, au courant des erreurs commises.
Depuis quelques années, de nombreuses parutions ont vivement critiqué Joseph Joffre, celle qui porte un titre bien trouvé « Des lions commandés par des ânes » me parait un peu excessive. Si les soldats se sont effectivement battus comme des lions, le général surement têtu, est loin d’être une bête. Cet intitulé est, en fait, inspiré d’une phrase du livre du caporal Henri Dutheil-Miguet (très proche de l’Action Française) : « de Sauret la honte à Mangin le boucher », Nouvelle librairie Nationale, Poitiers 1923. “Ces Lions trahis par des ânes”, page 83.Il ne faut pas s’y méprendre, le terme de boucher, associé au non de Mangin, n’était pas péjoratif, le caporal admirant beaucoup son général. Ouvrage au sujet du quel, Jean-Norton Cru, écrivain et combattant, dans son essai d’analyse des souvenirs de soldats : “Témoins”, Les Etincelles édit.1929, émet certaines réserves.
Par contre, G. Clémenceau, pourtant largement critiqué, restera, dans l’imaginaire collectif, le « Père la Victoire »
Après quelques semaines de guerre de nombreuses polémiques voient le jour, mais uniquement dans les allées du pouvoir.
En premiers, furent les généraux limogés, c’est-à-dire relevés de leurs fonctions, mis à la disposition de leur ministre de tutelle, et parfois assignés à résidence dans la ville de Limoges, dans la quelle bien peu demeureront. Rien que de plus normal, ces hommes souvent de valeur, estiment leur honneur entaché, et tentent de se justifier en critiquant l’Etat Major.
Vers la fin Septembre 1914, les partisans du général Gallieni indignés par l’indifférence dans laquelle est tenu le Gouverneur militaire de Paris qui voit son rôle primordial dans la victoire de la Marne, complètement occulté, se déchainent contre Joffre.
Des parlementaires engagés au front, comme Abel Ferry, sous secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, disciple de Jaurès mais favorable à une armée forte et à la loi de trois ans pour le service militaire, parlent beaucoup dans les couloirs de l’Assemblée Nationale. Et bien que ses mémoires aient été publiées, selon son souhait, longtemps après son décès au front en 1918, l’écho de ses critiques, souvent acerbes, parvient rapidement en haut lieu. Cela lui vaudra une mutation sanction dans un secteur ou il ne se passe rien, donc pas de commentaires à faire.
Le lieutenant colonel Emile Driant, député de Nancy, engagé volontaire en aout malgré son âge, ne cesse de pourfendre les dispositions prises par l’Etat Major, notamment à Verdun.
Léon Accambray obscur député de l’Aisne, Franc Maçon, avait quitté l’armée avec le grade de capitaine, estimant que ses mérites n’avaient pas étés reconnus à leur juste valeur. Aigri, il attaque violement le Grand Quartier General. Ses critiques voient leur portée diminuée à la suite d’une accusation de désertion en Aout 1914, émise par le député Ybernegaray, sans preuves irréfutables. Mais beaucoup plus embêtant, il est prouvé que ses correspondants en Suisse appartiennent en fait aux services de renseignement Allemands, très présents dans ce pays. Il a transmis des renseignements non pas militaires, mais une liste erronée, de députés pacifistes.
Plus tard Victor Margueritte, ancien lieutenant de Dragons écrira : « Au bord du gouffre, Flammarion édit. 1919 », très accablant pour Joffre, qui aurait cédé au fétichisme du mythe Napoléonien. Ce livre est le plus documenté de tous ceux parus à cette époque. L’attitude anti guerre de son auteur, le conduira à se compromettre, en 1940, avec les Allemands qui, indirectement lui fourniront d’importants fonds.
Mermeix, pseudonyme de Gabriel Terrail dans son ouvrage « La première crise du commandement, libraire Ollendorff édit. Paris 1920 » très renseigné également, sera assez négatif.
Le seul texte récent qui prenne clairement sa défense est du au général Jean Germain Salvan dans la tribune numéro 571 de la revue de la Défense Nationale en 2014.Il met en valeur certains aspects positifs de son action, mais occulte complètement le reste, notamment les désastres du début qui sont balayés d’un revers de main. Et justifie la théorie de l’attaque à outrance en disant que le Généralissime n’en était pas l’initiateur.
Dans le grand public, les doutes ne commenceront, timidement, à poindre que vers la fin des années 30, après la mort du Maréchal. Sa popularité était si grande que personne n’osait s’attaquer à une telle idole. La vulgate, créé par les relais d’opinion manipulés, était puissante car elle répondait aux attentes des Français qui, nostalgie du Bonapartisme oblige, recherchaient leur homme providentiel, leur grand timonier.
Pour comprendre l’atmosphère de violence verbale qui régnait alors, et pour mesurer l’ampleur de la fracture sociale qui divisait la France en deux camps inconciliables, il suffit de lire un article de 1903 de la “Gazette au beurre” dirigée par Gabriel Swartz, anarchisant très lié à la C.G.T. (B.N.F.catalogue général des imprimés) au sujet des Bretons. « Peuple noir, il n’est pas de meilleurs chrétiens que cette crapule de Bretagne, il n’en n’est pas plus réfractaires à la civilisation. Idolâtre, fesse mathieu, lâche, sournois, alcoolique et patriote, le cagot Armoricain ne mange pas, il se repait, ne se lave pas, il se frotte de graisse, il ne boit pas, il se saoule, ne raisonne pas, il prie et porté par la prière tombe au dernier degré de l’abjection. C’est le nègre de la France cher aux noirs ensoutanés qui dépouillent à leur profit les véritables miséreux ». “Le Cri de Paris” d’Alexandre Natanson et d’Armand Ephraïm, de même sensibilité, tiendra des propos semblables. Ce sont des textes écrits et signés, dans des parutions ayant pignon sur rue, et non des élucubrations anonymes comme celles qui de nos jours envahissent les réseaux sociaux.
Pour nous, habitués depuis des décennies à un consensus mou, ces articles semblent remonter à la période révolutionnaire ! Les déclarations de J.P. Sartre qui confronté à la réalité du goulag, déclare que les anticommunistes sont des chiens, ou d’Alexandre Vychinski procureur soviétique qui traite les accusés de 1936 de vipères lubriques, paraissent bien modérés.
Les Francs Maçons et la gauche extrême, ont toujours eu des problèmes avec l’Ouest du pays depuis le génocide Vendéen. En 1899, le Grand Orient fonde “les Bleus de Bretagne” pour contrer le régionalisme et “enchainer” la province à la République Française, ce ne sera pas un grand succès. La légende du premier roi breton, Nominoe, qui mit les Francs dehors était toujours vivace dans la province. En 2002, le Grand Orient prend position contre l’enseignement obligatoire du breton à l’école, le frère Mélenchon était en accord avec cette proposition. (Source : www.godf.org )
Même au niveau de la bande dessinée il y a polémique. La célèbre Bécassine de la semaine de Suzette crée vers 1905 par Jacqueline Rivière et Emile Joseph Pinchon n’a pas de bouche. Les Bretons diront que c’est le bâillon imposé par la capitale. Pourtant l’héroïne à partir de 1914, sera une femme moderne sachant conduire, rencontrant des personnalités, allant en avion et voyageant beaucoup (chez les Turcs notamment).Ce n’est pas du tout une bécasse, le récit de ses aventures avec le prince Boudou mettent en valeur les troupes coloniales et sont également une tentative de lutte contre la xénophobie.
Il n’y a pas que dans la presse que la violence verbale s’exprime. Il suffit de relire les transcriptions, pourtant expurgées selon un code précis par les sténotypistes, de certaines séances de l’Assemblée Nationale. Par exemple, lorsque les injures fusent, on note : mouvements divers. Le chef des secrétaires, Mr Violette de Noircarme, a laissé un petit opuscule, introuvable de nos jours, dans lequel il relatait des épisodes incroyables.
La droite n’est pas en reste, le doux Charles Péguy déclare dès avant la déclaration de guerre, que la première chose à faire sera de fusiller Jean Jaurès. “Nous n’avons pas besoin de traitres pour nous poignarder dans le dos”. (Petit Journal juin 1913).Dans ce même Petit journal, d

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