20112014- LE BRAS DE FER
696 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

20112014- LE BRAS DE FER , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
696 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La réunion est organisée dans la discrétion la plus totale et en dehors des salles réservées à cet usage. Elle a lieu dans la salle du trône et se déroule dans un huis clos très particulier, la salle étant gardée par une armada d’agents de sécurité et les médias n’ayant même pas le droit d’y assister. Du jamais vu depuis l’investiture de cette assemblée. Nous sommes plusieurs députés du groupe des opposants au projet du 1er juin à nous être rassemblés dans le patio attenant à la salle, une petite foule de journalistes nous ayant précédé de peu. Voulant observer ce qui allait s’y dérouler, nous tentons d’entrer dans la salle, nous basant sur le droit élémentaire que nous confère le règlement intérieur selon l’article 55 qui donne le droit aux députés non membres d’assister aux réunions des commissions constituantes, à fortiori pour les députés membres…Il nous fallut pourtant jouer des coudes pour y arriver !Une fois à l’intérieur de la grande salle majestueuse, nous nous attendons à y voir uniquement les députés d’Ennahdha et leurs acolytes habituels, mais nous avons une mauvaise surprise…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9789938072631
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

2
Selma Mabrouk
2011-2014 LE BRAS DE FER
Préface du Professeur :Larbi Chouikha
Arabesques 2018
Livre : 2011-2014, Le bras de fer Auteure : Selma Mabrouk Première édition Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés à l’éditeur : ARABESQUES EDITIONS ISBN : Ϳͽ;-ͿͿ͹;-Ͷͽ-͸ͼ͹-ͷ ͹͹, rue Lénine-Tunis ͷͶͶͶ www. editions-arabesques.tn E-mail : editionsarabesques.tunis@gmail.com
A mon père, Pour son engagement citoyen inébranlable, A ma mère, Pour son amour passionné des Causes Justes, A Ali, Pour tout ce qu’on partage à chaque instant,et pour les rêves qui nous animent encore et encore, A Abdellatif et Aicha, Car c’est dans leurs yeux qu’est ma source,
A la mémoire de Mohamed Brahmi et de Chokri Belaid, A la mémoire des martyrs et blessés de la révolution et des victimes du terrorisme, martyrs de la Nation, A leurs familles, A la mémoire de sid Ahmed Brahim, de Néjiba Hamrouni et de ceux qui nous ont quittés trop tôt, A ceux et celles qui ont œuvré sans relâche pour que demain soit porteur de Justice, d’équité et de développement, A tous les enfants de ma Tunisie,
REMERCIEMENTS Tous mes remerciements à mon éditeur Moncef Chebbi, pour la passion vivace dont il fait preuve chaque jour pour le Livre et l’Ecriture. Mes remerciements les plus sincères à Larbi Chouikha qui a bien voulu relire mon texte et me donner ses judicieux conseils. Mes remerciements chaleureux à Saida Charfeddine qui a bien voulu me donner son point de vue constructif, ainsi qu’à Monia Masmoudi pour ses encouragements.
Préface
Les ouvrages autobiographiques qui recèlent des témoignages pertinents sur un moment focal de notre histoire « post révolutionnaire » ne sont pas légion alors que des zones d’ombre persistent encore sur des pans entiers des débats qui ont conduit à l’adoption du texte constitutionnel mais aussi sur le fonctionnement interne et la « bonne gouvernance » au sein de l’Assemblée constituante (ANC). L’ouvrage de Selma Mabrouk vient en quelque sorte combler notre attente et assouvir en partie notre curiosité. Elle nous livre des éclairages forts utiles sur ces années fondatrices de la « démocratie tunisienne ». Elle nous gratifie d’observations et de pistes de réflexion originales et non complaisantes sur ces évènements qui ont ponctué les années 2011-2014. Par exemple, les lignes de partage entre ceux que nous avons tendance à qualifier de « conservateurs », de « modernistes » voire de « progressistes », entre des acteurs jugés « sulfureux » voire « hystériques » par opposition à la figure du « sage », et ceux qui confondent « compromis » et « compromission » à tous ceux résolument déterminés à défendre les « acquis de la Révolution »…. ne correspondent pas toujours à nos grilles de lecture habituelles ; et la meilleure illustration provient des positions exprimées par les uns et les autres à propos du débat sur les projets controversés des dispositions constitutionnelles. Et l’ouvrage foisonne de données, d’impressions, de descriptions, d’opinions, de réflexions agencées les unes aux autres dans un style d’écriture qui rappelle le carnet de voyage d’un explorateur méticuleux, soucieux de noter dans les moindres détails les heurs et malheurs vécus au gré de ses pérégrinations parfois truffées d’écueils et de chemins tortueux. Selma ne se prédestinait pas à une carrière politique tracée d’avance. Elle n’avait ni le profil du politicien rompu depuis des lustres à la chose publique ni celui du militant invétéré de tous les combats pour les libertés et la démocratie sous Ben Ali. D’ailleurs, elle ne s’en cache point aujourd’hui et, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, son dilettantisme en politique lui permet cependant d’explorer les questions du moment sans œillères et de travailler avec des acteurs de tous bords, sans préjugés ni aprioris mais parfois, avec un brin d’ingénuité.
Comment est-elle venue à la politique ? Ce sont d’abord, les évènements qui ont ébranlé le pays de décembre 2010 à janvier 2011 et par la suite, sa détermination à vouloir s’investir et agir pour la réussite de la « transition démocratique », qui l’ont manifestement propulsée dans l’arène politique. Mais elle reconnait qu’elle n’avait à ses débuts ni bagage préalable ni formation appropriée pour pouvoir affronter les « jeux » et les manœuvres des partis politiques, les joutes oratoires, les conciliabules, les débats avec les médias
9
auxquels elle était parfois conviée, les sit-in et les manifestations publiques…. Ce fut du reste une période d’enchantement voire envoûtante pour elle ; Déjà, quand elle se présente sous la bannière duForum Démocratique pour la Liberté et le Travail(FDLT) dans son fief de Ben Arous, pour mener avec conviction et désintéressement une campagne électorale qui l’a visiblement aguerrie dans le combat politique. Ensuite, en se faisant élire à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), elle réalise enfin qu’elle peut maintenant se mettre au service de la concrétisation de ce rêve - tant caressé par bien de générations de militants depuis les années d’indépendance - ; bâtir une Tunisie démocratique tout en défendant par ailleurs ce qu’elle pensait être les positions de son parti. Mais au fil du temps, elle réalise que l’action politique organisée, et de surcroit, dans une formation empêtrée dans latroïkaoù la ligne de partage entre les intérêts du parti et la défense du gouvernement est ténue, ne concorde pas avec ses aspirations et peut même altérer ses principes. Alors, les déceptions s’amoncellent, les illusions du début des années 2011 commencent à se déliter et Selma se demandein finequ’elle faisait encore dans cette galère ce « partisane » où la transparence, la cohérence politique, la « bonne gouvernance » relevaient souvent de vœux pieux. Tirant les enseignements de ses premiers engagements, elle opte pour le « tourisme politique » - terme usité pour désigner les députés qui changent de « chapelle politique » – et elle s’engage cette fois-ci dansla Voie démocratique et sociale(Al Massarsera par). Elle ailleurs candidate sur leurs listes aux élections législatives d’octobre 2014 mais elle subira les affres de l’échec cuisant essuyé par le parti à ces élections.
Son parcours politique et citoyen se confond intimement avec l’histoire politique de la Tunisie « post révolutionnaire » et à celui d’une génération de militants venue à la politique pour servir le pays et donner un sens à cette démocratie naissante. D’ailleurs, la subdivision des différents chapitres de son livre agencés de manière chronologique est une parfaite illustration : de la « Révolution et première période transitoire », aux « Premières élections libres dans la tourmente de la polémique identitaire », à l’équation épique « État religieux versus État civil, l‘impossible consensus » , sans pour autant occulter toutes les questions se rapportant à la violence politique, au terrorisme, à la justice transitionnelle, au « Contrôle parlementaire de l’exécutif et blocages volontaires », et bien entendu, tout le processus ayant conduit à l‘adoption de la Constitution… ; et à chaque fois, elle s’appuie sur un style narratif qui allie à la fois, l’exposé des faits, aux descriptions, impressions et commentaires, agrémenté de temps à autres par des anecdotes croustillantes sur des personnages publics, vus sous un autre angle.
Le chapitre intitulé « l’irrésistible fragilité du consensus » est édifiant et éclairant tant par la densité des informations - parfois inédites - relatives au processus ayant abouti à la rédaction de la Constitution qu’il recèle que par les thématiques que l’auteur soulève comme la lancinante question du « consensus ». Cette étape dans la vie de notre « transition » a été ponctuée par des évènements douloureux tels que l’assassinat du député Mohamed Brahmi le 25 juillet 2013 qui a provoqué la suspension de l’ANC pendant un mois et le sit-in d’Errahildu Bardo auquel Selma s’y investira avec abnégation. Ce passage me semble
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents