L’accompagnement à la formation de soi et la créativité. Utopie pédagogique ou projet réalisable dans la pratique éducative haïtienne ?
526 pages
Français

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Description

Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, Haïti se trouvait devant une table presque rase. Il fallait s’ingénier dans tous les domaines pour tenter, au cœur du chaos ambiant, de trouver l’action qui pourrait contribuer à faire renaître le sens, alors que tous les lieux de sens s’étaient effondrés.

Le terrain où l’urgence nous appelait alors, était l’éducation. Sur le plan pédagogique, nous avons compris qu’il ne suffisait pas de bricoler ni de garder sous perfusion l’académisme existant, mais qu’il convenait d’envisager une approche nouvelle qui correspondrait à la condition réelle des élèves.

En l’occurrence, nous avons réalisé qu’il serait bon d’investir dans l’accompagnement à la formation de soi et à la créativité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414384402
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-38447-1

© Edilivre, 2020
Dédicace et remerciements
Je dédie cette recherche à mes parents (Dicela Joseph, madame Jean-Marie Vixamar, Marcel Joachin, Yolande Davilmar) et aux élèves du monde entier, en particulier à ceux d’Haïti. Je la dédie aussi à ceux qui ne sont plus de ce monde : Yolande Leclair (Mom), Joanne Nelson, Sr. Maria Castillo, Jean-Marie et John Vixamar.
J’exprime toutes mes gratitudes au professeur Didier MOREAU et à son épouse Béatrice. Je tiens à remercier aussi les professeur Michel Soëtard, Elena Theodoropoulou, Andrea Potestio et Gabriele Weygand.
Un grand merci à la Congrégation de Sainte-Croix. En grande partie, je lui dois ce que j’ai appris à être. Merci aux pères Michel Eugène, csc, Eric Jasmin, csc, Claudel Petit-Homme, csc, Wesner Nérée, csc, Bernard Antoine, csc, Keith Louidor, csc, Rosemond Marcelin, csc, Frères Homère Belizaire et Rolin Rosemond, csc, Pyritho Marcelin, csc et Wislais Simervil, csc, Sœur Solange Louiné, csl, Sœur Christiane Gervais, csc. Merci à Wilson Fouquet, Offrance Ozias, Jackson Fabius, Gimsly Valbrun et Abélard Thomas, Stéphane Ninin, Gabriel M’Fongbe, Reynald Sémexant, Stanley Valbrun.
Ils m’ont donné ce dont on a besoin dans la vie pour grandir, la confiance. Ils s’appellent Monseigneur Yves-Marie, csc et Pierre Piquion, csc. Toujours, je leur dirai merci.
Il a écouté ma voix. Il a compris et il m’a dit : Viens. Il s’appelle Monseigneur Michel Dubost. Je n’ai pas bénéficié en vrai de l’humanité de Pestalozzi, mais la vôtre, elle m’a sauvé. Sans cesse, je vous dirai merci.
Un merci spécial à mon maître, Mgr. Philippe Bordeyne.
J’en profite pour remercier mon ami, mon grand ami, Vincent Leclerq. Il a le don de m’apporter de la lumière lorsque les ténèbres m’entourent. Il est suffisamment petit pour être grand.
Merci à Mgr. Valery Vienneau et au clergé de Moncton de leur accueil. Un merci à part au père Alban Thibodeau. Merci au clergé des Gonaïves.
Merci à tous ceux et toutes celles qui m’ont soutenu dans la vie : pères Paul Quinson, Roger Tardy, Jesus Asurmendi, Sylvie Horguelin, Dominique et Philippe Thirion, Céleste et Teresa Ramos, Elizabeth Banon, Arlette Sébas, Anie Gaillard, Christine Grondin, Rose et Jacquecy Calixte, Lucie Sincère, Rita Metayer, Vania Simervil, Norma Mélanson, Particia/Al, Claudette/Joel, Rita et Camil Gallant, Yoann Larèche et sa famille, Coralie, Irène et Manuel Chaves, Docteure Pierre-Louis Clarita. Merci à tous mes professeurs, notamment Casteil Germeil, Charles Bélier, madame Michel-Ange Célestin et Wilbrode Béon. Merci à mademoiselle Kiarra Louis.
J’ai une pensée spéciale pour mes nombreux filleuls et tous ces petits qui me sont si proches et si chers : Manouche, Amshley, Manshee, Ashee, Jay, Wisley, Sasha, Curtis, Amalia, Andréa, Lucien, Anne Varhil, Joanne, Joachim, Emy, Nathalie, CJ, Jaylen, Kyle, Schneider et Sandy.
Préface
Didier Moreau
Paris 8
Education et créativité
Aduel Joachin nous présente un ouvrage qui est le fruit d’une réflexion originale et vivante. Sa pensée rencontre le flux même qui devrait nourrir toute pensée sur l’éducation : promouvoir la singularité des êtres qui se forment dans leur expérience vitale. Son thème central croise ainsi deux sources de vie : ce qui alimente l’« effort pour persévérer dans l’être », le conatus au sens de Spinoza, que l’on peut comprendre comme ce qui anime le souci de se former et de s’éduquer des hommes, et l’historicité vivante des institutions politiques qui ne peuvent survivre qu’en se transformant à partir du projet inaugural de formation d’un peuple dont elles tirent leur seule légitimité. Le livre d’Aduel Joachin prend sa source dans un drame, collectif et individuel, le tremblement de terre qui frappa la République d’Haïti le 12 janvier 2010. A la différence de Voltaire qui, après le séisme de Lisbonne, ne considère que le fardeau d’une humanité innocente exposée aux coups d’une destinée aveugle, l’Auteur puise ici dans la tradition de l’humanisme ancien pour repenser, avec les outils conceptuels de la modernité, cette tendance inextinguible de l’homme à se transformer à travers son expérience du réel, ce pouvoir métamorphique, sous la catégorie de la créativité. « Emergence d’un pouvoir structurant en vue de répondre à une situation déstructurante. » 1
Cette orientation est fondamentale ici. L’éducation n’y est pas pensée comme une conformation des nouveaux-venus aux conditions organisées par l’incapacité des adultes à résoudre leurs propres problèmes, à la fois dans l’incompréhension des traditions et dans la crainte du présent, mais comme un effort pour les rendre aptes à se former eux-mêmes dans l’invention de ce que nous n’avons pas su réaliser. Mais quand on y regarde plus attentivement, cette perspective n’est pas une innovation saisissante qui nous serait proposée, parmi d’autres qui fleurissent dans un cycle régulier et éphémère, pour résoudre magiquement nos problèmes contemporains. Cette perspective, c’est l’innovation elle-même telle qu’elle a été pensée depuis l’origine de la pensée éducative par les Grecs, sous la métaphore de la Paideia .
Mais si nous ne sommes plus en relation étroite, comme les Grecs, avec le concept d’une formation de soi en vue du perfectionnement de l’être en commun, la tradition de l’humanisme ancien qu’il a fondée reste toujours une source d’inspiration forte. C’est à travers l’œuvre pédagogique de Pestalozzi qu’Aduel Joachin retrouve cette perspective d’une innovation permanente et risquée, car exposée à l’échec, et qu’il en défriche le chemin avec les outils de la créativité moderne.
Pourquoi Pestalozzi ? Dans un contexte caribéen où Paulo Freire est la référence la plus constante pour penser la transformation de la pratique éducative, ce choix peut surprendre. Que vient donc faire le pédagogue d’Yverdon à Port au Prince ? Montaigne l’avait déjà formulé, dans ses lectures de Sénèque : l’humaine condition est un descripteur universel de notre présence au monde, qui outrepasse les bornes liminaires et les frontières géopolitiques. Lorsque Pestalozzi réfléchit sur les situations éducatives qui aideront les orphelins de Stans à se doter d’une formation qui leur permettra d’échapper à la misère et à l’opprobre, ce qu’il met en lumière sont les conditions de possibilité de toute éducation de soi-même dans un contexte d’urgence vitale et de crise humanitaire, comme on dit de nos jours. C’est ce qui frappe Aduel Joachin : celui qui a déclaré « a Neuhof j’ai vécu comme un mendiant pour apprendre à des mendiants à vivre comme des hommes », va inventer des dispositifs pédagogiques qui mettent en avant la confiance en soi-même de ses élèves, comptant sur leurs propres ressources et sur la mutualisation de leurs apprentissages, plus que sur la parole « véridique » d’un maître possesseur de savoir. Car, montre Pestalozzi, personne ne sait ce qu’il convient de faire pour éduquer autrui, mais tous les hommes peuvent y participer, en prenant confiance dans leur intuition fondamentale ( Anschauung ) en laquelle se structurent la conscience interne, les émotions et les sensations, pour conduire, avec méthode, des expériences sensibles du monde. Certes, Pestalozzi est un disciple déclaré de Rousseau, mais il échappe, quant à lui, à la suspicion généralisée – renforcée, comme on le sait, par sa vie personnelle – que ce dernier entretient face aux relations sociales. Le pédagogue de Stans réinvente ici la position du maître stoïcien qui exhorte son élève à s’impliquer socialement en considérant que le monde dans sa totalité – et non sa réduction en un théâtre d’artifices et de ruses – est la situation même, l’ humaine condition , à laquelle on doit s’exposer pour se former. Ce sera la leçon que retiendront tous les pédagogues qui choisiront la perspective d’une éducation émancipatrice : Jacotot, Emerson, Freinet, Cousinet, Paulo Freire… et Aduel Joachin.
Il est temps de présenter l’auteur. Effectuant un sacerdoce au Canada, Aduel Joachin a pu mener à bien, avec le courage et la ténacité qui sont des vertus indispensables en science, des recherches à l’université de Paris 8, qui lui a décerné le grade de docteur. Mais son courage a outrepassé la simple obstination d’un étudiant soucieux de réussir : il était soutenu par le sentiment qui inspirait Aduel Joachin d’accomplir une mission dans l’intérêt du peuple haïtien. Pourquoi l’université de Paris 8 se trouve-t-elle liée à Haïti ? Il y a, ce que j’appellerais, « l’école de Port au Prince », qui est une véritable école haïtienne de philosophie à Paris 8. Depuis de nombreuses années en effet, à l’initiative du Professeur Stéphane Douailler, se sont créées des relations scientifiques très fortes entre l’ENS de Port au Prince et d’autres centres de formation des enseignants en Haïti d’une part, et l’université de Paris 8 d’autre part, tant en sciences de l’éducation qu’en philosophie. Des formations, des séminaires, des colloques, ont permis à de nombreux étudiants de participer à une formation mutualisée, à partir des concepts critiques qui sont travaillés dans ces deux pôles. A l’origine de ces relations, un fait historique de portée universelle : l’émancipation des esclaves haïtiens par eux-mêmes, dans une lutte contre les troupes françaises qui défendaient les intérêts des colons. Mais comme on le sait, la République d’Haïti ne s’est pas dotée d’une constitution égalitaire et ce sont ces inégalités structurelles qui ont façonné le destin haïtien 2 . C’est aussi ce qui rend Pestalozzi actuel : sa méfiance, nourrie par les événements politiques de son temps, dans la capacité de l’Etat à prendre en charg

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