Pro Europa 1919-2019
314 pages
Français

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Pro Europa 1919-2019 , livre ebook

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Description

Où va l'Europe ? L'Union européenne est-elle dépassée, inefficace ? L'histoire de l'Europe montre où la peur, où l'adhésion à des discours simplificateurs, où l'ignorance nous ont menés. Depuis un demi-siècle, des femmes et des hommes lucides répètent qu'il faut suivre la voie de la solidarité, du dialogue, de l'union. L'Union européenne a mille défauts, mille dysfonctionnements. Elle est ce que nous en avons fait, ce que les États-membres en ont fait : un ensemble de compromis, de calculs bons ou mauvais, mais aussi de bonne volonté et de courage. Déconstruire est facile, critiquer est aisé, mais consolider et améliorer, c'est autrement difficile. L'histoire vient à notre secours. Cet essai invite à parcourir le passé comme un chercheur de sens. L'ignorance est paresse, elle n'est jamais une excuse. Bref, sans mémoire, l'Europe c'est du vent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414319053
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-31906-0

© Edilivre, 2019
Dédicace

À celles et ceux qui se demandent pourquoi le 9 mai est la Journée de l’Europe.
Introduction
À propos de notre Europe
Lorsque le viaduc Morandi s’est effondré en milieu de journée, à Gênes, le 14 août 2018, l’une des premières réactions de certains responsables politiques a été de crier : « C’est la faute à l’Europe ! » Entendons : si l’Union européenne, flanquée de ses anges maudits que sont la Banque centrale européenne et l’implacable Fonds monétaire international, si cette troïka n’avait pas imposé une cure d’austérité à l’Italie comme à bien d’autres pays, nous aurions eu les financements nécessaires afin d’investir dans la modernisation des infrastructures nationales. En raccourci, « l’Europe de Bruxelles » a fait crouler le viaduc de Gênes. Bruxelles est un Léviathan froid et autiste qui reste insensible aux drames des vagues de migrants, de la pauvreté et du chômage, de la tristesse des gens…
Que pourrait répondre Bruxelles en plein milieu du congé du 15 août alors que l’armée des fonctionnaires est démobilisée, sinon une formule de condoléances prolongée par un traditionnel « attendons les conclusions de l’enquête » ? Mais non, le porte-parole de la Commission européenne est intervenu rapidement et a rappelé un élément fondamental du fonctionnement de l’Union européenne : c’est l’État italien qui, au final, gère ce qu’il reçoit des fonds structurels européens. Il a rappelé une évidence :
L’Union européenne est une union d’États souverains qui, par leur propre volonté, gèrent et partagent les droits et devoirs découlant d’un consensus sur la nature et le rôle de cette Union européenne, consensus traduit dans des traités signés et ratifiés. Un point c’est tout.
Autrement dit, l’Union européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’est pas une superstructure déconnectée de chacun de ses pays membres ; elle est la « résultante » de plus d’un demi-siècle de négociations, de compromis, d’accords, de traités élaborés par des États souverains. Elle est le reflet de notre société. Les pays européens ont aussi fini par comprendre que la paix ne peut être durable que par un renoncement partiel à leur souveraineté, à leur suprématie nationale.
Ce processus d’intégration européenne s’étale au moins sur deux siècles, depuis la Révolution française de 1789 jusqu’à nos jours. En fait, il a fallu quatre « guerres européennes » pour arriver enfin à ce constat : seule la paix est l’avenir des pays qui composent l’Europe. Quatre guerres, oui ! Ou plus exactement quatre cycles de guerres, qui ont une même et unique source, la recherche poussée au délire de la domination d’une puissance politique et militaro-industrielle sur l’autre. L’affrontement titanesque entre l’empire napoléonien et les alliés britanniques, prussiens, autrichiens, russes ; la guerre franco-allemande de soixante-dix (1870-1871) ; la Première Guerre mondiale (1914-1918) et la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Ces guerres, à l’origine essentiellement Franco-allemandes ont entraîné d’autres puissances et, finalement, ce fut le monde entier qui était en guerre. Le nombre total de victimes de ces conflits n’a jamais été comptabilisé ; vain calcul… Ce qui importe, c’est le constat final. À qui ont profité ces crimes contre l’ h umanité ? À personne (si ce n’est aux marchands de canons), et certainement pas aux Européens qui, en 1945, étaient réduits à une masse de loqueteux, de crève-la-faim…
L’Europe, c’est un patrimoine admirable mais aussi un musée des horreurs. C’est un continent qui a vu s’épanouir la philosophie et la spiritualité mais qui est par excellence le champ de bataille des Puissants, même certains papes furent d’abord des chefs de guerre…
Hiver 1945 : Libération des camps de concentration, ouverture des portes d’Auschwitz, Dachau, Birkenau… C’est alors et alors seulement que l’on a commencé à mesurer la puissance démoniaque de la haine, du cancer qui ronge l’Europe depuis des décennies : nationalisme (rien à voir avec le patriotisme), racisme, militarisme, violences, repli protectionniste. Face à l’inhumanité de 1939-1945, on a enfin pris au sérieux les vieux projets d’Union européenne qui circulent depuis cinq siècles : plans de « paix perpétuelle » dans une « Europe unie », schémas de futurs « États-Unis d’Europe »…
Notre Union européenne est née, non pas au sein d’un cénacle d’intellectuels rêveurs et de politiciens rusés, mais face aux chambres à gaz des nazis. Qui a vu de ses propres yeux ce que nous, les Européens, avons été capables d’infliger à l’humanité, a compris pourquoi il fallait sortir du cauchemar, pourquoi il était vital de « construire avec ses mains la paix », d’oser ce que personne n’a fait dans l’histoire du continent européen : tendre la main à l’ennemi d’hier , lui dire que nous allons bâtir ensemble l’Europe post-belliqueuse, la nôtre.
Dans cette « histoire de l’intégration européenne » qui semble rebuter actuellement tant de gens, je retiens quatre moments exceptionnels.
Le premier est la mise en place du plan Marshall en 1947-1948 : une aide colossale approuvée par le congrès américain et sortant des poches des contribuables de ce pays, aide octroyée aux vainqueurs et aux vaincus, aux Alliés comme aux ex-ennemis, pour que, ensemble et par leurs forces, ils puissent reconstruire leur continent (certes, avec des arrière-pensées géopolitiques à l’époque de la guerre froide).
Le deuxième moment est le 9 mai 1950 et la déclaration de Robert Schuman, dans laquelle la France propose à l’Allemagne , qui accepte, la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (C.E.C.A.). Les deux ennemis héréditaires acceptent de vivre « en communauté ». Voilà pourquoi le 9 mai de chaque année a été proclamé « Journée de l’Europe ».
Le troisième moment historique vaut le détour via Internet : le 4 septembre 1962. Le chancelier allemand Konrad Adenauer accueille à Bonn le Général de Gaulle, en visite officielle de cinq jours dans le pays, sous les applaudissements de la foule, qui en appelle à plus d’intégration européenne 1 . C’est l’image de la réconciliation franco-allemande, renouvelée depuis par les mains jointes de Kohl et Mitterrand, et des présidents français et chanceliers (chancelière) allemands.
Le quatrième moment est le 9 novembre 1989 en soirée : la chute du mur de Berlin, la destruction par les jeunes des deux Allemagne du mur de la honte . Il y aura trente ans en novembre 2019. Une nouvelle génération, donc, qui a la responsabilité de construire l’Europe de l’avenir…
Entre deux extrêmes – espoirs et déboires, guerre et paix – se situe l’Europe d’aujourd’hui. L’Union européenne est ce que les Etats-nations qui en sont membres en ont fait. L’Union européenne doit donc être prise pour ce qu’elle est : un modus vivendi atteint péniblement après soixante ans de compromis entre États nations qui avaient – et qui, j’espère, ont toujours – pour idéal ultime l’instauration de la paix entre eux. Sur ce but, la paix, personne ne contestera qu’il a été atteint, et ce n’est pas rien ! La paix est acquise, certes, mais elle est toujours fragile. Elle n’est pas un état normal en Europe , elle est le fruit d’une volonté de surpasser ses divisions, ses égoïsmes. Elle est une paix construite par des mains de femmes et d’hommes.
Alors, on entrevoit ce que signifie le respect d’une série de principes de base qui fondent cette paix , le socle de granit sur lequel les Européens des années cinquante ont décidé de « bâtir l’Europe ».
Et les citoyens européens dans tout cela ? La majorité ne comprennent plus ce que l’on mijote, alors que ces mêmes citoyens sont appelés à voter le renouvellement du Parlement européen au printemps 2019, célébrant ainsi, sans le savoir, le quarantième anniversaire du premier parlement supranational constitué par suffrage universel dans le monde et présidé dans les années quatre-vingt par une figure résumant TOUT le destin de l’Europe : Madame Simone Veil (disparue le 30 juin 2017) .
Cet essai s’adresse donc aux citoyens européens (aux autres aussi évidemment…), c’est-à-dire vous et moi. Il part d’une constatation : le processus d’intégration européenne est dialectique, avec ses phases d’« intégration-désintégration », de « construction-déconstruction ». Une leçon de l’Histoire (n’en déplaise à ceux qui prétendent que le passé n’a rien à nous apprendre) ; à savoir que rien n’est jamais acquis, que tout échafaudage peut s’écrouler du jour au lendemain.
Ces pages sont nées d’une écoute de ce que j’appelle la « crise de conscience européenne » actuelle, qui porte en son sein un amalgame dangereux de nationalisme (voire de racisme), de protectionnisme (repli économique et social) et de militarisme (violence armée) : les trois composantes du cocktail qui a donné la Première Guerre mondiale, puis la Seconde… L’Histoire de l’intégration européenne, certes, très complexe, comme tout phénomène sociétal, a un urgent besoin d’être énoncée en termes clairs, sans jargon ni circonvolutions intellectuelles, afin que tout un chacun puisse se forger son opinion loin des slogans…
Achevé le 25 novembre 2018, à 10 heures,
quelques instants avant la signature de l’accord
de retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.


1 . Pour accéder (Ctrl + clic) :
https://www.cvce.eu/obj/discours_de_charles_de_gaulle_bonn_4_septembre_1962-fr-cf245568-28c1-4fcc-b50f-24627704c53f.html . Nous avons largement eu recours aux sources primaires, multimédias, rassemblées depuis plus de vingt ans par le Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe , (CVCE à l’Université du Luxembourg) http

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