La France des principes et la France des coutumes - L avenir de l Afro-Maghrébin dans la France du 21e siècle
88 pages
Français

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La France des principes et la France des coutumes - L'avenir de l'Afro-Maghrébin dans la France du 21e siècle , livre ebook

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Description

D'une actualité brûlante, ce livre évoque merveilleusement le tiraillement des deux France, celle des Principes et celle des coutumes et de ces enfants issus de l'émigration ne sachant plus vers quel visage de la France se tourner. Insister sur l'actualité du sujet et le dépassement des oppositions qui désormais touchent tant les français de souche que les français issus de l'émigration.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782359302189
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
• MISE AU POINT •
La France des principes
et la France des coutumes
Droits réservés
ISBN : 978-2-35930-218-9
©Les points sur les i
16, Boulevard Saint-Germain
75005 Paris
www.i-editions.com
N oumane R ahouti
La France des principes et la France des coutumes
L’avenir de l’Afro-Maghrébin dans la France du 21 e siècle
E NTRE J USTICE ET P OUVOIR .

 
 
Tout est une question de justice ou de pouvoir.
À moins que ce ne soit que ma simple vision des choses et que je perçoive tout à travers un certain prisme, il est drôle de voir que notre sensibilité face à l’injustice peut augmenter ou diminuer selon que l’on en soit la victime ou l’auteur. On a tendance à vouloir d’autant plus la justice lorsque l’on en a besoin. Et la liberté alors ? Je n’ose même pas aborder ce sujet. En réalité, si, je vais l’aborder justement. Bien que les notions de justice et de liberté soient des concepts assez vastes et complexes, je partage avec vous ma compréhension avant de pouvoir aborder des thèmes dans les chapitres suivants qui tournent autour de ces notions.
Il m’a paru utile de commencer par énoncer ma pensée avant même de l’utiliser pour traiter de plusieurs questions différentes. Ce n’est pas vraiment ma pensée à proprement parler mais un assemblage de plusieurs idées qui se sont cristallisées dans mon esprit au cours de mon éducation, de mes expériences, de mes lectures et de mes réflexions. À partir de là, je pourrai présenter ma vision des choses de manière plus cohérente.
L’universalité de l’être humain, c’est ce qui est vrai pour lui en tout lieu et en tout temps. À travers les âges et à travers les terres, l’Homme a toujours été partagé entre deux forces : la Justice et le Pouvoir. Cette dualité interne, il l’a extériorisée dans la société qu’il a construite, et qu’il a, en quelque sorte, façonnée à son image. Dans cette société coexistent la justice et le pouvoir. Ce dernier, dans sa forme extrême, devient une domination et constitue une injustice. Qui dit injustice, dit oppression. Qui dit oppression, dit combat pour la libération. Cependant, un combat pour s’émanciper ne doit pas tourner en une prise de pouvoir.
« La Libération n’est pas une prise de pouvoir »
Paulo Freire, pédagogue, philosophe
La liberté sociale n’est pas inhérente. Elle s’obtient et se conserve par un effort constant. Dans un processus d’émancipation, l’opprimé encourt le risque de devenir l’oppresseur. Étant donné que le seul « modèle de liberté » familier à l’opprimé est le mode de vie de l’oppresseur, il devient alors facile pour l’opprimé de percevoir la condition de l’oppresseur comme étant la condition à atteindre, le but ultime et, par là même, de confondre une libération avec une prise de pouvoir. Le faible se dit alors que le seul moyen d’être libre, c’est de ressembler au fort. Si ce cas de figure se produit, l’opprimé occupera la position du fort qui n’est pas une position de liberté et de justice mais une position de pouvoir. Ainsi, il ne se libère pas mais il prend le pouvoir. La relation de domination ne fait que se perpétuer avec la seule différence que les rôles entre oppresseur et opprimé ont été inversés. À titre d’exemple, pendant la révolution française, le peuple s’émancipe de l’oppression de la noblesse et du clergé avec la participation de la bourgeoisie. Après s’être révolté, le peuple renverse son oppresseur et va même le dominer à son tour durant la période qui va aboutir à la Terreur. Ainsi, peut-on vraiment dire que le peuple s’est libéré ou qu’il a pris le pouvoir ? Ces deux termes sont-ils compatibles, et c’est une des nuances centrales à ce travail. Dans ce cas-là, comment différencier les concepts de libération et de prise de pouvoir ?
La Liberté contient la notion d’Égalité
Une vraie libération libère l’opprimé de son oppression et l’oppresseur de ses privilèges. Aussi, elle les libère tous deux de leur ignorance, de l’ignorance qu’il y a une société plus juste à gagner , les rendant complices dans le processus d’émancipation. Une vraie libération recherche l’égalité en droit à travers l’équité dans la pratique afin d’effacer les relations de domination. La finalité ultime de la libération, au-delà de libérer l’opprimé, est d’effacer tout type de relation de domination entre les hommes. Lors du processus de libération, plutôt que d’être opposés l’un à l’autre dans un schéma Marxiste-Léniniste, l’oppresseur et l’opprimé négocient ensemble une nouvelle société qui est inclusive de tous ses acteurs. Plutôt que de percevoir dans la binarité des concepts tels que oppression-libération ou justice-pouvoir, je les perçois comme faisant tous partie d’un même continuum avec des valeurs différentes :

Lors du processus de libération, durant ce rapprochement de cette utopie qu’est la liberté, l’oppresseur réclame ses droits tandis que l’opprimé sacrifie ses privilèges. Étant donné que le manque de droits de certains est étroitement lié aux privilèges des autres, les individus sont liés plus que jamais dans ce combat pour la liberté. Il est donc nécessaire que la liberté soit « construite » dans une collaboration entre l’oppresseur et l’opprimé pour ne pas perpétuer les relations de domination. La liberté s’acquiert donc collectivement et non individuellement. Étant donné que l’oppression de l’oppresseur s’opère avec la collaboration (souvent involontaire) de l’opprimé comme nous le verrons par la suite, l’émancipation de l’opprimé s’acquiert avec la collaboration de l’oppresseur.
« La liberté est collective »
Maxine Greene, philosophe en éducation
Si une portion d’’une société possède une liberté que le reste de la société n’a pas, dans ce cas, ce qui est possédé n’est plus une liberté à proprement parler mais un pouvoir . On ne parle plus de droit mais de privilège . Ainsi, lorsque le concept de liberté devient exclusif, il perd de son sens. Il est donc intéressant de noter que le sens du mot liberté utilisé dans ce travail est inclusif et qu’il englobe les notions de justice et d’égalité . Pour que la liberté existe, il faut qu’elle soit juste, équitable et qu’elle soit accessible à tous, donc qu’elle soit collective. Si elle n’est pas accessible à tous, elle est partielle et par là-même, devient un pouvoir.
Exemple. Si dans une salle de classe de trente élèves, seuls cinq ont le droit d’’utiliser leur téléphone portable et que le reste de la classe n’en a pas le droit, dans ce cas, ce droit au téléphone n’est plus un droit mais il devient un privilège. Ce n’est plus une liberté mais un pouvoir. Afin qu’il redevienne un droit, il faut le rendre accessible à tous. Cela implique que même si un élève ne possède pas de téléphone portable, il doit tout de même avoir accès à ce droit. Il y a donc corrélation entre liberté et droit. Pour revenir au schéma plus haut, si l’on considère que la liberté est un droit, l’oppression est le déni de ce droit, et le pouvoir est l’abus de ce droit.
« Personne ne se cultive mais tout le monde cultive sa personne »
Médine, rappeur, artiste français
La société dans laquelle nous vivons est de plus en plus individualiste. L’apologie de l’individualisme se fait aux dépens de l’interdépendance entre les hommes. Pour une société plus juste, l’individualisme au service du personnel devrait se transformer en autonomie au service du collectif. L’image de la liberté que la société nous renvoie est fausse. La liberté, ce n’est pas faire ce que l’on veut ou posséder ce que l’on veut pour la simple et unique raison que ce que l’on veut est bien souvent le résultat d’un conditionnement culturel ou social. La liberté, ce n’est pas qu’un désir dicté par une force supérieure. La liberté, ce n’est pas l’anarchie ; la liberté, ce n’est pas le pouvoir. La liberté ne répond pas à des pulsions, ni à des émotions mais à un raisonnement. La liberté est d’abord une responsabilité et elle est un équilibre. Elle requiert un bon usage de ses droits et un sacrifice de ses privilèges. Étant donné que la liberté est collective, toute division sociale va à l’encontre du combat pour la liberté. Ainsi, la réconciliation des groupes sociaux, ethniques et religieux de notre société n’est pas un luxe du « vivre-ensemble » mais un devoir de libération. La libération requiert une certaine cohésion sociale. La cohésion sociale nécessite d’effacer les contentieux entre les individus et cet effacement des contentieux nécessite, entre autres, le pardon. Pardonner est la f

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