La Perception du travail dans le MA-MB - Tome I

Ali Boukebous

Description

La perception morale et sociale du travail dans le MA-MB n’est pas celle que nous comprenons avec les exigences de l'ensemble des valeurs engageant l’individu, aujourd’hui amputé de son pouvoir de méditation, dans un monde en règle avec l’idéologie même du progrès et de la modernité le fondant désormais. Cela explique, en partie, les déséquilibres de la structure économique mondiale qui affectent les facteurs politiques propres aux sociétés libérées du joug colonialiste, en transition vers des modèles de développement fortement influencés par des contraintes d’ordre stratégique opérant sur la division internationale du travail, et par conséquent sur les marchés intérieurs de chaque pays, devenus de fait, de simples variables d’ajustement du système économique mondialisé.

Ce Tome 1 explique à travers le MA-MB, en quoi nous pouvons considérer Malek Bennabi, figure remarquable, comme un penseur du monde musulman contemporain (m-a-m), et comme un redoutable critique des retards de cette partie du monde par rapport aux pays à civilisation technologique avancée. Des retards analysés en termes :

1- de division interne.

2- d’incapacité à élaborer une nouvelle politique économique capable d’aider au dépassement et à l’élimination des divisions et des contradictions héritées du 13ème siècle avec la fin de l’empire almohade d’Andalousie, exacerbées, depuis, à l’ère de la mondialisation postcoloniale.

3- de critique des sophistications métaphysico-théologiques, politiques ou économiques, d’où l’anti-économisme du modèle.

4- de causes culturelles du sous-développement économique et humain saisi sous l’angle de sa propre historicité, et du point de vue des avancées du progrès dans tous les domaines de la connaissance.

5- Aux multiples dimensions du retard du m-a-m par rapport aux pays à civilisation technologique avancée, le MA-MB fait, dans cette optique, la critique du choséisme saisi comme catégorie d’analyse résultant des impératifs du progrès d’une part, et de la concurrence des marchés, d’autre part, dans une économie mondiale trop fragile pour supporter l’impératif des marchés financiers et la croissance conjuguée de la précarité et de la pauvreté. En ce sens, le choséisme transforme l’univers du consommateur en un vaste espace ouvert où les choses issues de la sphère de la production se consomment, mais où presque rien n’a vraiment un sens. D’où l’amplification des retards entre les uns et les autres, et l’absence de réponse globale et crédible pour construire un modèle de développement capable de sortir l’humain d’un univers de plus en plus artificialisé et porteur de nouveaux rapports entre l’humain, la technologie et la nature. Notre analyse sera poursuivie dans le Tome 2, prévu pour courant 2018.

Sujets

• Colonisation
• Essais littéraires

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 15 novembre 2017
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782414118731
• Langue: Français

Extrait

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ISBN numérique : 978-2-414-11871-7

© Edilivre, 2020
Ce livre dénonce les intellectomanes d’un système politique pervers et corrompu par une rhétorique dévoyée en esprit de parti et de division n’ayant rien à voir avec les intérêts de ceux et celles qui vivent exclusivement de leur travail, ni avec les intérêts des nations fragiles.
Remerciements
Je tiens à remercier mes amis Luc FOUCHÉ et Serge POKROVSKY qui ont corrigé mon texte, et m’ont appris à utiliser autrement les trésors de la langue française et ce qu’elle peut révéler de nos lacunes et de nos faiblesses.
Avec une pensée spéciale pour Vincent LERAY gestionnaire du site admin, Franck DUCHOCHOY et Paul MOUMBALA, informaticiens de l’ex-société Ordilogie.
Les travaux de mise en page de l’ouvrage peuvent donner lieu à quelques erreurs typographiques ou de saisie.
Nous prions le lecteur de bien vouloir nous le signaler ou de nous en excuser.
Avec tous nos remerciements.
Avant-propos
Mais ce n'est que la partie visible – et encore, pas tous les jours – de l'énorme l'iceberg qui flotte entre deux eaux !
Les experts du fonds monétaire international mettent en avant la fragilité du système financier mondial et dénoncent une économie pyramidale dont la base est de plus en plus fragile. Ils ont élaboré un scénario catastrophe sur les 5 prochaines années, en se basant sur 5 facteurs de vulnérabilité qu’ils ont déterminés ; parmi ceux-là :
– la dette croissante des pays du G20. Qu’elle soit privée (ménages et entreprises), ou publique (Etat) cette dette auprès des banques et des marchés obligataires dépasse les 135 000 milliards de dollars, soit 235 % de leur PIB.
– Une chute de 15 % des marchés d’aujourd’hui à 2020, avec cependant une poursuite de la situation actuelle.
– À partir de 2020 une hausse rapide des taux d’intérêt,
– Un recul de 7 % des prix de l’immobilier.
– Une production mondiale en chute de 1,7 % avec une intensité du choc pouvant être plus importante que celle enregistrée en 2008 si la chute des marchés est supérieure à 15 %.[………]
Conséquence envisagée : il n'y a pas assez de travail pour tous dans les pays développés. Avec l’accueil des migrants la situation deviendra explosive ! 0
Ce livre (Tome 1) 1 est le fruit de mes années d’enseignement de l’économie dans le secondaire et le supérieur post-bac. Aussi, je souhaite remercier chaleureusement tous les collègues d’horizons divers avec lesquels j’ai encore quelques échanges fructueux, ainsi que les élèves qui ont stimulé ma réflexion par leurs questions et leurs attentes pendant plus de trente-cinq années d’enseignement.
Le contenu de ce livre dont l’objectif n’est ni de présenter une quelconque théorie censée d’apporter une réponse aux problèmes que connaissent aujourd’hui, à des degrés divers, certains pays du monde arabo-musulman ou du Maghreb central, l’Algérie en particulier, ni aucun des pays à civilisation industrielle avancée. Il n’engage naturellement que l’auteur qui veut ramener à la surface – et donc de rendre disponibles pour le débat public – la réflexion d’un grand penseur contemporain, scientifique et ingénieur de formation dont j’avais présenté l’œuvre et les actions dans un de mes précédents ouvrages préfacé par Monsieur Pascal Buresi, Directeur de recherche au CNRS, Directeur d’Études à l’EHESS et à L’IISMM (Paris), et de mettre en perspective notamment, l’actualité de ses textes fondamentaux de nature économique.
Trois idées-force sont à l’origine de cet ouvrage prévu en deux tomes : La première, je l’ai résumée dans le premier paragraphe ci-dessus. La deuxième, tient au sentiment que certaines questions légitimes touchant l’actualité de l’Algérie, pays natal de ce grand penseur, et d’une manière générale, les pays en développement, ceux du monde arabo-musulman, du Maghreb central ou d’ailleurs, exigent des réponses en fonction de ce que sera le monde dans les prochaines décennies. Ces réponses sont en partie ébauchées dans la conception historique, théorique et philosophique de ce penseur qui a su repérer les lois fondamentales dont l’application rigoureuse et rationnelle permet de contrôler les effets négatifs des forces triomphantes du marché et de sortir du piège infernal de la dépendance, de la dictature de la finance, de l’individualisme ou chauvinisme des peuples et des nations, et de neutraliser les causes du gaspillage des richesses naturelles et celles de la corruption qui gangrènent l’économie mondiale. La troisième idée, il n’y aura pas de véritable développement économique et humain sans prise en considération du statut de la culture et de l’éducation en tant que moteur, qui seul permet aux pays en développement de trouver les forces qui leur permettraient de créer des structures capables de les sortir du cycle de la pauvreté, du chômage, de la dépendance technologique et financière, et de pouvoir consolider ainsi, des situations d’équilibre social, tant à court et moyen termes, que dans le long terme.
Dans la conception et dans le modèle d’analyse de ce penseur, hostile à la civilisation dévoreuse d’emplois, la contribution de la culture et de la langue permet d’accomplir des actes réfléchis et d’adopter des comportements en adéquation avec la représentation symbolique des moyens qui structurent les rapports sociaux, la contribution de la culture et de l’éducation à la prospérité économique est indéniable, à condition de bien savoir de quoi nous parlons.
Faut-il considérer cet ouvrage comme un simple discours économique sur le présent ? Il est aussi sociologique et dans une moindre mesure, politique. Chaque lecteur pourra, comme nous l’espérons, en faire le meilleur usage, au moment où se posent tant de questions concernant le destin du monde arabo-musulman et celui des pays à civilisation moderne avancée technologiquement, tous voués à un usage solidaire et créatif de richesses nouvelles, de partage équilibré du temps de travail productif entre ceux qui en ont un urgent besoin et ceux qui pensent pouvoir s’en passer…… C’est à cette condition que la paix dans le monde sera préservée et que se dessine ce que sera celui des générations futures.
« Nous insistons, enfin, sur notre idée selon laquelle ni ce Tome 1, ni le suivant ne sauraient constituer un simple récit ; le charme de l’écriture en plus ou en moins. Notre ouvrage ne constitue pas, non plus, une enquête sociologique, ou une analyse relevant du champ de l’économie politique, souvent polluée par l’effet-tunnel ou par les jeux de la roublardise verbale, à une période où les grands décideurs politiques du moment, dans les pays technologiquement avancés, dans le m-a-m ou le Maghreb central, restent aveugles quant à la progression du développement des maux qui menacent la paix, tandis que les experts chargés des projets de développement économique humain semblent affairés autrement de leur côté, sans fournir d’orientations fiables, chemin faisant, durant le passage dans le tunnel des priorités pour dire qu’il n’y a pas d’autre solution que la leur, ou d’attendre qu’un plan soit achevé pour pouvoir évaluer ce qui a été fait. Tout comme lors d’un passage dans un tunnel quelconque dans lequel il fait très sombre, la sortie provoque, par l’afflux soudain de la forte lumière, un violent éblouissement, doublé de mauvais signaux évoquant avec déception, voire avec terreur ce qui a été produit durant la traversée. »


0 . https://fr.finance.com/actualites/le-rapport-alarmant-du-fmi-143242216 , article daté du 11/10/2017.

1 . – Le tome 2 est prévu pour courant 2018-2019.
Introduction générale
« Avant, on n’aborde pas le sujet parce qu’il ne faut pas être pessimiste. Après, on ne dit rien parce que l’enquête est en cours. Et pendant c’est le trou noir. Il ne faut jamais faire de prévisions et surtout pas pour l’avenir 2  »
 
Revenir à la problématique du développement économique et humain à partir du MA-MB 3 , sans trop s’attarder sur certaines considérations polémiques ou théoriques piochées ici ou là, semble aujourd’hui nécessaire.
Notre travail articule la problématique de ce développement aux aspects de certains processus socioculturels de l’économie territorialement appliqués à un questionnement plus général, d’ordre empirique, théorique et épistémologique, et ce, à partir d’une réflexion globale sur le rapport capital / travail du point de vue de la théorie macroéconomique d’une part, et le point de vue de l’anti-économisme d’autre part, pour comprendre la situation économique et sociale dans laquelle se trouvent certains pays très pauvres (Bangladesh, Afghanistan, Mauritanie, Sénégal, Tchad, Niger, Mali, Comores, etc.) 4 , ou certaines régions comme le Maghreb central 5 , par exemple.
Ces rapports ne s’appuient pas, seulement et exclusivement, sur ces pays ou sur le Maghreb central. Ils prennent en considération un problème d’une autre dimension, c’est-à-dire « … le plus colossal de notre époque, celui de la pauvreté de masse, cette misère immémorielle dans laquelle sont plongées les masses rurales du tiers monde » 6 et les masses urbanisées des ghettos et des périphéries urbaines frappées par la misère le chômage, le sous-emploi et la précarité croissante, les guerres et l’exode, et qui ne subsistent, le plus souvent, que grâce à des aides et subventions apportées par ONG (Organisation non gouvernementale) ou par des Organisations internationales dépendant des Nations Unies 7 . Quel est donc le rapport entre le piège de pauvreté – selon le point de vue de l’analyse macroéconomique – et ce problème colossal à une époque où l’on parle de moteur moléculaire, véritable révolution qui produit d’ores et déjà des moteurs de