L Ire rationnelle
84 pages
Français

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Description

"Je n’ai pas écrit ceci pour persuader les autres, pour modifier leur comportement ou leur façon de vivre [...] il s’agit surtout d’un mouvement de révolte envers tous ceux "qui m’ont fait croire ou laissé croire", envers ces charlatans qui abusent de notre confiance, mais aussi envers notre "tendance à tout gober" pour échapper au banal quotidien." Comme Jean Brix le précise dans son avant-propos, ce livre est un cri de révolte. Il aborde dans ce texte, en gardant son humour, des sujets aussi divers et variés que la religion, l’égalité homme-femme, Internet, les ovnis... Sujets ayant pour dénominateur commun la désinformation et la manipulation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748369397
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Ire rationnelle
Jean Brix
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
L'Ire rationnelle
 
 
 
Dédié à Paul Danblon et Henri Broch,
grands vulgarisateurs et grands pourfendeurs d’invraisemblable.
 
 
 
Paul Danblon : chimiste de formation, musicien et comédien, il a mené pendant trente-cinq ans une carrière de journaliste scientifique à la radio et à la télévision belges. Il a réalisé beaucoup d’émissions de vulgarisation scientifique.
 
Henri Broch : professeur de physique à l’université de Nice (Sophia Antipolis), il poursuit des recherches en biophysique théorique. Accessoirement (si l’on peut dire, car c’est un maître), il est expert en zététique, méthode dont on se sert pour pénétrer la raison et la nature des choses.
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Cher Paul Danblon, cher Henri Broch,
Je n’ai pas l’honneur de vous connaître, sinon par vos livres, vos émissions ou interventions télévisées, mais je m’applique à répandre vos idées, car vous êtes des champions de la lutte contre la désinformation.
Presque tout ce qui va suivre, vous l’avez déjà dit mieux que moi, sous d’autres formes beaucoup plus prudentes, plus scientifiques. Vous et d’autres… Sans doute aussi des philosophes, mais ceux-ci sont-ils lus par les « petites gens » dont je fais partie ? C’est probablement peine perdue pour quelques décennies encore. Mais je n’ai pas écrit ceci pour persuader les autres, pour modifier leur comportement ou leur façon de vivre ; je n’ai pas non plus adopté le point de vue purement zététique qui s’en tiendrait au doute cartésien : « Attendons de voir et examinons votre proposition calmement ». Non, je n’aurai pas cette politesse, car ceci est un mouvement de révolte envers tous ceux « qui m’ont fait croire ou laissé croire », envers ces charlatans qui abusent de notre confiance, mais aussi envers notre « tendance à tout gober » pour échapper au banal quotidien.
Tant mieux si cela aide à ouvrir des yeux. Ce petit livre est, comme le dit la formule consacrée, un cri de simple libération, comme je gueule parfois « M…RDE » dans ma voiture pour ne pas insulter l’autre qui a fait une petite bêtise ou ne pas m’injurier si j’en ai fait une grosse. Je vais peut-être avancer certaines propositions inadmissibles pour d’autres, mais je peux garantir que je ne cherche pas à tromper quiconque ni à « faire de l’argent ».
Une précision : j’ai commencé à rédiger ceci en 2000, mais des circonstances familiales et autres m’ont tenu à l’écart pendant longtemps. Ensuite, j’ai poursuivi l’écriture, mais au fur et à mesure, je me suis mis à douter du bien-fondé de mes réflexions. Et j’ai abandonné. Certains ont tellement besoin de leurs croyances… En 2009, alors que la question du foulard commençait à déchaîner les passions, que certains extrémistes se mettaient à donner de la voix, j’ai relu mes premiers chapitres et la rédaction de la suite m’a semblé nécessaire. Faut-il le préciser, les fameux événements de ce triste 11 septembre 2001 (sans trait d’union, SVP, laissons cela aux Américains) avaient eu lieu ? Et d’autres, bien sûr, comme le raz-de-marée dans le sud-est asiatique. Les scandales des affaires de pédophilie chez les prêtres (en Irlande, en Belgique…) ont achevé de me convaincre.
Je ne suis ni professeur, ni scientifique, ni journaliste. Peut-être encore moins écrivain. Humoriste ? Un brin, j’espère. J’ai voulu parler de ces choses que l’on veut nous faire croire, qui m’exaspèrent, qui me semblent graves, mais avec un certain humour tout de même.
Je vous laisse, ainsi qu’au lecteur, le soin d’en juger.
Mais je me permets cependant de vous dédier cet écrit… de rage.
 
 
 
 
Chapitre 1 Pourquoi ce livre ?
 
 
 
Comme je l’ai dit en préface, ce livre est plutôt un cri. Un cri de colère. D’où le titre, évidemment. Bien que j’aie hésité longtemps sur celui-ci : fallait-il faire un jeu de mots dès l’entrée ? Quelqu’un de célèbre a dit (heureusement, ma mémoire défaillante me permet d’oublier le nom de Victor Hugo) que le calembour est la fiente de l’esprit. Homme merci – je sais, cette expression peut sembler bizarre à certains, mais ils s’habitueront s’ils continuent à me lire – homme merci, même les gens célèbres et intelligents peuvent dire des bêtises. C’est heureux. Je ne vois pas pourquoi les conneries (« biteries », mesdames, si vous préférez) seraient uniquement réservées aux analphabètes. Tout comme les réflexions intelligentes ne sont pas l’apanage des ministres, qu’ils soient de la culture, du culte, du cul…tivable ou d’ailleurs.
Mais revenons au pourquoi. Cela fait trop longtemps que j’entends autour de moi ou que je lis dans la presse des idioties comme :
 
« Le XXI e  siècle sera religieux ou ne sera pas » (?) ; « Tout est écrit d’avance » ; « Tu es de quel signe ? » ; « On ne peut pas se passer de Dieu » ; « Prouve-moi que ça n’existe pas » ; « La vie serait trop bête s’il n’y avait quelque chose ensuite », etc.
 
À chaque fois qu’un entretien arrive sur le sujet (mort, religion, « paranormal »…), il se trouve quelqu’un pour lancer une de ces phrases qui m’énervent. Une de ces phrases qui sous-entendent : « il nous est impossible, et surtout face à la mort, de nous passer d’une autorité supérieure rédemptrice et surtout d’une survie éternelle ».
Cependant, étant d’un naturel pacifiste, il m’a fallu un élément déclencheur. Celui-ci ne fut pas la grande peur de l’an 2000 (le supposé « bug » qui a permis tant de ventes de beaux programmes informatiques et tant d’heures de vérification de matériel, comme la peur de l’an 1000 avait ramené du monde dans les églises), ni les derniers développements d’une quelconque guerre religieuse en Irlande ou ailleurs, ni même les conversations animées que j’ai parfois avec des amis croyants ou non (et d’autant plus animées qu’arrosées d’un vin frais de Loire, d’une blonde bière ou d’un bon Gewurztraminer).
Non. Bizarrement, ce qui m’a décidé, tout comme une goutte fait déborder un vase, c’est cet article paru dans « Le Vif/L’Express » du 11 novembre 1999. Ou plutôt, le début de l’article, car le reste me convenait tout à fait.
Ce qui suit paraissait sous la rubrique appelée « Courrier de la Raison », et la question d’un lecteur était : « Où passe la ligne de démarcation entre le rationnel et l’irrationnel ? ».
 
« Augustin, évêque d’Hippone en Afrique et Père de l’Église (354 – 430), s’interrogeait sur le scandale du mal. Comment l’infinie bonté de Dieu et sa toute-puissance pouvaient-elles l’accepter ? Voici sa réponse : « Ce qu’on prend pour le mal n’existe pas. Ce n’est qu’un manque de bien, imperfection normale dans la sphère de la Création ». Semblablement, on parlera de l’irrationnel non pas comme quelque chose en soi mais comme une absence, un défaut, un dysfonctionnement de la réalité (…). »
 
L’auteur de l’article, Jean Nousse, présentait ensuite un raisonnement très bien construit sur la façon d’appréhender la réalité, et précisait que l’irrationnel n’est pas une façon de comprendre autrement les problèmes inexpliqués, mais simplement un manque de jugement.
Et je suis bien d’accord avec sa conclusion : l’irrationnel n’existe pas, il y a seulement un manque d’informations. Mais j’avoue ne pas admettre la citation de ce « Père de l’Église » en début d’article. Le « saint » homme d’Hippone oublie-t-il que Dieu (je mets ici une majuscule pour rester dans la pensée d’Augustin), d’après lui et ses semblables « Pairs de l’Église », est parfait ? Comment pourrait-Il laisser traîner dans sa Création l’une ou l’autre « imperfection normale » ?
On retrouve ici l’aporie 1 , le défaut de raisonnement qui a le don d’irriter les non-croyants. Ou plutôt les gens normaux, devrais-je dire. En tout cas, cet Augustin m’a irrité… Il semble qu’il aurait aussi proféré : « Je crois parce que c’est absurde . » Donc discordant, contraire à la raison, stupide, me dit le dictionnaire… Il donne ainsi la préférence à une imbécillité, niant d’emblée l’intelligence reçue de son « Créateur » ? Et j’aurais aimé, accessoirement, qu’il précise ce qu’il entend par « sphère de la Création ». L’univers tiendrait-il pour lui dans une sphère ? À lui de le prouver ! Oh, pardon !
Je dis « pardon », car c’est une chose que nous, les « normaux », ne pouvons pas dire quand nous discutons avec les croyants. « Comment, s’écrient-ils, prouver que Dieu existe ? Mais c’est impossible, et d’ailleurs pas nécessaire ! Justement, la foi, c’est croire sans preuve. Et prouvez-moi qu’il n’existe pas ! ».
Ce genre de raisonnement a très bien été décrit par Henri Broch à propos du « paranormal ». Il nous rappelle que la charge de la preuve appartient à celui qui affirme, qui déclare (l’existence d’un fait, d’une croyance, d’une nouvelle théorie…), et non à ceux qui l’écoutent. Il faut se garder d’inverser les rôles, ce que cherchent très souvent à faire les tenants du spiritisme, des sectes, etc. Par exemple, nous dit-il, à la question : « Pourquoi êtes-vous tellement sceptique au sujet des fantômes ? », on est évidemment tenté de répondre en donnant les raisons qui font que l’existence des fantômes paraît hautement improbable. Ce qui est une erreur, car la seule réponse juste est plutôt la question : « Pourquoi, VOUS, croyez-vous aux fantômes (ou aux OVNI, à l’âme…) ? ».
 
Dieu et les fantômes, même combat !
 
Bien sûr, il est amusant de croire aux fantômes. Les Anglais, peuple très raisonnable, ont inventé pas mal de choses, et notamment les vieilles demeures hantées. Les Écossais, qui ont encore plus

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