L Entreprise ou la réforme impossible
300 pages
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L'Entreprise ou la réforme impossible , livre ebook

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Description

Cet ouvrage est le constat qu'il est impossible de réformer l'entreprise sans une volonté commune de l'État, du patronat et des syndicats de salariés. Il reprend les différentes tentatives de réformes faites de 1936 à 2019. L'accord Matignon, le CNR, les réformes sociales de 1945, les propositions de Bloch-Lainé, Sudreau, Attali, El Khomry, Macron, jalonnent cette recherche de consensus. C'est un travail réalisé en dialogue avec Michel Margairaz, professeur émérite en histoire de l'économie à l'université Paris 1 Sorbonne. Il s'appuie sur des sources inédites, des entretiens et une expérience professionnelle de l'auteur à la direction d'entreprises. Ce livre est une nouvelle réflexion dans un contexte de recherches de solutions sur la gouvernance des entreprises.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 octobre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414368525
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-36853-2

© Edilivre, 2019
Exergue

Si je n’entreprends pas, je meurs, Pierre Séghers 1 .


1 . Pierre Seghers (1906-1987) Editeur et Poète : Citation de Virginie Seghers lors d’une représentation au Théâtre de la Huchette/Paris sur les poètes de la résistance le 5/03/2018.
Remerciements
Cet ouvrage a été écrit en dialogue avec Michel Margairaz, professseur émérite d’histoire économique contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Je le remercie pour son soutien et les conseils qu’il a su me donner dans les moments de questionnement.
Je remercie Viviane ma lectrice avertie qui m’a permis d’écrire ce livre sur le temps long et le soutien inconditionnel de Cécile et Anne.
Je remercie vivement ceux qui m’ont accordé les entretiens et apporté leur éclairage personnel.
Introduction
Les tentatives à l’initiative de l’Etat de 1936 à 2018, d’organiser, dynamiser et tenter de réformer les entreprises, voire de les transformer, ont été nombreuses. Ces dernières, libérales par nature, sont rétives à toutes obligations et à admettre qu’elles ont un rôle social à assumer, elles y ont été contraintes par les lois sociales. L’Etat garant des équilibres de l’économie française régule l’activité économique du secteur privé, quelle que soit la nature du pouvoir politique en place. L’entreprise, ce lieu de tous les dangers fascine ceux qui la regarde naître, vivre et mourir. Elle est le point de convergence d’influences diverses (politique, sociale, économique…), de nos espoirs et contradictions sociales-libérales. Cet être hybride demande une attention constante de ceux qui la font vivre, dirigeants, personnels, actionnaires et de l’Etat car l’entreprise est un bien commun qu’il convient de faire prospérer dans l’intérêt de tous.
Les moments d’une nécessaire réforme sont activés, provoqués par des événements politiques, économiques, sociétaux qui déclenchent une tentative de réforme ponctuée par un rapport intelligent, complet mais souvent sans effet. L’entreprise continue son chemin, lestée d’obligations diverses mais toujours à la recherche d’une liberté perdue en 1936 avec des salariés en attente du grand soir. Les principaux moments de cristallisation d’un besoin de réforme ont eu lieu face au fascisme en 1936, à la libération en 1945 sous l’impulsion du Conseil National de la Résistance (CNR) puis en 1963, « les idées qui sont dans l’air 2 » sur la réforme de l’entreprise vont être à l’origine du premier rapport qui fait référence, sous un mode institutionnel, celui de François Bloch-Lainé. Il est suivi de celui de Simon Nora en 1967 qui concerne la gestion des entreprises publiques. Le rapport de Pierre Sudreau en 1975 intervient dans ces années de contestation post 1968, il rompt avec ceux établis par des hauts fonctionnaires, et ouvre une période de recherche de participation active de tous les acteurs sociaux dans l’entreprise. L’inaccompli de ce rapport retrouve sa réalité en 1981 avec l’arrivée de la gauche au pouvoir et les réformes sociales de 1982, auxquelles la réforme du temps de travail viendra s’ajouter. Les propositions de Jacques Attali, en 2007 et 2010, interviennent avant et après la crise systémique de 2008. Il propose une libéralisation de l’économie afin de favoriser la croissance et l’esprit d’entreprise. Louis Gallois, de son côté, propose une présence accrue des salariés dans les conseils d’administrations et un choc social de compétitivité. Les années 2015-2017 apportent leur lot annuel de réformes sous la direction de Manuel Valls, du Code du Travail, sous les noms de Rebsamen, Macron, El Khomri. Emmanuel Macron, Président de la République fin 2017 et 2018 et Bruno Le Maire contribuent eux aussi à son évolution. Ces différents moments ont permis des avancées sociales essentielles à la vie dans les entreprises, mais aussi une régression récente, sur des bases matérielles, techniques, juridiques. Il reste le sentiment d’une impossible rencontre entre le patronat, les salariés et l’Etat en faveur de l’entreprise. La recherche de la confiance entre partenaires sociaux « de sortir des tranchées idéologiques 3 » demeure afin de créer un esprit de consensus qui serait favorable à tous.
Un genre littéraire : l’entreprise et sa réforme.
L’attrait pour la compréhension de la vie de l’entreprise a donné lieu à l’émergence d’un nouveau genre littéraire. En effet les thèmes économiques ont pris depuis le début des années 1960 une place de plus en plus importante dans la production éditoriale, y compris la presse, et témoignent de l’intérêt d’un public toujours plus vaste aux questions de l’économie de l’entreprise sous ses aspects les plus divers ; social (ressources humaines) ; stratégique (vente, marketing) ; gestion et ses techniques associées (informatique, numérique, comptable, analytique) ; financière, auxquelles viennent s’ajouter la part technique : la production, la recherche et le développement mais aussi les aspects politiques et médiatiques qui sont liés à cet acteur économique central de notre société industrialisée et de services. La réforme de l’entreprise est un sujet qui interpelle tous les salariés. Un genre reconduit à chaque changement d’environnement économique car il est un thème de réflexion sur lequel tous les salariés, du cadre dirigeant à l’employé le plus modeste, ont une opinion ; elle concerne leur quotidien. Elle a donné lieu à des rapports établis par des personnalités éminentes qui ont présenté tous les aspects de la vie d’une entreprise, « un objet sociologique, d’intérêt général 4 . » Ils sont rédigés à partir des années soixante par des économistes, des hauts fonctionnaires ou des hommes politiques. Ils remportent un franc succès d’édition et permettent de sortir l’économie de son « pré carré » des théoriciens de cette discipline aux termes souvent abscons, férus de statistiques et de modèles économiques.
Ce genre littéraire singulier, doit sa réussite relative aux travaux d’un comité réuni à la demande d’un gouvernement, excepté celui de François Bloch-Lainé, qui se conclut par un rapport évoquant tous les aspects d’une question posée. Celui de la réforme de l’entreprise, de sa gouvernance, notre sujet de réflexion, en est un exemple. Ces écrits sont le fait d’un auteur principal reconnu pour ses compétences et son aura politique. Il doit être fédérateur, consensuel et réunir autour de lui un aréopage de personnalités de la vie civile, encadrés par de brillants « hauts fonctionnaires à la compétence technocratique et au brio intellectuel, pour la rédaction de ces rapports 5 . » Il reprend de grands thèmes sociétaux impossibles à résoudre par la voie directe de réformes législatives et met en perspective des possibilités d’évolution selon un programme sur le temps long. Ces rapports, le plus souvent, sollicités par la puissance publique, correspondent à la recherche d’un consensus trans-partisan nécessitant une réflexion commune. Les politiques, les chefs d’entreprises, les syndicalistes, les juristes…, conscients des réalités économiques et sociétales adhèrent à ces comités de réflexion qui sont la chair de ces rapports. Les progressistes de droite et de gauche s’y retrouvent pour tenter de réformer l’entreprise et proposer des pistes de réflexions. Les rapports se présentent tous avec un avant-propos du principal rapporteur et une lettre de mission de la part du commanditaire, Président de la République ou Premier Ministre. Ils dressent un constat de carence, mais en contrepartie ils sont tournés vers l’explication, la mise en pratique de leurs propositions. Leur écriture, sous forme descriptive est un peu sèche, sérieuse, dans le texte de présentation, mais non dénuée de style et d’emphase. L’auteur d’un rapport avance des perspectives de réussite après une mise en condition des acteurs concernés, dans ce théâtre du monde, avec des participants qui campent leurs personnages de manière souvent caricaturale (Patronat, Syndicats, Partis politiques, Mouvement), dans le cadre d’une situation économique donnée, administrée, ou libérale. Il construit son propos et le soumet, le plus souvent à un cénacle de spécialistes des questions à traiter. Il traduit bien l’état d’esprit dans lequel ce travail collectif est réalisé : un texte le plus exhaustif possible sur un sujet complexe, appelant à la réflexion sur l’organisation de l’entreprise et les orientations possibles de l’économie française. Ces rapports successifs apportent chacun leur réflexion sur un aspect nouveau de la question. Ils font le plus souvent le constat d’une situation économique bloquée et tente d’y apporter des remèdes originaux en fonction des changements de politique gouvernementale, de l’économie et des relations sociales. Cette permanence du sujet de la réforme de l’entreprise fait le succès de ce genre littéraire, car il est toujours renouvelé et la solution est dans le prochain volume à paraître ; le dialogue social est-il possible ? La réforme de l’entreprise serait-elle une idée illusoire qui abolirait la lutte des classes ? Il faut selon Aristote, insister sur la composition de la fable « si l’on veut que la composition poétique soit belle 6 » y compris pour ce qui concerne l’économie, afin de capter l’attention du lecteur… La force du verbe et les idées avancées doivent permettre de projeter le lecteur dans un monde où tout est possible. Nos auteurs, dont nous allons découvrir les ouvrages, s’engagent dans cette voie. Bloch-Lainé désire donner une « force nouvelle à la démocratie industrielle 7 » et politique dans l’avant-propos de son livre. Pierre Sudreau de son côté, pense que l’entreprise « est

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