Un mouvement et un repos
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Description

« Le travail que je présente ici n’est pas seulement un prolongement de mon précédent livre Connaissance du matin) qui reprenait et enrichissait des thèmes déjà exposés dans la Création) et qui ouvrait déjà les voies d’une vie poétique à propos de laquelle je me suis bien expliqué. Je propose cette fois une coupe encore plus franche dans le vif du sujet, soit le développement de la section consacrée à l’amphibolie, une coupe plus profonde concernant ces deux réalités qui n’en sont qu’une seule : un mouvement et un repos, comme il est dit dans la tradition que je vais évoquer, mais sans confusion, en accordant la plus grande attention à la conjonction miraculeuse, ce terme-là...

Le mystère, le seul vrai mystère est là tout entier : mystère de la création par débordement (ebullitio) et à fin d’exhaussement... épreuve et preuve, personnelle, et je le dis sans hésiter, j’ajoute : cosmique. Mais pas ce qui se rapporte à la création comme processus “objectif” de parution d’un monde ; ici plutôt ce qui se rapporte uniquement à l’identité et précisément l’identité du sujet : Moi. Autrement dit la Vie. Le lieu éminemment subjectif de la parution de toutes choses.

Est-ce l’aveu d’un recours, voire d’un retour, à la dimension psychologique du “moi”, à l’introspection même ? Dans mes précédents livres, il apparaît bien que non – j’espère ! Jamais même ! »

Couverture : Silhouette, écorce (Photo RO)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 janvier 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414403042
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-40295-3

© Edilivre, 2020
Ouverture ‘et moi, et moi, et moi…’
Le travail que je présente ici n’est pas seulement un prolongement de mon précédent livre Connaissance du matin (1) qui reprenait et enrichissait des thèmes déjà exposés dans la Création (2) et qui ouvrait déjà les voies d’une vie poétique à propos de laquelle je me suis bien expliqué. Je propose cette fois une coupe encore plus franche dans le vif du sujet, soit le développement de la section consacrée à l’amphibolie, une coupe plus profonde concernant ces deux réalités qui n’en sont qu’une seule : un mouvement et un repos comme il est dit dans la tradition que je vais évoquer, mais sans confusion, en accordant la plus grande attention à la conjonction miraculeuse, ce terme-là… Le mystère, le seul vrai mystère est là tout entier : mystère de la création par débordement (ebullitio) et à fin d’exhaussement… Epreuve et preuve, personnelle, et je le dis sans hésiter, j’ajoute : cosmique. Mais pas ce qui se rapporte à la création comme processus ‘objectif’ de parution d’un monde ; ici plutôt ce qui se rapporte uniquement à l’identité et précisément l’identité du sujet : Moi. Autrement dit la Vie. Le lieu éminemment subjectif de la parution de toutes choses. Est-ce l’aveu d’un recours, voire d’un retour, à la dimension psychologique du ‘moi’, à l’introspection même ? Dans mes précédents livres, il apparaît bien que non – j’espère ! Jamais même !
C’est également l’aboutissement de tout le travail des philosophes contemporains – même d’écoles différentes, voire opposées (3) . Néanmoins il m’est apparu peu à peu que quelques informations biographiques pourraient être utiles, déjà dans cette préface, au (x) déchiffrement(s) de ce processus qui s’appelle ‘moi’ d’un côté, ‘monde’ de l’autre et que la compréhension des deux, si étroitement imbriqués, nécessitait une explication personnelle, voire autobiographique. Je parlerai de ma venue à la curiosité philosophique par exemple. J’évoquerai la poursuite d’une carrière intellectuelle dans les aléas de ce monde-ci ; disons, qui va des années cinquante à aujourd’hui, ce qui ne devrait pas manquer de paraître intéressant à nombre de mes contemporains, au moins les plus âgés d’entre eux. Mais ma mémoire retient des expériences bien antérieures. L’une d’elles, par exemple, que j’ai intitulée en cédant déjà à cette tentation : ‘et moi, et moi, et moi… ‘, l’écho d’une célèbre chanson. Pourtant, c’est d’une tout autre découverte qu’il s’agit ; l’expérience la plus pure du moi, de moi-même à l’épreuve de soi par la découverte d’un au-delà de moi, ou plutôt de son en-deçà, d’une valeur plus impersonnelle et néanmoins indissolublement liée à ce ‘moi’ qu’elle engendre et fait vivre. Je m’exprimais ainsi (rapporté dans mon blog Jeudemeure du 19.10.2009) : ‘D’abord c’est une personne qui s’éprouve en elle-même, un sujet, et le caractère propre, exceptionnel, de cette expérience puisqu’il faut l’appeler ainsi n’apparaît pas comme tel bien souvent, et surtout aux premières années d’apprentissage de la vie. Je décris ici une expérience ‘camusienne’ mais pourtant j’atteste n’avoir pas lu à cette époque l’auteur des Noces ! Je suis en Algérie, encore enfant, sorti cet après-midi-là dans le jardin de ma grand-mère ; il fait très chaud ; la lumière éblouit ; je suis assourdi par la stridence des insectes et… que se passe-t-il ? Je m’aperçois que je suis moi, que tout ceci m’arrive à moi, et je ne sais si l’intensité de ce sentiment – on va maintenant parler d’émotion – se produit parce qu’il s’agit de moi, ou parce ce moment, finalement assez banal, a paru soudain inexplicablement exceptionnel. Comme si cette présence violente des éléments qui me cernent et me pressent avait suscité une plus marquante aperception de moi-même. Souvenir ou trace d’une réalisation plus profonde ? Notons déjà que cette expérience me paraît d’autant plus capitale qu’on peut en noter de semblables dans la littérature et les témoignages de ses principaux rapporteurs : Montaigne ou Rousseau, pour ne pas parler de la découverte du ‘moi transcendantal’ chez Kant ! Mais on peut l’ignorer et en tout cas, moi, je l’ignorais ! Des années plus tard, j’ai seize ans et j’ai, bien sûr, déjà appris beaucoup de choses ; j’assiste à mon premier concert, salle Bordes à Alger, et lorsque j’entends le violoncelliste Janos Starker attaquer la célèbre phrase ouvrant le Concerto de Schumann, je fais une expérience de la valeur, à la fois très concrète et directe, très neuve aussi – je n’en reviendrai pas – et il arrive alors que ‘je sais’, sans que cette expérience n’acquière aucune dimension magique ou surnaturelle : elle est naturelle, c’est ‘moi’ plus la ‘valeur’, à la rencontre de la valeur, autrement dit d’un sens indéfectible de ‘moi’, moi comme tel, irrécusable, qui m’aperçois que ‘je suis’, que je (m’) éprouve… C’est aujourd’hui que je dirais : ‘c’est indubitable’ ! Expérience ‘schopenhauerienne’ cette fois… Grâce à la musique, je touche du doigt la valeur, sans les mots pour le dire, et je n’ai bien entendu pas encore lu Schopenhauer ! ‘ Une vocation philosophique va naître, mais combien éloignée en fait de la philosophie apprise durant tant d’années plus tard, un empilement de systèmes contradictoires se détruisant sans cesse sans jamais pourtant remettre en question leurs préjugés étroitement rationalistes, objectivistes, ceux-là mêmes inlassablement réinventés qui font manquer la réalité absolue du sujet souverain. Cela finira (en 1993 !) par cette anecdote que je raconte aussi. Revenu à l’enseignement, j’avais repris des élèves et en fin d’année scolaire, je me vois inspecté par un vieux monsieur d’apparence débonnaire : leçon sur le Beau. Je commets le parricide, je fais passer Kant (et ses fameux critères du jugement esthétique) en vedette américaine, au début du cours (un quart d’heure) et je termine sur Michel Henry et Plotin – négligeant Hegel qui était revenu à la mode en ce temps-là. Je suis encore navré d’avoir suscité une telle colère chez un homme si près de la retraite. Mais je fus bien puni : viré ! Ou tout comme. Car je choisis une nouvelle fois de partir – dans ma vie, j’ai quitté l’enseignement trois fois ! C’est vrai, j’avais fait ma vie ailleurs, et appris d’autres maîtres, en d’autres lieux. ‘Ailleurs’… C’est peu dire. Je m’en explique déjà beaucoup dans mon précédent livre, abordant trop vite, peut-être, le continent de la ‘preuve’ esthétique, mais sur une tout autre planète de la galaxie ‘connaissance’… Trop loin sûrement…
Je le répèterai pourtant ici en quelques mots. La connaissance, si l’on veut s’en tenir à sa dimension purement spirituelle, se fonde entièrement dans la perpétuité du geste de la co-naissance où le Seul ( Deus sive natura pour ne pas se réduire à une seule norme logique de définition) ‘veut’ (ou ‘désire’ même) la di (f) férence de sa création – on dira manifestation, émanation, qu’importe puisqu’il y a ‘deux’ sans conteste et di (f) férence ontologique, ces mots-là pour le dire. C’est vite dit, scandaleusement, en bien (trop) peu de mots ! Qu’on y regarde de plus près, et c’est une perspective philosophique, gnoséologique, comme je ne cesserai plus de le corriger, très précise, une ouverture large, claire aussi et déjà discriminante vers des horizons que les esprits affûtés reconnaîtront facilement. Précisons davantage, un grand pas en avant : en philosophie, c’est le concept de réflexivité qui éclaire cette dualité de réciprocité ici annoncée comme la plus capitale ; en théosophie, que je distingue de la théologie, il y a une métaphore qui se tient à l’écart du principe de cohérence à tout prix, trouvée par Maître Eckhart, c’est la conjonction des deux personnes irréductibles l’une à l’autre, le Père, le Fils, et néanmoins l’une et l’autre, également, le Même. Deux personnes auxquelles le théologien Eckhart avait cru bon, et bien inutilement, d’adjoindre le Saint-Esprit, ce qui ne suffit pas à convaincre les inquisiteurs gardiens de l’orthodoxie. De plus il y avait paradoxe : comment faut-il entendre ce ‘néant’ des créatures comparativement (sic) au plein suressentiel du Père ? C’est pourtant cela le miracle de la création, de ne pas fabriquer un fantôme, mais bien de donner naissance à un vivant habité de Vie et d’Esprit, à un monde aussi, tout aussi incontestablement réel. Comme l’avait magistralement exposé Jean Scot Erigène (4) s’inspirant de la procession plotinienne, l’homme est ‘créateur créé’, propagateur de la lumière essentielle de la création.
Gnoséologie (et non philosophie), ou philosophie comparée, à condition de bien spécifier l’étendue de sa recherche (un sens au-delà des concepts) qui ne ferait aucune impasse des sagesses étrangères : Islam, Bouddhisme, Brahmanisme. L’exposé de cette conviction peut paraître agressif, avec un tranchant d’autant plus douloureux qu’il est d’un côté totalement affirmatif ; de l’autre, totalement négateur. Mais avez-vous lu Cioran, représentant d’une gnose noire dont le propos est entièrement, exclusivement négateur ? Être capable de dire oui et/ou non, c’est se rendre à l’obligation de s’aviser par soi-même, à chaque pas, librement. La connaissance ne commande que la connaissance de soi et ne recommande aucune violence, et d’ailleurs l’affirmation de la non-violence proclamée est bien aussi une autre violence. Il en est ainsi de tout ce qui découle d’un programme arrêté, d’une idéologie, cet exercice fou de raison pure ; d’un messianisme, ce déguisement de l’ignorance, de la peur et de la haine. C’est ce que je vais répéter.
Je devrai ajouter aussi que ‘moi-pur-aux-horizons-de-l’existence’ s’éduque. B

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