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A ceux qui,d’une façon ou d’une autre ont contribué à la réalisation de cet ouvrage : Mame Mbaye Ndiaye Birahim Ndiaye Youssou Ndiaye Serigne Mbacké Fall Mamadou Mbaye Khairy Fall Seydou Diallo Mouhamed Fadel Diagne
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Un djihadiste à un journaliste Occidental: ‘‘Vous, vous avez des montres. Nous, nous avons le temps.’’Jean-Pierre Perrin sur Rfi
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I John Mike ouvrit difficilement les yeux et les referma aussitôt. Malgré la pénombre qui régnait dans la chambre, il avait l’impressionde baigner dans une mare de luminosité. Une lumière crue et violente le poursuivait même les yeux clos. Quant à sa tête, il avait l’impression qu’elle allait exploser.La douleur était si vive qu’il en perdait la raison.Une migraine accompagnéede bourdonnements d’oreilles et d’une nausée qui emplissait sa bouche de torrents de salive. Un subit haut-le-cœurlui fit instinctivement pencher la tête hors du lit. Juste à temps. Son estomac fut pris de contractions irrépressibles avant que la giclée ne jaillît de sa bouche et ne finît sur le parquet. A travers le voile qui semblait avoir recouvert ses yeux, il vit un liquide bilieux se répandre endirection de l’armoire métallique qui jouxtait le lit. Les mouvements brusques avaient décuplé sa migraine. Il se força pourtant à selever et à s’asseoir, les pieds hors d’atteinte du vomi qui continuait de couler sous l’armoire.Le dortoir tournoyait, et il lui fallut de longues minutes avant que sa vision ne se stabilisât peu ou prou. C’était un dortoir en préfabriqué comme on en rencontre dans toutes les bases militaires. Il était sommairement meublé : quatre lits superposés deux à deux,autant d’armoires métalliques, de tables et de chaises. Un ameublement austère, propre à la vie de soldats. Surtout en territoire étranger. Des photos de famille trônaientsur les tables, d’autres collées au-dessus des lits. Un moyen détourné de se sentir en famille si loin de la maison.
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Lorsqu’il se sentit assez sûr de lui, il se leva doucement, évitant tout geste brusque qui se répercuterait dans son crâne, et lente-ment, se dirigea vers la porte. Celle-ci était littéralement tordue vers l’intérieur, comme un papier plié. Le gond supérieur avait cédé et l’autre ne devrait pas tarder à connaître le même sort. Le réveil posé sur sa table indiquait 5 h 17mn. Malgré l’heure matinale, le soleil dardait déjà ses rayons à tra-vers la porte qui menaçaitde s’écrouler d’un moment à l’autre.Dans le désert Irakien, l’astre solaire se lève toujours très tôt.Il contourna prudemment la porte et se posta du côté opposé. Il put constater l’immensité du désastre avec la lumière du jour.La base Ain al-Assad était devenue un champ de ruines. Tout au moins, une grande partie de la base. Les missiles balistiques Iraniens avaient fait un sale boulot. Aussi loin que portait son regard, John Mike pouvait voir les impacts encore fumants des frappes de l’ennemi. En cette nuit du mardi 7 au mercredi 8 janvier 2020, le corps des Gardiens de la Révolution Islamique, unité d’élite de l’armée Iranienne, avait tiré vingt-deux missiles balistiques sur la base qui abrite 1500 des 5 200 militaires que comptent les Usa dans la région. Ain al-Assadhéberge également d’autres soldats de la coalition internationale qui combat l’Etat Islamique. Les frappes avaient commencé à 1h 35mn, mais l’angoisse avait débuté bien plus tôt, dès 23 h. Les soldats avaient été avertis par la hiérarchie de l’imminence de l’attaque et priés derejoindre les bunkers. Seules quelques sentinelles avaient été postées dans les tours de guet.