Afrique : le Katala et les marchands
330 pages
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Afrique : le Katala et les marchands , livre ebook

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Description

En centrant son étude sur le cas particulièrement dramatique de Djibouti, l'auteur veut mettre en lumière les impasses auxquelles sont confrontés nombre de pays du continent africain. Données chiffrées et sources variées à l'appui, il dresse un tableau alarmant de ce pays au contexte économique et géopolitique particulier. La corruption s'incarne dans la figure du Katala, un traître dénué de scrupules qui participe au système d'oppression pour servir ses intérêts personnels. L'ouvrage revient plus généralement sur les ravages du colonialisme et le fonctionnement des régimes dictatoriaux imposant un climat délétère qui plonge des populations entières dans la misère et la guerre. Cet état des lieux inquiétant vise à réveiller les consciences pour sortir d'un tel chaos.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414235896
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-23587-2

© Edilivre, 2018
Du même auteur

DU MÊME AUTEUR

Buldhuqo, la chute
Editions Publibook, Septembre 2017.
Exergue


A mon fils Amine.
1 Introduction
Dans un environnement chaotique ou l’irrationnel se dispute la bêtise des actions de quelques hommes, l’Afrique, au destin fatidique, reste éternellement le continent où se tiennent régulièrement les drames le plus insensés. Il y a presque cinquante ans, elle a obtenu une indépendance juridique de l’Europe, et ce, après une longue et sanglante lutte contre un colonialisme rapace, rigide et dévastateur. Cependant, on dirait qu’à peine était-il sorti par la porte que déjà, le colon a été de retour par la fenêtre. Comme subterfuge, il a mis les collabos noirs au comptoir et pilote le tout, derrière les rideaux. En même temps, il a soigneusement et subrepticement sonné le glas de l’opposition africaine pendant qu’elle procède à sa “transhumance politique” en Europe et en Amérique. Parallèlement, le néo-colon a noué des relations bilatérales avec les régimes postcoloniaux pour légitimer ses actions. De temps en temps, il accomplit des actions dites “humanitaires” pour gagner les cœurs des masses populaires et porte toujours la chemise ou le masque approprié à la circonstance. On dirait qu’il est toujours récalcitrant, irréductible et ne lâche jamais sa proie, l’Afrique. Les événements sur le terrain sont certes plus complexes qu’une généralisation ou une simplification inutile. Cependant, il va sans dire que tel un homme entre les mâchoires d’une bête féroce, enragée et qui l’aplatit avec force sur le sol, l’Afrique saigne toujours en abondance. Exsangue, elle gémit toujours sur le sol, en guise d’agonie. À feu et à sang, elle reste toujours embourbée dans un chaos indescriptible qui l’empêche de décoller dans quelque direction que ce soit.
Toujours, le continent africain se trouve dans les ténèbres les plus profondes que l’humanité ait connues. Il se trouve aussi entre les gencives du marchand et du “Katala”. La personne qui assume la fonction de “Katala” est cet individu lunatique qui a œuvré, pendant des décennies, pour le bien-être d’une entité étrangère, l’administration coloniale, au détriment de son peuple. C’est le mot utilisé à Djibouti, pendant la période coloniale pour désigner ce genre d’individus ripoux, aux comportements emblématiques, sans conscience, “sans scrupules moraux” et à la solde du colon. C’est l’équivalent du mot “Harki”, utilisé en Algérie pendant les années sombres du colonialisme. Certes, contrairement à ce dernier pays, les troufions “Katalas” ne sont pas partis de l’Afrique noire, après la soi-disant indépendance malsonnante. Sur le plan psychologique, le Katala, c’est cet être extravagant, imbu d’une folie de grandeur, sans intégrité et sans valeurs éthiques. C’est aussi le porteur de ragots, qui a collaboré avec le colon, pendant le siècle du colonialisme militaire, économique et administratif, en Afrique. Toujours entouré de ces êtres qui font boutique de leurs corps, il a été les yeux et les oreilles du colon européen qui a sévi en Afrique. Enfin, le Katala est celui-là qui ponctionne une part de lion des biens publics et qui a hérité le pouvoir de son maître, après les pseudo-indépendances. Et ce, non pas grâce à son intelligence, mais plutôt à son absence de conscience et surtout à grâce à la trahison de son peuple.
L’analphabétisme, les maladies, les massacres, les génocides, les violences de toutes sortes, le déversement des déchets nucléaires ou chimiques dans ses côtes, les sécheresses résultant du changement climatique, l’Afrique n’échappe à rien. Gueux, ses peuples sont damnés et endurent des souffrances interminables. Aujourd’hui, et toujours, les gens ordinaires du monde entier se questionnent sur la réalité cachée qui explique cette tragédie humaine qui se déploie incessamment devant eux. Certes, loins d’une malédiction divine, les peuples africains sont conscients de l’existence d’un problème profond en Afrique. Et ce, à l’échelle du continent. Il le résume ainsi “l’Afrique dévore ses enfants et nourrit les enfants des autres”. Cette sagesse populaire, que l’on retrouve dans presque tous les pays africains, a une signification profonde pour nous indiquer une piste sur l’origine du problème non apparent. Elle met en exergue l’existence d’une anomalie sérieuse non seulement au niveau de la gouvernance et la gestion des affaires publiques, mais aussi dans les mentalités des sociétés en question. Cette intuition à propos de l’existence d’un problème sérieux, complexe et multidimensionnel est confirmée par les données scientifiques que sont les indices de développement humain et les indicateurs macroéconomiques, comme le chômage et la pauvreté à travers le continent, et collectés par de nombreuses institutions internationales telles que le PNUD ou la banque mondiale.
Quand bien même l’Afrique se trouve dans une situation indicible, le continent regorge des ressources naturelles comme le gaz naturel, le diamant, la bauxite, le pétrole, le coton, l’uranium, l’or, les métaux ferreux, pour ne citer que quelques minéraux. Il jouit aussi d’un climat favorable, d’une ressource humaine, jeune, dynamique et intelligente, avec plus 50 % des habitants qui ont moins de 25 ans. Que l’exploitation de ces ressources n’ait presque aucun impact sur les conditions de vie misérables des Africains est un mystère. Des explications insatisfaisantes sont souvent données à l’origine de ce drame. Les éléments les plus cités sont le “problème de civilisation”, la corruption, les élites incompétentes, les guérillas locales, le néocolonialisme, les multinationales, et l’absence ou le dysfonctionnement d’institutions démocratiques.
Sur le terrain, les nations d’Afrique s’enfoncent dans un marasme politique, économique et social qui ne dit pas son nom. Elles sont régulièrement exposées au chômage, à la pauvreté, au manque d’infrastructures de transports, à un système éducatif inadéquat, et une économie qui ne répond pas à leurs besoins. L’Afrique est devenue invivable. Et, sa jeunesse, ses cadres fuient et émigrent pour s’en éloigner. Elle est criblée d’une pauvreté généralisée, des maladies guérissables qui déciment des pans entiers de la population. Elle endure des massacres qui s’enchaînent les uns après les autres. Aussi, une marée humaine de jeunes en désespoir, fuyant les tyrannies, traverse continuellement le désert du Soudan et une fois arrivés en Libye, s’entassent dans des embarcations de fortune pour tenter de franchir la méditerranée et rejoindre les côtes italiennes pour frapper aux portes de l’Europe et demander l’asile. Beaucoup y laissent leur vie. C’est réel. Les citoyens africains sont aujourd’hui noyés dans le désespoir, la fatigue et le fatalisme. Culturellement détruits par le colonialisme, blessés dans leur âme intérieure, ils errent sans espoir, dans le temps et dans l’espace terrestre. Ils vivent sous des cieux peu cléments pour eux. Aussi, les professionnels africains qui reviennent chez eux sont surveillés, méprisés, harcelés, opprimés, et n’arrivent pas à y rester. Souvent, ils rebroussent chemin, et quittent le continent. Lorsqu’ils arrivent en Occident, ils font face au racisme et à la discrimination. Quant à ceux qui restent en Afrique, soit ils s’enfoncent dans l’insanité ou bien ils se prostituent intellectuellement en vendant leur âme à vils prix. Une indication de la crise morale est que beaucoup de ce dernier groupe abandonnent leurs femmes et enfants dans les pays industrialisés dans une situation précaire et incertaine de réfugiés.
Sur le plan politique, l’existence des politiciens de l’opposition africaine est devenue un tissu inexorable d’infortune, des déboires et d’échecs. Ils sont dépassés par les évènements et subissent de plein fouet les vicissitudes d’une vie politique “sans institutions indépendantes” pour réguler le jeu politique. Tout se décide à travers des petits arrangements au “palace” du prince valétudinaire 1 . Cependant, pour pallier cette situation et délivrer la population africaine de ces jougs, ils ont courageusement et inlassablement effectué des efforts. Avec une grande opiniâtreté, ils ont sensibilisé avec discipline les masses populaires, les ont informées systématiquement du caractère frauduleux des régimes en place. Ils ont mobilisé des vagues humaines pour changer les régimes en place. Néanmoins, ils n’ont pas fait florès dans leurs projets de changement et de renouveau. Au contraire, ils ont été persécutés, emprisonnés, torturés ou contraints à l’exil. Leurs familles et leurs entourages ont subi les mêmes sorts. Ils sont régulièrement exposés à une propagande agressive qui les dénigre. Ils ont connu des moments difficiles, de souffrance et surtout de solitude. Il est primordial d’insister sur les sacrifices et le travail en profondeur qu’ils ont réalisé pendant de longues années, avec abnégation, endurance, et dévouement. Ils méritent un respect.
Sur le plan intellectuel, prenons le cas de Djibouti. Depuis le jour de l’indépendance, le 27 juin 1977, Djibouti dispose d’un capital humain conséquent qui était capable de propulser le pays vers un vingt et unième siècle prospère et prometteur. Certes, avec la conscience, l’empathie, la compétence évidente et le sens marqué de la morale d’Ahmed Dini Ahmed ainsi que les capacités intellectuelles gargantuesques de l’universitaire-héros Aden Robleh Awaleh, et bien d’autres du Front de libération de la Côte des Somalis, Djibouti n’avait rien à envier au reste du monde. Ceci n’est pas sans oublier, le père de la nation djiboutienne Mahmoud Harbi, un homme courag

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