50 ans de sitcoms américaines décryptées :
618 pages
Français

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50 ans de sitcoms américaines décryptées : , livre ebook

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Description

Nous proposons ici de mettre en lumière le lien qui unit le modèle de la famille traditionnelle au genre de la sitcom et d'en analyser les évolutions. Dans une perspective sémio-socioculturelle, nous examinerons la famille en tant qu'identité sociale dans un contexte donné, la société américaine de 1950 à 2004, mais également en tant que représentation télévisuelle, la construction de la famille au coeur de la sitcom étant avant tout une mise en scène.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 103
EAN13 9782296515758
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Champs visuels
Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi, Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soulez
Une collection d’ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs, auteurs, marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.). Cette collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages esthétiques et sociaux des techniques de l’image fixe ou animée, sans craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme.

Dernières parutions

Philippe LEMIEUX, L’image numérique au cinéma. Historique, esthétique et techniques d’une révolution technologique , 2012.
Pierre DEVIDTS, Andreï Tarkovski. Spatialité et habitation , 2012.
Angélica Maria Mateus MORA, Cinéma et audiovisuel latino-américains. L’Indien : images et conflits , 2012.
Daniel WEYL, Mouchette, de Robert Bresson ou le cinématographe comme écriture , 2012.
Claude HODIN, Murnau ou les aventures de la pureté , 2012.
François Amy DE LA BRETEQUE, Emmanuelle ANDRE, François JOST, Raphaëlle MOINE, Guillaume SOULEZ, Jean-Philippe TRIAS (dir.), Cinéma et audiovisuel se réfléchissent. Réflexivité, migrations, intermédialité , 2012.
Catherine BRUNET, Le monde d’Ettore Scola. La famille, la politique, l’histoire , 2012.
Angela BIANCAFIORE, Pasolini : devenir d’une création , 2012.
Vincent HERISTCHI, La vidéo contre le cinéma. Neige électronique. Tome 1, 2012.
Vincent HERISTCHI, Entre vidéo et cinéma. Neige électronique. Tome 2, 2012.
Florent BARRÈRE, Une espèce animale à l’épreuve de l’image. Essai sur le calmar géant , 2012.
Marguerite CHABROL et Pierre-Olivier TOULZA (sous la direction de), Lola Montès, Lectures croisées , 2011.
Élodie PERREAU, Le cycle des telenovelas au Brésil. Production et participation du public, 2011.
Titre
Aurélie BLOT






50 ans de sitcoms américaines décryptées :

de I Love Lucy à Desperate Housewives

La représentation de la famille dans les family sitcoms depuis les années 1950








L’Harmattan
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ;75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-28795-9
Dédicace

Je souhaiterais dédier cet ouvrage à tous les fans de séries télévisées américaines

Aurélie Blot
Introduction


En faisant la couverture de TV Guide 1 grimée en Lucy Ricardo, Roseanne Barr illustre l’ancrage du genre de la sitcom familiale traditionnelle dans la mémoire collective américaine et la culture populaire.
En effet, en superposant l’image du personnage phare de I Love Lucy à celui de Roseanne, l’actrice principale de la sitcom éponyme des années 1990, l’hebdomadaire révèle l’hégémonie de la famille patriarcale célébrée sur le petit écran dès les années 1950 et sa pérennité télévisuelle depuis cinquante ans.
La métamorphose physique de Roseanne en Lucy se traduit par une chevelure d’un roux flamboyant, d’un maquillage soutenu et d’un collier de perles, les attributs associés à la femme au foyer, soit les caractéristiques les plus facilement identifiables. Aussi, le personnage de Lucy Ricardo ainsi que son « uniforme » incarnent la quintessence de la femme au foyer idéale dans la culture populaire américaine.
Ce portrait atemporel qui propose une symbiose entre deux époques différentes est accentué par le titre « Is Roseanne The New Lucy ? » suggérant une notion de transmission, de passation de pouvoir entre deux personnages que le genre de la sitcom familiale a réunis du fait de ses conventions thématiques et structurelles.
En effet, cette fusion des personnages n’est pas sans rappeler l’expression de John Fiske quant à l’évolution du genre de la sitcom familiale 2 : « Plus ça change et plus c’est la même chose 3 » revendiquant l’idéologie de la famille patriarcale dans la sitcom familiale qui continue d’influencer le genre télévisuel et d’imposer sa structure comme norme suprême. Une domination thématique immuable qui semble correspondre à la structure circulaire de la sitcom où chaque épisode et chaque sitcom familiale défient le temps pour s’imposer comme un éternel recommencement.
Cette photographie illustre à merveille les tensions que soulève notre étude, à savoir d’une part la volonté du médium télévisuel en tant que vecteur de l’immédiateté de retranscrire à l’écran l’évolution sociopolitique de la société, et d’autre part la stagnation du support télévisuel engendrée par cette norme structurelle et thématique du genre de par l’hégémonie de la famille patriarcale traditionnelle couplée à la circularité de la structure qui en empêche l’évolution. Nous sommes donc face à une tension entre créativité et normativité qui s’exprime de façon tant structurelle que thématique.
Nous nous proposons ici de mettre en lumière le lien qui unit le modèle de la famille traditionnelle au genre de la sitcom et d’en analyser les évolutions, soit de l’un en fonction de l’autre dans un contexte sociopolitique en pleine effervescence et en pleine mutation.
Cette recherche envisagée comme une contribution sémio-socioculturelle à l’analyse des sitcoms familiales constitue le prolongement d’un précédent travail intitulé « La représentation de la famille dans les sitcoms familiales des années 1950 ». Il s’agissait dans ce premier volet de poser les bases d’une analyse de la sitcom familiale en tant que genre télévisuel à part entière et d’en étudier l’idéologie dominante : la façon dont la famille nucléaire blanche de classe moyenne s’imposait comme la norme sur le petit écran.
La définition des termes du sujet constitue une première étape de notre recherche. Le genre de la sitcom familiale, sur lequel nous nous concentrerons en détail dans le premier chapitre, en analysant notamment ses particularités structurelles et thématiques, se définit en tant que « catégorie formelle 4 », un terme que nous empruntons au vocabulaire du cinéma car il nous semble ici tout-à-fait approprié au sens où le support télévisuel rejoint le support filmique en ce qu’ils sont tous deux régis par une certaine normativité médiatique.
Le genre de la sitcom familiale rassemble des textes télévisuels qui obéissent aux mêmes règles structurelles et diégétiques proposant ainsi dans une forme circulaire la même thématique, à savoir la représentation de la vie quotidienne de la famille américaine.
À cette « catégorie formelle » s’ajoute une composante commerciale particulière puisque le succès de la « formule 5 » utilisée entraîne les studios télévisés à produire d’autres sitcoms sur le même modèle. Enfin, cette catégorisation de la sitcom familiale est reconnue comme telle grâce à une délimitation de l’« horizon d’attente 6 » du téléspectateur qui s’attend à visionner un type de programme particulier, étant familier avec les contraintes et les conventions liées au genre.
La sitcom familiale en tant que genre télévisuel s’impose donc comme un outil de communication mais également comme une « médiation culturelle, idéologique et sociale. 7 »
La présente recherche ne s’inscrit pas dans une volonté d’étude sociologique de la famille, et donc nous considérerons seulement le sens strict du terme, c’est-à-dire le groupe de personnes apparentées vivant sous un même toit.
En effet, bien que les « sitcoms amicales » telles que Seinfeld et Friends soient brièvement évoquées pour permettre un commentaire comparatif, la famille biologique rassemblée dans le huis clos du domicile familial, l’une des particularités diégétiques de la sitcom familiale, sera privilégiée au cours de ce travail.
Selon Pierre Bourdieu 8 , « la famille est valorisée dans les sociétés traditionnelles car elle représente l’unité de base de la société et donc le premier lieu de socialisation de l’individu 9 ». Cette remarque du sociologue rappelle en effet l’imbrication de la famille au cœur de la société américaine comme l’un des piliers de la nation. C’est la raison pour laquelle la représentation de la famille dans un support médiatique vecteur d’immédiateté doit être prise en compte par rapport à l’évo

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