Les institutions du progrès social
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Les institutions du progrès social , livre ebook

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Description

En 1902 paraît le rapport de Charles Égide sur l'économie sociale présenté l'Exposition universelle de 1900. Plusieurs fois réédité, c'est sa dernière édition, "Les institutions du progrès social", qui est ici présentée. On y trouve un panorama des institutions produites au XIXe sicle pour traiter la nouvelle question sociale que âcre la société industrielle naissante : qu'est-ce que l'économie sociale ? Que peut-elle faire ? Comment son action s'articule-t-elle avec celles des secteurs public et capitaliste ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 167
EAN13 9782296592704
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ŒUVRES DE CHARLES GIDE — VOLUME VI
Collection dirigée par Marc Pénin
Charles Gide 1847-1932 - L’esprit critique
Volume I Écrits 1869-1886
Volume II Principes d’économie politique
Volume III L’Émancipation
Volume IV Coopération et économie sociale 1886-1904
Volume V Contributions à la Revue d’économie politique
Volume VI Les Institutions du progrès social
Volume VII Coopération et économie sociale 1904-1926
Volume VIII Revues protestantes
Volume IX-X Histoire des doctrines économiques (avec Charles Rist)
Les institutions du progrès social

Charles Gide
© L’HARMATTAN, 2007 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
9782296045866
EAN : 9782296045866
Sommaire
LES ŒUVRES DE CHARLES GIDE — VOLUME VI Page de titre Page de Copyright PRÉSENTATION DU VOLUME PRÉFACE INTRODUCTION - L’ÉCONOMIE SOCIALE AU XIX ème SIÈCLE Chapitre premier - SALAIRES
I. LES MODES D’ACTION II. LES RÉSULTATS III. LES RELATIONS ENTRE LES SALARIÉS ET LES PATRONS
CHAPITRE II - CONFORT
I. L’ALIMENTATION II. LOGEMENT III. LA SANTÉ IV. L’ÉDUCATION SOCIALE
CHAPITRE III - SÉCURITÉ
I. L’ÉPARGNE II. L’ASSURANCE III. L’ASSISTANCE
CHAPITRE IV - INDÉPENDANCE
I. LES TRAVAILLEURS URBAINS II. LES TRAVAILLEURS RURAUX
INDEX NOMINATIF INDEX THEMATIQUE
PRÉSENTATION DU VOLUME
par Danièle Demoustier 1

Introduction
« L’Économie sociale : les Institutions du Progrès social », tel était le titre du premier rapport de Charles Gide sur le Palais de l’économie sociale de l’Exposition Universelle de 1900 à Paris, dont nous redécouvrons l’édition de 1920. En 1902, ce rapport parut alors relativement inaperçu, noyé dans le rapport général, fort volumineux, de l’Exposition, et sa diffusion est restée relativement confidentielle. C’est pourquoi Charles Gide décide de l’éditer en 1905 et le réédite cinq fois jusqu’en 1920, sous trois versions différentes (1905, 1911, 1920) 2 .
Réactualisée après la première guerre mondiale, alors que la montée du syndicalisme d’une part et de l’intervention publique d’autre part s’étaient accélérées, la pensée de Gide parait plus actuelle et encore plus riche que dans sa première version.
Dans une courte préface, Charles Gide resitue l’opportunité d’une telle réédition :
« Jamais en effet, l’étude des « Institutions de Progrès Social » n’a été ni ne pourra être plus opportune qu’à cette heure où la moitié de l’Europe est à reconstruire, non pas seulement matériellement mais plus encore socialement. » (p. 50) 3
Mais, en 1920, le titre ne fait alors plus référence à l’Économie sociale, car, selon Gide lui-même, le terme était devenu trop « indéterminé » dès 1911.

Aujourd’hui, alors que l’expression Économie Sociale est revenue au devant de la scène après trois quarts de siècle d’absence, le champ couvert par l’Économie sociale n’est pas tout à fait le même qu’au début du XX ème siècle, le contexte ayant profondément changé.
Charles Gide lui-même avait anticipé de telles mutations :
« Il est probable qu’il y aura dans cet inventaire beaucoup de déchet, et dans ces prévisions beaucoup de déceptions. Si dans cent ans quelque nouveau rapporteur pour l’Exposition de l’an 2000 retrouve le présent rapport dans des archives, il est possible qu’il juge bien vaine l’importance attribuée à telle ou telle institution depuis longtemps tombée dans l’oubli ; ou qu’à l’inverse il sourie de la cécité des rapporteurs et des jurés qui ne leur a pas permis d’apercevoir tel document perdu dans la masse, telle institution insignifiante en apparence, où pourtant se trouvait déjà comme en puissance la solution des problèmes qui tourmentaient leurs contemporains. Du moins, il apprendra, en relisant ces pages, ce que les hommes du commencement du vingtième siècle croyaient savoir en fait de l’économie sociale, ce qu’ils pensaient avoir fait de bon, ce qu’ils attendaient de l’avenir ; et s’il trouve quelque naïveté dans leurs certitudes et quelque vanité dans leurs espérances, cela lui sera encore un utile enseignement » 4 .

Ce rapport qui pourrait sembler daté par l’abondance de descriptions précises des institutions d’une époque révolue, est en fait étonnamment actuel par les questions de fond soulevées : sur la pertinence des hausses de salaires et de la réduction du temps de travail ; sur la retraite par capitalisation ou répartition ; sur les rôles et limites de l’assistance ; sur le risque de dumping social et de protectionnisme avec l’ouverture des frontières ; sur les avantages et risques du travail indépendant... ; mais aussi sur l’imbrication entre initiative et responsabilité individuelle/collective, sur les relations entre syndicats et patronat, entre la solidarité volontaire et obligatoire.

Dans un contexte caractérisé également par de profonds changements socio-économiques et la transformation du système de régulation, la question de l’interdépendance sociale se pose plus que jamais. Le solidarisme qui a accouché de la social-démocratie keynésienne ne représente plus aujourd’hui une référence politique forte. Et la définition de l’économie sociale semble aujourd’hui plus réduite ; mais son rôle reste en question : l’économie sociale est-elle encore porteuse de « progrès social » ?

Nous verrons donc comment Charles Gide développe sa conception de l’économie sociale par rapport aux conceptions antérieures (c’est l’objet de son introduction) et son appréciation des différentes solutions à la question sociale (développées dans les quatre chapitres du livre), avant de nous interroger sur certains enseignements que peut apporter cette lecture à l’analyse de l’économie sociale aujourd’hui.

I. Un tournant dans les conceptions de l’économie sociale
Au XIX ème siècle, les Expositions Universelles, dont la première est inaugurée à Londres en 1851, sont l’occasion de glorifier les réalisations industrielles des pays participants. Universalisantes par définition, elles se veulent les témoins des « vertus de la civilisation ». Vitrines du progrès technologique, elles s’ouvrent aux avancées morales et sociales, renforçant la croyance dans un progrès technologique générateur de progrès social.
Ainsi, sous l’influence de Frédéric Le Play, fondateur de la Société d’Economie sociale, les ingénieurs « sociaux » occupent une place de plus en plus active dans l’organisation des Expositions parisiennes à partir de 1855.
L’Exposition Universelle est également un espace de compétition entre les nations ; des concours opposent les exposants ; des prix et médailles récompensent les plus méritants 5 .
De ces manifestations qui se veulent éphémères (nonobstant leurs traces urbanistiques et architecturales), les rapports doivent conserver la mémoire. Ils sont donc l’enjeu des rapports politiques pour valoriser telle ou telle approche, telle ou telle réalisation. Ainsi le choix des rapporteurs fait l’objet d’une attention particulière du pouvoir en place : en 1855 et 1867, Frédéric Le Play a été choisi par l’Empereur à la fois comme organisateur et comme rapporteur du groupe 10 ; en 1889 c’est le libéral Léon Say qui rédige le rapport mais celui-ci est fortement amendé, voire critiqué, dans le rapport général de Alfred Picard, républicain gambettiste.
Pour l’exposition de 1900, A. Millerand arrivé au gouvernement en 1889 avec Waldeck Rousseau, confie le commissariat de l’exposition à Alfred Picard, ingénieur convaincu du devoir de l’intervention de l’État, ce qui conduit à une rupture avec les courants leplaysiens.
Charles Gide est nommé membre du jury et rapporteur du XVI ème groupe par le Ministre du Commerce et de l’Industrie lui..même, alors qu’il était chargé de cours d’économie sociale comparée à la Faculté de droit de Paris 6 depuis 1898 7 et professeur d’économie sociale à l’école nationale des Ponts et Chaussées.

En effet, cette Exposition de 1900, qui sera la dernière à célébrer l’économie sociale, marque un tournant dans les conceptions de l’économie sociale présentée dans les Expositions antérieures de 1855, 1867 et 1889. C’est l’occasion pour Charles Gide d’illustrer et de développer les thèses déjà énoncées lors de sa conférence sur « l’école nouvelle », lors du symposium de Genève en 1890 organisé pour mettre en débat l

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