La démocratie a horreur du vide
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Description

"En apesanteur. C’est bien ainsi que l’on pourrait voir notre système politique. La contestation du pouvoir politique national, légitimement élu, et de ses représentants semble aller toujours plus loin pour une partie de notre population, qui s’est résignée à cette contestation plus ou moins passive, parfois violente. Le phénomène concerne aussi les élus les plus proches du terrain, et peut être ceux qui sont spontanément les plus respectés par leurs concitoyens. Le rapport aux institutions et aux élus est dorénavant empreint de violence. Il s’est établi un rapport de force avec une partie de la population. En tracer les contours majeurs est l’ambition des lignes qui suivront. Ce livre n’a aucunement la prétention de proposer une analyse experte ou nourrie d’années d’observation de la vie politique. Au contraire, il s’agit d’un regard citoyen, avec ce qu’il comprend de critique sur nos institutions, nos élus et nos concitoyens."

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Informations

Publié par
Date de parution 28 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414430864
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-41198-6

© Edilivre, 2020
Avant-propos
En apesanteur. C’est bien ainsi que l’on pourrait voir notre système politique. La contestation du pouvoir politique national, légitimement élu, et de ses représentants semble aller toujours plus loin pour une partie de notre population, qui s’est résignée à cette contestation plus ou moins passive, parfois violente. Le phénomène concerne aussi les élus les plus proches du terrain, et peut être ceux qui sont spontanément les plus respectés par leurs concitoyens. Le rapport aux institutions et aux élus est dorénavant empreint de violence. Il s’est établi un rapport de force avec une partie de la population. En tracer les contours majeurs est l’ambition des lignes qui suivront. Ce livre n’a aucunement la prétention de proposer une analyse experte ou nourrie d’années d’observation de la vie politique. Au contraire, il s’agit d’un regard citoyen, avec ce qu’il comprend de critique sur nos institutions, nos élus et nos concitoyens. Manifester peut être utile, mais casser ne sert à rien, ou peut-être à glaner quelques petites choses, sans obtenir de changements profonds et durables. Les propositions qui figurent ici n’auront que la valeur que le lecteur leur donnera.
Notre système politique français a perdu de sa dynamique politique et institutionnelle : la fossilisation menace. A l’heure de l’économie numérique et des réseaux sociaux, toutes les dynamiques s’accélèrent. D’où le décalage perçu par les citoyens et la remise en cause des institutions et du personnel politique qui va avec. Le monde change, mais pas eux ! A ce système politique jugé défaillant et non représentatif, on oppose trop souvent un « anti-système ». Qu’est-ce que l’anti-système ? Ceux qui critiquent ou combattent le système ont souvent beaucoup de peine à proposer autre chose. Leur but est avant tout d’atteindre le pouvoir. Les rhétoriques sur le système pèchent souvent par stérilité. Le grand soir, la révolution et autres aspirations transformatrices restent lettres mortes, faute de propositions concrètes. Cela ne suscite pas de dynamique dans la population. L’utopie ne suffit pas à combler les vides générés par notre système politique et économique. Les utopies s’écrasent immanquablement sur la réalité. La violence, elle non plus, ne suffit pas : casser est une chose, mais que construire à la place ?
Il y a certainement une forme d’urgence à reconnecter tous les citoyens à leurs institutions, tant se creuse un fossé grandissant au sein de la population. La ségrégation entre les gagnants et les perdants de la mondialisation accentue le regard sur les inégalités économiques et sociales, qui ne sont pas maîtrisées par la classe politique. C’est bien là le procès qui lui fait aujourd’hui, à coup de « dégagisme ». Le grand échec de notre classe politique des trente dernières années n’est-il pas d’avoir échoué à réduire la fameuse fracture sociale ? Fracture sociale il y a. Assurément. Ce n’est pas nouveau : un certain Jacques Chirac s’est fait élire sur ce thème. C’était en 1995.
En France, la représentativité est en crise, bousculée par la demande de participation directe à la décision publique. Le sens de l’action publique est en question. Celui de nos institutions aussi. Sont-elles représentatives ? Tellement séduisante, la démocratie directe pourrait aussi décevoir ceux qui la demandent. Les plus bruyants ne sont pas forcément les plus entendus. Les grands bénéficiaires des angles morts économiques et sociaux de notre pays sont assurément les partis politiques d’extrême droite et d’extrême gauche. S’excitant mutuellement dans l’arène médiatique, ils n’en peuvent plus de s’opposer à coup de grandes dénonciations, d’outrances et autres coups médiatiques. Bien que foncièrement minoritaires dans la population, ils sont devenus les animateurs de la vie politique française. Le clivage droite-gauche a disparu en 2017 avec l’élection d’Emmanuel Macron, installé dans un centre majoritaire et modéré. Le rapport de force idéologique s’en trouve donc relégué aux extrêmes, qui ne peuvent sortir de ce statut de forces extrêmes, faute de pourvoir créer du consensus idéologique et donc de faire des alliances politiques. Ils sont prisonniers de leur nature extrême et n’ont, à ce jour, jamais pu dépasser ce stade. Aussi, sont-ils limités dans leur offre politique à quelques mesures populistes, dans leurs thématiques habituelles. Qu’ils soient issus de la droite ou de la gauche, cela en fait des partis de contestation, aidés par le ressentiment qui s’est installé à l’égard des institutions et des élus. Ils suivent la vague contestataire, mais n’apparaissent pas comme des forces politiques proposant une transformation de notre modèle politique et économique. Ils se contentent de réagir à ce modèle, en se focalisant sur des mesures chocs et des justifications simplistes.
Chapitre 1 Les racines de la contestation
1.1 : Le fait accompli
L’idéologie libérale est devenue dominante dans notre monde depuis les années 1990. La question ne se pose plus, depuis la faillite du modèle concurrent. Bien sûr on observe encore quelques rares régimes historiquement communistes, mais qui sont en réalité des dictatures brutales, plus ou moins loufoques, et en définitive sans plus aucun rapport avec l’idéologie communiste.
Le libéralisme est d’abord une idéologie politique, assise sur la liberté individuelle et sa reconnaissance par le pouvoir politique. Les plus grands philosophes ont contribué à sa définition et à son analyse. Son héritage le plus puissant est aujourd’hui celui de la protection des droits fondamentaux, dont les textes les plus connus sont la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et la Convention européenne des droits de l’Homme. Le libéralisme est aussi une idéologie économique, dont les concepts sont devenus universels. Ainsi en est-il de la notion de marché avec son offre et sa demande, de la libre concurrence ou encore du libre échange. Le modèle économique occidental a conquis le monde, car rien ne lui fait plus concurrence, rien ne dispute son idéologie. Que ce soit dans les champs politiques ou économiques, il n’aura échappé à personne, que d’innombrables versions du libéralisme existent. Libéralisme politique et libéralisme économique ne se conjuguant, d’ailleurs, pas toujours ensemble. La Chine et la Russie en sont deux grands exemples. En écartant ici toute remise en cause du libéralisme politique, on peut questionner l’omniprésence mondiale du libéralisme économique. Un autre modèle existe-t-il ? Quelle alternative existe-t-il à notre économie libérale et globalisée ?
Les critiques s’accumulent contre les conséquences du libéralisme : inégalités, productivisme, pollution, artificialisation, etc. Pourtant, toutes ces critiques, aussi justifiées soient-elles, restent un agrégat d’imperfections, sans réussir à former un modèle alternatif. La critique ne suffit pas dans ce cas. Faut-il en déduire que notre modèle est le meilleur possible ? Pas nécessairement, mais il faut lui reconnaître l’avantage de faire le plus large consensus. En réaction à ce modèle de mondialisation, se sont constitués les mouvements altermondialistes, dont la philosophie globale se résume à plus grande justice sociale, à la préservation de l’environnement et à la défense des droits humains. Le Manifeste de Porto Allègre, signé en 2005, rassemble les propositions communes des différents acteurs de l’altermondialisme et fait figure de socle idéologique. Les organisations économiques internationales telles que le Fond monétaire international (FMI) ou l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et les multinationales sont les adversaires récurrents des mouvements altermondialistes, dont certains connaissent un phénomène de radicalisation. En dépit de son nom, l’altermondialisme n’est pas une autre mondialisation, car cette idéologie n’est pas un contre-modèle global de développement économique, mais figure davantage comme un lanceur d’alerte des excès de la mondialisation.
Devant le fait accompli, aussi puissant soit-il, se pose la question de la légitimité de notre modèle économique libéral et globalisé. Est-il démocratique ? Poser la question, c’est confronter l’économique et le politique. Lequel des deux doit-il s’imposer à l’autre ? Paradoxalement, la réponse n’est pas aussi claire, loin s’en faut. C’est presque une ingratitude historique, tant l’idéologie libérale a fait évoluer la condition humaine par le développement des droits fondamentaux au cœur de sa philosophie, et par l’accroissement de richesse généré depuis la première révolution industrielle. Les Européens ont pleinement vécu cette question lors de la ratification en 2016 du CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) entre l’Union européenne et le Canada. Contesté au fond, ce traité de libre échange vise essentiellement à supprimer les droits de douanes entre les deux signataires, dans la perspective d’un grand marché où biens et services, canadiens et européens, pourraient circuler sans entraves ni surcoûts. La même démarche présidait au TAFTA (North American Free Trade Agreement) en vue d’améliorer les échanges commerciaux entre l’Union européenne et les États-Unis. L’opacité des négociations, l’absence de contrôle démocratique national ou européen et les critiques sévères portées par Hillary Clinton et Donald Trump lors de la campagne présidentielle américaine de 2016, ont stoppé les négociations. Le libre échange hérisse l’opinion publique.
Et pour cause ! On ne peut être que stupéfait par l’asymétrie entre l

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