Petit précis de l Islamophobie ordinaire
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Petit précis de l'Islamophobie ordinaire , livre ebook

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Description

Islam. Le terme est presque un tabou dans l'espace public français. A tel point que la deuxième religion de France est, régulièrement, l'objet non pas du désir mais du scandale. Burqa, viande halal, piscine non-mixte ou terrorisme, les polémiques se sont succédées, ces dernières années, à un rythme effréné, laissant pantois, les principaux concernés. Les musulmans de France sont devenus, "à l'insu de leur plein gré", les acteurs d'un choc des civilisations à la française! Tous ont, d'ailleurs, vécu, des épisodes directement islamophobes. Blessés, indignés ou résignés, impossible pour eux de rester indifférents. Nadia Henni-Moulaï, en est convaincue. Le rejet de l'islam en Europe n'est pas une cause. Plutôt une conséquence. Son nom? L'ignorance. L'inculture n'est elle pas l'un des ressorts de la peur de l'autre ? A travers une série d'anecdotes, l'auteur raconte les pérégrinations de Français de confession musulmane pris en tenaille entre préjugés tenaces ou caricatures infondées. Au fil de ces nouvelles bien réelles, l'auteur s'attache à débusquer la bêtise dont font preuve "ces islamologues de comptoir." Avec une idée fixe: faire rire. Si la montée de l'islamophobie est un fait prouvé en Europe, beaucoup de musulmans ont pris le parti d'en rire. Tant les remarques frisent parfois le grotesque. Avec ce deuxième ouvrage, l'auteur dénonce le rejet de l'islam par une frange de la société française. Si le sujet est grave, l'auteur ne minimise pas l'islamophobie. Au contraire, elle renvoie à la face des ignorants, la sottise dont ils font preuve. Et leur adresse au passage un message très clair. Les musulmans doivent communiquer à propos de leur religion. Mais le Français lambda doit "cultiver son jardin." Et cela tombe bien, la France regorge de bibliothèques ! Nadia Henni-Moulaï est journaliste free-lance. Née en 1979 en Seine-Saint-Denis, elle grandit dans une cité populaire du Val d'Oise. Avec ses frères et soeurs, elle évolue dans un milieu plutôt modeste. Son père, ouvrier retraité, et sa mère au foyer, leur transmettent des valeurs à la fois traditionnelles et ouvertes sur l'extérieur. Une éducation, à la base d'une enfance heureuse, pleine de jolis souvenirs. Très tôt sensibilisée à l'importance des études, elle est une élève modèle. A partir du lycée, elle s'éveille au journalisme. Elle passera d'ailleurs un bac littéraire. L'un de ses professeurs lui reconnaît, même, un «vrai talent d'écriture.» La même année, elle prend un job histoire d'avoir de l'argent de poche. Une fois le fameux bac en poche, elle hésite entre le Droit à Paris XIII ou les Lettres modernes à La Sorbonne. L'envie d'étudier à Paris l'emporte. C'est le début de 5 années déterminantes. Entre études supérieures et vie active, Nadia accumule tous les jobs possibles de l'étudiant débrouillard. Vendeuse, standardiste, surveillante.Une fois la maîtrise de Lettres obtenue, elle rejoint la rédaction d'un magazine Salama puis participe au lancement de L&A Spectacles, un mensuel dédié au spectacle vivant. Elle a 21 ans quand ses premières publications paraissent. Mais vivre du journalisme relève du challenge. Elle se tourne, alors vers la communication politique. Elle décroche un DESS dans le domaine et un stage auprès d'une députée européenne grâce à une amie en commun. Si la politique l'intéresse, elle se méfie de cet univers. Elle rejoindra la direction de la communication de l'Acsé. Après 4 années, elle fait une pause bébé. L'occasion pour elle de se relancer dans l'écriture, le journalisme et des projets en tous genres. En 2008, elle rejoint la rédaction du Bondy Blog et pige pour divers médias comme Salam news et Yahoo. Elle est aussi l'une des rédactrices du blog Politicia, dédié aux femmes engagées et diffusé sur Yahoo. En 2010, elle lance Synopsis, une micro-agence de contenu rédactionnel et d'événementiel. En avril 2011, elle crée Le Melting Book, un site qui propose les portraits de ceux qui font bouger les lignes. Si les tensions en France lui pèsent de plus en plus, elle veut aussi s'engager pour mettre en lumière cette France qui bouge ! ELLE EST L'AUTEURE DE "1954-1962 - LA GUERRE D'ALGÉRIE : PORTRAITS CROISÉS" AU ÉDITIONS LES POINTS SUR LES I.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2015
Nombre de lectures 16
EAN13 9782359300642
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
• MISE AU POINT •
Petit précis de l’islamophobie ordinaire
Du même auteur :
1954-1962 - La Guerre d’Algérie - Portraits croisés
Edt Les points sur les i
Paris 2011
-
Petit précis de l’islamophobie ordinaire
Droits réservés
ISBN : 978-2-35930-064-2
Les Points sur les i éditeurs
16 Boulevard Saint-Germain 75 005 Paris
www.i-editions.com
« Va chercher la science jusqu’en Chine »
Prophète Muhammad (hadith rapporté par Bukhârî et Muslim)
« Le savoir acquis dans un pays étranger peut être une patrie et l’ignorance peut être un exil vécu dans son propre pays »
Averroès
Remerciements
À Kamel, mon indéfectible soutien , à mes enfants Ali et Lina. Un jour vous lirez ces lignes. Sachez que je les ai écrites pour vous…Un remerciement fraternel aux personnes qui ont inspiré ces 17 nouvelles : Zineb Alaoui, Dounia Ben Mohamed, Assia Benziane, Nadia Hathroubi Saf-Saf, Samira Henni, Jéhane Lazrak-Toub, Nadia Tbahriti, Zine-Eddine, à Assmaâ Rakho-Mom, toute ma gratitude, merci pour ta gentillesse et ton professionnalisme. Un remerciement affectueux à ma famille (Amina, Anissa, Karim, Mohammed...), ma belle-famille et mes amis qui me poussent à croire en moi! Ils sauront se reconnaître.
Une mention spéciale à Jeff Ecopp ! Puisse-t-il se gaver de bons petits pains au chocolat toute sa vie.
Nadia Henni-Moulaï
Nadia Henni-Moulaï
Petit précis de l’islamophobie ordinaire
Avant propos
Cachez cette islamophobie que je ne saurais voir. Si le terme est largement utilisé par une grande majorité de musulmans en France, son acception ne fait pas vraiment l’unanimité. Si l’on s’intéresse à son sens étymologique, l’islamophobie - du grec Phobos qui veut dire crainte - est un néologisme qui désigne la peur ou les préjugés vis-à-vis de la religion musulmane. On ne peut plus clair. Sauf que le terme porte une connotation politique. Selon Caroline Fourest, « le mot islamophobie a été pensé par les islamistes pour piéger le débat et détourner l’antiracisme au profit de leur lutte contre le blasphème. » Selon la journaliste et essayiste, le mot serait apparu en Iran en 1979 lors de la révolution islamique. Utilisé par les mollahs iraniens pour stigmatiser les femmes rejetant le voile, le terme est depuis repris par une frange de Français, musulmans ou non d’ailleurs. En dépit de son caractère apparemment péjoratif. Près d’une décennie après cette analyse, les médias français restent visiblement cantonnés à la définition de Fourest et consorts. C’est dire si la réflexion avance dans notre beau pays de France. Comment faire du neuf avec du vieux. Dans un édito diffusé sur les ondes de France Inter en octobre 2012, un journaliste tente de faire une mise au point lexicale. « Instrumentalisation victimaire » , «islamisme radical » , voilà la polysémie du terme islamophobie revue par l’éditorialiste. Pas étonnant, c’est la presse d’opinion qui parle. Doit-elle pour autant verser dans la caricature ? C’est un autre débat. Reste que la stigmatisation des utilisateurs est en marche. Ils seraient en fait des manipulateurs dont le but serait d’instrumentaliser cette forme de racisme (visiblement niée par les tenants de la bienséance à la française, c’est-à-dire les média s mainstream et les intellectuels qui fleurissent sur ces canaux) à des fins islamistes. La chute de l’édito est à ce titre grandiloquente. Selon le journaliste de France Inter, « les utilisateurs du mot « islamophobie », qui généralement se servent de ce terme pour trouver des excuses à l’islam radical, et transformer ses promoteurs en victimes. » Du chantage intellectuel de haut vol. Si vous employez ce terme, c’est que vous êtes un islamiste caché. Un raccourci dont les médias français, quand ils traitent de l’islam, sont coutumiers.
Or, de raccourci à manipulation, il n’y a qu’un pas ! Quand on sait que Wikipédia l’encyclopédie collaborative et accessible à tous ! indique clairement que le terme « islamophobie » est apparu selon Alain Gresh en 1925 à travers l’expression « délire islamophobe » . Accordons pourtant que le terme n’est pas le plus approprié pour parler du rejet des musulmans puisqu’il cible avant tout la crainte de l’islam. Certes. Pour autant, il a le mérite de pointer une réalité que certains refusent de regarder. L’Islam, dont les musulmans sont la manifestation la plus concrète, pose problème en France. La multitude de polémiques lancées ces dernières années halal, burqua, minaret, prières de rues… en attestent.
La France change, les Français aussi, une réalité qui en effraie plus d’un visiblement. Du bas de l’échelle sociale au plus haut. Car les islamophobes ne sont pas forcément là où on le pense. Alors, on peut toujours tenter de nuancer la définition du mot « islamophobie. » Mais il me semble que c’est une façon bien pernicieuse, de déplacer le débat. L’islamophobie n’est pas qu’un mot, c’est une réalité. Refuser de la voir, c’est un peu comme « refuser de se servir du terme, c’est trouver des excuses aux islamophobes. »
Cela ne vous rappelle rien ?
Préface
Dans la France de 2012, les questions liées à l’islam et aux musulmans suscitent des débats souvent passionnés, rarement rationnels. On fait de moins en moins de place aux arguments pour laisser s’exprimer sur la place publique des opinions qui relèvent du ressenti, parfois extrêmes, dont certaines sont idéologiquement motivées par des appartenances politiques ou communautaires.
Ainsi, sont à l’œuvre dans la construction idéologique de l’islamophobie des figures d’extrême droite et, de plus en plus souvent, des personnalités beaucoup plus consensuelles dans leur positionnement, mais tout aussi violentes dans leurs idées. Sur le plan politique, on note de fait, à l’UMP comme dans certaines franges du PS, une forte pénétration des idées et des propositions d’extrême droite, sous des formes discursives différentes.
L’évolution de la notion de laïcité, passant ces dernières années d’un cadre juridique permettant le vivre ensemble à un instrument d’exclusion ciblant prioritairement les musulmans, est l’un des exemples les plus emblématiques de cette diffusion et de cette banalisation de l’idéologie raciste.
Le principal danger d’une islamophobie en constante recomposition réside dans sa capacité à s’exprimer dans des formes toujours plus banalisées, permettant d’agréger en un consensus antimusulmans toute une variété d’opinions initialement motivées par des raisons très différentes. On trouve ainsi, parmi les tenants d’une laïcité d’exclusion, aussi bien des sympathisants d’extrême droite que des militantes féministes de gauche. Les premiers considèrent la présence musulmane comme une menace à l’identité (fantasmé) d’une Europe blanche et judéo-chrétienne, les seconds construisent un féminisme qui s’exerce, lorsqu’il s’agit de l’Islam, aux dépens même de celles dont il prétend participer à l’émancipation.
Ces constructions idéologiques ont des conséquences : pour la seule année 2011, le Collectif Contre l’Islamophobie en France relève 298 actes de discrimination ou de violences, dont plus des deux tiers visent des personnes. 92% des victimes sont des femmes. Ces dynamiques sont également confirmées par l’OSCE qui note une augmentation inquiétante des actes et discriminations antimusulmans et par Amnesty International, qui a mis en 2011 la France sur sa liste de surveillance en matière d’islamophobie. Au sein même des institutions de la Communauté européenne, Nil Muznieks, commissaire aux droits de l’homme au Conseil de l’Europe, a diffusé un rapport alarmant sur la situation en France.
Si le phénomène prend une telle ampleur, c’est qu’au sein de nos pays pourtant démocratiques, la stigmatisation de communautés ciblées (Roms, migrants ou musulmans par exemple) revêt des formes quotidiennes, minorées, banalisées et trop souvent impunies.
Ce livre est une somme d’expériences, comme des photos instantanées décrivant les formes que peut prendre l’islamophobie dans la France de 2012.
Derrière les actes et les violences, derrière les mots qui disent le mépris et le rejet de l’autre, il convient à la lecture de ces pages de s’interroger sur l’humain, dans sa capacité à faire preuve d’empathi

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