Partenaire en développement et réduction de la pauvreté en Afrique noire
271 pages
Français

Partenaire en développement et réduction de la pauvreté en Afrique noire , livre ebook

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271 pages
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Description

Cet ouvrage jette un regard assez sceptique sur la lutte contre la pauvreté. Cette démarche humaniste qui est récurrente dans les discours des grands décideurs mondiaux et des organismes internationaux tranche étrangement avec la persistance de la pauvreté dans les sociétés du Tiers Monde. Le contraste se trouve ici éludé par une exploration objective des ressorts opaques des mécanismes financiers et des relations peu transparentes entre le Nord et le Sud.

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Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 11
EAN13 9782296517004
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Essè AMOUZOU
Partenaires en développement et réduction de la pauvreté en Afrique noire
PARTENAIRES EN DÉVELOPPEMENT
ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ
EN AFRIQUE NOIRE
Études africaines Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Dernières parutions Essè AMOUZOU,La démocratie à l’épreuve du régionalisme en Afrique noire, 2013. Abou-Bakr Abélard MASHIMANGO,La bellicité dans la Corne de l’Afrique (1961-2006). Transnationalisme ethnique, États et conflits armés, 2013. Joseph DOMO,Les relations entre frontaliers. Cameroun-Tchad, 2013. Idrissa BARRY,Migrations, ONG et développement en Guinée, 2013. Windpagnangdé Dominique KABRE,La conclusion des contrats électroniques. Étude de droits africains et européens, 2013. Yafradou Adam TAIROU,Préoccupations environnementales et droit de l’entreprise dans l’espace OHADA, 2013. Gabin KORBEOGO,Pouvoir et accès aux ressources naturelles au Burkina Faso. La topographie du pouvoir, 2013. Jean-Claude MASHINI,Le développement régional en République démocratique du Congo de 1960 à 1997, 2013. Kouamé René ALLOU,Les Nzema, un peuple akan de Côte d’Ivoire et du Ghana, 2013.Emmanuel NKUNZUMWAMI,Le partenariat Europe-Afrique dans la mondialisation, 2013. Lang Fafa DAMPHA,Nationalism and reparation, 2013. Jean-François BARLUET,Un drame colonial en Côte d’Ivoire : l’affaire Quiquerez Segonzac (1891-1893),2013. Gervais MUBERANKIKO,La protection du locataire-gérant en droit OHADA, 2013. Gervais MUBERANKIKO,La contribution de la décentralisation au développement local, 2013. Alain COURNANEL,Economie politique de la Guinée (1958-2010). Des dictatures contre le développement, 2012. Amadou OUMAR DIA,esHs.LedalayslePuesynatape Mauritanie,2012.Sous la direction de Bruno DUJARDIN,Renforcement des systèmes de santé. Capitalisation des interventions de la Coopération Belge au Burundi, en République Démocratique du Congo et au Rwanda, 2012.
EssèAMOUZOUPARTENAIRES EN DÉVELOPPEMENT
ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ
EN AFRIQUE NOIRE
L’HARMATTAN
Du même auteur
à L’Harmattan L’Afrique 50 ans après les indépendances, 2009 Aide et dépendance de l'Afrique noire, 2011 Le développement de l'Afrique à l'épreuve des réalités mystiques et de la sorcellerie, 2010 Gilchrist Olympio et la lutte pour la libération du Togo, 2010 Les handicaps à la scolarisation de la jeune fille en Afrique noire, 2008 Histoire critique de la sociologie, 2011 L’impact de la culture occidentale sur les cultures africaines, 2009 L’influence de la culture sur le développement en Afrique noire, 2009 Le mythe du développement durable en Afrique noire, 2010 Pauvreté, chômage et émigration des jeunes Africains quelles alternatives ?, 2009 Pourquoi la pauvreté s'aggrave-t-elle en Afrique noire ?,2009 Pouvoir et société : les masses populaires et leurs aspirations politiques pour le développement en Afrique noire, 2009 La sociologie de ses origines à nos jours, 2008 Sous le poids de la corruption - état de la situation au Togo, 2005
© L'HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-336-00230-9 EAN : 9782336002309
AVANT-PROPOS Les mutations du monde actuel se déroulent avec une si forte célérité que les nouveautés subjuguent les différentes couches sociales. Ces mutations exercent des influences sur ces couches sociales sans que celles-ci en aient une conscience claire. Les phases d’évolution du pouvoir dans le monde actuel constituent autant de situations où à chaque fois, des catégories socioéconomiques sont marginalisées et des groupes rejetés à la périphérie des circuits de production des richesses et des idées. Les transformations prennent essentiellement en compte les nations les plus nanties au niveau international ; au niveau local ou national, elles se focalisent sur les intérêts des élites dirigeantes. Le défi actuel de la réduction de la pauvreté revient à donner aux hommes et femmes des pays en développement les moyens de pouvoir agir sur leurs milieux afin de les rendre plus aptes à produire des ressources suffisantes. En plus, la nécessité s’impose de défaire le cycle de la dépendance et de l’aide en leur conférant les moyens de s’en sortir par leurs propres efforts. D’un point de vue de l’équilibre, il va sans dire que l’éradication de la pauvreté pourra accroître l’autonomie des pays en développement. La situation de précarité constitue un des leviers sur lequel s’appuient les pays riches et les multinationales pour imposer leurs vues aux pays pauvres. En œuvrant pour l’élimination de la pauvreté, on accorde par ce biais l’indépendance économique aux pays en développement qui, peu ou prou réduiraient leur dépendance à l’endroit de leurs partenaires occidentaux. Car une nation parvenant à nourrir sa population et à couvrir les besoins de sa population par des efforts endogènes dispose d’arguments solides pour faire entendre sa voix dans le concert des nations. L’exemple de l’empire du milieu est flagrant : la Chine, depuis la réalisation de grandes prouesses économiques, discute à armes égales avec les pays occidentaux et expose librement son point de vue sur les questions internationales. L’Europe et le monde occidental voient avec inquiétude s’affermir les nations émergentes comme l’Inde et le Brésil sur la scène internationale. Une telle donne amène 5
les anciennes puissances dominantes à réadapter leurs politiques économiques et diplomatiques en fonction de l’envergure de leurs interlocuteurs. La consolidation économique des pays en développement réduirait certainement la fréquence des désastres humanitaires. Mais les puissances occidentales ne peuvent s’empêcher de redouter de se voir en face de nations totalement indépendantes dans leurs choix politiques et économiques. Aussi cynique que cela puisse sembler, la lutte contre la pauvreté prend la forme d’un instrument de pression, d’une volonté de puissance et d’une relation de pouvoir. Car le don implique deux acteurs dont le donateur prend l’ascendance sur la personne qui reçoit. Le don peut receler une violence latente, puisqu’elle crée un besoin dont le désir de satisfaction accroît la dépendance du receveur. Cette complexité de la dialectique du don est symptomatique des relations internationales où les nations riches influencent les décisions des Etats qu’elles assistent matériellement. Au demeurant, la notion de pauvreté est un instrument de distinction entre les citoyens d’une même nation, d’un même peuple, des individus et des habitants de la planète bleue. La lutte implique tous les instruments, tous les acteurs possibles, ce qui reste constant à la fin, c’est que la pauvreté demeure. Les programmes passent, les exécutants finissent les projets, les organismes locaux, internationaux ou régionaux dressent leurs rapports, la pauvreté comme une bête immortelle demeure inamovible. Elle peut être renommée en fonction des approches et des perspectives adoptées par ceux qui veulent l’éradiquer. Elle leur échappe, puisqu’elle s’est installée comme élément incontournable du système économique mondial. L’auteur
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PROLEGOMENES Après des siècles d’exploitation effrénée des richesses naturelles comme si la nature recelât un fond inépuisable de ressources, la déviance dans le rythme et l’envergure des phénomènes naturels a finalement éveillé la conscience du monde sur les cicatrices faites à la nature. Le modèle de développement, né de la révolution industrielle et affiné au fil des siècles pour une productivité toujours plus consistante, a affiché ses limites vers la fin du second millénaire et les spécialistes de l’environnement ont commencé par tirer la sonnette d’alarme. Le recul est impossible après l’expansion d’un mode de vie pratiquant le gaspillage. Or les modèles de production des pays en développement taxés d’archaïques avaient le mérite de ne pas laisser des empreintes de violence sur la nature. Le développement réalisé par les pays riches et son modèle proposé aux pays en développement rompent avec cet équilibre de la nature qui sous-tendait la production des ressources dans les sociétés africaines précoloniales. Aujourd’hui, la lutte contre la pauvreté s’est aggravée de la réalité que la nature n’est plus un trésor de ressources inépuisables exploitables sans retenue. Bien plus, le cycle de la pauvreté se renforce à la faveur des désordres climatiques qui faussent les habitudes liées aux semences et aux précipitations. Le cycle apocalyptique des tempêtes, des inondations et des sécheresses est l’aboutissement d’un processus dont l’amorce remonte à la fin du Moyen ème Age. Dès le 16 siècle, des peuples techniquement avancés se sont arrogé le droit d’étendre leur horizon politique, économique et commercial en conquérant les terres lointaines. Cette conquête s’accompagna d’une exploitation économique, financière et humaine de vastes superficies occupées par des peuples de races différentes. Les infrastructures installées dans le cadre de cette entreprise peu glorieuse répondaient strictement aux exigences de l’exploitation de ces territoires. Même le moindre geste d’humanité était sous-tendu par la rentabilité de la colonie. Les hôpitaux étaient installés, parce que les colonisés en mauvaise santé étaient inaptes à produire, la construction des voies ferrées servait avant tout à 7
l’acheminement des matières premières agricoles et minières indispensables aux industries de la métropole. L’imposture de la rhétorique humanitaire avancée pour légitimer l’arbitraire colonial apparut au grand jour lorsque des instruments de répression furent installés pour contraindre les indigènes à entrer dans les circuits économiques installés par la métropole. Plus d’un siècle de domination coloniale n’a nullement permis d’éradiquer la pauvreté dans ces terres lointaines et la plupart des nations survenues après la décolonisation végétaient dans la pauvreté. Que ce soit l’Inde, le Brésil, la Chine ou encore les pays des anciens empires coloniaux britanniques et français en Afrique, le départ des colonisateurs avait laissé les nouvelles élites en face d’une situation de pauvreté qui va s’aggraver au fil des années. Tout comme la présence occidentale dans les colonies a introduit ces peuples dans les rouages de l’économie mondiale pour leur donner les rôles les moins rentables, de même les discours sur la réduction de la pauvreté recèlent aujourd’hui une certaine dose d’hypocrisie ; les mesures les plus efficaces ne sont jamais prises au niveau mondial. C’est à croire qu’il existe dans ce monde des décideurs ou des peuples qui auraient un intérêt à ce que le cycle de la pauvreté et de l’indigence se pérennise dans les pays en développement. Est-il plausible que ceux qui ont contribué pendant des siècles au pillage des ressources des peuples colonisés soient soudainement pris d’un remords inexplicable au point de vouloir porter une aide sincère aux pays pauvres ? Aucune illusion n’est permise sur ce chapitre puisque l’implacable loi qui consiste à donner à ceux qui en ont déjà et à dépouiller ceux qui ne possèdent pas persiste. Les orientations actuelles des échanges mondiaux contribuent à l’appauvrissement des pauvres et à l’enrichissement des riches. Ce système d’échanges inéquitables entretient le cercle infernal de la précarité puisque les assistances portées aux pays pauvres reviennent rapidement dans les pays riches par le biais d’un commerce inique et inéquitable. La théorie de l’échange inégal de Fournier : (2002 :108) conserve ici toute sa validité. En observant de près l’évolution des conditions d’existence dans les différentes régions du monde, il est notoire que l’appauvrissement des populations des pays en développement prend une allure ascendante alors même que la courbe de production des richesses au niveau mondial ne cesse de monter. Le domaine de la pauvreté est localisé dans les régions naguère colonisées, signe que la misère des millions de personnes est le résultat de 8
contingences historiques probantes. L’empreinte de cette misère se traduit par la faim, les maladies endémiques et la déstructuration des instruments de production. C’est à croire que la pauvreté revêtirait une portée géographique, raciale, climatique ou ethnologique. Il n’en est heureusement pas le cas, étant donné que la géographie de la précarité peut changer à mesure que des édifices sociétaux mobilisent leur énergie pour générer une dynamique de rationalisation de la production. Mais de manière globale, ce sont les nations riches qui édictent à leurs partenaires les moyens de sortir de l’indigence chronique et on n’est pas forcément en droit de s’alarmer du fait que la plupart des recettes proposées ont abouti à des impasses. La persistance de la pauvreté en dépit des décennies de lutte correspond aux divergences de vue manifestées par les chercheurs sur les racines du phénomène. Alors que les uns pointent du doigt les considérations politiques, géographiques, climatiques, socioéconomiques, et humaines, d’autres interrogent les relations toujours déséquilibrées entre pays pauvres et pays du Nord. Pour d’autres encore, le déséquilibre dans les relations entre le Nord et le Sud n’est pas la cause du retard économique des sociétés du Sud, mais plutôt la manifestation. A leurs yeux, l’appauvrissement des populations du Tiers-Monde met celles-ci en position défavorable sur la scène internationale. Cet argumentaire relègue la question relative au point de départ de la pauvreté à des considérations historiques, ethnologiques et même anthropologiques endogènes. Se basant sur l’histoire des nations occidentales, des chercheurs pensent que le développement économique et surtout la lutte contre la pauvreté relèvent des compétences des équipes dirigeantes à la tête des institutions nationales. Opposant la culture de sacrifice et de nationalisme de certains hommes d’Etat des pays nantis à celle de la gabegie et du népotisme des dirigeants des pays pauvres, cette thèse conforte la pauvreté des pays en développement par leurs difficultés à instaurer un ordre politique fiable et solide. Dès lors, la corrélation entre démocratie et développement semble inévitable. La médiocrité de la gestion influence directement les notions de Produit Intérieur Brut et de Produit National Brut considérées comme le baromètre des aptitudes de production des différentes nations. Le lien parvient immédiatement à la distribution équitable des richesses au sein des édifices sociétaux des pays en développement.
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